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sur 1302 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Irakiens contre Américains. Orient contre Occident.
En période de guerre, où est la vérité ? Où est la juste cause ?
Différence de cultures, différence d'histoires.
Yasmina Khadra trouve une fois de plus les mots justes pour raconter l'histoire. Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises personnes, il n'y a pas de justes causes... Il y a des hommes et des femmes, il y a des manipulateurs de chaque côté, ... Et malheureusement l'histoire se répète, éternellement... La bêtise humaine, elle, est universelle !
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L'écriture de Yasmina Khadra est toujours magique et fascinante.Pourtant,j'avoue avoir éprouvé quelques difficultés à être transporté dans ce roman.Le jeune héros, un bédouin dont on ne connaitra jamais le nom,n'est que rarement parvenu à m'émouvoir ,aveuglé par la haine après les humiliations subies par son père,toujours manipulé par des hommes contre qui il avait pourtant été mis en garde. Jamais la réflexion n'interviendra chez lui,lui qui sera dans l'aveuglement jusqu'au dénouement final.Certes,il y a de superbes passages dans ce roman,une belle évocation des traditions aussi mais l'ensemble me paraît manquer de crédibilité et des longueurs nuisent au rythme de l'action.
Ma découverte de cet auteur restera un bon souvenir de l'été 2018,sans doute m'est il indispensable de faire une petite pause pour mieux le retrouver dans quelques mois,avec son prochain livre "Khalil" par exemple.En tout cas,le bilan de cette découverte est génial. Pas si mal,non?
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Le héros est un jeune bédouin qui habite un village isolé et éloigné du conflit qui secoue l'Irak. Nous sommes au moment de la chute de Saddam Hussein. Sa vie est simple et modeste, seul garçon d'une fratrie. Mais la guerre apporte toujours son lot de tragédies. Un jour, une bavure des soldats américains va bouleverser le quotidien de ce petit village. Puis lors d'une perquisition à son domicile, notre jeune homme va connaitre ce qu'il qualifie de déshonneur, voir son père nu maltraité par les GI. Dès lors pour lui son unique but, faire payer ces brutes sauvages. Il décide de partir rejoindre la résistance afin de faire payer aux américains l'affront.
Alors, il s'en va à Bagdad où il découvre une misère bien pire que dans son village. Il y retrouve des gens de son village qui l'aident à s'en sortir. En vérité, ils préparent de futurs terroristes. Notre jeune héros assailli par la haine, affaibli mentalement se laisse embrigader. Après une longue attente insupportable à ses yeux, on lui propose de commettre un attentat à Beyrouth d'une grande envergure qui fera plier l'occident. Il s'avère qu'il s'agit de lui inoculer un virus qu'il sera chargé de diffuser à partir de Londres. Finalement le jeune homme refuse de propager une pandémie mondiale et préfère mourir à l'âge de 21 ans assassiné par ses complices.
Un bon roman de Yasmina Khadra qui pointe du doigt les horreurs de la guerre, les intérêts financiers et politiques, ces manipulateurs qui utilisent des hommes au nom d'une idéologie quelle qu'elle soit.

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« Laissez-moi me rhabiller, gémissait-il. Y a mes enfants ». Lorsque les GI investissent la modeste maison du Bédouin et malmène le patriarche devant sa famille, plus que le sang qu'il a déjà vu couler à plusieurs reprises, c'est l'humiliation de son propre père qui va faire basculer la vie du fils de cette famille.
L'auteur démonte alors le mécanisme qui va métamorphoser ce jeune Bédouin, dont on ne connaîtra pas le nom, de la « chiffe molle », tel qu'il se qualifie lui-même, en un prétendant au suicide terroriste. Il décrypte pas à pas la démarche de manipulation mentale des leaders des organisations terroristes, depuis l'instant où ils ont repéré un candidat potentiel, l'être affaibli par les circonstances de la vie, jusqu'au moment où ils le sentent prêt à franchir le pas. Se barder d'explosifs et entrer en contact avec la cible.
Le style propre à Yasmina Khadra est tout indiqué pour analyser la psychologie d'un personnage dans son parcours mental sur le chemin de l'acte insensé. Ce style si particulier, fait d'un florilège d'allégories, de métaphores, qui chacune traduisent autant de ressentis. Mieux que tout diagnostic psycho-pathologique, un tel discours imagé interprète parfaitement la construction personnelle du personnage dans cette ascension vers la folie meurtrière.
Dans la bibliographie de Yasmina Khadra, on trouve souvent en toile de fonds des contextes de guerre qui impliquent la culture orientale. C'est cru et violent. Comme toujours la vie en pareilles circonstances. C'est criant de vérité. Il y a comme un tourbillon qui emporte malgré eux des personnages faibles et broyés par le destin. Mais c'est traité sans misérabilisme.
Yasmina Khadra fait toujours preuve d'impartialité dans le développement des thèses qui opposent les belligérants. Les sirènes de Bagdad lui donne toutefois l'occasion, au travers des propos de ses personnages, de développer un anti américanisme à peine voilé. Sans donner le moindre crédit au fanatisme aveugle, vingt ans après les faits qui servent de cadre à ce roman, et à la connaissance de l'histoire de ce conflit, on ne peut guère l'en blâmer. La motivation proclamée de cette guerre n'a en effet jamais pu masquer les intérêts mercantiles non avoués. Mais Yasmina Khadra est un être pétri d'humanisme. Il nous le prouvera en donnant ses limites au fanatisme. Comme un message d'espoir.
Le scenario et son dénouement, insoupçonnable jusqu'à la dernière page, manquent certainement de crédibilité. Mais ce n'est pas ce qui me fait revenir vers cet auteur. Je retrouve avec plaisir, ce qui a capté mon intérêt dès la découverte de son écriture : le talent pour faire percevoir les sentiments par l'image, la force du verbe, la richesse du vocabulaire. Une fois de plus, je n'ai pas été déçu.
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J'ai rencontré l'auteur lors du Printemps du Livre de Montaigu et je dois avouer qu'il m'a donné très envie de le lire. Il est solaire et donne l'envie de le découvrir même si j'avais souvent entendu parler de lui, vu des interviews etc.... je n'avais lu de lui que l'Attentat il y a longtemps qui comptait déjà l'histoire d'un médecin qui découvre que sa femme est à l'origine d'un attentat en devenant kamikaze. Lui sauve des vies, elle les supprime et il na rien vu, compris et part à la découverte de cette inconnue.
Dans Les Sirènes de Bagdad il est question aussi d'attentat, de kamikaze mais dans l'Irak de l'après Saddham Hussein on suit le parcours d'un jeune vivant dans un petit village qui va, suite à un dramatique évènement, se transformer et passer de l'enfance à l'âge adulte en une fraction de seconde.
Il va choisir de donner sa vie pour se venger de l'affront fait à sa famille par les GI américains, les envahisseurs qui, loin des promesses annoncées, va semer la douleur, sa suprématie et laisser que larmes et honte.
Yasmina Khadra ne nie pas non plus la violence des irakiens eux-mêmes, avec les bombes qui font des ravages presque quotidiennement, les meurtres arbitraires et en particulier l'assassinat d'un enfant, ami du personnage principal handicapé mental.
Ira-t-il jusqu'au bout ? Est-il libre de ses choix ou choisira-t-il un autre sacrifice ?
Très beau roman, poignant où il est question d'amitié, de solidarité, d'amour mais aussi d'intolérance, de haine et d'horreur.
Dans les périodes que nous traversons ce récit est toujours d'actualité, malheureusement, peut aider aussi à comprendre comment des jeunes, sans tomber dans une manipulation religieuse ou militaire, deviennent des bombes humaines...... ou pas.....
L'écriture et le style sont faciles sur un sujet difficile. Je vais vous lire Mr Khadra car j'aime votre façon de nous aider à comprendre le monde où nous vivons et même si le roman date de 2006 il reste tellement d'actualité.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Kafr Karam, un village du désert irakien, voit sa vie changer après 2003 et l'invasion américaine. Ce jeune bédouin y vit paisiblement au milieu des siens, famille, amis... Mais plusieurs événements vont basculer son existence dans l'horreur et faire de lui un apprenti-terroriste.
Après "La commode aux tiroirs de couleurs" Winoc tente, seul cette fois, le pari d'adapter le troisième roman d'une trilogie du célèbre auteur algérien Yasmina Khadra. Après "Les hirondelles de Kaboul" et "L'attentat", "Les sirènes de Bagdad" trace l'itinéraire de la haine en pointant les incompréhensions et le fossé entre deux mondes qui s'opposent.
Les rouages de la manipulation mentale y sont décryptés avec finesse et on voit avec empathie la colère nourrie emplir un jeune homme sensible. le dessin aux couleurs orientales m'a un peu moins convaincu que dans "Les déracinés" ou l'adaptation du roman d'Olivia Ruiz évoqué plus haut peut-être parce qu'il est plus froid, plus dur..
Winoc réussit malgré tout son pari avec cette adaptation sensible d'un roman délicat qui aborde une réalité terrible sans manichéisme. 
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Après "Les hirondelles de Kaboul" et "L'attentat" lus récemment, voici venu le tour au troisième volet de cette trilogie un peu particulière, "Les sirènes de Bagdad", où Yasmina Khadra nous emmène ici en Irak.

Nous suivons le cheminement d'un jeune Bédouin (dont, je m'en rends compte à l'instant, le prénom n'est pas dévoilé), dont les projets d'avenir tombent à l'eau lors du renversement de Saddam Hussein.

Mon ressenti sur ce livre est plutôt paradoxal. Parce qu'effectivement, Yasmina Khadra ayant une très belle plume sachant relater les événements de manière très réaliste, c'est immédiatement que j'ai été emportée par son récit, récit que j'ai d'ailleurs eu du mal à lâcher. Et en même temps, j'ai ressenti une sorte de malaise tout au long de ma lecture. Ce n'est, en effet, pas évident de suivre le narrateur dans ses états d'âme, dans le changement qui s'opère en lui : de jeune étudiant à martyr... le récit étant narré à la première personne, on se retrouve directement projeté dans ses pensées ; toute sa colère et surtout toute sa haine nous éclaboussent au visage. Et si je peux comprendre les raisons qui l'ont porté jusque-là, c'est difficile de plussoyer et soutenir, au même titre que le comportement des Américains relaté dans le récit d'ailleurs, les attentats, les bombes, faisant de nombreuses victimes (civiles la plupart du temps)...

Yasmina Khadra est un conteur né, il a ce don pour décrire superbement les ressentis de ses personnages, tout comme pour décrire la réalité des événements. J'apprécie la manière, presque poétique, imagée, accorte, qu'il a de raconter une histoire dérangeante (surtout ici), poignante, qui marque à vif...
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Seconde rencontre pour moi avec Yasmina Khadra à partir d'une adaptation en BD de l'un de ses romans.

J'avais été sous l'émotion de"L'attentat", émotion qui m'avait amené à lire le roman. J'ai donc pris cette BD en toute confiance pour retrouver les univers décrits par Yasmina Khadra.

Nous sommes à Bagdad. Saddam Hussein est tombé et les GI sont présents sur le territoire. Ce sont des occupants dans un pays qu'ils ne connaissent pas, face à une culture dont ils ignorent tout. Les GI sont là au nom de la liberté mais cela privent les irakiens de la leur. Saddam était un tyran, un monstre mais il permettait au pays de vivre.

Il y a déjà des opposants à la présence américaine, certains ne se cachent pas pour faire part de leurs sentiments. Au sein d'une même famille, il peut y avoir des positions différentes. Si certains affichent leurs convictions, d'autres sont beaucoup plus secrets sur ce qu'ils pensent.

Yasmina Khadra explicite les mécanismes d'une forme de radicalisation. Il montre les événements qui peuvent faire basculer des vies. Il montre surtout le respect des anciens et des traditions.

Un jeune verra les résultats horribles des attentats mais aussi des réponses violentes des troupes américaines. Il verra son peuple martyrisé, les frappes étant aveugles et frappant souvent d'innocentes victimes. Mais il basculera dans la violence et le jusqu'au boutisme quant son père sera humilié devant toutes sa famille y compris les femmes de la famille.

Le texte est violent mais les actes décrits le sont au moins autant. La violence engendre la violence, c'est ainsi que fonctionne la folie des hommes.

Autant j'avais aimé le graphisme de "L'attentat", autant ici j'ai peu accroché à la proposition graphique. Certaines scènes m'ont cependant rappelé des scènes du filme "Green zone".

Je lirai cependant le roman pour retrouver l'écriture de Yasmina Khadra.

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L'humiliation, la honte et la violence horrible dont sont victimes de jeunes citoyens irakiens les ont poussés à des limites inimaginables, les ont complètement modifiés et les ont amenés à succomber à des influences radicales.
L'histoire est racontée du point de vue d'un jeune Irakien et s'est déroulée lors de l'invasion de l'armée américaine en Irak après la tragédie du 11 septembre. Les sirènes de Baghdad nous fait comprendre avec quelle facilité les jeunes sont recrutés dans les rangs des terroristes et des kamikazes.
C'est l'histoire de chaque jeune homme dont les espoirs d'une vie meilleure sont soudainement anéantis par des événements mondiaux et des circonstances imprévues qui bouleversent son monde. Une histoire pleine d'émotions, de déceptions, de tristesse, de colère et de ressentiment.
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Il y a du Hannah Arendt chez Yasmina Khadra qui à travers ses romans explore la "banalité du mal" et surtout le processus d'êtres au départ pacifiques ( le narrateur, le Dr Jalal) qui basculent dans la violence, l'extrêmisme, le terrorisme.
Le narrateur vit dans un village reculé de l'Irak au moment de l'arrivée des Américains. Il assiste à des bavures, des scènes d'humiliation de leur part. Il décide de partir à Bagdad pour se venger, lutter contre l'Occident arrogant et honni. Ce sont deux mondes qui s'affrontent, deux mondes aux valeurs, aux mentalités, à la culture différentes qui ne se comprennent pas plus qu'ils se haïssent réellement.
Le style est direct, parfois cru, réaliste mais l'atmosphère est également poétique. Les personnages sont profonds, ambivalents, paumés et finement analysés.
Le titre est à double sens et la présence musicale importante dans ce roman ce qui lui donne une saveur et un contraste supplémentaires.
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