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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a collines et collines; celles-là sont les contreforts de l'Himayala.
Simla est le lieu de villégiature pour le vice-roi et son cortège de fonctionnaires dont des soldats. Kipling, en une vingtaine de nouvelles en immersion, décrit un petit monde anglo-indien, petit car c'est celui de l'entre-soi, un milieu de fonctionnaires nantis de riches appointements.
Heureusement, la critique se lit entre les lignes, les passe-droits de la gentille Misstress Hauksbee ou de la méchante Misstress Reiver, personnages récurents dans quelques "contes".
Ces intrigues de salon ont su émoustillé les lecteurs du journal "Lahore civil and military Gazette" d'alors, maintenant elles bénéficient au mieux d'un charme désuet.
Seulement un quart de ces nouvelles empruntent un peu les sentiers escarpés des pentes de l'Himalaya et font sentir les paysages grandioses, avec des soldats fourbes ou ridicules ou la pauvreté ambiante qui côtoie la richesse des colons ou des princes.
Ces nouvelles du jeune Kipling, 22 à 24 ans, montrent finalement très peu des populations autochtones.

Il s'y lit comment est administré la région avec un soupçon de condescendance pour les habitants mais il écrit pour plaire aux lecteurs d'un journal, des lecteurs anglais bien sûr.
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« Nous sommes si peu nombreux dans ce pays » : cette phrase est d'une importance très forte, ainsi que d'une violence symbolique révélatrice. Car ces contes se passent en Inde, aux Indes plutôt, avec ses millions d'habitants, ses millions « d'indigènes » pour employer le terme de l'époque. Car le contexte est celui du Raj britannique, de la « perle de l'Empire » au XIX ème siècle. Ceux qui sont « si peu nombreux », ce sont les Britanniques, les colonisateurs. Cependant, alors que Kipling rassemble ici une quarantaine de récits, les Indiens ne sont quasiment jamais en position de personnages principaux – à part dans la préface. Ils ne sont même pas des personnages secondaires, juste des figurants avec des traits de caractère toujours négatifs : la bonne d'enfants décrite comme malpropre, les petits secrétaires incompétents de l'administration, une foule de manifestants bêtes, des hommes superstitieux... Trois personnages se distinguent – à nouveau, sur quarante récits qui mettent tous en scène des Britanniques : le vieux prêtre à la figure de sage de la préface, une jeune fille amoureuse d'un Anglais, et un petit garçon sale qui joue dans la terre mais qui émeut le Narrateur, dans un des seuls récits où j'ai véritablement ressenti une émotion.
D'un point de vue historique, selon le courant des Post-colonial studies qui s'intéresse aux colonisés et aux relations entre colonisés et colonisateurs, il est révélateur que les Indiens soient absents de récits sur leur propre pays. L'Inde fournit d'ailleurs à peine des décors : seuls quelques tigres et quelques arbres sont mentionnés. Kipling ne s'inspire pas non plus des mythes hindiens / hindous, à part une histoire de revenants. C'est le climat surtout qui est décrit, ce climat étouffant et malsain qui pousse les Britanniques à se réfugier dans les stations, c'est-à-dire des villes construites en hauteur pour avoir un peu de fraîcheur.
Si l'Inde n'est qu'un arrière-plan, c'est que c'est la société coloniale anglaise qui est décrite, avec ses codes sociaux, ses loisirs, ses rapports hiérarchiques, ses mariages et ses racontars au sein d'une société fermée. On pourrait être chez Jane Austen, le mariage a ainsi une importante toute particulière, mais Jane Austen transportée aux Indes.
Si l'on cherche de l'exotisme, de l'orientalisme, on sera donc déçu par ce livre. Si l'on recherche des histoires de jalousie, de fiançailles, des jalousies entre fonctionnaires ou des histoires de beuverie entre militaires, on le trouvera.
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Histoires très divertissantes, qui donnent envie d'en lire plus de l'auteur. Pour une raison que je ne m'explique pas, j'ai quand même traîné sur la lecture, en tout plus de trois semaines, donc je ne peux pas crier au génie non plus.
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