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3,89

sur 393 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsque l'amour rime avec dévotion, il ne peut ouvrir les champs des possibles qu'à une seule et même finalité : la destruction du soi et ses dommages collatéraux. C'est ainsi que se résume le roman de Julia Kerninon » Ma dévotion « paru aux éditions du Rouergue en 2018.
Mais que connaît-on à l'amour lorsque l'on a connu que les viols de ses propres frères comme entrée en la matière ? Avec toute l'impunité et l'indifférence de sa propre mère comme unique soutien ?
p. 111 : » – Mais nous avions grandi avec eux, rétorquerais-tu, n'est-ce-pas ? Nous ne connaissions pratiquement que ça. Des menteurs, des tricheurs, des opportunistes, des truands. Mes parents. Tes parents. Non ? Nous n'avions jamais connu autre chose. «
C'est au gré du hasard qu'Helen croise Frank dans une rue de Londres. Ils ne se sont pas revus depuis près de deux décennies. Mais les yeux ne trahissent jamais. À travers leurs regards échangés, se transmet toute une vie d'incompréhension, de rendez-vous manqués… de dévotion.
Au crépuscule d'une vie entière dévouée à cet homme, Helen souffre de n'avoir jamais su trouver les mots, de n'avoir jamais eu le courage de s'ouvrir à son meilleur ami… son amour de toujours.
Ils ont douze ans lorsqu'ils se rencontrent pour la première fois, à Rome, où le père d'Helen occupe le poste d'ambassadeur et celui de Frank premier conseiller. Habitués à faire bonne figure en toute circonstance, chacun évite tant bien que mal sa propre famille.
p. 31 : » – Toi aussi, tu détestes ta famille ? «
De plus en plus proches et complices, Helen décide de convaincre ses parents du bien fondé de partir faire ses études de littérature à Amsterdam avec Frank, profitant ainsi de l'appartement dont sa mère est restée propriétaire. Une fois leur diplôme de fin d'étude ne poche, ils pourront vivre leur idylle en toute liberté, tout en s'investissant dans leurs études respectives. Mais tout ne se déroule pas comme prévu, comme une première alerte dont Helen préfère ignorer le retentissement. Si elle est une jeune femme sérieuse, déterminée et pragmatique, Frank, quant à lui, est un être au tempérament solaire, imprévisible et égocentrique.
p. 36 : » Ainsi je crois que, dès le premier soir, j'ai eu cette certitude, Frank : veiller sur toi serait ma destinée. «
Passées les premières semaines d'une cohabitation passionnée et sans nuage dans l'appartement d'Amsterdam, Helen entame son cursus scolaire tandis que Frank se contente de vivre au jour le jour. Blessé dans son orgueil par la réussite de sa compagne, il se met en tête d'écrire un roman et s'enferme un mois durant dans sa chambre. Helen se consolera dans la gestion du foyer en plus de ses études.
p. 52 : » Pour moi, tu m'as été redevable dès a première seconde où j'ai cérémonieusement déposé le double des clés dans tes mains en coupe, l'été de nos dix-huit ans. Et ta dette, à mes yeux, n'a fait que s'alourdir, avec tout ce qui est arrivé par la suite. «
Un jour Helen lui présente un ami peintre : Frank a la révélation de sa vie. Il souhaite lui aussi devenir artiste peintre et comme toujours, il obtiendra ce à quoi il aspire, sans concession, n'écoutant que son seul désir comme leitmotiv. C'est à l'insu de deux étudiants de l'Institut d'Art Appliqué Theo Soto-Salinas et Ossip Gang qu'il acquerra les bases.
p. 83 : » À leur insu, ils t'ont éduqué, en te répétant le soir devant un verre de bière ce qu'ils avaient appris en cours dans la journée, et ils t'ont formé en te montrant leurs outils, en te présentant leurs amis, en t'ouvrant les portes de leur monde. Plus tard, ton ingratitude à leur égard m'a toujours paru une erreur, un manque de savoir-vivre. «
Depuis l'âge de ses vingt-huit ans, Frank connaîtra un succès grandissant en tant qu'artiste. Sa réputation le précédera auprès de la gente féminine, ne laissant à Helen – loyale mais amère – qu'une simple place de figurante.
p. 129 : » J'étais devenue ta servante, et comme toutes les servantes, j'ai fini par considérer que mon maître m'appartenait. «
Mais quelles sont les limites d'une telle dévotion ? Helen s'est oubliée toute sa vie durant pour cet homme sans reconnaissance. C'est un livre sur sa trajectoire parallèle à celle du grand Frank Appledore, dans une sorte de confession. L'écriture est incisive et intimiste. Un roman agréable, sans être un coup de coeur.
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Helen, octogénaire, retrouve par hasard son ami, son amour d'enfance, d'adolescence, de femme après 23 ans sans nouvelles... et pourtant, seulement quelques rues les séparent... Ils se retrouvent dans les rues londoniennes mais Helen, au gré de ses souvenirs va nous faire voyager jusqu'à Rome, Amsterdam, Boston, et même un petit village normand... D'un seul souffle, elle se raconte et elle lui raconte leur vie...
Un écriture fluide et des chapitres courts qui donnent au roman un certain rythme ne m'ont pas empêchée de trouver de nombreuses longueurs. Si je n'avais pas tant voulu savoir ce qui avait causé ces 23 années de silence entre eux, eux qui semblaient liés à jamais, j'aurais certainement abandonné ce livre... Malheureusement, cette révélation ne vient pas faire basculer mon avis qui reste très mitigé.
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Livre écrit à la deuxième personne du singulier "TU" ... Helen s'adresse à Frank. Arrivée à la fin de sa vie, elle lui fait le bilan ! Elle lui raconte toutes ses colères, tous ses reproches et surtout tout son amour ... Tout ce qu'elle a fait pour lui par amour ! S'en est-il seulement rendu compte ?
L'idée de départ n'est pas mauvaise mais j'aurais voulu entendre les deux sons de cloches ... Son avis à lui ! Ici, il s'agit d'un monologue et de l'avis d'un seul protagoniste mais quand on fait un tel bilan, c'est facile de cibler toutes les erreurs de l'autre sans que celui-ci n'ait l'occasion de répondre ! Bon moment sans plus.
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J'avais bien aimé "buvard" que j'avais trouvé plein de promesses. Je suis bien plus mitigée avec "ma dévotion". le récit est tenu par une seule et même personne Hélène qui retrouve "son meilleur ami" après une longue et douloureuse rupture, au hasard d'un coin de rue et qui va lui dire, en quelque sorte ses quatre vérités, ce qu'elle n'a jamais osé faire auparavant.
Bon, déjà j'ai trouvé la situation plus qu'incongrue, quasiment irréaliste : imaginer un monologue de plus de 200 pages, sur un coin de trottoir, sans être interrompu par l'interlocuteur, mais pourquoi pas, après tout, c'est un roman elle écrit ce qu'elle veut.
L'embêtant, c'est que je n'ai pas cru une seconde à cette histoire, elle m'a semblé très artificielle, très "empoulée", tellement affectée et surfaite. C'est très bien écrit, trop peut-être et pendant un temps j'ai pensé que cet aspect très vernissé allait craquer, que j'allais avoir la véritable histoire. Mais non et jusqu'au bout je ne suis pas arrivée à dépasser cet stade.
Pourtant, ça se lit bien, facilement, le style est fluide, mais les personnages sont quasi caricaturaux :
- lui le peintre génial et maudit, tellement capricieux et antipathique mais tellement beau et attachant,
- elle, si brillante mais si effacée, totalement en admiration devant lui et prête à quasiment tout, incomprise bien sûr et tellement au dessus de la mélée "des autres",
- les parents méchants méchants,
- la maitresse si commune, si inculte, ronde et appétissante et vénale.

Bref, je n'ai absolument pas marché dans cette histoire.
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Helen rencontre Franck très jeune. Elle prend Franck comme repère, car chez la souffrance qu'elle vit ne peut être dite. Franck peintre cherche des inspirations, Helen dans le milieu littéraire cherche à écrire.
Ils vont vire une histoire d'amour où Helen se sacrifiera pour Franck. Ils vont séparer, se retrouver, se déchirer.
Un roman poignant sur la force de l'amitié, de l'amour et du sacrifice.
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Ce roman s'articule autour de deux personnages, Helen l'intellectuelle, qui parle à la première personne et Franck l'artiste, le centre de ses préoccupations.
Helen est froide, besogneuse et présomptueuse. Toute sa vie est axée sur le travail, d'une façon qui tient plus du scolaire que du littéraire. Elle a beaucoup de mépris pour les gens qu'elle croise et les qualifie de « vides et scolairement médiocres », leur attribue un « charisme défaillant » et va jusqu'à parler de « bêtise irradiante ». Elle vit un amour exclusif pour Franck, le peintre devenu célèbre, sans aucune générosité, sachant parfaitement se rendre utile, alors qu'elle n'est que mépris et suffisance. Son attitude face à l'homme avec qui elle a vécu 44 ans, est empreinte de jalousie, au point qu'elle qualifie sa réussite d'imposture.
Franck lui est un éternel adolescent, inconséquent et égocentrique qui, sous le couvert du génie et de la notoriété, fait le mal sans le voir.

Dans ce récit, tout s'oppose : l'artiste à l'intellectuel, la liberté à la passion, l'égoïsme au dévouement et il n'y a que des perdants à la fin du compte.

Je ne me suis pas passionnée pour ce couple qui sème la destruction sur son passage et bien que l'écriture de Julia KERNINON soit agréable à lire, avec ses chapitres courts et son style de journal intime bien maîtrisé, il émane de ce roman bien plus d'amertume que de dévotion.
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Un roman qui ne manque pas de finesse et de sensibilité mais que j'ai trouvé un peu trop linéaire, un peu désincarné. Je ne saurais dire si c'est à cause du dispositif narratif et le fait que cette "voix" racontant m'a semblé trop lointaine, mais j'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire et surtout, à me laisser émouvoir par les personnages. J'avais beaucoup aimé Buvard, pourtant, mais je n'ai pas retrouvé la même énergie et la même joie de lecture. La plume de Julia Kerninon est pourtant toujours aussi gracile.
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Julia Kerninon, Ma dévotion - 2019 - ⭐️⭐️⭐️

Frank Appledore et Helen vivent une relation sur plusieurs décennies, une relation faite de tendresse et de séparations, Helen se voulant toute dévouée et Frank, plus léger. Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce roman. J'ai aimé mais suis restée extérieure à l'histoire même si les cinquante dernières pages sont vraiment prenantes. Un livre pour se distraire peut-être, mais un livre qui n'aura pas de suite pour moi.
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C'est un roman prenant qu'on a du mal lâcher. Une histoire d'amour se transformant en polar. Julia Kerninon maitrise son récit et nous embarque dans les vies tourmentées d'Helen et de Franck.

J'aime beaucoup cette auteure, mais là, les personnages m'ont moins touchée. C'est une histoire d'amour et d'amitié cruelle comme, c'est vrai, cela peut l'être. Alors je ne sais pas pourquoi, mais ils sont restés des êtres de papier pour moi.
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Helen et Frank se rencontrent à Rome, "à la villa Wolkonsky, où Nikolaï Gogol [a] écrit Les âmes mortes". A l'époque, la villa abrite l'ambassade de Grande-Bretagne, où sont en train d'emménager leurs parents. le père d'Helen est ambassadeur, celui de Frank est premier conseiller. C'était pendant l'été 1950. Frank a 12 ans et s'adresse à Helen qui, on suppose, a le même âge : "Toi aussi, tu détestes ta famille ?"

Le livre début sur Helen, âgée, qui tombe sur Frank sur un trottoir de Pimerose Hill à Londres, vingt-trois ans après leur séparation. Elle décide de lui raconter leur histoire. Et c'est parti pour presque 300 pages d'immersion dans leur vie. Frank et Helen ont été amis, puis amants, puis amis, puis amants, ou plutôt un mélange bizarre et pas très défini des deux. Helen est une bosseuse. Elle est admise à l'université d'Amsterdam, conformément à son souhait. Frank, lui, est recalé. Mais Helen parvient à persuader son père qu'il est bénéfique pour lui qu'il la suive là-bas. Frank ne fait rien, si ce n'est rêvasser pendant qu'Helen s'acharne au boulot. Cette dernière obtient du travail. Il veut être un génie. Il s'essaie à l'écriture d'un livre, à la poésie, mais sans trop de conviction ni de succès. Ils restent 16 ans dans l'appartement d'Amsterdam dans une relation étrange. Puis, par l'entremise d'un ami d'Helen, Frank se passionne pour la peinture et se met à peindre ses propres tableaux. Helen est soulagée : enfin, il fait quelques chose de sa vie. Un jour, il rencontre Annelieke van Opstall, 33 ans, qui fait partie d'une famille d'industriels, "une dynastie dans le secteur de la métallurgie". Elle a une galerie d'art et connaît des gens influents, riches. Et vous devinez la suite : Frank devient connu grâce à cette femme. Helen fait sa vie aux Etats-Unis où elle se marie et vit 5 ans auprès de quelqu'un qui l'aime. Sauf qu'elle est obsédée par Frank. Une rumeur lui parvient outre-Altantique et l'occasion fait le larron, elle rentre en Europe pour vivre en Normandie, avec Frank, dans la maison qu'il a acheté. Frank est à présent père d'un petit Ludwig, 7 ans au moment où Helen le rencontre.

Au début, on trouve Helen plutôt intelligente, courageuse, travailleuse, humble, effacée. Elle accepte de vivre dans l'ombre d'un homme qui fait bien peu grand cas d'elle. Mais il y a plusieurs événements dans cette histoire qui ont fait basculé mon jugement. J'ai fini par la trouver idiote, obtus, bornée, aveugle, frustrée, usurpatrice, égoïste et cruelle. On a envie de secouer ce personnage féminin et de lui dire d'ouvrir les yeux. Frank est un personnage pour lequel on a peu d'empathie aussi. Bref, ça fait deux personnages agaçants. Difficile d'aimer cette histoire, d'autant qu'au début, elle paraît fine. Mais elle termine un peu dans la caricature, la grosse ficelle, avec un autre personnage féminin qui est la "villageoise" au sens "monde paysan" qui va ravager Helen de l'intérieur, elle, la fille d'ambassadeur. La vraie victime du feu intérieur qui ravage Helen sera un innocent. Et on la déteste !

La plume de Julia Kerninon est érudite, vive, subtile, sérieuse, mais j'avoue que j'ai eu du mal à accrocher à cette histoire d'amour dévorant. Ou plutôt cette histoire de frustration. Car c'est une histoire d'amour à sens unique et ce qui ne peut qu'en découler. Des pistes ouvertes sont laissées en cours de route, sans exploitation du détail évoqué (les frères détestables d'Helen, quelle incidence sur sa vie adulte, pourquoi ? ; le travail du personnage de l'artiste Frank Appledore n'est pas travaillé au-delà du fait qu'on sait qu'il est un peintre à succès ).

On voyage de Rome à Amsterdam, de Boston à la Normandie, de la Normandie à Londres. Il y a de nombreuses références à la littérature britannique (les Brontë, Dickens, Hardy , mais aussi le danois Andersen et tant d'autres)... Pourquoi avoir choisi deux personnages principaux britanniques et non pas français, c'est un peu bête, mais c'est aussi la question qui m'a aussi traversé l'esprit.

Bref, je reste sur ma faim et mon avis est donc mitigé.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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