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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime les philosophes qui écrivent des romans (ex : Jérôme Ferrari, Tristan Garcia), parce qu'ils donnent à penser. Gaspard Koenig ne déçoit pas.
L'enfer de Koenig n'est pas un chaudron bouillant que les pauvres âmes tentent de fuir en échappant aux coups de fourche de diablotins à la Jérôme Bosch. Non, il ressemble plutôt à ce que certains vivants appelleraient le paradis : un terrain de jeux permanent, un espace de consommation illimité, des ressources financières inépuisables, des désirs qui deviennent des ordres (« C'était la fin des malentendus, des lenteurs, des frictions, de tous ces résidus d'humanité que les économistes appellent coûts de transaction »).
Dans ce village global, la langue est universelle et les algorithmes régissent le quotidien, veillant à ce qu'un immortel ne rencontre jamais deux fois son prochain. Dès lors, la socialisation est abolie au profit de l'anonymat des foules. On boit sans se saouler, on copule sans orgasme… On vous administre la félicité en supposant que la fin de la quête suffit à sa complétude (« je prenais le rythme du Marché, entraîné dans une course sans fatigue, sans manque, sans douleur »).
Le héros damné s'interroge à mesure que la routine s'installe. À quoi bon lui dit-on ? « La conscience, c'est un truc de vivant pour se pourrir la vie ». Il en vient à envier l'innocence animale : « Ce que j'apprécie particulièrement chez le mouton, c'est son absence de curiosité. On pourrait le mettre au milieu d'un stade de foot, il continuerait à brouter comme si de rien n'était ».
Ce livre est une puissante critique de la société de consommation et du bonheur artificiel qu'elle nous vend. Gaspard Koenignous prévient : pas de beauté sans cicatrice, pas de jouissance sans résistance, pas de plaisir sans frustration, pas de liberté sans contrainte, pas de surprise sans ennui.
Bilan : 🌹🌹
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Ce roman dans lequel un homme nous livre son parcours dans l'au delà m'a très agréablement surpris. Bien plus qu'une simple visite de l'au delà, c'est une critique de la société actuelle qui veut nous faire réfléchir à nos vies et au futur de l'humanité. Alors que le narrateur découvre peu à peu ''la vie après la mort'', ses interrogations et désillusions s'enchaînent en même temps que celles du lecteur. le parallèle avec nos vies et la société de consommation nous amène à nous demander ce que sont réellement le bonheur, le paradis et l'enfer.

Au fil de ce livre à l'écriture fluide, une question se construit dans la tête du lecteur : Et si nous étions déjà en enfer?
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Dans ce court roman on retrouve des airs de Kafka, d'Ionesco, de Camus et de Sartre pour les turpitudes que subit le personnage principal. Celui-ci est mort, il croit arriver au Paradis mais se retrouve finalement en Enfer. Et cet Enfer est un vaste ensemble d'aéroports d'où l'on ne peut sortir et où il est obligatoire de consommer, acheter, posséder, désirer, se dépêcher dans une espèce de platitude sans extase ni plaisir. Notre personnage principal, professeur d'économie dans sa vie d'avant, retrouve ici quelque satisfaction en s'apercevant que ses propres théories sont mises en application. Mais c'est l'Enfer et il n'est pas fait pour plaire très longtemps… sachant qu'il dure éternellement.
Au-delà de l'humour cynique envers notre société de consommation, ce roman m'a mis face au temps qu'on a, libre (soi-disant) sur Terre, vivant. Et je m'aperçois, avec une pointe de déprime, que je fais finalement partie de ce système de consommation qui ne me plaît pas plus que ça. Je m'aperçois, même si je le savais déjà, que la vie est bien trop courte pour ce qu'on nous permet d'y faire, surtout en ce moment où l'on ne peut plus rien faire…
J'ai bien aimé ce petit roman pour son absurdité qui reflète celle dans laquelle nous vivons, où nous ne sommes que de passage et il m'a donné envie de mettre un bon coup de dynamite dans notre réalité. Finalement, l'Enfer, ce n'est pas les autres comme disait Sartre, c'est bel et bien le capitalisme (ou le néolibéralisme… j'y connais rien en économie moi) ! Et c'est bien inattendu de la part de l'auteur…
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