Michael Anderson écrit des nécrologies sarcastiques et volontairement irrévérencieuses pour un journal à ragots. Ses chroniques plaisent au public et il rencontre son petit succès, ce qui lui donne l'audace d'aller demander une augmentation à sa cheffe de rédaction qui, bien évidemment, la lui refuse… Pour décharger sa colère, il écrit la notice nécrologique de sa patronne et découvre avec horreur et fascination que celle-ci est morte peu
après leur altercation, dans des circonstances étonnement assez proches de ce qu'il avait écrit…Il devient vite clair que notre narrateur a une sorte de pouvoir et qu'il ne vaut mieux pas qu'il écrive votre rubrique nécrologique si vous voulez rester de ce monde…
Cette nouvelle de
Stephen King n'est pas sans rappeler le manga Death Note avec ce pouvoir de vie ou de mort et la tentation du pouvoir de rendre sa propre justice.
On assiste à la découverte de ce pouvoir par le narrateur, ses conséquences inattendues également et surtout la question du risque que cela constitue de détenir le sort des autres entre ses mains. Et de ce qu'il adviendra si d'autres découvrent que l'on possède cette capacité…
La tension monte peu à peu quand Mike comprend l'addiction que ce pouvoir peut représenter et surtout le danger que constitue le fait que d'autres soient au courant de son don. Je suis habituée avec les histoires de
Stephen King à voir l'horreur s'installer peu à peu et surtout, voir combien il suffit de pas grand-chose pour pousser l'humain à révéler ses côtés les plus sombres. On assiste à cette bascule dans cette nouvelle. En revanche, j'ai trouvé que l'auteur éteignait un peu trop rapidement le feu qu'il avait créé, avec une fin un peu trop facile et conventionnelle qui ne lui ressemble pas trop.
Le message en filigrane n'en reste pas moins appréciable avec cette question du pouvoir des mots, notamment des journalistes avec leur audience qui peuvent mettre quelqu'un à terre par un simple article.
Une nouvelle horrifique sympathique du Maître du genre, mais qui aurait pu bénéficier d'une fin plus poussée pour être parfaitement glaçante.