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3,75

sur 479 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une jeune femme est découverte assassinée près d'Alger.
L'affaire est confiée à Nora qui voudra aller jusqu'au bout de son enquête sans se laisser impressionner par les menaces et sa hiérarchie.
Une fois de plus Yasmina Khadra frappe fort.
Il nous décrit une Algérie corrompue, gangrenée par la soif de pouvoir.
L auteur est très dur et ne mâche pas ses mots.
Par le biais de cette enquête, il dénonce l'engrenage dans lequel se retrouvent les hauts fonctionnaires et hauts dirigeants qui rêvent d'argent et de puissance.
Ce roman est un peu déprimant car on a l'impression que toutes les personnes qui ont essayées de dénoncer le système ont été broyées.
Style très incisif, très noir mais captivant!
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En effet, qu'attendent les singes pour devenir des hommes ?!

Qu'attend l'humanité pour évoluer, qu'attend l'Algérie pour répondre aux rêves qu'elle avait suscités à la libération ?

Sous couvert de roman policier, Yasmina Khadra dresse un portrait cruel de l'état acutel de son pays, où les anciennes "gloires" se sont transformées en "super citoyens exonérés d'impôts" au titre de la "légitimité historique" et qu'on appelle les "rbobas".

Tyran de l'ombre, de sa retraite dorée, M. Hamerlaine tire les ficelles du pouvoir, se fait craindre de la classe politique tout autant que de la presse corrompues.

Si certains se rebiffent et tentent de se faire oublier, la plupart, ministres, préfets, et j'en passe, se plient aux invectives des "rbobas". le tableau est sombre mais pas sans espoir.

En effet, une femme - et ce n'est certainement pas un hasard si Khadra a décidé de confier le rôle de commisaire à une femme - ne recule pas, ne régresse pas; elle fonce et cherche, sans se laisser intimider, l'assassin d'une jeune-fille. L'enquête la fait remonter jusqu'au plus haut, jusqu'à Hamerlaine.

Les témoins sont éliminés les uns après les autres et malgré sa détermination, Nora elle aussi sera victime des bassesses que ce pouvoir n'hésite pas à mettre en oeuvre pour préserver ses privilèges.


Alors, les singes ne deviendront-ils jamais des hommes ? Si ! le trop plein, la rage, le besoin de prendre sa revanche sur une vie qui perd son sens, et par-dessus tout celui de retrouver sa dignité, finira pas triompher par le plus insignifiant des acteurs, par le plus faible, par le plus impuissant.

Khadra est décidément un auteur à suivre. le regard qu'il porte sur la marche du monde et sur l'Algérie en particulier, est empreint de critique sévère, de dénonciation - avec un certain courage il faut bien l'admettre - mais n'est jamais désespéré, même si le retour à la dignité nécessite la violence.

Lien : http://meslecturesintantanee..
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Un superbe polar et une belle decouverte d'un auteur doué de mon côté, d'une pierre deux coups en fait !J'ai beaucoup aimé cette histoire qui ne sombre jamais dans la violence gratuite même si elle cree une ambiance dure.L'auteure maitrise parfaitement son style et nous fait voyager avec elle.Un livre a decouvrir.
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Tout commence avec la découverte du corps de Nedjma Sadek, jeune étudiante algérienne, découverte nue, dans un drap filé d'or, le sein gauche arraché. le commissaire en charge de l'enquête criminelle est une femme, lesbienne, dans un pays où les femmes ont du mal à être reconnues comme les pairs des hommes, et où l'homosexualité reste un tabou. Peu à peu elle va remonter la piste jusqu'aux plus hautes strates de la société algérienne et découvrir avec effroi, que pour ces privilégiés, la justice est un concept qu'ils adaptent comme bon leur semble...
Un enquête policière donc, pour décrire l'Algérie du début du XXIe siècle, plus de cinquante ans après l'indépendance. le pays de Yasmina Khadra. Qu'il aime et déteste à la fois. Une Algérie qu'il décrit avec un peuple magnifique et d'immenses possibilités, mais manipulé par des rbobas sans scrupules qui la tire vers la bas, manipulant pour gravir les échelons, fabulant et maîtrisant la presse pour faire tomber leurs adversaires.....
Un pays en crise après la guerre d'indépendance et plus récemment le printemps arabe, mais un beau pays tout de même, et un beau roman pour le décrire.
On est happés par cette histoire, l'enquête est à la fois prenante et un bon prétexte pour aborder divers sujets (condition de la femme, absence de liberté de la presse, état des lieux , conditions de vie et bonheur des Algériens ....), la tension croît au fil des pages pour devenir insoutenable lors des derniers chapitres, et on en ressort ébranlé par la fin... Fallait-il en arriver là ?
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Je n'ai jamais lu de roman de Yasmina KHADRA, et ce fait, je ne savais pas à quoi m'attendre. Je n'ai pas été déçue.

Les 2 1ères pages décrivent une scène bucolique où une jeune et jolie fille, nue, est étendue dans l'herbe humide. Cela semble beau et tellement serein.
A partir du 2d chapitre, le ton change radicalement.
Nous découvrons un ensemble de personnes qui gravite autour du meurtre de la jeune femme. de la femme commissaire lesbienne au vieux tyran, au-dessus des lois et des mortels.
Yasmina KHADRA sait créer de "vrais méchants " et sait transmettre les émotions ; je prends pour exemple la rencontre entre Eddy DAYEM et le rhoba : j'ai vraiment ressenti toute la peur de Ed face au monstre, dieu vivant en Algérie. Cet homme est abject.
Petite lueur d'espoir dans toute cette noirceur, parmi certains de ces personnages corrompus ou apathiques, on découvre une once d'humanité, une limite que certains ne sont pas prêts à dépasser.

"Qu'attendent les singes ..........................pour devenir des hommes"

Le roman est riche en rebondissement, et l'auteur sait nous tenir en alerte.
C'est le 1er roman de Yasmina KHADRA que je lis mais certainement pas le dernier.

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Dans ce roman, le lecteur est en Algérie où regnent les "rboba", des personnes qui mènent le pays tel "des dieux". L'ambiance est tendue... Dès le début,le lecteur rencontre Ed Dayem, homme influent de médias et Haj Harmerlaine, un rboba... ça ne rigole pas pendant les entrevues, l'atmosphère est établie. Puis, nous apprenons, qu'une jeune fille a été retrouvée morte , et Nora Bilal ainsi que ses deux collègues vont mener l'enquête. Tout y est : ce climat" mafieux", le fait que Nora soit une femme et supervise ses collègues hommes,les traditions familiales,la vie du pays... L'écriture de Yasmina Khadra m'avait beaucoup plu dans "l'attentat" et "les hirondelles de Kaboul" et c'est avec délice que j'ai retrouvé cette fluidité et son vocabulaire soutenu.C'est fabuleux, car le roman est rythmé par plusieurs thèmes,le lecteur est surpris, entrainé par les personnages, attendrit même et secoué aussi... Bref, un roman presque parfait à lire rapidement et qui vaut le détour.
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L'arabe du futur.
Je ne sais trop pour quelle raison nous ne sommes guère coutumiers des bouquins de Yasmina Khadra (notre dernière lecture remonte à 2008 !) mais c'est certainement l'un des rares sinon le seul écrivain à nous attirer sur l'autre rive de la mer intérieure.
Pourtant sous le pinceau de Khadra, l'Algérie prend souvent des teintes désespérées et sombres, très loin de l'espoir que pourrait laisser poindre le vert du drapeau national ou du patronyme de l'auteur.
Le bouquin peine un peu à démarrer : Khadra place ses pions un par un et se laisse aller à quelques diatribes amères, quelques pamphlets un peu appuyés, emporté par son louable enthousiasme de prédicateur.
Alger est un marigot nauséabond et fangeux où claquent les mâchoires des vieux crocodiles cannibales, échoués après le reflux de la vieille Révolution.
C'est dans les tons amers et désabusés que l'auteur nous brosse le portrait d'une Algérie rongée par la prévarication, la violence (l'ombre de la 'décennie noire' obscurcit toujours le tableau) et la corruption.

[...] Un pays où l'on est fier de corrompre et d'être corrompu.
[...] Un pays où les décideurs s'évertuent à construire une villa à leurs rejetons là où il est question de leur bâtir une nation.
[...] En Algérie, on n'a pas à faire, on fait des affaires.

Mais peu à peu l'intrigue policière se met en place et l'on enquêtera sur le meurtre sordide d'une toute jeune femme, aux côtés d'une commissaire couguar, amoureuse d'une jeune droguée, et d'un inspecteur impuissant.
Accrochez-vous, il va falloir grimper dans les sphères du pouvoir ou, ce qui revient au même, descendre bien bas dans la fange boueuse du marigot : enfilez vos bottes et gaffe aux mâchoires des crocos.
Généreux, Khadra gratifiera son lecteur courageux d'un dernier chapitre en forme, sinon de happy end, tout au moins de voeu pieux, voire de promesse ou d'espoir, mais cela ressemble bien à une figure imposée et l'on a bien senti que le 'vrai' livre s'était refermé quelques pages tôt, au plus noir des ténèbres.
Brrr.. Jamais polar noir n'aura porté aussi bien son étiquette.
Paradoxalement cette gravure à l'eau-forte d'une nation dépravée et corrompue nous donne envie de mieux connaître ce pays à la fois si proche et si différent, caché derrière les épais brouillards politico-médiatiques qui couvrent la Méditerranée depuis un demi-siècle. Entre les vestiges de la colonisation et le prisme déformant du regard de Khadra lui-même, il est difficile de ne pas lire entre les lignes une Algérie qui partage une même culture avec notre France et un Alger qui ressemblerait bien à Paris.
Évidemment on se doute bien que al-Jazā'ir n'est pas la seule nation à porter tout le malheur du monde et que le portrait au noir, même un peu forcé ici, était bien celui de notre temps et de notre planète.
De quoi laisser trottiner longtemps dans notre tête la petite phrase de Khadra ...

[...] — Qu'attendent les singes pour devenir des hommes ?
— Pardon ?
— Je ne me rappelle pas où j'ai lu ça. Qu'attendent les singes pour devenir des hommes. Cette phrase tourne en boucle dans ma tête depuis des semaines.

Pour celles et ceux qui aiment les portraits-vérité.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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Khadra s'était un peu éloigné de son style sur ces derniers opus . du coup le résultat était moyen . Ici il retrouve ces effets habituels et livre un roman prenant , qui dépasse le style "supermarché " pour parvenir a faire revenir ces lecteurs . C'est en partie gagnant comme pari . le niveau n'est pas génial, mais l'on retrouve ce qui a pu séduire par le passé chez cet auteur . Pas mal .
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Sur la base d'une enquête policière, le livre dévoile les terribles dessous du pouvoir algérien. Ce dernier est entre les mains d'une poignée d'hommes âgés, les rboba qui autrefois ont eu leur heure de gloire en oeuvrant pour l'indépendance du pays. Depuis, ils sont riches, intouchables et odieusement privilégiés. Omnipotents, ils font la pluie et le beau temps dans le domaine politique, économique et médiatique en bénéficiant d'une totale impunité.
Le personnage principal est féminin, il s'agit de Nora, la commissaire chargée de l'enquête. Ce parti pris de l'auteur n'est pas innocent. C'est une femme, une vraie, aux formes généreuses qui assume ses choix, tant professionnels que sexuels. Dans un pays profondément machiste, être commissaire et homosexuelle, c'est s'exposer en permanence aux risques d'être moquée, humiliée et même tuée.
le livre est fort, violent et comme toujours chez Yasmina KHADRA, bien écrit. Il livre un portrait vitriolé de l'Algérie d'aujourd'hui, la lecture en est prenante et le récit édifiant.
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Comment dire... pour celles qui aiment les policiers, vous allez être servies.
L'intrigue se déroulant en Algérie, il est sans doute normal que corruption flirte avec cruauté et violence. le style toujours aussi efficace de Yasmina kadra est particulièrement dur dans ce roman policier. On y retrouve de courts passages poétiques dont il a le secret.
Mais ce genre là n'est définitivement pas ma tasse de thé. Ceci dit, je le recommande aux amoureux de sensations fortes, enfin, à mes yeux. Vous l'aurez deviné : je suis une hyper sensible, ce livre là m'a secouée !!!
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