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sur 535 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le sel de tous les oublis est un roman déroutant tel que sait les écrire Yasmina Khadra.
de quel oubli parle-t-on ?
Est ce l'oubli des autres ou est ce l'oubli de soi ?
" Si tout le monde te déçoit sache
qu'il y en a d'autres dans la vie
sèche la mer et marche
sur le sel de tous les oublis "

" de quelle mer parles-tu vieillard ?
de celle de tes larmes "

Adem est un instituteur dans les années 1950/1960 en Algérie aux confins de l'indépendance de son pays.
Sa femme Dalal vient de lui annoncer qu'elle le quittait.
Adem quitte tout aussi. Son école, ses élèves et tel un Don Quichotte il part pour l'errance.
Errance qui rime avec ivresse, pauvreté mais aussi rencontres.
Errance qui séchera l'âme et qui fera apparaitre le sel de tous les oublis.
A travers le portrait d'Adem, Yasmina Khadra nous parle de l 'Algérie des années 50. Une Algérie vivant par le colonialisme et dans la tradition de ses peuplades berbères ou Kabyle.
Quand Adem "est plaqué" par sa femme on ne peut s'empêcher de faire le lien avec l' Algérie qui va plaquer son colonisateur.
Ce colonisateur qui s'en va et qui laisse le sel de tous ses oublis.
Ce sel qui deviendra rapidement un pouvoir militaire dictatorial. On passe d'un extrême moyenâgeux aux affres du pouvoir unique.
En écho à ce monde politique obtus , Yasmina Khadra nous livre un livre où les femmes savent prendre leurs libertés.
De façon très différente Dalal et Hadda sont des femmes libres qui regardent droit devant.
Ce n'est pas obligatoirement le cas d'Adem, poursuivis par ces démons et son égoïsme. Pourtant sur son chemin d'errance, de nombreux personnages vont s'offrir à lui pour méditer sur la possession, la rupture.
Des personnages à la marge de la société ( nain - fous ) qui le laisseront dans ces interrogations .
Don Quichotte est toujours en quête , tout comme Adem ou encore l'Algérie. Pourtant les femmes....
Déroutant








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Choqué. Dévasté. Tel est l'état d'Adem quand sa femme lui apprend qu'elle le quitte. Il abandonne sa vie, sa maison, son métier d'enseignant pour prendre la route.

Je l'ai suivi dans sa traversée du désert, espérant qu'il se relève, qu'il finisse par rebondir, se relever plutôt que d'errer telle une âme en peine, seul et solitaire. Perdu et perclus d'une douleur infinie. D'une souffrance sans fond.
Des rencontres jalonnent son chemin, des possibilités d'un lendemain, mais Adem nous offre son désespoir, son arrogance et sa misanthropie sans faillir chaque jour qui passe.

Un livre sombre, dans une Algérie qui panse ses blessures au lendemain de son indépendance, au même titre que notre antihéros, meurtri et habité par ses fantômes.
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« Si ton monde de déçoit sache
Qu'il y en a d'autres dans la vie
Sèche la mer et marche
Sur le sel de tous les oublis »
Un refrain fredonné par un musicien de la rue, obsède Adem, un instituteur à la dérive, que sa femme vient de quitter pour un autre homme. Son itinérance de village en village, seul avec ses démons, ne l'arrange guère; ceux qu'il croise sur son chemin, il cherche à les éviter à tout prix, même ceux qui cherchent à l'aider ou à le soutenir.
Yasmina Khadra plante son décor dans une Algérie tout juste sortie de sa lutte contre l'indépendance. À l'instar de ce que vit son anti-héros, les nouveaux temps sont instables et propices aux errements. « Par-dessus les décombres de toute révolution, une race de vautours se fera passer pour des phénix qui n'hésiteront pas à faire des cendres des martyrs de l'engrais pour leurs jardins, des tombes des absents leurs propres monuments et des larmes des veuves de l'eau pour leurs moulins. » Lors de ses pérégrinations, Adem observe, analyse, critique et juge sévèrement le genre humain, bon ou mauvais.
Khadra parle à tous dans ce roman dont la brièveté n'enlève rien à la sagacité du propos. Bien dit, bien raconté, bien écrit, c'est une histoire de toutes les époques, incitative à la réflexion existentielle et au sort de l'individu dans la société.
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Ce n'est pas avec des instruments de chirurgie ,qu'il répare les femmes(voir ma dernière critique ) ,mais avec sa plume que Yasmina Khadra défend le rôle de la femme dans la société, il se revendique féministe ,et dans ce roman une fois de plus, la femme y tient une grande place même si elle est en arrière plan.
Adem Naït-Gacem,instituteur,en rentrant un soir chez lui,trouve sa femme Dalal,habillée ,assise sur le rebord du lit ,très pâle, et dans le couloir : une valise et un sac à main.
Sa femme lui avoue sans détour, aimer un autre homme ,elle ne peut plus continuer à vivre avec lui et elle part.
Pour Adem,le monde s'écroule,il n'a rien vu venir!
De désespoir,il quitte tout: l'école, sa maison ,ses rares amis et part sur les chemins ,comme un vagabond.Au cours de son périple, il rencontrera de drôles de personnages mais refusera souvent la main tendue. Si au début il refuse le dialogue avec ses semblables ,petit a petit, il aura une lueur d'espoir ,grace à une femme ,et prendra le chemin de la resilience ,mais .......je ne vous en dis pas plus car la chute est surprenante ,c'est un peu l'arroseur arrosé !
C'est un roman où la méditation, l'introspection tiennent une place importante.
Une réflexion aussi,sur la possession,le déni,la rupture,et la place qu'occupe la femme dans certaines sociétés aux mentalités obtues.
J'ai beaucoup aimé les dialogues avec le nain Mika.J'ai passé un excellent moment de lecture et je vous le recommande.Nelly.⭐⭐⭐⭐
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Le Sel de tous les Oublis de Yasmina Khadra nous emmène dans l'Algérie post coloniale du début des années 1960. le pays s'éveille en espérant des lendemains qui chantent, en s'interrogeant sur les valeurs à chérir ou bannir avec l'indépendance.
Après que sa femme l'ai quitté pour rejoindre son amant, Adem, le personnage principal du livre, incapable de confronter la réalité, quitte son travail et sa maison et part en errance à travers le pays.
La première partie du livre raconte cette errance dans une Algérie "née au forceps", il décrit les rencontres, les mains tendues au vagabond qu'est devenu Adem. Il s'agit presque d'un conte, avec une écriture lente, calme et poétique. On croit déceler une bonne parole ou des valeurs humaniste dans chaque parole des étrangers rencontrés sur sa route. Adem reste cependant agressif, et rabat-joie, n'apprenant rien des autres, car pense t-il "dire merci menace le peu d'intégrité qui lui reste". À la fin de ce voyage, Adem réalise que la tyrannie a juste changée de camp.
Dans le deuxième partie du livre, le chien errant devient loup solitaire qui doit faire face à ses démons. l'écriture est plus forte, décrivant les dérives de l'âme et la déchéance de la raison. La prose est émouvante. La description d'Aden écorché qui perd pied est prenante. Khadra est un magnifique compteur de l'âme et son écriture est envoûtante dans cette partie du récit.
Ce livre est une belle réflexion sur la résilience.
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"Si ton monde te déçoit sache
Qu'il y en a d'autres dans la vie. 
Sèche la mer et marche
Sur le sel de tous les oublis
Sèche la mer et marche. 
Ne t'arrête surtout pas
Et confie ce que tu cherches 
A la foulée de tes pas."

Les quelques vers de ce poème, qui ont inspiré l'auteur pour le choix du titre de son dernier roman, en illustrent à merveille le thème principal. 

En effet, dans "Le sel de tous les oublis", Yasmina Khadra partage une intense réflexion sur le sens de la vie et du bonheur, en nous invitant à suivre le voyage initiatique de son protagoniste.
Nous y accompagnons donc l'errance d'Adem, anti-héros par excellence, personnage mélancolique, brisé et désabusé suite à l'infidélité et l'abandon de sa femme, à travers une partie de l'Algérie des années 60. 
Dans ce conte philosophique, l'écrivain apporte une réponse essentielle à la question de la possibilité d'une vie après la rupture ou l'échec : il "suffit" de trouver sa voie. Mais il nous montre surtout que la résilience et la reconstruction ne sont pas accessibles sans courage ni efforts : il faut parfois parcourir beaucoup de chemin avant d'y arriver, et surtout accepter l'aide proposée par les personnes qui nous entourent. 

Ce récit, porté par la plume poétique de Yasmina Khadra, évoque aussi la place des femmes dans la société de l'époque, dans ces contrées où il nous fait voyager. 

C'est la première fois que je lisais un roman de cet auteur et j'ai apprécié son écriture, à la fois douce, efficace et dépouillée, ainsi que le fait qu'il nous tient en haleine jusqu'à la fin, notamment grâce à de multiples rebondissements, surtout dans la deuxième partie du livre. 

A mes yeux, avec "Le sel de tous les oublis", Yasmina Khadra a réussi le pari d'écrire un roman se lisant comme un thriller tout en étant d'une grande profondeur...
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C'est l'histoire d'un homme perdu, Adem Naït-Gacem, sans but et sans espoir depuis que sa femme, Dalal, l'a quitté pour un autre.
C'est l'histoire d'un pays perdu, l'Algérie, (nous sommes en 1963) qui peine à définir son avenir.
Se reconstruire après une guerre, faire son deuil et aller de l'avant, voilà tout l'enjeu du parcours et d'Adem et de son pays.
Un roman plein de poésie, qui vous fait découvrir le paysage algérien.
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Le titre poétique du livre « le sel de tous les oublis » renvoie à un vieux poème qui fait la promotion de la fuite en avant : « Ne t'arrête surtout pas/ Et confie ce que tu cherches/ À la foulée de tes pas ». le sel de l'oubli évoquant ce qui reste des larmes quand on a beaucoup pleuré : « marche sur le sel de tous les oublis ». Cette marche sans argent, sans désir de se sociabiliser, c'est précisément ce que va entamer Adam, le protagoniste principal du roman. Chaque nuit précédée de soirées arrosées est une occasion pour lui de descendre un peu plus dans l'échelle sociale… mais cela va lui permettre surtout de vivre des expériences fortes, jusqu'à un passage à la section des fous de l'hôpital de Blida.

Adem Naït-Gacem, un instituteur algérien, voit sa vie s'effondrer lorsque sa femme le quitte. Incapable de se relever de cette perte qu'il n'avait pas vue venir, sans aucune attache, il est désespéré. Il abandonne du jour au lendemain son poste d'enseignant et se lance sur les chemins comme un vagabond et rejoint les autres naufragés de la vie qu'il rencontre.

Le lecteur accroche dès les premières pages, intrigué par le personnage d'Adem qui décide de quitter une vie confortable pour une vie d'aventure sans aucun point de chute, ni objectif sauf celui d'oublier sa vie conjugale et sa vie d'enseignant. Depuis le départ de son épouse, le chaos s'est installé dans son esprit et essaye de comprendre – bien malgré lui - le désir de sa femme de vivre une autre vie, d'être tombée amoureuse d'un autre que lui, d'être libre de faire ce qui lui plaît, de partir. La douleur de l'abandon est si profonde qu'Adem fui et se transforme en vagabond. S'ensuit une vie d'errance tout en recherchant la solitude, fuyant toutes mains tendues. Sa route tortueuse est jalonnée de personnages abimés par la vie et pourtant bienveillants.

En s'éloignant de la ville, l'errant retrouve peu à peu le bon sens. Quelques marginaux rencontrés parviennent – non sans peine – à établir une relation avec lui fondée sur la discussion et l'échange. Les dialogues sont donc omniprésents dans la narration.

Sa rencontre la plus marquante - tout du moins pour le lecteur - est assurément celle avec le personnage de Mika, un nain au physique disgracieux, mais qui par sa force de caractère et sa générosité envers Adem, joue le rôle d'un ange gardien, d'un sauveur, d'un bienfaiteur dans un monde de vilenie, de méchanceté, de trahison et de roublardise. Enfant rejeté par son père dès sa naissance, puis par sa mère, à cause de sa laideur et de son nanisme, il ne sombre pas dans la revanche et ne se lamente pas sur son sort. Il aime la nature, les gens. La bonté même. En croisant la route de la vie cabossée d'Adem, il devient son protecteur jusqu'à la fin du récit, fort en émotions.

À travers ce duo insolite, Yasmina Khadra imagine un Don Quichotte et un Pablo Sanchez des temps modernes. Deux personnages emblématiques qui errent à travers les campagnes d'une Algérie qui vient de se libérer du colonialisme. L'histoire se déroule en effet dans une période que l'écrivain franco-algérien n'avait pas explorée littérairement jusque-là ; celle d'une Algérie nouvellement indépendante. le récit se déroule en 1963, une année charnière, entre deux mondes, celui de la colonisation et celui de l'indépendance. Même si cette période historique n'est pas le sujet premier du roman, le romancier intègre de manière subtile des faits spécifiques à cette époque (avec notamment la rencontre du couple de Hadda et Mekki).

Une fiction habilement menée, oscillant entre le roman d'aventures et le conte philosophique. Sublimée par une plume empreinte de poésie – comme toujours avec Yasmina Khadra - la trame psychologique se densifie tout au long du roman et les pensées les plus intimes alimentent une intrigue riche en références historiques et philosophiques.
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La dépression, le plus profond des abîmes, la pire des noirceurs... Parfois ce qui nous accroche à la vie ne tient qu'à un fil infime et c'est la douloureuse expérience que va vivre Adem à la suite de sa rupture. Cet instituteur sans histoire et respecté rentre un jour chez lui et découvre sa valise préparée par Dallal, son épouse. Elle a décidé de partir avec son amant. Dans une société pourtant patriarcale, Adem n'a ni la force de protester ni de la répudier... Il songe juste à fuir le plus loin possible de cette douleur qui le hante. Commence alors pour lui une longue errance qui le mènera de port en port. Au fil de sa misanthropie grandissante, il va se retrouver tour à tour pensionnaire d'un asile psychiatrique, sdf et refuser chaque main tendue, sans doute est-il trop blessé pour pouvoir être en mesure d'aller de l'avant... Faisant d'une femme l'objet de son obsession et de son délire il va aller jusqu'à gâcher l'ultime chance de redevenir un être socialement intégré.
J'ai aimé ce roman sur fond de post guerre d'indépendance car à travers son écriture et son immense empathie pour le héros, l'auteur nous montre à quel point l'être humain est fragile et peut selon les évènements auquel il sera confronté se révéler à la plus profonde des noirceurs.
C'est un roman dur mais la vie ne l'est-elle pas tout autant? Combien croisons nous chaque jour de ces être fracassés au coin de nos rues dont nous ignorons l'histoire et les raisons qui les ont poussés là?
Ce roman appelle à une plus grande tolérance.
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Je viens de finir ce livre.
Il est divisé en deux parties. La première, raconte l'histoire d'Adem instituteur largué par sa femme pour un autre. Adem sous le choc prend quelques affaires et part à l'aventure menant une vie de vagabond, à la recherche de réponses ou de paix.
On est un peu gêné et mal a l'aise par l'attitude de ce dernier qui se referme et devient agressif et impoli envers ceux qui lui tendent la main.
La deuxième partie raconte la rencontre de Adem avec un couple de fermiers qui l'hébergent en échange d'un service, cette partie du livre était pour ma part ma préférée, je n'avais plus envie de lâcher le livre jusqu'à la fin.
Je recommande ce livre de yasmina Khadra que je classerais parmi mes favoris.
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