À la vue du succès de «
Des fleurs pour Algernon » et du nombre de critiques, il me semble qu'il n'est pas nécessaire de faire un long speech sur l'histoire sinon qu'il s'agit de l'ensemble des comptes-rendus (ou journal intime) de Charlie Gordon, arriéré mental, qui va subir une opération chirurgicale du cerveau. Grâce à cette opération et au travail intellectuel qu'il va entreprendre, Charlie va devenir un génie et voir son Q.I. doubler sinon tripler. Jusqu'à ce que …
Je dirais simplement que
Daniel Keyes a écrit un roman MAGISTRAL de la littérature de SF.
Keyes a réussi la prouesse qui est, j'imagine très difficile pour un auteur, de faire en sorte qu'au fur et à mesure de l'histoire, le lecteur s'identifie de plus en plus au héros, jusqu'à entrer dans sa peau et avoir l'impression de relire ses propres notes de comptes rendus. Il y arrive notamment par l'évolution de la qualité des prises notes de Charlie. Ces dernières, au début du roman, sont parsemées de fautes d'orthographes et de phrases décousues. Au début cela peut rebuter le lecteur et lui donner l'impression de ne plus savoir lire, un peu comme un arriéré mental (oui, oui, ça m'est arrivé, hé hé !). Mais par la suite, ce sont les notes d'un grand intellectuel que nous pouvons lire. L'histoire de la fulgurante ascension de Charlie, les conséquences que cela a sur sa vie personnelle et professionnelle, et l'évolution de sa conception du monde tiennent en haleine le lecteur.
Avec Charlie Gordon, je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle avec le personnage «
Martin Eden » de
Jack London. Les deux, sont des jeunes hommes qui ont vu leur vie bouleversée par l'accès à la connaissance. C'est d'ailleurs manifestement le « mythe de la caverne » de
Platon (cf. La République) qui a inspiré
Daniel Keyes pour écrire «
Des fleurs pour Algernon ».
Rarement un livre m'aura autant impacté. C'est un roman vivant et qui est magnifiquement bien écrit !