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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai découvert cette BD à la médiathèque la semaine dernière. Je ne savais pas du tout qu'une nouvelle de Stephen King avait été adaptée dans ce format (ça date pourtant de 2012, je suis totalement à la ramasse).

Je n'ai pas résisté plus de deux secondes surtout que je n'ai pas lu la nouvelle du King et que la quatrième m'a beaucoup intriguée.

L'histoire est bizarre, passionnante, haletante et assez effrayante. La fin ne surprend qu'à moitié mais c'est tellement désespéré qu'au fond c'est jouissif (oui, le lecteur du King est parfois sado-maso, il aime quand tout finit mal).

J'aurais pu mettre cinq étoiles si ce n'est le graphisme que je n'ai pas du tout aimé. Mais alors pas du tout. Alex Maleev est probablement un artiste brillant mais je suis restée totalement hermétique à son style. Je n'ai rien contre le réalisme mais il y a des limites. Les dessins ressemblent à des photos, je me demande d'ailleurs s'il ne s'agit pas de photos sur lesquelles il aurait gribouillé. Gribouillé, j'assume le terme. Faire de gros traits noirs sur un visage en guise de rides, c'est moche et facile.
D'ailleurs, heureusement que l'histoire était vraiment chouette sinon j'aurais abandonné à cause du graphisme.

Quoiqu'il en soit, j'ai maintenant envie de découvrir la nouvelle du King. C'est ma PàL qui va être contente !
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Il s'agit de l'adaptation en une minisérie de 4 épisodes (parus en 2010/2011) d'une des nouvelles de Juste avant le crépuscule de Stephen King. Dans un premier temps, Marc Guggenheim (scénario) et Alex Maleev (illustrations) ont adapté cette nouvelle "N." en webisodes sur internet. Dans un deuxième temps ils ont retravaillé ce format pour en faire une bande dessinée.

Une coupure de journal apprend au lecteur qu'Andrew Ackerman s'est donné la mort dans son champ le 26 juillet 1916, après avoir abattu sa femme et sa fille. En mai 2008, Sheila écrit à Charlie, un ami d'enfance, pour lui transmettre un dossier trouvé dans les affaires de son frère John Bonsaint qui s'est suicidé peu de temps auparavant. John Bonsaint était un psychologue et il traitait un patient qu'il avait surnommé N. Ce monsieur souffrait de troubles obsessionnels compulsifs (des TOC) assez sévères dont l'intensité augmentait à l'approche des solstices. Il estimait que les premières manifestations de ces TOC coïncidaient avec sa première visite au champ des Ackerman. Avant de mourir Bonsaint avait laissé le dossier de ce patient dans une boîte en carton portant la mention "à brûler".

N'ayant pas lu la nouvelle de Stephen King (écrite pour rendre hommage à le grand dieu Pan d'Arthur Machen), il ne me sera pas possible de comparer la bande dessinée à la nouvelle. Outre le nom de Stephen King, j'ai été attiré par le nom du scénariste (scénariste de comics et de séries télé), et surtout par Alex Maleev qui a une vision personnelle et construite des illustrations. Il travaille souvent avec Brian Michael Bendis, par exemple pour Daredevil, Halo, Spider-Woman, Moon knight ou Scarlet.

Alex Maleev construit des planches comprenant des 4 à 6 cases chacune. Son style se distingue par 3 composantes majeures. Premièrement il utilise des références photographiques pour élaborer ses dessins ; c'est-à-dire que tout du long le lecteur a l'impression de voir la photographie, sous le dessin. Il indique d'ailleurs dans les pages de fin qu'il a choisi son comptable comme modèle pour jouer le rôle de N. Ces fonds photographiques sont intégrés sans solution de continuité dans les illustrations par le biais d'un travail d'infographie sophistiqué. Maleev retouche à la fois les contours, les ombrages, les couleurs et les décors. Deuxièmement, ce sont les encrages qui attirent l'oeil. En fonction des éléments du dessin, Maleev accentue quelques zones d'ombres pour en faire des aplats de noir qui mangent une partie du dessin, et qui accentuent une texture avec des bords déchiquetés, ou qui donnent plus de poids à un personnage qui capte immédiatement le regard du fait de cette concentration de noir. À l'opposé, il peut adopter des traits très fins pour délimiter de menus détails tels qu'une paire de lunettes posée sur une feuille de papier, les briques d'une façade, le capharnaüm d'une superette, et bien sûr la texture des monolithes du champ d'Ackerman. Troisièmement, Maleev effectue un travail très personnel sur les compositions de couleurs. Il profite de l'infographie pour créer des teintes et des dégradés qui marient des couleurs délavées pour un effet un peu inquiétant et glauque, avec des couleurs plus vives pour accentuer la violence de certaines sensations, ou la vivacité de la lumière.

Pour cette histoire, Alex Maleev a apporté sa vision personnelle aux illustrations. Il a créé chaque case avec un peu plus de retenue que celles de "Scarlet", moins de recherche d'effets artistiques. le style quasi photographique peut déplaire à certains lecteurs car l'impression de photos retouchées l'emporte sur les autres éléments graphiques. Toutefois, une lecture bienveillante des cases fait apparaître que Maleev ne se contente pas de passer chaque photo par plusieurs filtres prédéfinis, et qu'il effectue un vrai travail de composition. À plusieurs reprises, les illustrations réussissent à faire passer le sentiment diffus de malaise éprouvé par les personnages. Maleev réussit également de belles compositions et quelques images vraiment magnifiques, telle la réflexion du coucher de soleil sur le pare-brise de la voiture que conduit N. en se rendant au champ d'Ackerman (dans le premier épisode). Il y a quelques visuels moins convaincants, tels la double page consacrée à Cthun dans le même épisode.

La tâche de Marc Guggenheim n'est pas simple non plus : il doit transposer un texte d'un des maîtres de l'horreur sans le trahir, tout en trouvant les formes exigées par la bande dessinée et en faisant passer l'horreur ressentie par les personnages. Dans l'introduction il explique qu'il a dû abandonner une partie des dispositifs narratifs de Stephen King (histoire racontée au travers de différents supports, tels que lettres, rapports, etc.) pour une narration plus directe. À la lecture, toutes les séquences ne fonctionnent pas, que ce soit du fait d'une narration prosaïque qui n'arrive pas à faire partager l'état d'esprit d'un personnage, ou que ce soit du fait, plus rarement, d'une illustrations trop premier degré (la représentation de Cthun). Il reste cependant une ambiance prenante, un récit immersif et plusieurs passages angoissants.

Transcrire une nouvelle de Stephen King dans un autre média est un exercice périlleux, Marc Guggenheim effectue une transposition qui tient la route (il s'agit d'une vraie bande dessinée), malgré quelques scènes n'arrivant pas à transmettre l'effroi voulu. Alex Maleev effectue une mise en images pleine de personnalité, avec des passages saisissants et d'autres trop factuels. Si cette adaptation n'est pas parfaite, elle est réussie à plus de 80%.
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On vous aura prévenu : n'allez jamais au Champ d'Ackerman, jamais !

Dans cette nouvelle d'une centaine de pages, Stephen King nous fait naviguer entre le réel et l'irréel. Comment savoir si notre cerveau nous joue des tours quand tout semble si réel.

C'est comme se réveiller d'un rêve et prendre cinq minutes pour se demander si tout cela c'est vraiment passé.

A la fin de N. vous aurez la même sensation, est-ce vrai ce que N. raconte ? Non c'est impossible... Quoi que...

Je ne peux vous en dire plus sans vous spolier, alors foncez à la librairie vous procurer cette chouette édition à la magnifique édition.
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N'allez pas à Ackerman's Field, jamais !!!

N. a commis l'erreur de s'y rendre alors qu'il se promenait dans la campagne du Maine à la recherche de paysages à photographier pour son calendrier annuel. Depuis, il souffre d'insomnie et de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) graves. Tout a commencé lorsqu'il a pénétré un cercle de mégalithes dont il ne pouvait saisir le nombre : sept à l'oeil nu, mais huit à travers son objectif. Depuis, il compte et recompte tout, frénétiquement, obsessionnellement, revenant régulièrement visiter les lieux afin de s'assurer qu'il n'est pas fou. Dorénavant incapable de vivre normalement, il décide de consulter le psychanalyste John Bonsaint pour se libérer de cette paranoïa. La contamination peut commencer...

Stephen King, le maître de l'épouvante et du frisson en littérature, n'en est pas à sa première incursion dans le monde des comics. Après plusieurs adaptations, telles que "La tour sombre" ou "Le fléau", c'est la transposition d'une de ses nouvelles, présente dans le recueil "Juste après le crépuscule", qui est au programme des éditions Glénat et Albin Michel (co-éditeur et détenteur des droits du recueil). Ce sont Marc Guggenheim et Alex Maleev, deux artistes de renom, qui se retrouvent aux manettes de ce projet, déjà gratuitement disponible sur le net sous forme de mobisodes animées téléchargeables.

Très respectueux du texte original, Guggenheim utilise de nombreuses lettres et multiplie les longs passages en voix-off pour faire progresser cette histoire de malédiction. Passant d'un personnage à l'autre et saupoudrant le tout de quelques dialogues savamment dosés, il parvient néanmoins à se libérer de ce schéma narratif assez indigeste, tout en suspendant progressivement le lecteur à l'écriture du maître. Si cet album, qui raconte l'histoire d'une force surnaturelle cherchant à s'échapper d'un endroit hanté afin de conquérir le monde, ne sort pas forcément des sentiers battus du genre, il parvient néanmoins à installer une ambiance horrifique envoûtante, particulièrement accrocheuse au fil des pages.

Visuellement, le dessin photo-réaliste d'Alex Maleev contribue à installer une atmosphère angoissante qui distille admirablement la folie contagieuse des différents protagonistes, sans jamais perdre ce sentiment de réalité qui contribue à rendre la peur tangible.

Si les non-amateurs du genre passeront sans doute leur chemin, ... les autres sont probablement déjà en train de compter les colonnes de pierre d'Ackerman's Field sur Google Earth.
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l'histoire est assez intrigante et bien construite pour que l'on ait envie d'aller jusqu'au bout. Et l'on fait bien, car les dernières pages, qui ne cherchent pas à expliquer quoi que ce soit, concluent de fort belle manière ce N., qui devrait plaire autant aux fans de Stephen King qu'à ceux de Lovercraft.
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