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3,9

sur 391 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Comme les tableaux que tu peignais, et dont l'image apparaissait couche après couche, jusqu'à être parfaitement visible d'un coup, ce qui nous est arrivé a mis des années à prendre forme. Mais je crois que nos tempéraments portaient en eux, dès le départ, ce qui allait causer notre chute et la mort d'un innocent."

Julia Kerninon aime raconter des histoires qui durent dans le temps pour permettre aux relations entre ses personnages d'évoluer et ce roman ne fait pas exception !
Helen, octogénaire, croise par hasard Frank dans une rue de Londres après 23 longues années de séparation. Helen qui avait tue ses sentiments, lui raconte sa version de leur vie commune, depuis les années 1950 jusqu'à cette journée, en 2018. Leur amitié commence à Rome, quand Frank âgé de 13 ans lui demande : "Toi aussi tu détestes ta famille ?". Dès lors, ils s'associent pour faire face aux difficultés familiales et, à leur majorité, ils s'installent à Amsterdam, où ils cohabitent pendant près de vingt ans. Leur relation oscille entre l'amitié et la passion amoureuse. Helen monte une petite maison d'édition, tandis que Frank devient un peintre renommé. Malgré leurs personnalités opposées - Helen est une femme de devoir, tandis que Frank est un égoïste à l'esprit libre - leur amitié perdure, les menant jusqu'en Normandie, avant qu'ils ne se séparent.

Julia Kerninon rêvait d'écrire un livre sur la peinture, sujet qu'elle affectionne particulièrement, et c'est sur cette toile de fond qu'elle construit un incroyable récit sur la dévotion d'une femme pour un homme, sur les non-dits qui mènent au désastre, sans oublier une réflexion féministe, le tout dans une bouleversante histoire d'amour .

"Parce que ta peinture, c'était moi. C'était grâce à moi que tu peignais. C'est grâce à moi que tu avais découvert ta vocation, même Il y a plus de soixante ans, tu as embarqué sur ma bravoure comme sur un paquebot."
Julia Kerninon campe deux personnages aux tempéraments si réalistes que nous sommes littéralement propulsés dans cette fresque par la narration d'Helen. Helen est tellement humaine, avec ses forces et ses faiblesses. Ce roman donne à réfléchir : peut-on tout sacrifier à l'amitié et à l'amour ? Peut-on être redevable d'une amitié ?

J'ai dévoré ce livre en deux soirées, tant l'écriture et la narration sont belles et fluides. de nombreuses phrases pertinentes ont résonné en moi. Une pépite que je découvre 5 ans après sa sortie, mais il n'est jamais trop tard !

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Une pépite !

L'histoire ?
Helen, une femme âgée de plus de soixante dix ans, retrouve un jour, par hasard, Frank sur un trottoir de Londres. Ils se sont connus à l'adolescence à Rome, ont vécu ensemble à Amsterdam... cela fait 23 ans qu'ils ne se sont pas vus et la voix d'Helen va remémorer leur histoire... Comment ils en sont arrivés là...comment Frank est devenu un peintre célèbre... et comment ils ont coupé le contact...

C'est ma première découverte de la plume de Julia Kerninon et ce ne sera pas la dernière. J'ai adoré cette histoire, j'ai adoré cette écriture, j'ai adoré la subtilité avec laquelle elle dépeint les sentiments et la dévotion d'Helen. J'ai aussi beaucoup aimé son art singulier d'utiliser les silences et les pages blanches.

Un roman à découvrir !


"Lorsque quelqu'un est aussi discret que moi, personne n'imagine qu'il puisse avoir un tempérament passionné. Les gens pensent que ma personnalité est un genre de bruit blanc, que le silence que je fais en société est l'écho de celui qui résonne, depuis toujours, dans l'espace clos de ma tête, sous les cheveux coiffés. Mais - je le sais mieux que personne- il ne faut pas juger un livre à sa couverture."
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Une déclaration d'amour inconditionnelle à 72 ans, subtile, lucide et déchirante. Une femme qui retrouve l'homme qu'elle n'a eu cesse de supporter et d'aimer profondément. Elle lui remémore sa vie, leur vie, puisqu'elles sont mêlées depuis leur enfance, lui, peintre fantasque et égoïste, à la gloire éclatante, elle, littéraire, fidèle intendante, effacée, dévouée. Les moments de joie et de complicité qu'elle raconte sont mêlés de souvenirs plus douloureux jusqu'à leur rupture finale. Poignante autocritique ! Lu d'une traite !
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Ma dévotion est un très beau livre de Julia Kerninon, un bijou tant dans le fond que dans la forme.En 300 pages, le roman déroule l'histoire de Frank et d'Helen désormais octogénaires . Cette relation nous est rapportée d'un point de vue unique, celui d'Helen.Ce long propos tenu durant six heures par Helen à Frank qu'elle croise tout à fait par hasard dans une rue de Londres est un exposé de leurs relations "inextricables" , des relations qui s'étalent sur des décennies. Il va du plaidoyer au réquisitoire , ne s'interdit aucune cruauté. Helen est «  cash ».C'est la voix d'une femme amoureuse mais mal aimée en retour , profondément blessée, elle reste dans l'ombre par "dévotion" pour que Frank devienne le grand peintre qu'il est. A ce titre , l'on peut considérer Ma dévotion comme un roman féministe.
L'auteure décortique au scalpel les relations tumultueuses d'Helen et de Frank liés par une amitié d'une force exceptionnelle , parfois amants.Helen a souffert de l'ambiguïté de ce lien , consciente de n'être ni la plus belle, ni la plus aimée, "amour mal dosé" dira-t-elle.Helen et Frank mal aimés par leurs parents respectifs ne se comportent pas à leur tour en vrais et bons parents envers Ludwig, le fils de Frank, et le drame signe la fin de leur relation.
Et le début de l'histoire?
Helen et Frank , tous deux enfants de diplomates,font connaissance à Rome alors qu'ils ont 12 ans.Ce qui lie alors Helen et Frank c'est la haine qu'ils éprouvent pour leurs parents.Helen part vivre à Amsterdam dans l'appartement de jeune fille de sa mère et héberge Frank.Elle considère déjà que Frank lui est redevable de cette émancipation.Ils cohabiteront 20 ans dans cet appartement.Helen travaille à fond la littérature.Après s'être longtemps laissé vivre, Frank commence à peindre, côtoie le milieu artistique, connaît le succès.Après une grosse vente, il emmène Helen en Italie pour une escapade amoureuse.Puis Frank emménage avec une galeriste,Anna,"la femme de sa vie" tout en venant travailler quotidiennement dans son atelier chez Helen...
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Décidément, l'écriture de Julia Kerninon me parle. Elle participe à m'immerger complètement dans l'histoire, j'ai l'impression de saisir chaque mot, je tourne les pages comme on nage dans le courant, sans effort, en osmose avec l'héroïne, ressentant ses émotions. "Ma dévotion" est pourtant un récit loin de ce que j'écris ou de ce que je vis, mais l'art de l'auteure nous rend les personnages si réels et leurs comportements si compréhensibles que l'on entre dans leur peau. J'ai lu ce roman presque d'une traite, en alerte, et pourtant le drame final m'a saisie, même si après coup on comprend qu'il était inévitable et que la tension avec laquelle on lit ces lignes repose en fait sur cette tragédie qui couve. Julia Kerninon est une auteure qui m'a conquise une fois de plus et je compte bien lire tout ce qu'elle écrit !
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Au détour d'une rue, après vingt-trois ans de silence, Helen croise Frank. Là, sur le trottoir sa voix s'élève et retrace leur histoire depuis leur rencontre, en 1950 à Rome, jusqu'à cette dernière journée passée ensemble, en 1995 en Normandie, qui scella leur rupture définitive. de cette puissante et douloureuse déclaration se déroule alors ce lien unique et si intime qui les lia toutes ces années durant, ainsi que la force de l'amour que porte Helen à Frank. Un amour qui l'aura forcé à rester dans l'ombre et à faire de Frank l'artiste peintre de renommée mondiale qu'il est devenu. Un amour dévoué. Sa dévotion, c'est lui. Un homme qui, pourtant, n'aura jamais été capable de l'aimer à sa juste valeur. Au fil de cette confession, c'est à la fois toute la complexité des relations humaines et de l'amour qui est mis en lumière.

Vingt-trois ans plus tard, enfin, Helen s'ouvre et ose parler. Parce qu'Helen, devenue éditrice, elle les lisait les mots, mais n'avait jamais appris à les prononcer. Et là, soudainement, passé le choc des retrouvailles, Helen se jette enfin dans le grand bain et livre sa bouleversante confession.

Julia Kerninon, avec sa plume délicate, intelligente et profonde, dont la puissance d'évocation paraît sans limite, dresse le portrait de deux âmes qui n'auront eu de cesse de se retrouver car incapables de vivre séparément. Mais, lorsque la dévotion de l'un à l'égard de l'autre se fait trop puissante, ne devient-elle pas, de facto, dangereuse ? Au travers de ces deux personnages, Julia Kerninon autopsie le grand amour, interroge les limites du désir et nous livre une histoire sublime et déchirante servie par une écriture fabuleuse.

Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis sa sortie en 2018, je ne sais pas pourquoi je ne l'en ai pas sorti plus tôt : c'est un immense coup de coeur.
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Une écriture tout en subtilité. On plonge avec délice dans l'histoire de ces deux personnages. Helen nous raconte sa vie, tournant autour de son meilleur ami, sa dévotion, son amour, fort et si peu exprimé. Au fil des années on sent que se créent les conditions du drame final.
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Sous forme d'un règlement de compte en pleine rue, Helen, qui retrouve l'homme à qui elle a voué sa vie entière, retrace sans colère, toutes ces années d'asservissement sourd.
Il lui doit tout, après tout, mais en est-il seulement conscient ?

Un roman poignant écrit par une plume implacable. Magnifiquement fort !
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J'ai terminé ce chef-d'oeuvre et j'espère lui rendre dignement hommage ici... Au moins un peu.

Lors d'une rencontre fortuite et tardive avec l'homme de sa vie, qu'elle n'avait pas vu depuis des décennies, Helen puise dans les silences criants de leurs instants partagés pour mettre au jour et déployer ses anciennes pensées, ses observations mûries par les années.

Ce roman est un ouragan d'émotions, un livre à citations. Presque l'intégralité de ses pages est remplie de feux d'artifices (même si tout n'est pas joyeux).

La prose de l'auteure s'écoule devant nos yeux et les mots ruisselent, résonnent justement dans notre tête ; un peu à la manière de Schnitzler, elle dépouille sa narratrice de toutes ses pensées avec fluidité mais sans fioritures. Il faut au moins cela pour exprimer le déferlement d'émotions qui secouent l'humain tout au long de sa vie...

Et c'est divinement beau.
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Une femme raconte l'histoire de son amour à l'homme qu'elle a aimé, et perdu. le récit est donc adressé à un « tu », ce qui es particulièrement prenant, et donne un ton intime au récit.
Les deux personnages sont très intéressants, subtils, nuancés.
L'écriture est agréable, les chapitres courts. J'ai dévoré le roman !
C'était vraiment une très bonne lecture, au coeur de l'âme humaine.
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