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3,73

sur 402 notes
Bernie Gunther, je l'imagine comme Dick Tracy. Homme à femme, chapeau mou et gabardine couleur sable sauf que Bernie vit en Allemagne en 1936 et donc ça change un peu l'histoire.
Détective privé, l'histoire va être le prétexte pour nous faire toucher du doigt l'ambiance de ce pays avant que l'Europe ne bascule dans la guerre et c'est cette description qui rend le livre intéressant.
Bernie est lucide, cynique, comme s'il sentait que le pire reste à venir. le climat est à la délation et à la suspicion et l'auteur sait nous faire sentir l'ambiance délétère de cette période si particulière.


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La Seconde Guerre m'intéresse grandement en matière d'histoire. Il existe beaucoup de roman qui y fait allusion ou bien qui est basé sur les évènements qui sont survenus entre 1939 et 1945. Les nazis allemands d'Hitler qui ont tué des populations entières et qui ont démontré toute la terreur dont la race humaine est capable sont heureusement battus par les alliés.

Cette saga commence par le premier tome « L'été de cristal », volet dont je fais la chronique aujourd'hui. Écrit en 1989 par Philip Kerr, il s'agit d'un roman policier prenant place au début de cette grande guerre. Publié en français par les Éditions du Masque, il a été traduit par Gilles Breton en 1994, il contient 320 pages. Sa version originale anglaise s'intitule « March Violets » et paru en 1989.

Bernhard Gunter (Bernie) est le détective privé que nous suivons. Cynique, sarcastique et désabusé de la vie, il incarne le rôle type du roman noir. Son humour est probablement ce qui le rend si attachant, car, en effet, je me suis mis à pouffer à plusieurs reprises grâce à sa répartie. de plus, il aime les femmes et il ne s'en cache nullement, ce qui me correspond assez bien. Rien de mieux que de se sentir près d'un protagoniste pour l'adorer. Les personnages secondaires sont également intéressants : Isle Ruder, une actrice richissime et charismatique ainsi que Hermann Six, le client, qui demeure mystérieux.

L'enquête se porte sur la fille du bénéficiaire et de son mari, retrouvés brûlés à mort dans leur lit nuptial. Elle a tout ce qu'il faut pour plaire aux amateurs de polar. le suspense tient bon jusqu'à l'épilogue et l'écrivain réussit à nous tenir en haleine, ce qui nous permet l'étonnement quant à la conclusion. Par contre, la recherche est parfois très rapide et il peut être difficile de suivre le raisonnement du détective. Ces mystères tenaces seront tous éclaircis à la fin sauf un, une autre disparition étrange qui touchera notre héros directement.

L'aspect historique est évidemment l'attrait principal du livre. Nous sommes à Berlin et l'auteur nous le remémore constamment en utilisant le nom des rues et des endroits de l'époque (malgré une petite erreur d'anachronisme sur l'une de ces rues qui portait une désignation différente jadis). Plusieurs personnages importants figurent dans le récit, dont Heydrich, un officier nazi allemand. Par contre, plusieurs avenues et appellations de ville peuvent mêler les lecteurs. Géographiquement parlant, le bouquin est très précis.

L'atmosphère est d'ailleurs très bien décrite. Celle de l'avant-guerre, avec les violences qui sont sur le point d'exploser, la tension dans les agglomérations allemandes et les gens qui commencent à se sentir persécuté. C'est ce qui nous sert à la gorge, comme si nous voulions avertir les personnages de ce qui les attend… Il devient intéressant de s'instruire de l'un des côtés de la médaille méconnus du public, celui de la population prise en otage entre le gouvernement et les juifs. Ces Allemands qui ne désirent ni être en conflit ni persécuter les gens, mais qui se taisent tout de même, par peur de représailles.

Finalement,

Définitivement, un premier opus qui offre une atmosphère absorbante et intense de l'avant-guerre. Une enquête policière historique qui nous en apprend sur les nazis d'Hitler. 8 sur 10

On aime : les personnages, l'aspect historique, l'humour, la plume.

On n'aime pas : les difficultés linguistiques allemandes, l'enquête parfois trop rapide.
Lien : http://www.sergeleonard.net/..
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Premier volet de la Trilogie Berlinoise de Philip Kerr, auteur écossais aussi féru d'investigations historiques qu'habile à susciter un suspens haletant, et qui a choisi de situer les aventures de son héros, le détective Bernie Gunther, dans l'Allemagne nazie, avant et après la guerre.
Passé la référence assumée au Philip Marlowe de Raymond Chandler, nous voici transportés à l'été 1936, à Berlin, où le régime nazi a choisi d'inviter le monde entier pour célébrer le triomphe de la race aryenne dans un stade olympique hurlant et le bras levé. On fait aussi un peu de nettoyage en débarrassant la vue des multiples kiosques où l'on vend der Stürmer, le journal violemment antisémite de Julius Streicher, tandis que partout dans les rues et les cabarets paradent en uniforme les grossiers SA et les cruels SS, et que se mettent des bâtons dans les roues les hommes de la Kripo (police criminelle), de la Sipo ( Renseignements généraux) et de la Gestapo (police secrète d'Etat).
Evidemment, malgré une traduction très efficace (Gilles Berton), on se meut plus facilement dans ce polar très dense si on maîtrise la prononciation allemande, la topographie particulièrement compliquée de Berlin et l'histoire du IIIème Reich. Car vont défiler des personnages ultra-célèbres, mais qui, à l'époque où se situe l'intrigue, n'ont pas donné encore la pleine mesure de leur noirceur : Heydrich, Himmler, Goering, Goebbels …
Notre détective, un ancien de la police de l'Alex (Alexander Platz) ne cache pas son aversion pour la dictature et n'approuve pas la persécution encore rampante des Juifs, les ziganes, les homosexuels, les communistes, les catholiques. Il va devoir enquêter sur une affaire qui touche un magnat de la sidérurgie, très en vue en ces temps de réarmement camouflé. Herr Six mandate donc Bernhard Gunther pour retrouver non pas tant le meurtrier de sa fille, trouvée morte dans sa maison incendiée au côté de son mari, mais le collier de diamants de sa mère, qui a été volé au cours de ce cambriolage qui a mal tourné…selon les premières constatations.
Mais rien n'est simple dans un pays soumis à une dictature où bien des gens disparaissent, se font tabasser ou, comme Gunther, envoyer en camp de concentration (à Dachau, plus précisément) pour y retrouver un perceur de coffres qui s'y cache. Bref, sitôt le premier opus de la série terminé, on ne peut s'empêcher le commencer le deuxième, qui lui, se passe en 1938, en pleine négociation des accords funestes de Münich.
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Ce policier n'est pas un polar de plus. Il nous donne l'occasion de nous plonger dans l'Allemagne des années 30 et d'explorer les consciences de l'Allemagne nazie. On sent un réel travailleur d'historien derrière l'intrigue policière.
La toile de fond est sombre : rafles, nationalisme, persécutions, propagande, corruption… et peur aussi. Une peur qui fait se comporter comme des salauds ceux qui ne partagent pourtant pas les idées en vigueur. Une peur qui annihile toute rébellion, toute opposition car seul compte l'espoir de rester en vie.

L'intrigue peut sembler un prétexte mais elle est au coeur de l'histoire et rend la lecture palpitante. le style est vif et précis, le héros sympathique, gardant un esprit lucide sur l'époque et ses distances par rapport aux autorités en place, les indices permettent de se créer une hypothèse personnelle mais l'auteur garde sous le coude des rebondissements qui tiennent en haleine.

Une vraie réussite à tous les niveaux, aussi bien pour son contexte historique que pour le personnage de Bernie ou son intrigue.
Un bémol : la foison des personnages - aux noms très proches, parfois - peut faire perdre le fil de l'histoire.
Une question : pourquoi ne pas avoir gardé le titre original (Les Violettes de Mars) bien plus parlant que celui-ci.
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Le premier tome de la trilogie berlinoise de philippe Kerr nous replonge dans une des périodes les plus sombres de notre histoire,celle de la montée du nazisme.L'auteur nous offre ici une description clinique de cette epoqud en nous narrant de l'intérieur la propagation des idees hitlériennes.Un roman essentiel.
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Premier tome de la trilogie berlinoise. Je m'attendais à quelque chose de plus fort. Malgré que ce soit quand même très bon. L'histoire est assez standard. Ce qui m'a plus est la personnalité du détective. Sans être un super héros il démontre de nombreux talents, ce qui est fort routinier dans ce style de roman. J'attaque la pâle figure dans 2 minutes…. J'espère pouvoir vous donner une meilleure critique sous peu

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Par le petit bout de la lorgnette

Après avoir lu Volker Kutscher et apprécié l'image fouillée qu'il donne de l'entre-deux-guerres à Berlin, le récit de Philippe Kerr semble bien superficiel. le regard sur cette époque n'est pas nouveau ; c'est la vision par le petit bout de la lorgnette de ceux qui étaient dans le bon camp au moment de la seconde guerre mondiale. Celui de Kutscher est plus nuancé, plus étudié, digne de la prudence d'un historien. J'aurais aimé des personnages plus profonds, à tous les points de vue : par rapport aux rebondissement de l'histoire, par rapport aux événements historiques, par rapport aux stéréotypes des différents métiers et des relations homme/femme. J'aurais aimé un détective plus humain, qui ait des faiblesses, qui se trompe, qui succombe à la tentation. Là, nous avons un gros lourdaud parfait... un peu paradoxal, non ?

J'aurais aimé aussi un détective plus sympathique ; il est lourd, suffisant, souvent grossier, peu galant, pas drôle et c'est lui le héros qu'on est censé apprécier. Je ne sais pas si le ton que lui donne le narrateur dans la version audio y est pour quelque chose où si le narrateur n'a fait que donner la voix qu'il fallait au personnage... Julien Chatelet ne m'a pas rendu Gunther sympathique, mais peut-être ne pouvait-il pas faire autrement.

D'ordinaire j'apprécie les bons mots, les effets de langage et les métaphores pittoresques. Là nous en avons trop et parfois une dizaine à la chaîne : "Ses cheveux paraissaient aussi naturels qu'un défilé au pas de l'oie dans Wilhelmsrasse" ; "elle devait avoir une main enfouie dans un gant de boxe lorsqu'elle s'était appliqué son rouge à lèvres" ; "ses seins ressemblaient aux postérieurs de deux chevaux de trait épuisés" ; "un homme qui se réveille le matin seul dans son lit pensera à une femme aussi sûrement qu'un homme marié pensera à son petit déjeuner" ; "la pièce avait quelque chose de typiquement allemand, c'est-à-dire qu'elle était à peu près aussi intime et chaleureux qu'un couteau suisse" ; "l'endroit était aussi silencieux qu'une montée de sève dans un arbre en plastique"... L'excès de bons mots a un relent de mauvais mots.
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Roman policier du genre Sam Spade ou Philip Marlowe, mais dans ce livre, c'est Bernie le privé, ancien flic dans les années 1930 avec l'ascendance des nazis, SA et autres polices du Reich de Hitler. C'est l'un des attraits du roman, de cotoyer les personnages de Goering, Himler et à la fin de nous décrire un peu un camp KZ, rendant ce roman policier bien spécial en le plaçant dans le Berlin opprimé de l'époque.
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L'originalité de ce polar repose sur le contexte historique dans lequel se déroule l'enquête. L'intérêt principal est d'observer les mentalités allemandes connaître les prémices d'une mutation et la dictature prendre déjà le pas sur cette Allemagne d'avant guerre. Dans une atmosphère de film noir hollywoodien, Bernie Gunther fait preuve d'une grande habileté pour se frayer un chemin et trouver le fin mot de l'histoire. Tout ceci est rendu compliqué, au milieu des manipulations et des décisions totalitaires d'un pouvoir nazi quasiment en place.
J'ai pris un vrai plaisir à suivre la première aventure de Bernie, qui représente presque une caricature de détective privé, avec son chapeau, son charme et son cynisme. Il m'a enthousiasmé par sa verve, sa répartie détonnante, son humour désinvolte...malgré une utilisation outrancière des métaphores dans le récit afin de préciser ses dires.
Ambiance et personnage à suivre...
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Beaucoup de plaisir à lire ce roman. Fallait avoir l'idée, dans le Berlin 1935 de créer un héros, ancien flic et détective privé qui ose ridiculiser les Nazis et la Gestapo.
J'ai un peu décroché dans les noms et le rôle des innombrables victimes, mais c'est peut-être ma faute.
Un style agréable, un humour anglais que j'adore et je me réjouis de lire les deux autres!
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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