Avant de commenter ce livre, cet extrait de – de l'autre côté de la machine- de Aurélie Jean et dont la préface est de Gaspard Koenig :
« Les philosophes réfléchissent sur un monde qui leur échappe, alors que les scientifiques construisent un monde sur lequel ils ne réfléchissent pas « .
Pour écrire son livre, Gaspard Koenig a fait le tour du monde : la Silicon Valley, Pékin, New-York, Washington, Tel Aviv, Copenhague. Il s'est entretenu avec plus de 120 acteurs directs ou indirects de l'intelligence artificielle, des informaticiens, des chercheurs, des chefs d'entreprises, des hommes politiques, des artistes. Il a rencontré notamment Aurélie Jean, Dominique Cardon, Yann lecun, Harari, Kai Fu Lee , Cédric Villani , Nick bostrom dont je présenterai les ouvrages plus tard. Il a approché des chercheurs de Cambridge, Stanford, MIT, Oxford, Grenoble ainsi que des employés de grandes sociétés telles que Airbus, Microsoft, IBM, Uber, Google, Alibaba, Facebook, Tencent. Pour mieux cerner son sujet, il convoque également de nombreux philosophes : Alexis de Tocqueville, Sartre, Leibniz, Fernand Braudel, Aristote, Pascal, Descartes, Spinoza et bien d'autres encore, qu'ils soient de l'antiquité ou contemporains.
C'est vous dire que ce philosophe essaie de réfléchir sur un monde qui ne lui échappe pas tout à fait.
En six chapitres, tout en faisant le tour des notions et concepts classiques de l'intelligence artificielle, Gaspard Koenig analyse tour à tour :
• le caractère illusoire de l'intelligence artificielle.
• le mythe de la super intelligence.
• Les algorithmes et le libre arbitre.
• Les effets divers de l'intelligence artificielle.
• La géo politique de l'intelligence artificielle en Chine, en Europe et aux Etats Unis.
• Comment reprendre le contrôle.
Le livre pose des questions cruciales et tente de savoir ce qu'il adviendra de l'art, des sciences, du droit, de l'économie, des moeurs, de la politique et de la philosophie, avec nos libertés « menacées d'obsolescence programmée ».
L'individu restera-t-il libre de ses choix et responsable de ses actions ?
Le big data et l'intelligence artificielle risquent-ils de niveler les différences et uniformiser les sociétés ?
Les réponses restent partagées entre « l'espoir du progrès et l'inquiétude de l'avenir. »
Kourde Yacine. 31 mars 2020.
Excellent livre qui passe en revue à peu près tout ce qu'il faut savoir, comprendre, penser sur l'IA.
La diversité des sources ainsi que la qualité des commentaires "philosophiques" m'ont permis de me faire une idée précise sur ce sujet hautement actuel qui nous touchera tous à un moment où à un autre tellement le numérique et Internet sont entrés dans nos vies.
Le bien être que ces outils nous apportent ne doit pas nous empêcher d'user de notre "arbitre libre"...
une intéressante réflexion sur l' I.A et le libre-arbitre.Il montre une Silicone Valley influencée par l' utilitarisme de Bentham et le rhizome de Deleuze.Il montre que l' I.A peut nuire à la démocratie,à l' art, à la liberté individuelle.Il y a de l' humour.L' intelligence artificielle n' a ni humour ni bon sens ni sentiments.
« Sorry, I can’t help you . » Telle fut la réponse laconique d’Eliezer Yudkowsky, l’un des chercheurs les plus en pointe de la Silicon Valley sur l’intelligence artificielle (IA), à ma demande d’entretien. On ne peut mieux dépeindre le gouffre qui s’est creusé entre les maîtres de la technologie et le public, entre ceux qui créent les algorithmes et ceux qui vivent sous leur règne...
La leçon ultime de mon hôte, avant de bondir vers un meeting naturellement urgent, c’est que ni les entrepreneurs ni les investisseurs n’ont la moindre idée de l’impact social et politique des technologies qu’ils créent.
Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?