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Citations sur Un homme amoureux (53)

Quand on est un homme droit, on fait ce qui est bien. Moi je suis sacrément fourbe, il y a toujours quelque chose...de pas vraiment malsain, mais de bas, d'obséquieux, de rampant qui émane de ma personne. Dans une situation où tout le monde a compris qu'elle exige de la prévenance, moi je suis capable de foncer dans le tas, et pourquoi ? Parce que je ne pense qu'à moi, rien qu'à moi, je déborde de moi-même. Je peux très bien être bon envers les autres, mais il faut que j'y pense à l'avance. Je n'ai pas ça dans le sang. Ce n'est pas dans ma nature.
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Quand j’étais avec les autres, je me sentais lié à eux, incroyablement proche d’eux et mon empathie pour eux était profonde. Si profonde même que leur bien-être passait toujours avant le mien. Je me soumettais à eux jusqu’à l’effacement et, par un mécanisme interne que je ne contrôlais pas, je faisais passer leurs réflexions et leurs opinions, quelles qu’elles soient, avant les miennes. Mais dès que j’étais seul, les autres ne signifiaient plus rien. Non pas que je ne les appréciais pas ou les avais en horreur, au contraire, j’aimais la plupart d’entre eux (...). Mais les aimer ne voulait pas dire que je m’intéressais à eux. C’étaient les contingences sociales qui me liaient, pas les gens. Entre les deux, il n’y avait rien. Soit j’étais dans l’étroitesse de l’effacement, soit dans l’ampleur de la distanciation.
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J’avais une chance de m’en sortir, c’était de couper tout lien avec le monde culturel obséquieux et complètement corrompu où chaque petite merde était à vendre, couper tout lien avec le monde creux de la télé et des journaux et m’isoler dans une pièce pour commencer à lire sérieusement, pas la littérature contemporaine mais celle d’une qualité supérieure, et puis écrire comme si ma vie en dépendait. Et volontiers pendant vingt ans s’il le fallait. Mais je ne pouvais saisir cette chance. J’avais une famille et je leur devais d’être là. J’avais des amis. Et j’avais un défaut de caractère qui me faisait dire oui quand je pensais non, et en plus j’avais tellement peur de blesser les autres, tellement peur des conflits, tellement peur de ne pas être apprécié que, pour éviter ça, j’étais capable de renoncer à tous mes principes, à tous mes rêves, à toutes mes chances et à tout ce qui avait le goût de la vérité. J’étais une putain. C’est le terme exact.
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Quand j'avais vingt ans, ce que j'avais en moi était peu. Je ne le savais pas, puisque à l'époque c'était tout. Mais à trente-cinq ans, c'est plus. J'ai toujours en moi ce que j'avais à vingt ans plus tout ce qui m'a enrichi depuis.
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Être heureux de l'existence de la musique, de la littérature, de l'art. De toute la beauté insupportable du monde.
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Faire la conversation est l'un des innombrables domaines que je ne maîtrise pas et, comme d'habitude, je me contentais de hocher la tête à ce qui venait d'être dit et de sourire quand les autres souriaient pendant que tout en moi aspirait à quitter les lieux.
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Les étoiles clignotent au-dessus de nos têtes, le soleil brûle, l’herbe croît et la terre, oui, la terre, elle engloutit toute vie en effaçant la moindre trace et elle recrache de la vie toute neuve en une cascade de membres et d’yeux, de feuilles et d’ongles, de paille et de queues, de peau, de fourrure, d’écorce et d’entrailles, puis les engloutit de nouveau. Et ce que nous ne comprenons jamais vraiment ou ne voulons pas comprendre, c’est que ça se passe au-delà de nous, que nous ne sommes pas partie prenante, que nous sommes seulement ce qui vit et meurt, aussi aveuglément que les vagues de l’océan.
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Je voulais laisser faire le hasard, laisser advenir ce qui adviendrait et en assumer les conséquences au fur et à mesure qu'elle apparaîtraient. N'était-ce pas ça la vie?
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Ou bien était-ce que je réagissais au côté préfabriqué des jours, au rail de routines que nous suivions et qui rendait tout si prévisible que nous étions obligés de recourir aux distractions pour ressentir ne serait-ce qu'un soupçon d'exaltation?
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...mais la crise des quarante ans était loin d'être un mythe, elle commençait à toucher des gens de mon entourage et elle frappait fort. Certains étaient fous de désespoir. Et pourquoi? Parce qu'ils aspiraient à plus de vie. C'est avec la quarantaine que la vie qu'on a toujours vécue jusque là devient pour la première fois la vie elle-même, et cette concomitance exclut tout rêve, abolit toute idée que la vraie vie, ce à quoi on est destiné et les grandes choses qu'on va faire, est ailleurs. À quarante ans , on comprend que tout est là, dans la petitesse et le quotidien préfabriqués, et qu'il en sera toujours ainsi à moins qu'on n'intervienne. Qu'on entreprenne quelque chose une dernière fois.
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