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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il me faut toujours un peu de temps pour entrer dans un nouvel opus de Knausgaard. Mais une fois installée, j'y suis bien. J'ai de nouveau beaucoup apprécié ce récit. L'enfance nordique de Karl Ove a un petit goût d'exotisme. Les jeux par tout temps, la neige sur les sommets en juillet, les doudounes, les années 80. On découvre ici la construction du petit Karl Ove, qui dessine l'adulte arrogant qu'il sera, mais avec en même temps beaucoup de naïveté. le portrait du père est glaçant. Et celui de la mère plutôt transparent.
Nous sommes aux racines de son histoire en quelque sorte, les fondations du père, de l'homme amoureux qu'il sera.
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Il s'agit dans ce troisième tome de se concentrer sur l'enfance de Karl Ove : entre une mère aimante et un père dont la toute-puissance et l'imprévisibilité l'effraient. On assiste à son premier jour d'école, à toutes les stratégies qu'il met en place pour ne pas se faire prendre quand il fait une bêtise, et on lit ça avec une certaine tendresse et mélancolie. Car quand on voit certains « personnages », comme la grand-mère paternelle, et qu'on sait la fin tragique de ceux-ci, eh bien, une petite musique triste se met en place dans notre tête (et puis on s'imagine, nous, nos proches, suivre les mêmes destinées). C'est là où je trouve que Karl Ove Knausgaard est très bon : dans cette plasticité du temps, qui nous fait voir plusieurs facettes de chaque personne et nous met face à l'absence d'identité pérenne. On meurt et on renait chaque jour, difficile de voir le même père à 30 ans qu'à la cinquantaine/ soixantaine. Je pense que tout le monde peut partager ce même sentiment face à ses parents. C'est à la fois grandir et voir les faiblesses, les compromissions des adultes, mais aussi ce changement imperceptible qui se fait pourtant chaque jour et nous rapproche de la vision qu'on a d'eux (peut-être que j'extrapole). le livre m'a plusieurs fois évoqué Les quatre cents coups de Truffaut, la verticalité du père, les bêtises qu'on trouve forcément attendrissantes, le côté libre aussi (j'imagine moins des enfants de 7/8 ans de nos jours crapahuter de lotissement en lotissement).

Ma chronique est moins détaillée que d'habitude, c'est parce que je vais faire une vidéo plus complète sur l'auteur d'ici la fin du mois, je vous mettrai le lien : « Karl Ove Knausgaard, Écrire, c'est trahir ? ». Plus que 3 tomes !

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=HfSR836i_hE&t=1368s

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Je viens de commencer Jeune Homme après avoir terminé une homme amoureux (bof ...ai moins accroché ) et la mort d'un père.
Ce premier tome est simplement éblouissant ...l'auteur raconte sa vie et sa jeunesse et c'est qu'au milieu du livre qu'on en arrive à la mort de son père.

Ce n'est qu'après quelques centaines de page ou l'auteur raconte son enfance (on est perdu dans les détails), on arrive sur la mort du père et ses errements alcooliques que l'on peut saisir en gros plan.
La description de la crasse de l'appartement squatté par son père procure certes un sentiment de malaise au lecteur mais donne au récit toute sa grandeur et son authenticité
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Quel est le secret de la Norvège ? Sa population dépasse à peine 5 millions. Pourtant le pays et ses habitants semblent briller sur tous les fronts. Lors de notre récent voyage, j'ai admiré, érigées au fond du fjord d'Oslo, les merveilles architecturales de la capitale que sont l'Opéra et le nouveau Musée National, qui venait d'ouvrir. Dans le domaine sportif, on peut ne pas s'étonner que ce petit pays domine depuis des années de la tête et des épaules les Jeux Olympiques d'Hiver. Mais depuis peu, ils brillent aussi en athlétisme et, en football, tout le monde connait leur jeune centre-avant prodige. le champion du monde d'échec est norvégien.
Bien sûr la richesse amenée par la manne pétrolière doit y être pour quelque chose. Ces ressources, bien gérées, ont transformé en deux générations ce pays splendide mais un peu perdu entre fjords et montagnes aux confins nord de l'Europe en une société qui compte au niveau économique, politique, sportif et culturel. Mais il doit y avoir quelque chose en plus.
En littérature aussi, une des révélations de la dernière décade est un écrivain norvégien. Karl Ove Knausgård est devenu un phénomène littéraire, suite à la publication de son roman autobiographique « Min Kamp (Mon Combat) ». Paru en six volumes en norvégien entre 2009 et 2011, il connait un succès stupéfiant puisque plus d'un demi-million d'exemplaires d'un des titres ont été vendus en Norvège, autrement dit, un livre pour neuf habitants adultes. Depuis, la série est disponible en 35 langues. Les critiques les plus exigeants ne reculent pas devant les comparaisons avec Proust, Joyce ou Virginia Woolf.
Cet été une grève de la compagnie aérienne SAS, nous a forcé, Céline et moi, à traverser en voiture de location en moins de vingt-quatre heures la Norvège du Nord au Sud, des îles Lofoten à l'aéroport d'Oslo, soit 1386km. Cette longue route n'était pas prévue au programme, mais, au bout du compte, elle ne nous a pas déplu, malgré la fatigue. Nous sommes montés sur des ferries pour traverser les fjords ensoleillés, nous avons roulé en grande partie de nuit, mais début juillet au nord du cercle polaire arctique le soleil ne se couchait pas : nous pouvions admirer les paysages arides des parcs nationaux que nous traversions et apercevoir les rennes et les élans au bord de la route. C'est sans doute pendant ce marathon routier que l'envie m'est venue de me lancer dans la lecture de la série « Min Kamp » de Knausgård.
C'est aussi une entreprise de longue haleine. En français, les six volumes font un total de 4736 pages dans la collection Folio. J'ai choisi la version livre-audio en anglais, superbement interprétée par Edoardo Ballerini, soit plus de 133 heures d'écoute qui m'ont accompagnées, avec bonheur, de septembre à février.
Ce qui est radical dans « Min Kamp », c'est que Knausgård raconte toute sa vie, en long et en large, avec des détails qui semblent à première vue insignifiants et banals. Comment il se prépare un café ou un thé, sort pour fumer une cigarette sur le balcon de son appartement et observe les voisins, doit jongler entre trois enfants et une poussette pour les amener à la crèche sans piquer une crise de nerf (et de temps à autre, il en pique une). Quand et comment il rencontre, tombe amoureux, mais aussi se dispute avec Linda, sa seconde femme, suédoise (Un homme amoureux, volume 2). Dans le quatrième volume « Aux confins du monde », il raconte son expérience comme jeune professeur à peine sorti de l'école secondaire, envoyé donner cours dans un village de pêcheurs dans le Grand Nord, à des garçons et des filles à peine plus jeunes que lui. de manière surprenante, on se laisse entraîner dans ce flux d'une vie qui se raconte comme en direct, sans retouches. Comme l'écrit James Wood dans « The New Yorker » : « même quand ça m'ennuyait, ça m'intéressait. ».
Un des pivots du roman est la relation de l'écrivain avec son père. Une relation difficile avec un père dont il craignait les pas dans l'escalier et qui le terrorisait d'un regard quand il était enfant (Jeune Homme, volume 3), mais qu'il a vu s'abimer jusqu'à la déchéance dans l'alcool quand il était un jeune adulte (La mort d'un père, volume 1). C'est en partie le récit de sa relation avec son père qui a fait scandale en Norvège et a amené son oncle à lui faire un procès.
Le secret de « Min Kamp » est sans doute que le lecteur se reconnaît dans certains des détails et des habitudes de la vie de Karl Ove Knausgård. En ce qui me concerne, l'écrivain norvégien est né deux mois avant moi, donc, même si nous avons grandi dans des pays européens différents, nous avons des expériences, des goûts et des souvenirs communs. Plus profondément, le lecteur reconnaît dans ce récit sans fard le mouvement, les rythmes et, oui - le mot est juste - le combat de sa propre vie, du plus quotidien au plus intérieur.
Ce parcours à travers une vie, et toute sa palette d'expressions et de sentiments m'a fait penser au parc-musée de Vigeland à Oslo. le parc accueille 212 statues de bronze et granit, oeuvres du sculpteur Gustav Vigeland et installées entre 1940 et 1949. J'avais gardé un fabuleux souvenir de ce parc lors de ma première visite à Oslo comme adolescent. J'y suis retourné en juillet dernier. La magie s'est renouvelée. On pourrait passer des heures à observer les scènes, les mouvements et les expressions des visages de ces hommes, femmes et enfants qui jouent, s'émerveillent, s'aiment, se disputent ou souffrent.

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Je viens de fini le 4e volume du "Combat" de Knausgaard, et profite d'un moment de repit avant la sortie de la traduction du prochain volet pour ecrire ces mots…
Je pourrais parler de Knausgaard pendant des heures, mais je prefere m'en tenir qu'à quelque phrases:
Mon combat est un chef d'oeuvre de l'envergure de la “Recherche du Temps Perdu” à mon humble avi. Tout sonne tellement vrais, l'auteur est si genereux et se livre tout entier, mais on gardant sa pudeur intacte. On ris, on pleure, on se fait chier meme, comme dans la vrais vie… Mais meme quand on se fait chier, on ne peut s'empecher de continuer à lire.
si les 4000 pages ne vous font pas trop peur… foncez. Sinon on peut tres bien ne lire qu'un seul tomme, dans l'ordre ou non.

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