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Incontournable Janvier 2022

Ce roman pour adolescents fait parti de la collection "Young novel" de la maison Akata, et constitue à lui seul un grand pas en avant. Déjà, je dois dire qu'il y a trop peu de personnages d'origines Moyen-Orientales, Darius étant le premier que je croise pour le genre masculin. Aussi, comme je le mentionne souvent dans mes autres critiques, on aborde trop rarement la psychologie et la santé mentale de nos garçons et jeunes hommes en littérature jeunesse. C'est un drame, quand on pense au coffre à outils majeur que constitue le livre pour nos jeunes, et la formidable occasion de mieux comprendre le monde qui les entoure. Voici donc "Darius le Grand ne va pas bien", un roman sur des thèmes qui sonnent lourds, mais qui se révèle lumineux, humain et universel.

Darius Kellner a 16 ans et s'il travaille dans un magasin de thé où les connaissances en matière de thés sont questionnables, c'est pour un jour espérer un travail dans une vraie industrie du thé. Et en matière de thé, les Persans, qui constituent la moitié de ses origines familiales, s'y connaissent. Plus états-unien qu'iranien, Darius vit également avec une dépression chronique, un trait hérité de son père, qu'il qualifie d"Übermensch" ( un surhomme, concept du philosophe Friedrich Nietzsche), ce qui est en soit une sacrée ironie ( Son père est un blond aux yeux bleus). Darius semble avoir une relation complexe avec son père, dont il semble être une perpétuelle déception. Pour parfaire le tableau entourant notre protagoniste, sachez également qu'il a un prénom et une façon d'être qui en fait une cible de moqueries et de surnoms phalliques. Mais notre amateur de Star Trek et du Seigneur des anneaux va bientôt se retrouver à Yazd, en Iran. Lui et sa petite soeur Laleh ( 8 ans) vont rencontrer pour la première fois le côté perse de la famille, sous un sinistre prétexte: En effet, leur grand-père est atteint d'un cancer du cerveau. C'est néanmoins un pays magnifique, à l'architecture sublime, aux plats savoureux et à la riche culture que va découvrir l'adolescent. C'est également l'occasion de célébrer certaines fêtes importantes et de renouer avec la famille élargie. Darius, entre deux tasses de thé et les visites sur les sites de ruines préservées, va également rencontre Sorhab, un iranien de son âge, avec qui il va développer une réelle et sincère amitié.

J'ai été impressionné par la façon d'harmoniser le récit avec les éléments culturels de ce pays trop peu connu. Après avoir lu le roman "Aria" ( que je vous recommande) du département adulte, je me faisais la réflexion que j'adorerais en avoir un de ce genre pour nos ados. Alors vous n'imaginez pas le plaisir que j'ai eu de découvrir ce roman et de constater, en plus, qu'il est excellent! Les personnages partiellement ou complètement originaires du Moyen-Orient restent encore gravement sous-représentés, alors même que des gens issus de cette partie du monde sont de plus en plus présents au Québec, en France et aux États-Unis. On retrouvera dans ce roman une belle palette de farsi, la langue persanne, quoiqu'un glossaire n'aurait pas été superflus.


Il existe plusieurs axes importants dans ce roman. L'un des principaux est bien sur la famille, que ce soit la découverte d'un versant "étranger" ( dans le sens extérieur) avec la famille de Shirin, mère de Darius, ou le versant parent-enfant, surtout entre Darius et Stephen, son père. J'ai vraiment trouvé crédible les divers liens entre les personnages, où leur rapports sont relativement terre-à-terre, sans drames grandiloquents ou surenchère émotionnelle dont sont si friands les auteurs des States, habituellement. Darius et son père semblent se ressembler à un point où paradoxalement, ils semblent trop différents. Darius cultive un puissant sentiment d'infériorité face à son père, qui lui apparait comme le mâle alpha idéal éternellement insatisfait de son fils. Pourtant, à bien des égards, malgré ses paroles clairement maladroites et inappropriées, on sent que Stephen veut ce qu'il a de mieux pour son garçon. Ah les joies de la communication défaillante! C'est pourtant bien l'enjeu: le manque de dialogue sur les émotions et les impressions, un trait qui semble encore aujourd'hui plus souvent problématique chez les hommes, même si la tendance semble être à la baisse. Pas besoin de faire dans le mélodrame, c'est bien l'une des principales causes de conflits relationnels. Merci à l'auteur de s'en être tenu à cela. Également, un beau travail sur les parents, très nuancés et bien rendus, qui font parti intégrante du récit et sont très touchants.


Dans les relations, j'ai trouvé sincèrement merveilleux de voir un jeune homme cultiver une affection non-feinte pour sa petite soeur. C'est un peu le running gag en jeunesse que les relations frère-soeur où chamailleries et conflit de personnalité composent l'essence de cette relation, mais pas ici. Darius aime sa petite soeur et Laleh voit clairement son grand frère comme une figure rassurante et aimante. Sa confiance en lui transparait essentiellement dans ses gestes. C'est vraiment beau à voir. On a tendance, dans les romans, peut-être comme dans la vraie vie, à accepter les relations conflictuelles comme la norme quand aux frères et soeurs, alors qu'on encourage pas assez l'affection réciproque et la manifestations physique de cette affection. Alors en voir ici dans ce roman, c'est un pas en avant. Même chose pour tous ces gestes tendres que se partagent les personnages, les accolades, les doigts dans les cheveux, les baisers sur les joues, les têtes-contre-têtes. Pourquoi devraient-on trouver "non-viril" ce genre de gestes, pourtant si essentiels et sains?


Darius, oui, certes, il faut en parler de ce héro atypique! Atypique dans le bon sens, en passant. Darius n'a pas une forte confiance en soi, mais comme l'a remarqué le personnage de Sorhab, il a une certaine estime de soi, en ce sens où il ne cherche pas à changer qui il est. Néanmoins, il gère bien mal le manque d'acceptation autours de lui à son endroit, que ce soit son père, son grand-père, Sorhab et les canailles un brin débiles qui s'en prennent à lui à l'école. Il est terriblement auto-critique et culpabilise facilement. Il a pourtant de belles forces. En outre, je pense qu'entre les lignes, on peut deviner que Darius est réellement homosexuel, sa relation avec Sorhad naviguant d'ailleurs quelque part entre "fraterniromance" et amitié. Ce n'est pas le sujet du roman, cependant et c'est évoqué très subtilement, mais on comprend que les insultes à caractère sexuels , au début, sont probablement très humiliantes pour un gay qui n'est pas sorti de son placard. Darius nous parle abondement de ce qu'il ressent, de ce qu'il perçoit et cogite. Il nous parle aussi de son rapport à son corps, pas très positif lui non plus. C'est une grande force du roman et précisément les éléments qui manquent aux romans avec des héros masculins, selon moi.


Un élément du développement des personnages est également digne de mention: traiter la vulnérabilité ( au masculin). le concept de "masculinité toxique" est de plus en plus abordé sur la scène sociale, et en ce sens, on décrie de plus en plus la figure sans failles et dominatrice du "parfait Mâle Alpha/übermensch" ( Caucasien/Blanc systématiquement). Voir un papa parler de sa dépression et offrir une illustration de vulnérabilité est donc en soit très pertinent et grandement apprécié. Être capable de reconnaitre ses limites et accepter d'être faillible, c'est en soit une très grande force. Être capable de dire "je t'aime" et reconnaitre ses peurs, en sont d'autres. J'ai par conséquent beaucoup aimé le traitement du personnage de Stephen Kellner et ses nombreuses nuances.


Un élément marquant du monologue intérieur de Darius est l'aspect "méritoire" de sa dépression. Parmi les nombreuses infos erronées entourant la condition dépressive, on a l'idée de "cause". On pense à tort que la dépression est liée à quelque chose de contextuelle ou situationnelle, mais il s'avère que cette maladie à la fois mentale et physiologique peut très bien ne pas avoir d'autre cause qu'un dérèglement des neurotransmetteurs, ces messagers du cerveau. Darius lui-même nous explique qu'il n'y a pas de "drames" dans sa vie expliquant l'apparition de sa condition, mais que son père a le même enjeu dans sa vie, expliquant peut-être ici une certaine prédisposition génétique. Cet aspect du roman est très intéressant et va sans doute aider à mieux comprendre les enjeux de cette maladie encore si stigmatisante pour ceux et celles qui ont le malheur de la développer.


Il y a seulement deux petites choses mineures qui m'ont agacé: La première est la redondance de "serviteurs sans âmes de l'orthodoxie", non seulement parce que c"est redondant ( Synonymes, s'il-vous-plait!) , mais aussi parce que je ne la comprend pas bien. Il aurait été plaisant d'avoir un complément d'infos de la part de Darius pour nous mettre au parfum sur cette expression de son cru. Je figure que ça peut ressembler à " ces gens froids parfaitement conformistes", mais ça reste vague. La seconde est la fait que "mamou" ( la grand-mère) appelle Darius "Maman". On nous explique au début que cet emprunt potentiel à la langue français désigne communément une "mère" ou une "grand-mère", alors comment expliquer ce suffixe quand la grand-mère parle de Darius? Pour un francophone, ça porte à confusion!


Enfin, je dirais que ce roman traite de plusieurs sujets entourant le fait d'être adolescent, de se sentir différent, confus, jugés et de prendre conscience de sa personnalité propre. Il y a pleins de considérations, que ce soit quand aux rôles sociaux, à son rapport familial, aux émotions parfois envahissantes, au développement de ses rapports amicaux plus profonds que durant l'enfance, au désir d'être accepté tel que l'on est et bien sur, d'avoir un sentiment d'appartenance concrêt. J'ai souvent trouvé que les auteurs pour ados plaçaient beaucoup d'embuches autours de leurs personnages ados sans creuser plus leur intérieur, pourtant bien plus pertinent, alors ça me fait toujours plaisir quand un roman pour ados fait le contraire.


Contrairement à ce que la 4e de couverture et l'étiquette "Dépression", combinés aux thème d'intimidation, de cancer et de relation parentale complexe peuvent laisser présager, le roman n'est ni lourd ni tragique. C'est même lumineux et équilibré par bon nombre d'éléments positifs. La présence des paysages, des festivités, des séances de foot, des nombreuses ( et tordantes!) références sur les univers de Star Trek et du Seigneur des Anenaux/Le Hobbit rendent le tout accessible, souvent drôle et rempli de beauté.


S'il se passe beaucoup de choses, en soit, il n'y a pas de suspense à proprement parler. Ce n'est pas addictif en raison de l'action, mais plutôt pour le développement des relations entre les personnages. C'est étonnant comment ça se lit tout seul malgré un rythme de croisière aussi tranquille. Mais en même temps, c'est reposant.


C'est définitivement le genre de roman qui change le regard sur le monde et qui va contribuer à faire découvrir une culture qui mérite plus d'égards, même si les Iraniens ne l'ont pas facile ces temps-ci. Des romans de ce genre, il y en a peu, toute proportions gardées, dans la foison de romans destinés aux ados. Je comprend l'intérêt qu'il suscite et les prix dont il est dépositaire. C'est un roman émouvant, pertinent et porteur d'espoir.

Une suite existe: "Darius The Great deserve better" ( Darius le Grand mérite mieux), qui semble cependant ENCORE mettre un triangle amoureux de l'avant. Inévitable. Made in USA.


Bref, c'est définitivement à faire connaître!


Pou un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans+.
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Darius Kellner est le fils d'un homme blanc américain avec surement des origines allemande et d'une femme iranienne. Darius est dépressif, et il est à cheval entre 2 cultures, 2 identités : Iranien et Américain. Lorsque son grand-père iranien tombe gravement malade, ils partent le rejoindre en Iran, Darius va alors découvrir ce pays si riche, qui fait partie de lui, mais il va aussi découvrir ce qu'est un véritable ami.

J'ai trouvé ce livre vraiment fort et poignant. On retrouve une vibe Aristote et Dante, mais pas complètement non plus. J'ai adoré ma lecture, Darius se sent pas légitime d'être dépressif alors qu'il n'y peut rien et il ne trouve sa place nulle part. Jusqu'à qu'il rencontre Sohrab. Il va lui faire découvrir le vrai sens de l'amitié, mais surtout il va se sentir accepter. Il va apprendre à construire une relation avec son père. Darius est touchant, il regarde le monde en se demandant ce qu'il fait ici et si sa place est vraiment là. J'ai aimé que pour une fois en YA on ne parle pas de romance, et que ce soit vraiment centré sur les relations familiales et amicales.

L'auteur nous parle de la dépression, du harcèlement scolaire, du sentiment d'appartenance, avec beaucoup d'humour, de vulnérabilité, et de douceur.

J'ai adoré également découvrir l'Iran sous la plume d'Adib Khorram. Ca m'a donné envie de manger iranien et ça m'a rappelé plein de souvenirs également.


Lien : https://aurenardlitteraire.w..
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Darius est un jeune lycéen américain, à la mère iranienne et au père américain mais aux racines allemandes. Il a tout pris de sa mère, et avec son nom original et son allure il est mis à l'écart à l'école et régulièrement moqué par un groupe de jeunes de son âge. Mais le passage sur sa vie aux Etats-Unis est bref car avec sa famille, ses parents et sa petite soeur, ils vont devoir se rendre en Iran voir les parents de sa maman pour la première fois avant que le père de celle-ci ne décède d'un cancer.
Il est donc à la fois beaucoup question de relations familiales dans le récit, mais aussi d'identité et de place. Il va être également beaucoup question de la langue et des traditions iraniennes.
Darius dit n'avoir rien pris de son père à part sa dépression, une dépression clinique que le jeune homme subit déjà depuis ses 12-13 ans. Il a l'impression de décevoir son père sans cesse, de ne pas être à la hauteur de ses attentes et n'arrive pas à communiquer avec lui, il ne se sent pas proche de lui. Il regrette aussi que sa mère ne lui ai pas appris le farsi petit, contrairement à sa soeur qui le parle très bien, de ce fait il se sent exclu lorsque la famille ou les amis sont réunis et qu'ils ne parlent pas anglais. Il est parfois un peu jaloux de sa petite soeur, même s'il s'en veut de ressentir cela, car il a l'impression qu'elle est davantage aimée que lui et qu'elle a plus sa place dans sa famille. le jeune homme a de grosses difficultés à communiquer, à dire ce qu'il ressent vraiment, même avec ses plus proches. Mais en Iran il va faire la connaissance de Sohrab, un voisin de son âge qui vient régulièrement aider ses grands-parents. Ils vont rapidement bien s'entendre, Darius a l'impression qu'il ne le juge pas, qu'il n'essaie pas de le changer et qu'il le comprend même quand il ne dit rien ou l'inverse de ce qu'il pense réellement. Cette amitié très forte, plus que tout ce qu'il n'a jamais connu, va beaucoup lui apporter.
Le narrateur donne une certaine forme d'humour malgré lui dans le récit, dans sa manière d'être, de voir et de nommer les choses qui lui est vraiment propre. Il fait beaucoup d'allusions à Star Trek (passion que partage Darius avec son père) et de métaphores spatial pour décrire son quotidien, de même avec le Seigneur des anneaux. Il n'est pas toujours facile de s'attacher à lui, parfois je l'ai trouvé un peu agaçant, en même temps c'est juste qu'il est débordé par ses émotions, il ne sait pas toujours comment se comporter ni quoi dire, il a du mal à trouver sa place et c'est aussi ce qui le rend touchant. Les relations avec les membres de sa famille, même si elles sont parfois compliquées, sont très belles et sonnent tout à fait justes.
Le récit semble en tous cas posséder de nombreux aspects autobiographiques à la lecture des ajouts en fin d'ouvrage.
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Darius est un lycéen américain qui ne se sent pas vraiment à sa place. A l'annonce de la maladie de son grand-père maternel qui vit en Iran, Darius va pour la première fois faire le voyage en famille vers le pays d'origine de sa mère. Il va alors découvrir un pays, une culture et une famille que Darius ne connaît absolument pas. C'est aussi une réflexion sur lui-même et une ouverture sur le monde car Darius, tout comme son père, souffre de dépression. Obsédé par sa maladie, il se sent incompris et est parfois auto-centré. Un roman adolescent qui traite de la dépression chez les jeunes mais également du questionnement sur les relations à l'autre notamment avec la rencontre d'un jeune iranien et de sa manière de vivre totalement différente. C'est une période charnière pour le héros avec des questionnements sur les raisons de son mal-être et une note d'espoir sur l'évolution de sa pathologie. Pour le lecteur, il y a peu d'action mais une plongée dans la dépression adolescente peu traitée en littérature jeunesse. C'est le point fort de cet ouvrage.
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Alerte coup de coeur ! Je finis bien l'année avec ce véritable chef d'oeuvre de sensibilité. Je vous invite à lire ma chronique sur le site, parce que je ne pourrais pas tout exprimer ici tant ce roman m'a touchée ! J'ai beaucoup ri mais j'ai surtout pleuré, pour la représentation incroyable de la dépression, des liens familiaux qui est faite. Étant concernée par pas mal de sujets, c'était une lecture pleine d'émotions. Même si le style d'écriture est un peu particulier, le personnage de Darius est profond et creusé, et dévoile au fil du récit une multiplicité de facettes. Sont évoqués également les thèmes du harcèlement et du sentiment d'appartenance, du racisme aussi. le voyage de Darius en Iran va lui permettre de se trouver, de se comprendre et de remplir les vides de sa vie. J'ai aimé l'amour qui se dégage de l'ouvrage malgré certains moments très durs et mélancoliques. Je continue à découvrir le pays sublime qu'est l'Iran, ici par son architecture notamment, ses habitants et sa nourriture. Tout comme Darius, on apprend de la vie dans cette histoire et j'ai hâte de continuer à le suivre dans le second tome ! À noter, 5% du prix de vente est reversé à l'association France Dépression ! S'il y a un livre à ne pas manquer, c'est bien lui.
Lien : https://www.lavoixdeslectric..
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce titre, j'ai adoré découvrir la culture iranienne et voir les paysages en même temps que Darius.
C'est un livre sur l'amitié, sur la famille, sur la santé mentale, sur l'importance de connaître ses racines, c'était très touchant. Darius se cherche, essaie d'apprendre à se connaître et trouver sa place... sans savoir que "sa place était vide" et que quelqu'un l'attendait.
J'espère avoir l'occasion de lire la suite en français un jour !
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Darius lycéen américain est harcelé au lycée et se trouve en complet décalage avec son entourage dont il se pense incompris . Nous découvrons rapidement qu'il est sujet à une dépression et que son père est aussi traité pour la même pathologie. A l'annonce de la maladie de son grand-père maternel qui vit en Iran, Darius va pour la première fois faire le voyage en famille vers le pays d'origine de sa mère.
Le roman commence juste avant le voyage effectué par la famille de Darius et se déroule pendant toute la durée du séjour en Iran jusqu'au retour.
Ce voyage est non seulement un voyage dans un pays, une culture, une famille que Darius ne connaît absolument pas, mais aussi pour lui l'occasion d'effectuer une décentration de son attention de sa personne. En effet, Darius est obsédé par sa maladie, persuadé qu'il est incompris. Il va avoir l'occasion de s'ouvrir aux personnes qui l'entourent mais aussi aux personnes nouvellement rencontrées. Jusqu'à présent, il n'avait jamais pris en compte les sentiments, l'état d'esprit des autres, mais toujours observé le monde à travers ses propres difficultés. le déplacement du voyage va lui permettre de réfléchir à la place qu'il occupe au sein de sa famille et de ce fait de se libérer en partie des effets indirects de sa maladie. Une rencontre majeure d'un jeune homme de son âge va lui permettre d'expérimenter l'altérité, la rencontre de quelqu'un qui le comprend, avec qui partager ses difficultés, et pourquoi pas ses rêves ? Cette amitié suggère la possibilité d'autres sentiments qui sont juste évoqués. Darius s'il a fait du chemin vers plus de liberté ne paraît pas encore prêt à faire face a un autre aspect de son identité.
La fin du roman nous permet néanmoins d'espérer que Darius À partir de cette expérience de voyage continuera à évoluer pour faire ses choix et non plus subir.
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J'ai eu un peu de mal à me glisser dans l'histoire de Darius. Je trouvais le début un peu long à se mettre en place, mais les différentes références à la culture iranienne ont maintenu ma curiosité active et j'ai donc continué ma lecture : je n'ai pas regretté.

Pour être honnête, dans cette histoire il ne se passe rien, je veux dire par là qu'il n'y a pas d'action concrète, pas de problématique à résoudre ou autre. Il s'agit juste de l'histoire de Darius.
Darius ne se sent ni vrai américain, ni vrai iranien. Il ne se sent pas légitime, dans sa famille ou la société en général. Il n'est pas assez mince et vit-il pour son père, pas assez bon vendeur pour son patron, pas assez américain pour ses camarades de classe, pas assez, il n'est pas assez.
Et Darius est dépressif.

Darius est touchant de par sa simplicité. On a l'impression qu'il observe le monde sans être convaincu qu'il mérite d'être là. Il redoute le regard des autres sans pour autant vouloir changer pour eux. Il est très très touchant, préparez vos mouchoirs pour la fin du livre d'ailleurs.

Le livre est centré sur les relations qu'a Darius, principalement avec sa famille mais aussi avec son nouvel ami, Sohrab, que j'adore ! L'histoire se concentre également sur la depression de Darius et sur son ressenti par rapport aux choses.

J'avais envie de lire ce roman depuis longtemps et j'étais heureux de le voir traduit en vf. Je l'ai d'ailleurs lu en français et heureusement, car avec les références persanes, de pop culture et autres, je n'aurai sûrement pas tout compris avec mon niveau B2 en anglais, alors un grand merci à la maison d'édition de l'avoir traduit !

En bref, c'est un roman touchant et rafraîchissant. Assez surprenant aussi car pour une fois qu'un young adult n'est pas une romance... D'ailleurs j'ai également aimé la manière dont on nous apprend l'homosexualité de Darius ; ce n'est pas dit clairement, ce sont des indices par-ci par-là qui nous donnent la réponse, il faut donc bien observer Darius pour apprendre à le connaître. Un gros plus aussi pour les références au Seigneur des Anneaux.

J'espère sincèrement que la suite sera traduite en vf.
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Darius le grand ne va pas bien raconte l'histoire de Darius, un adolescent qui cherche constamment sa place. C'est lors d'un voyage en Iran où il rencontre pour la première fois sa famille maternelle qu'il se fait son premier vrai ami. Sohrab, qui semble le comprendre comme s'ils s'étaient toujours connus.

J'ai vraiment adoré ce roman. Je l'ai trouvé mignon, assez détente et beau. J'ai aimé être dans la tête de Darius, voir ses pensées et ses sentiments. Je me suis énormément identifié à lui. J'ai aimé le voir découvrir sa famille. J'ai aimé le voir nouer une relation douce avec Sohrab.

Le roman aborde des thèmes durs comme la dépression, le cancer, le harcèlement scolaire... mais toujours avec une certaine légèreté. Il aborde ainsi des sujets importants, sans que le livre ne perde son ambiance globalement douce (même si parfois ce que pense Darius brise le coeur et donne envie de lui faire un câlin).

J'ai vraiment adoré suivre ce petit bout de vie de Darius et j'aurais aimé que ça ne s'arrête jamais.
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Il est assez rare d'avoir des romans sur l'Iran et sur la dépression, écrits par des personnes concernées, Darius en fait partie.

Darius est un adolescent d'origine iranienne, en surpoids, atteint de dépression et homosexuel. Il ne connait sa famille iranienne que par Skype, a une relation très compliquée avec son père (atteint lui aussi de dépression) et se fait harceler à l'école. Alors que son grand-père est atteint d'une tumeur, Darius et a famille vont aller pour la première fois en Iran pour les rencontrer. Là-bas, Darius va découvrir ses origines, un autre mode de vie, et surtout se découvrir lui-même.

L'histoire est intéressante car l'auteur décrit la vie dans un pays que l'on voit peu en littérature adolescente. On y découvre l'Iran loin de l'image qu'en renvoie la télévision, où la guerre, le terrorisme etc sont la base. Ici, c'est la famille et la vie du quotidien qui prime. Darius s'y épanouit et c'est un aspect très tendre de l'histoire que j'ai beaucoup apprécié. J'y ai découvert la culture iranienne et notamment les pratiques de taarof qui m'ont bien fait rire tant cela semble à des années-lumière de ce que je connais et comme ça me mettrait mal à l'aise de devoir le pratiquer !

L'autre aspect intéressant est l'omniprésence de la dépression de Darius avec tout ce que cela entraîne : la prise de médicaments, les réactions des personnes qui ne comprennent pas que ce soit une maladie, l'impact sur le quotidien et les relations avec les autres. Parler de la dépression est important car c'est trop souvent vu comme « un coup de mou » alors que c'est plus profond que ça et que c'est parfois difficile à déterminer soi-même ce qui déclenche les épisodes dépressifs. L'auteur, en faisant de son personnage principal et de son père des personnes atteintes de dépression, il replace la dépression dans le domaine du médical, du génétique et du scientifique, au même titre que d'autres maladies.

Darius est un jeune homme que j'ai bien aimé suivre, le voir s'ouvrir aux autres et à ses origines m'a touchée. Il évolue vraiment tout au long du livre, pas juste avec un élément déclencheur mais bien par petites touches. Sa relation avec Sohrab est belle et se développe aussi par petites touches, ce qui rend le tout plus réaliste que bien des relations dans d'autres romans adolescents.

La plume de l'auteur m'a parfois un peu perturbée car je ne la trouvais pas aussi fluide que je l'aurai souhaitée, mais ça participait à rendre le personnage de Darius plus particulier que s'il avait eu une écriture plus « mainstream ». le tout donne un roman adolescent singulier mais hautement intéressant et drôle qu'il faut lire !
Lien : https://leslubiesdeole.wordp..
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