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L'objet livre est superbe: une couverture très douce au toucher, un livre souple, agréable à tenir. L'illustration de couverture ne correspond pas à celle de la fiche du livre. Elle est sombre et étrange, représente la tete d'une curieuse créature sous fond de bibliothèque.
J'entrai avec plaisir dans cette lecture. J'ai beaucoup aimé le prologue sous forme de texte de théâtre. Puis progressivement j'en suis ressortie...
Au vu des avis enthousiastes, j'ai dû passer complètement à côté!
Je n'ai pas adhéré à toute cette violence sordide et gratuite (Il est bien précisé d'ailleurs pour les plus de 16 ans). J'ai été agacée par le style très mauvais et encore plus par les dialogues décevants et le fait que le narrateur fasse sans cesse bagayer ses personnages.
Il m'a manqué certaine transition entre des passages que je n'ai pas compris.
Il y a pourtant des passages marquants et intéressants mais tellement d'autres pas crédibles!
Pour moi c'est un rendez-vous manqué...

Je remercie cependant les éditions Faralonn et Babelio pour cet envoi.
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Joseph Kochmann a eu la gentillesse de m'envoyer son roman Deaf en service presse. Il s'agit du dernier tome de la trilogie des Singes de la Bêtise, dont j'ai apprécié les deux premiers tomes : Mute et Blind.
Prisonnière d'un royaume entouré d'un mur si haut qu'il cache les rayons du soleil, Manon, courageuse cadette de la famille Dauphin, se bat pour renverser l'odieux roi Deaf.
Au même moment, Camille, jeune artiste au coeur lourd, se réveille dans le corps d'un amour perdu tandis qu'Edward, lecteur passionné, découvre un roman mystérieux.
Pourchassés par d'atroces créatures squelettiques à têtes de corbeaux, parviendront-ils à survivre à ce monde étrange et ainsi mettre un terme à leurs sordides histoires ?
Voilà, avec DeafJoseph Kochmann boucle la boucle de sa trilogie :)
C'est un roman captivant, comme les deux premiers tomes et là encore il y a énormément de rebondissements. A aucun moment je ne me suis ennuyée. Au contraire, par moment il fait presque reprendre son souffle :)
J'ai apprécié les personnages, l'histoire qui est vraiment bien ficelée.
Je trouve vraiment difficile de le chroniquer (comme les deux premiers tomes, soit dit en passant) car je trouve que Deaf ne se narre pas, ne se raconte pas, il se lit... tout simplement !
Et je dirais que soit on aime soit on déteste ce mélange des genres : thriller, fantastique, horreur (voir ici presque gore).
C'est le plus personnel de la trilogie, celui qui m'a le plus plu et je lui donne avec un immense plaisir cinq étoiles :)
Je suis ravie d'avoir découvert la plume de Joseph Kochmann et je serais ravie de le lire à l'occasion :)
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Merci à Babelio et à la maison d'édition pour cet envoi.
Quand j'ai vu ce livre apparaître à la masse critique, je me suis ruée dessus. Je suivais l'auteur et je lisais ses critiques toutes très positives. J'étais donc heureuse d'avoir la possibilité de connaître sa plume.
Je n'ai absolument pas été déçue. J'ai été dans le flou au début un peu comme je l'ai été dans la Compagnie noire de Cook puis à un moment donné, on comprend et là, impossible de lâcher le livre.
Les pages se tournaient seules vers le point final que je redoutais. Je n'ai été que doublement satisfaite. Un grand bravo à l'auteur pour ce tome très réussi.
Ces deux autres tomes que je n'ai pas lus sont dans ma wishlist de Noël !
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Aussi fou, aussi déjanté et original que "Mute" et "Blind", "Deaf" nous plonge à nouveau dans une histoire incroyable, mouvementée et totalement déroutante. Je suis impressionnée à chaque fois par les idées super originales de l'auteur, son cerveau foisonne de récits aux rebondissements surprenants et constants, de quoi garder l'attention du lecteur durant toute la lecture et ne pas lui permettre d'entrevoir la suite du récit. C'est un pur régal d'être ainsi trimballé sans pouvoir anticiper le fin mot de l'histoire.

L'auteur nous emporte dans le vif du sujet dès le premier chapitre. Tout va très vite, les événements s'enchaînent sans nous laisser le temps de respirer entre retournements de situation et violence (attention aux âmes sensibles), car ce fameux roi Deaf est loin d'être un enfant de coeur et il éprouve un certain plaisir à voir le sang couler... du coup, nous sommes horrifiés, dégoûtés de voir un tel homme être le chef suprême. Mais alors que nous sommes lancés dans ce premier chapitre, voilà qu'un premier gros retournement de situation nous prend totalement au dépourvu.

A partir de là, j'ai eu la sensation de ne plus savoir où j'étais et ce qu'il se passait. Je savais que l'auteur nous préparait un retournement de situation magistral à la fin, car c'est sa marque de fabrique, mais je n'ai pas du tout réussi à l'anticiper ni à en deviner ne serait-ce qu'une partie. du coup, les chapitres se sont enchaînés, passant d'un personnage à un autre, avec quelques liens qui se tissaient mais pas tous, de quoi challenger le lecteur et lui faire perdre le peu de repères construits.

Tout cela pour nous mener vers un rebondissement et une révélation incroyables! L'idée de ce roman est magistrale! Franchement j'ai été scotchée et j'ai adoré que nous nous retrouvions, quelque part, de l'autre côté du miroir. C'est là que le lien entre les 3 tomes se fait et que nous découvrons où l'auteur voulait nous mener dès le départ. C'est un final en apothéose qui fait de cette trilogie une série qui sort totalement du lot et qui est à lire absolument. Les idées sont uniques et vous ne retrouverez nulle part ailleurs ce qui est proposé ici!

Je ne vais pas vous parler plus en détail de l'histoire, car je trouve important de ne rien savoir avant de la découvrir pour garder toute la surprise. Sachez toutefois, que vous serez bousculés et déboussolés, tout cela pour vous prendre une vraie claque à la fin. Je ne suis pas passée loin du coup coeur, vraiment pas loin, car malgré l'ingéniosité de ce tome et les idées passionnantes, "Mute" est et restera mon préféré, mais "Deaf" l'a presque détrôné.

En bref, ce dernier tome est un pur régal et nous amène vers une conclusion à cette série tout bonnement incroyable! A lire de toute urgence!
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C'est avec beaucoup d'impatience que j'ai découvert Deaf, après l'excellent souvenir laissé par Mute et Blind (les deux premiers volets de cette trilogie totalement barrée). Je ne m'attendais à rien, parce que je sais qu'avec Joseph Kochmann, on ne peut qu'être surpris, mais je savais d'avance que ça allait me plaire. Et j'avais bien raison !

Il est très difficile de chroniquer ce genre de roman, tant il repose sur des procédés stylistiques et scénaristiques qu'il serait bien dommage de dévoiler. Pour le dire simplement : ce livre est fou ! Plus qu'une histoire, c'est une expérience de lecture que l'auteur nous propose, et comme toute expérience, je peux imaginer qu'il y aura deux écoles avec des avis bien tranchés. Je me range sans hésitation dans la catégorie de ceux qui aiment être bousculés, surpris et malmenés par un livre, la trilogie des Singes de la Bêtise est donc une valeur sûre pour moi et Deaf la clôt magistralement.

Je n'entrerai pas dans le scénario, qui démarre de manière un peu moins abrupte que les deux premiers mais qui part beaucoup plus loin. Si tu as aimé les personnages et la folie douce de Mute et Blind, tu peux te lancer sans crainte. Par contre, il y a trois points que j'ai vraiment envie de souligner :
- La construction du récit. C'est dans ce dernier tome que toutes les histoires se rejoignent et que les liens se tissent, allumant des dizaines d'ampoules dans nos cerveaux de lecteurs chamboulés. Je suis fascinée par la multitude de symboles, d'échos, de références qui relient ces livres, et qui restent bien cachés jusqu'au dénouement. J'en ai probablement raté un paquet, et je pense que certains de ces signes ne parleront qu'à l'auteur, mais c'est très ludique et impressionnant de s'amuser à relier les points.
- La plume. Dans ce tome en particulier, l'auteur a fait un boulot monstrueux sur le style et je ne peux que l'en féliciter. C'est globalement un livre qui parle de l'écriture, et qui défait les codes en les singeant, qui nous met le doigt sur les défauts récurrents des écrivains sans chercher à s'extraire de ce panier. Entre les jeux de langage, les passages volontairement mal écrits et le second degré qui m'a fait rire plusieurs fois (la note de bas de page, très bien trouvé), on se régale, tout simplement.
- le courage de l'auteur. En publiant ce livre, il se livre énormément et dévoile beaucoup de choses sur son vécu. C'est toujours plus ou moins le cas, d'après ce qu'on dit, mais c'est rarement aussi transparent et assumé qu'ici : chapeau donc, je n'ose imaginer le courage qu'il a fallu pour franchir le pas, et le stress de voir son roman entre les mains de lecteurs inconnus. Je suis en tout cas ravie qu'il ait osé, c'est une magnifique façon de clore cette trilogie et je n'aurais pas pu espérer meilleure fin.

Bref, attends-toi à des thèmes très durs, mais présentés avec beaucoup de poésie, à un ovni littéraire encore plus audacieux que les précédents et à un final de haute voltige. J'ai terminé ma lecture avec regret, mais avec un sentiment de satisfaction du travail bien fait et de la page qui se tourne. Je félicite Joseph Kochmann d'être venu à bout de sa saga, et de la plus belle des manières. Merci pour ces heures de lecture folles et inédites, je ne manquerai pas de suivre son actualité de près.
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Ce roman est sans aucun doute le plus personnel et le plus philosophique de la trilogie des singes de la bêtise de Joseph Kochmann. Il vous trimbale au moyen âge avec des gens qui ne s'écoutent pas, qui souffrent de l'indifférence des autres, vous prend aux tripes avec une histoire d'amour profonde et radicale, vous surprend par l'éclatement du 4 ème mur, des codes, des genres, vous met dans un vertige de doute , vous donne des outils pour vous accepter comme vous vous êtes et vous sortir de la dépression. La dépression où les sentiments semblent comme des poissons morts au fond d'un bocal.Un roman poignant et plein d'espoir que j'ai dévoré et que je relirai tellement il est intense et intelligent. Un roman qui marque comme un tournant dans une vie où tout s'éclaire parce qu'on ose être vraiment soi face aux autres, aux codes.
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Je préviens : cette critique sera sous spoiler. En effet, beaucoup d'éléments qui seront donnés révèlent des twists de fin de lecture. Il est donc fortement recommandé de lire cette critique qu'une fois que vous ayez lu le livre. Pour ceux qui voudraient quand même un avis rapide : ce livre est excellent, et conclut dignement la Trilogie des Singes de la Bêtise. Mais plus important encore : l'auteur donne tout son âme à cet ouvrage, ce qui le rend unique. le livre n'est pas très cher, donc si vous hésitez, foncez, je vous assure que l'investissement en vaudra la chandelle.

Passons maintenant à la critique avec spoil :

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Encore plus décalé que Mute et plus violent que Blind, Deaf sera difficilement oubliable. On peut dire que Joseph Kochmann monte encore d'un cran avec son nouveau roman ! Dans la continuité des deux précédents, ce livre place en situation inconfortable et dangereuse plusieurs personnages comme Manon, prête à risquer sa vie afin de faire tomber un tyran, Deaf. Effrayant et détestable, ce roi ne va pas seulement être la cause des dangers encourus à cette jeune femme mais également à d'autres personnages, tels qu'Edward et Camille, courant pour échapper à d'affreuses créatures au milieu de ce décor déstabilisant. L'auteur ne perd pas de temps pour faire naître l'action autour de cette folle aventure et le rythme du roman n'en est que plus haletant et addictif. Et si le résumé peut paraitre intrigant mais finalement loin d'être différent de tant d'autres, attendez-vous à plonger dans un univers original et incroyablement maîtrisé.

Rien n'est laissé au hasard dans ce roman qui pourra parler à tout le monde. Car malgré sa violence et son originalité, Deaf met en lumière des sentiments forts comme le mal-être ou l'incertitude que l'on peut ressentir face à notre place dans ce monde ou dans notre quotidien, plus particulièrement pour ceux qui vivent ou aimeraient vivre de leur plume. On sent que Deaf est le roman le plus personnel des trois et il n'en est que plus puissant. Chacun de nous aura vécu une phase de doute, plus ou moins similaire que celle que vivent les protagonistes, ce moment d'introspection parfois douloureux mais qui peut être aussi réparateur lorsque l'on s'attache à se dire que tout ça n'est une passade avant de continuer son chemin personnel.

Les personnages s'offrent à nous dans leur tourmente et leur envie d'avancer et de vivre malgré l'inconstance de leur chance de survie. Face à ce roi violent et sourd, tout aussi atypique que Mute et Blind, tout est possible et c'est souvent pour le pire pour les habitants de son royaume. J'ai encore une fois été complètement emportée par cet univers riche et décalé porté par une plume fluide et travaillée. Merci à Joseph Kochmann pour cette lecture.
Lien : https://entournantlespages.w..
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Deaf n'est autre que la suite logique de Mute puis de Blind, clôturant ainsi la trilogie des Singes de la Bêtise. La boucle est enfin bouclée, traduisant l'aboutissement de très nombreuses années d'écriture et de réécriture, d'un travail acharné afin que les trois livres puissent voir le jour. Deaf est sans l'ombre d'un doute mon préféré des trois, celui que j'ai pris le plus de plaisir à lire et à analyser. Je le savais avant de commencer la lecture, j'avais été avertie, ce tome est le plus personnel des trois, peut-être le plus violent aussi, cela se ressent. le lecteur non seulement comprend mais sent aussi qu'il fallait que cela sorte, qu'il s'agissait d'une nécessité, d'un réel besoin.


Je ne vous présente plus l'univers original et décalé de Joseph Kochmann que j'ai déjà évoqué et développé dans mes précédentes chroniques (Mute/Blind). J'ai plutôt envie d'aborder cette fois-ci la construction du livre et de l'intrigue qui s'avère, elle aussi, être des plus originales. Bien qu'elle puisse sembler assez banale de prime abord, on se rend très rapidement compte qu'elle suit une logique implacable qui se dévoile, au fil des chapitres, dans toute sa richesse et sa complexité. Vous comprendrez bien vite que l'auteur ne laisse rien au hasard, tout est minutieusement étudié, dans les moindres détails de la structure du livre. Véritable énigme que l'on déchiffre non sans mal mais avec un goût très prononcé de satisfaction. Tout s'emboîte parfaitement et des éléments des deux autres tomes viennent ajouter du piment mais surtout des éclairages particulièrement fascinants sur Deaf.


Nous suivons ici plusieurs personnages, développant ainsi plusieurs points de vue qui permettent tous d'aborder l'histoire selon un angle différent mais complémentaire. On sent les rouages se dessiner, on les pressent, les ressent et les devine, le mécanisme est plus que bien huilé, témoignant d'une construction sans failles mais surtout, du travail d'un perfectionniste. Les personnages apparaissent comme des entités qui se dévoilent au fil des livres, éléments d'une fiction qui en rejoignent une autre, immense boucle dans laquelle tout prend sens. Je savais que je ne devais pas m'attarder sur chaque élément, sur chaque détail, je me devais de laisser l'auteur me guider afin de savourer pleinement l'intrigue. C'est ce que j'ai fait et la magie des mots a opéré, m'offrant la possibilité de savourer pleinement chaque réflexion.


Ce qui peut frapper dans ce texte, ce qui assurément interpelle, c'est l'expression d'un profond mal-être intérieur mais surtout, d'une rage de vaincre, de vivre, d'apprendre de ses erreurs et de donner le meilleur de soi-même. Plus qu'un exutoire, ce livre délivre des clés pour s'accepter et s'assumer dans le monde, pour aller de l'avant et sourire aux autres. La souffrance n'est pas une finalité, elle peut être considérée comme une étape, un moyen de se rendre compte que le bonheur nous tend parfois les bras, que la vie n'est pas un long fleuve tranquille mais qu'elle offre un large éventail de possibilités. Il ne faut pas avoir peur de s'ouvrir aux autres, d'aimer et d'être aimé, de sortir d'une torpeur quasi meurtrière pour aller à la rencontre de la vie... Ce livre délivre un véritable message d'amour et de respect, de tolérance, mais aussi et surtout d'empathie, cette capacité à écouter les autres et à se mettre à leur place, une qualité humaine bien trop souvent négligée...

Ce livre traduit différents mal-êtres qui peuvent trouver un écho plus ou moins fort dans la vie des individus. le premier n'est autre que celui d'un jeune garçon mal dans sa peau, d'un adolescent presque adulte (adulescent?) qui se cherche et se raccroche à un amour illusoire qui fait mal. Son histoire est touchante mais j'avoue que ce personnage m'a rappelé quelques mauvais souvenirs, une personne dont l'obstination m'a énormément fait souffrir. J'ai donc dû apprivoiser ce personnage, réussir à ne plus l'assimiler à cet autre, à en faire un être à part entière, protagoniste du récit. Cela n'a pas été facile, mais les différents chapitres aidant, j'y suis finalement parvenu. Camille, pour ne pas citer l'un des héros de Deaf, est un personnage au demeurant attachant bien qu'un peu étrange, on ne sait pas vraiment comment le cerner ni quelles sont ses réelles intentions. Un voile de mystère plane autour de lui, lui conférant un statut très particulier et ambigu qui prend de plus en plus d'ampleur au fil du récit. Sa souffrance est loin d'être niaise, elle est profonde et vive, résultat de plusieurs années de refoulements, de remises en question et de doutes permanents.


La seconde forme de mal-être évoqué est ici un peu plus générale quoique personnelle d'une certaine manière. Elle concerne l'écrivain, l'homme ou la femme qui doute derrière son cahier ou son écran, qui doute et ne se sent pas légitime ; cette personne qui vit avec ses personnages et tenter de faire passer des messages en s'inspirant de son expérience. Dans Blind, j'avais déjà prés-senti une réflexion sur le statut de l'écrivain, notamment de celui qui écrit des thrillers, avec Deaf, l'approche est quelque peu différente. Joseph Kochmann nous fait part, grâce à de nombreuses et habiles mises en abyme, de tout ce qui fait effraie les auteurs en devenir mais aussi de ce qui les freine dans leur élan. Au gré des réflexions d'Edward, un des personnages-clés du récit, des conseils sont distillés, des ébauches de réponses, des pistes à explorer. On comprend le calvaire qu'a vécu l'auteur, car je ne doute pas que tout ce qui a été écrit s'inspire en réalité de son propre vécu, de ses propres errements quant à sa légitimité de publier ses livres, de les exposer à un public…


Revenons un peu plus en détails sur les personnages… Chacun d'entre eux possède des caractéristiques uniques que l'on retrouve pourtant dans Mute et Blind. Si vous les avez lu, vous trouverez sans doute des ressemblances entre les multiples protagonistes des différents tomes. On peut par exemple évoquer un pseudo triangle amoureux, je dis bien pseudo car ici le choix est déjà fait pour la personne doublement convoitée. J'ai horreur des triangles amoureux dans le sens où on l'entend communément, ici l'emploi est différent. Ouf. J'ai aussi envie d'évoquer Deaf, qui au même titre que Mute et Blind (romans éponymes donc), apparaît comme un être atypique et fascinant, qui n'en fait souvent qu'à sa tête. Deaf, comme son nom l'indique, est sourd, mais ce n'est pas sa seule particularité. Deaf est un roi violent et autoritaire, un homme qui semble peu soucieux du bien de son royaume, très enclin aux démonstrations sanglantes pour asseoir sa domination.

Vous comprendrez vite que Deaf et son royaume sont tout droit sortis d'une imagination torturée mais ô combien fascinante. N'ayez pas peur de ce que vous allez trouver, laissez-vous surprendre par la tournure des événements, les métaphores et l'humour parfois douteux des personnages. Coeur-Mort vous apparaîtra comme un mystère de plus à ajouter à la multitude que je ne peux lister. Entre corbeaux, livre magique et Résistance, ce livre vous entraînera dans une aventure folle et tortueuse, empruntant des chemins escarpés ainsi que des routes étroites et sinueuses. Vous ne serez pas au bout de vos surprises, je peux vous le garantir ; ne prenez rien pour argent comptant, tout n'est que perpétuelle remise en question d'un schéma qui se veut déstabilisant et totalement maîtrisé.


J'aime toujours autour la plume de Joseph Kochmann, riche et sensible… Encore une fois l'univers dépeint par l'auteur est original, décalé et violent, mais c'est ce qui fait son charme, témoin d'une souffrance qui se devait d'être exprimée et partagée. Je peux vous assurer que, eu égard de cette lecture, Mute et Blind démontrent toute leur puissance, apportant des éclairages plus qu'appréciables. La fin de l'histoire… Un final en apothéose qui dégage des émotions diverses mais intenses, c'est avec un petit serrement au coeur que j'ai dit au revoir à cette trilogie. Ce n'est qu'un au revoir car elle restera gravée dans mon coeur de lectrice. Je me rappellerai longtemps de cette scène épique digne des plus grands films d'aventures !


En définitive, Deaf clôture parfaitement la trilogie Des Singes de la Bêtise. Ce dernier tome est certes plus violent que les précédents, mais aussi beaucoup plus personnel. Il traduit un mal-être intense, celui d'un adolescent qui cherche sa place dans le monde, d'un adulte en devenir qui peine à s'assumer. Deaf s'intéresse également à la question de l'écrivain, des doutes qui l'assaillent à sa légitimité qu'il daigne ou non s'accorder… À travers ces deux réflexions, le visage de l'auteur se dessine, celui de l'homme derrière les mots. En ce sens, j'ai passé un très bon moment avec ce livre que l'on devine authentique, non seulement dans sa démarche mais aussi dans son écriture. Tout est minutieux, fruit de nombreux choix afin de proposer une saga dans laquelle tous les éléments s'emboîtent et prennent sens, en témoigne les mises en abyme aussi fascinantes que déroutantes... Plus qu'un thriller fantastique gore, ce livre s'avère être le synonyme d'une délivrance, un témoignage sensible qui touche le lecteur en plein coeur.
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Ce roman est un vrai de coup de coeur ! Moi qui m'attendais à une simple histoire de fantasy… Derrière ce livre se cache une réelle mise en abyme comme j'en ai rarement vue. Il y a des couches et des couches… On brise constamment le quatrième mur. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ce livre n'est pas plus connu.
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