AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 49 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
3 avis
Dans l'avant-propos de l'édition originale de 1926, Joseph Kessel précisait : « L'histoire qu'on va lire est véridique, du moins autant que les documents sur lesquels elle se fonde. »
Oublions cette prétention et jetons un regard critique sur ces documents, car le portrait que nous donne l'auteur se base manifestement sur ce qui était véhiculé à l'époque par la propagande soviétique. Les historiens rejettent actuellement, dans leur grande majorité, cet antisémitisme attribué à Makhno.

Ce n'est donc pas l'image historique de Makhno que je retiendrai, à l'exception toutefois de l'évocation de son charisme et de la fascination qu'il a pu exercer sur ses troupes et sur certains Ukrainiens. Et

Reste donc une nouvelle plaisante à lire où un tendre agneau apprivoise le méchant loup, en l'occurrence une jeune Juive réussissant à adoucir un chef terrible…
C'est un texte court, bien écrit, presqu'une fable décrivant le pouvoir de l'innocence, le pouvoir qu'une femme peut avoir sur un homme, mais aussi l'attirance que certaines peuvent avoir pour un « Bad Boy »
Commenter  J’apprécie          430
Joseph Kessel est un conteur hors pair au talent indéniable. le problème ici c'est qu'il s'est inspiré du récit d'un officier blanc (donc forcément radicalement opposé à Makhno). le vrai Makhno, qui, à partir de 1926, se réfugia à Paris où il mourut en 1934, ne ressemble guère au portrait brossé ici, sauf pour ce qui est de son charisme et du magnétisme qu'il exerçait sur ceux qui l'approchaient. Pendant la période tsariste, ce ne fut pas un brigand avide de fête et d'argent mais plutôt dès le début une sorte de Robin des bois et très vite un communiste libertaire. Après 1917, la Russie cède l'Ukraine aux allemands et Makhno prend la tête de la guérilla contre ceux-ci, puis contre les armées blanches qui passent par l'Ukraine pour reconquérir la Russie, puis contre l'armée rouge qui représente une autre vision du communisme. Car Makno n'était pas qu'un chef militaire, il a tout de suite redistribué les terres (premier point de désaccord, et non des moindres, avec les bolchéviks) . Quand à l'antisémitisme de Makhno c'est une fable, d'autant qu'avant 1917 ce sont les propriétaires terriens qui ont monté les paysans pauvres contre les juifs (un bouc émissaire c'est bien pratique) afin de contrer l'influence de Makhno qui les poussait à s'en prendre à eux et à revendiquer des terres. C'est malheureux que Kessel, lui-même d'origine juive, n'ait pas vérifié ses sources. Makhno est un personnage romanesque, plein de contradictions, capable de toutes les violences pour abattre l'ancien monde (l'affiche du communiste le couteau entre les dents collerait sans doute assez bien au personnage), mais le portrait dressé par Kessel est injuste et mensonger. le cosaque qui raconte, devenu un proche de Makhno, dit avoir été épargné parce qu'il s'est débattu, mais ne l'aurait-il pas plutôt été parce que, contrairement aux autres passagers du train, il n'était pas un représentant de l'ancien monde, ce qui explique qu'il rejoigne par la suite Makhno. Bref, ce récit que je ne connaissais pas m'a fortement déçu, c'est un texte qui n'apporte rien, aussi bien écrit soit-il.
Commenter  J’apprécie          220
Joseph Kessel fait découvrir par un personnage extérieur, le personnage de Makhno, un homme terrible par son caractère et sa violence. Cependant, le récit est un peu court pour vraiment saisir l'essence véritable de la brute. Quant à "la juive", son traitement est encore plus court et l'union est (presque) un peu trop rapide. Il est vrai que le récit fait moins de cent pages mais on a parfois de bonnes surprises sur de petits ouvrages. Petite déception...
Commenter  J’apprécie          210
J'ai rencontré Makhno à plusieurs reprises dernièrement : dans la Cavalerie Rouge d'Isaac Babel et dans Les Loups de Benoît Vitkine. Ce révolutionnaire anarchiste de la Révolution de 1917 m'a intriguée et je suis tombée sur ce court roman de Kessel de moins de 100 pages que j'ai lu d'une seule traite. 

Dans un café parisien, le Sans Souci (cela ne vous rappelle rien?) un camelot qui fut autrefois journaliste, après boire de la bière mêlée de vodka poivrée et et salée, fait cadeau à l'écrivain d'une belle histoire:

"- je vous dirai la vie de batko Makhno"
il y a un triple destin dans ces syllabes : la ruse, l'insouciance et la férocité. Vous pensez que j'exagère, que c'est de la prophétie après coup. Possible."

C'est une histoire d'amour entre l'ataman terrible et sanguinaire et une jeune fille juive, qui a osé le défier. Belle histoire contée avec le style inimitable de Kessel dans la fureur de la guerre civile dans le décor improbable d'un train qui traverse l'Ukraine dans la dévastation et les massacres. 

Pour le plaisir de lire Kessel plus que pour se renseigner sur le personnage de Makhno et sur l'histoire du mouvement anarchiste dans la Révolution. de la vie de Makhno, j'apprends ses années d'apprentissage, et ses combats

"chef de bande, il commence par piller les grandes propriétés, puis fait en partisan la guerre aux Allemands puis aux bolcheviks. Avec l'ataman Grigorieff, il prend Odessa, le trahit, l'assassine, massacre les juifs, les bourgeois, les officiers, les commissaires, bref, pendant deux années terrorise l'Ukraine entière par son audace, sa cruauté, sa rapidité de manoeuvre et sa félonie..."


C'est un peu court et je n'en apprendrai pas plus pour la Grande Histoire. 

Il me faudra d'autres sources. Il n'empêche que Kessel est un merveilleux conteur! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          140
Avec un indéniable talent de conteur, Kessel nous fait revivre de l'intérieur un épisode un peu oublié de la révolution de 1917 : la révolte menée en Ukraine par l'anarchiste Nestor Makhno, qui s'est opposé au traité de paix de Brest-Litovsk signée en 1918 par Lénine avec les allemands, traité qui abandonnait l'Ukraine à l'empire prussien. Kessel néglige ici les considérations politiques pour s'intéresser avant tout au personnage de Makhno dont il dresse un portrait saisissant.
Commenter  J’apprécie          93
"Nestor Ivanovitch Makhno. Il y a un triple destin dans ces syllabes:la ruse, l'insouciance et la férocité".
Joseph Kessel (grand reporter et romancier du XX° siècle dont Les captifs a reçu le grand prix 1927 de l'Académie française) nous conte l'histoire d'amour (invraisemblable: d'où mon 4 étoiles malgré la puissance évocatrice de l' écriture imagée aux émotions palpables) du "bandit" Makhno, tueur sans scrupules, "légende" mettant "l'Ukraine à feu et à sang" avec une jeune et jolie Juive à la "candeur impudente".
Joseph Kessel situe ce récit de souvenirs (relaté au narrateur dans un café par un camelot russe "Belette" ex-lieutenant de cette brute, qui tel Lénine avait "le génie de fanatiser") sous la Russie Bolchévique de 1905.
Joseph Kessel, dont les parents russes ont fui les persécutions antisémites a sans doute voulu ici mettre en conflit le mal (Makhno) qui tue et le bien (Sonia) qui sauve et plus précisément le conflit intérieur qui fait qu'un être démoniaque, peut, à un moment de sa vie se remettre en question face au simple argument : "Pourquoi? Pourquoi?". A voir!!!
Commenter  J’apprécie          91
Renseignez vous, ce récit est un tissu de mensonges. Makhno n'était pas antisémite et son armée n'a participé a aucun pogrom. Allez lire sa fiche Wikipedia et ce qu'en disent les historiens.
Commenter  J’apprécie          72
Très bien écrit, nullement documenté...
J'entre dans un café, j'y rencontre un ingénieur qui dit avoir travaillé à la NASA.
Il ajoute que les américains n'ont jamais été sur la Lune.

Je ne le crois pas... vous non plus... j'espère.
Alors pourquoi croire Joseph Kessel.

Un demi point pour le mal que ce livre a fait à l'époque de sa publication
Commenter  J’apprécie          20
Mais qui était ce Makhmo présenté comme un être sanglant qui n'a aucune humanité? Né en 1888 en Ukraine, fondateur de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle de son pays. Un combattant condamné aux travaux forcés. Son histoire est intéressante et mérite une certaine compréhension de ce personnage avant d'entreprendre le court récit de Joseph Kessel. Une toute petite nouvelle d'à peine 100 pages, qui m'a laissé perplexe. Nonobstant une écriture académique d'une grande habileté, j'ai éprouvé de la difficulté à lire l'histoire. Trop sanglante, trop violente pour mes désirs du moment.
Commenter  J’apprécie          20
Quel drôle de livre ! Kessel nous décrit un makhno sous les traits d un ogre. le récit du personnage sur cette rencontre entre makhno et la juive est parsemé de moments où alternent violence et tendresse ce qui desarme le lecteur. Et je ne sais pas pourquoi la brutalité m a fait penser à la guerre entre ukraine et la russie. Kessel fait de makhno un petit voyou un bandit sans valeurs. Ce qui nous intrigue et nous force à chercher sur le porrable. Bien joué kessel!
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (128) Voir plus



Quiz Voir plus

Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
Potemkine
Le chant des partisans

10 questions
197 lecteurs ont répondu
Thème : Joseph KesselCréer un quiz sur ce livre

{* *}