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4,06

sur 233 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai d'abord été attirée par la beauté de la couverture de ce livre. En lisant, la quatrième de couverture, j'ai compris que l'histoire m'intéresserait également beaucoup.
Mississippi dans les années 40, Minnie, 13 ans, et son père vont de ferme en ferme et partagent leur musique avec ceux qu'ils rencontrent. [...]
La musique est importante dans la vie de Minnie, de son père et des employés de la plantation, mais la réalité c'est également la violence à l'égard des noirs, la ségrégation et les actions du Ku Klux Klan…[...]
Tour à tour différents personnages sont les narrateurs, Minnie, Elwyn et Nashoba et leurs différents points de vue donnent du relief à cette histoire pleine de surprises…
[...]
Voilà un roman, intéressant, captivant et émouvant à découvrir sans hésiter !
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Une jolie decouverte faite à la bibliothèque Bluebird de Tristan Koëgel aux édition Didier Jeunesse.

Je m'attendais à une jolie histoire d'amour et finalement, ce n'est pas vraiment ça. Certe il y a de l'amour, et un amour pur et précieux entre deux enfants dans un monde où règne la ségrégation. Mais ce n'est pas seulement cela il y a aussi une très belle relation père/fille une belle decouverte de la musique blues surtout.

Même si nous croisons des personnages de la pire espèce qui soit, ce roman est particulièrement optimiste, les miracles sont nombreux, c'est probablement du au fait que c'est un roman jeunesse. Un petit peu plus de réalisme ne m'aurait pas déplu, si jamais e trouve un livre adulte sur ce sujet je serait ravie de m'y plongée.

PS: je trouve la couverture très bien choisie.
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Comme dans le conte de la vieille Irina, la voisine russe avec qui elle aimait prendre le thé, Minnie se sentait tel un oiseau de  feu, prête à déployer ses ailes, à chanter son air nouveau quand la chance monterait les marches quatre à quatre pour frapper à sa porte.
La voisine avait doucement corrigé en agitant son doigt noueux de vieille femme aux merles. Sa petite invitée de 17 ans à la voix bleue et à la peau noire avait tout du prince Ivan du conte de ses ancêtres, celui là même à la recherche de l'oiseau de feu fabuleux.
Minnie était tout aussi égarée que lui dans sa forêt sombre et n'attendait que l'arrivée du loup gris de sa propre histoire, celui qui devait lui permettre de se retrouver en entier.
Minnie se prenait à rêvasser un peu. Elle songeait à Curtis son père qui lui avait donné le goût de la musique sur leur vie de grands chemins, à  Elwyn le jeune irlandais qui lui posait des sucres d'orge sur le pas de sa porte et lui jouait des airs de violon.
Le blues s'était posé sur son coeur, vibrait par sa voix mais depuis qu'elle avait pris la fuite en train, qu'elle échappa à l'incendie de l'église, l'oiseau s'était doucement endormi. Trop de bleus sur le blues. Chicago lui offrait une nouvelle vie.
Guère plus exaltante pour les gens de leur condition mais certainement moins cruelle que celle que promettait les chapeaux blancs du Sud. Ayant quitté ses ménages avec Lucille pour un boulot mieux payé à l'usine de construction automobile, Minnie n'eût plus peur de chanter sur le chemin, ici à Chicago, loin de la dureté du Sud, grâce à Irina, Sam, Lucille et la petite Mae. Elle avait beaucoup perdu et de bonnes âmes l'avaient trouvé.
Au creux de sa jeune âme, le blues avait encore de la joie à témoigner parmi toutes ses rivières de larmes bleues, au travers de ses belles histoires d'harmonica pour quelques sous, de champs de coton du Mississippi, de muet indien aux "gros poings" et de romance irlandaise au clair de lune.  
Cela ne faisait plus un plis. Minnie passa une main sur sa robe et remit ses cheveux en ordre. La vieille Irina eût encore le temps de voir ça de son vivant et de son balcon. Minnie avait ressorti ses petits carnets à chansons et là, sur le trottoir, prêtait sa voix d'oiseau bleu à qui voulait bien l'entendre. "Vous pouvez  me jouer ça?", avait-elle dit à des guitaristes qui faisaient glisser des     notes sur leurs instruments.
Comme il n'y a pas de fumée sans feu, pas de ce feu destructeur qui brûle les églises, mais de celui chaud, beau et miraculeux des oiseaux de légendes, Minnie retrouva dans un club son ami Leroy, un mécanicien pianiste qui se sauva tout autant et lui promettait dans le Sud un disque possible.
Il était là, son loup gris.
Pour son père, pour elle, pour son cher Elwyn, la petite Minnie était enfin prête à tenter sa chance et faire un disque.
 
: On ne saurait résumer l'histoire de Bluebird au seul destin de la jeune Minnie. Il y a aussi Elwyn "l'irlandais", Nashoba l'indien et Leroy le pianiste aussi. L'auteur choisit en tout cas trois voix principales pour faire entendre toutes les autres, celles de ceux qui triment et courbent l'échine jour après jour, chantant pour se donner du courage et être entendu quelque part.
"Bluebird" est le chant d'une époque qui nous ramène aux racines du Blues. Les trois personnages racontent leur vie, au même endroit, nous percevons l'envers du décor (et les apparences sont nombreuses) et les espoirs de ces gens partis de rien . Cette histoire imaginée par Tristan Koëgel est ordinaire et incroyable à la fois, faite d'hommes et de femmes qui dansent et joue le Boogie dans les clubs lorsque le travail est fini, qui grattent le banjo sur les bateaux à vapeur et pleurent le Blues sur les chemins. Nous sommes à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, on le sait, l'esclavage est loin dans son histoire du Sud mais le racisme a pourtant la dent dure. du Mississippi jusqu'à Chicago, Minnie va se frotter aux réminiscences vives d'un passé ségrégationniste encore bien ancré et celui d'un racisme ordinaire ambiant à Chicago. Noirs et blancs vivent ensemble mais certains sont encore stigmatisés dans les chairs ou les habitudes, parfois hantés.
La musique est omniprésente dans le roman, elle panse les plaies, donne du coeur à l'ouvrage, c'est un petit moteur de vie. Beaucoup rêvent de marcher dans le soleil droit devant, comme Minnie et tout son entourage. Les histoires inventées par Tristan Köegel deviennent par cette force et cette résistance à la résiliation simplement incroyables. Cela allant de la famille de Elwyn, immigrés irlandais faux tortionnaire d'employés sur la plantation de coton, à celui de Nashoba l'indien se faisant passer sur leur idée pour une brute épaisse muette proche de la bête de foire pour faire filer droit et juste intimider, jusqu'à celui de la jeune Minnie voyageant sur les routes avec son père en Hobo et qui croisera leur chemin.
Certains jouent un rôle, d'autres peinent à trouver leur place.  La rencontre  d'Elwyn et de Minnie allumera une étoile de plus dans le ciel. le geste d'Elwyn qui ne sait où se trouve Minnie et qui rédige lui-même les retours aux courriers du père est touchante.
La deuxième arnaque de la famille d'Elwyn pour sauver les employés et cacher la disparition du propriétaire, véritable diable de l'histoire, est croustillante. Dans la tragédie il y a de la comédie. L'envol de Minnie est passionnante. Elle en a de la passion à revendre la gamine et on attend jusqu'aux dernières pages, espérerant les retrouvailles du père et de la fille. Va t-elle le rendre fier et faire son disque?
L''auteur décrit à la fois une époque encore sombre, sans complaisance aucune et dresse également sans déplaisir un beau tableau restituant un foisonnement culturel et musical formidable de richesse. le récit est entrecoupé de titres de Jazz, de Blues pour nous baigner de cette magie qui faisait danser, tourner les robes, chanter sous l'arbre et qui par ses élans du coeur arrivait quelques temps à faire oublier le reste.
 Les titres empruntés se trouve listés à la fin, dont l'emblématique « Bluebird Blues » de notre jeune Minnie.
C'est fort, fraternel, chouette, envoûtant, cela dépasse les clivages de toutes sortes.
Une belle lecture pour les grands ados qui devrait faire voyager sur les sens et émouvoir.
 
 
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Ouah !!!! Une écriture lumineuse! On aime suivre cette histoire à travers tous ses personnages, Les décors changent à chaque chapitre, et l'histoire se déroule sans décrochage. On voyage avec eux, dans la plantation, le long du fleuve, à Chicago au pied des immeubles, sur le Mississippi, au Red Rooster club... Et la musique nous accompagne, elle est partout !
Un magnifique roman dotée d'une très belle couverture.
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Elwyn fils d'immigrés iralandais et Minnie jeune fille noire fille d'un chanteur de blues mort sous ses yeux vivent une histoire d'amour impossible dans le Mississipi des années 1940. Ils se retrouvent tous deux à Chicago.
Un roman sur le racisme violent du sud des Etats-Unis, le KKK, le Mississipi, la jungle urbaine de Chicago, un roman d'amour, d'amitié, de fraternité, un roman musical surtout puisque Minnie s'efforce de marcher sur les traces de son père en chantant du blues et en enregistrant des titres sous le nom de Bluebird.
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J'aurais tout aussi bien pu ne jamais lire ce roman, qui ne m'attirait pas plus que ça, qui a priori ne payait pas de mine. Mais comme j'aurais eu tort ! On plonge en pleine ségrégation aux côtés des noirs trimant sur une plantation tenue d'une main de fer par « le diable ». Dès les premières pages, on ressent tout le contexte comme si on y était : on entend les notes de blues, on sent le soleil qui tape, on voit les contrastes de couleurs des paysages, on veut danser et rire dans les rondes, on veut hurler sa rage à ces bonhommes bêtes et méchants, ridicules sous leurs tuniques blanches aux chapeaux pointus.

J'ai de suite été emballée par l'histoire, par la jolie plume de l'auteur, pleine de poésie, par la musique qui joue presque un rôle à part entière (on swingue sur le blues des années 40 avec une playlist intégrée), par les jolies images qui nous viennent en tête, mais aussi par des scènes fortes et dures.

Le tour de force de ce roman, c'est de nous avoir là où on ne l'attend pas. Je ne m'attendais pas nécessairement à un récit à rebondissements et j'adore ça quand on me refait voir ce que je viens de lire sous un autre angle, qu'on parvient à me duper après seulement un chapitre. le changement de narrateurs prend ici tout son sens et place sur le devant de la scène certains personnages qu'on ne pensait pas voir, afin de tout remettre en perspective.

J'ai eu très vite la gorge serrée, les poils de bras dressés et l'intime conviction que cette lecture serait belle, émouvante et éprouvante. J'ai vécu une superbe histoire aux côtés d'une panoplie de personnages tous plus attachants les uns que les autres, où la solidarité n'est pas un mot vain, où l'espoir et la joie de vivre semblent plus forts que tout.

Mon seul petit bémol, ce serait que le récit finit par s'étioler un peu, il devient un peu moins captivant, une fois passée la moitié du roman et ses quelques rebondissements. On s'installe confortablement dans l'histoire qui suit gentiment son cours, peut-être un peu trop lentement et calmement, mais l'auteur nous offre un joli final et on reste longtemps avec les images de Bluebird en tête et ses notes de musique dans les oreilles.
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J'ai été séduite par la couverture de ce livre, puis par le titre. Une ambiance particulière où le lecteur s'immerge tout de suite dans l'histoire.
Ce livre raconte ainsi le destin de Minnie, fille d'un « songster » Curtis , musicien ambulant arpentant les routes du sud des Etats-Unis, dans les années 1940, jouant et chantant le blues de bar en plantation.
Quelle était l'Amérique à cette époque ? La dureté du travail dans les champs, le racisme, la ségrégation. Minnie et son père s'arrêtent dans une plantation, Minnie s'est foulée la cheville, elle ne peut plus marcher . Ils vont donc devoir s'arrêter dans une plantation, dirigée par Silas, membre du Ku Klux Klan.
Minnie a un rêve enregistrer un disque avec l'élu de son coeur, le fils d'un gardien de la plantation. Après une altercation entre travailleurs, où elle croit que son père y a laissé la vie. Elle part pour Chicago. Elle débute une nouvelle vie. elle va tout faire pour devenir chanteuse de blues, peu importent le jazz et les nouvelles formes musicales .
Ce livre recèlent de nombreux thèmes: la musique avant tout, ce blues, l'amour, la solidarité.
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Je pense qu'avant d'ouvrir ce roman, j'étais déjà conquis par la couverture de Bluebird. L'objet est tout simplement magnifique et très coloré, une invitation au voyage que le texte va rapidement confirmer.

En effet, dès le premier chapitre, l'auteur nous emmène dans le Mississippi des années 40, dans un paysage aride où se côtoient les plantation de coton. Minnie et son père sillonnent le pays, partageant leur musique avec ceux qui les hébergent. Nous, lecteurs vivons cette vie à leurs côtés. L'auteur fait appel à tous nos sens afin de nous transporter dans le décor créé sous nos yeux. Les descriptions sont pointues pour que ce que voit Minnie, nous le voyions, que la chaleur du sud, nous la ressentions, que les odeurs des champs de coton nous les sentions, ... mais surtout, détails ultime de notre voyage: que la musique qui entourent leur vie nous parvienne aux oreilles.
Pour cela, petit détail que j'ai particulièrement apprécié, une playlist est proposée sur la 3e de couverture, regroupant les titres joués tout au long du roman. Je me suis pris au jeu, mon expérience de lecture n'en a été que meilleure.

Bluebird, c'est aussi une belle leçon de vie et un devoir de mémoire important sur la ségrégation. Car dans cette ambiance de musique chaleureuse, la réalité qui régnait à l'époque nous est exposée sans ménagement: esclavagisme des personnes noires, violence à leur égard et actions du Ku Klux Klan.
Minnie et son père vont d'exploitation en exploitation jusqu'au jour où Minnie a un accident, l'obligeant à se reposer plusieurs jours. Ils s'arrêtent donc sur un exploitation, son père aide leurs hôtes pour le ramassage du coton. C'est alors qu'elle rencontre Elwyn, fils du couple de gardins du domaine. 13 ans à peine mais leur histoire d'amour semble une évidence. Mais la vie va vite les séparer lorsqu'elle découvre son père tabassé à mort par le Ku Klux Klan, elle monte dans le premier train, direction Chicago, où une nouvelle vie l'attend.

La construction du roman m'a beaucoup plu car dès lors que les personnages principaux sont séparés, l'intrigue va se diviser en plusieurs parties où nous les suivront tous grâce à une alternance de points de vue. Minnie à Chicago, Elwyn à la plantation...
Une omniscience qui apporte un réel intérêt au lecteur pour l'intrigue qui se complexifie habillement.
Le rythme est également intéressant puisque l'auteur a su trouver le juste milieu pour que son lecteur ne s'ennuie pas tout en n'étant pas envahi de rebondissements. La dose de "suspense" est parfaite pour susciter l'intérêt et l'attention jusqu'à la fin.

Entre musique, voyage, amour et devoir de mémoire , Bluebird est un roman très complet et une lecture des plus agréables. Parfaitement adapté pour un public adolescent, il est très émouvant et m'a complètement captivé. C'est un énorme coup de coeur
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Résumé : Sud des Etats-Unis, dans les années 1940. Minnie parcourt les routes du Mississippi avec son père, elle, jouant de l'harmonica, lui, du violon. Minnie a un rêve : pouvoir enregistrer un disque ! Tous deux passent d'un endroit à un autre, jusqu'au jour où le destin va les forcer à s'arrêter dans la plantation de Silas. C'est là que le destin de Minnie va basculer, pour le meilleur comme pour le pire : elle va rencontrer Elwyn, le fils du contremaître avec qui elle va se lier d'amitié, mais elle va aussi assister une catastrophe qui va la pousser à s'enfuir à Chicago. Que va-t-elle devenir dans cette grande ville ? Pourra-t-elle s'y reconstruire et réaliser son rêve ?

Mon avis : Gros coup de coeur pour ce roman qui fait chanter l'âme du blues jusqu'au tréfonds de votre être.

Minnie est la fille d'un songster, un chanteur noir itinérant, depuis la mort de sa femme qui s'est tuée à la tâche dans une plantation. Ils sillonnent les routes du sud, échangeant un toit et de la nourriture contre des chansons. Et tous deux savent mettre l'ambiance avec leur blues. D'ailleurs Mille rêve d'enregistrer un disque, de faire des tournées.

le jour où ils sont contraints de s'arrêter dans une plantation, Minnie va découvrir un maître diabolique et pervers, entouré de la famille du contremaître qui ne vaut pas mieux que lui. Mais elle va aussi faire la rencontre d'Elwyn le fils des contremaîtres, qui vient l'écouter et lui apporter un bâton de sucre en cachette. Tous eux vont faire fi des conventions et de la ségrégation et devenir amis.

Mais Minnie va devoir face à un coup cruel du destin et fuir à Chicago. Là, elle va devoir apprendre à faire face à sa peine et survivre dans ce nouvel environnement. le blues va revenir à elle par des biais détournés, heureux hasard ou destin écrit par le vieux sorcier qui lui a donné une amulette protectrice et lui a prédit que sa voix résonnerait au-delà des montagnes. le lecteur découvre alors l'univers du blues, avec sa concurrence rude, les clubs où on joue, l'enregistrement des disques…

Ce roman touche au coeur, autant par l'histoire personnelle de Minnie, la reconstitution de l'atmosphère lourde et difficile dans les plantations, la ségrégation et le racisme quotidien envers les Noirs, que par la découverte du blues, qui va révolutionner l'univers de la musique à cette époque.

L'auteur prend le judicieux parti de faire alterner différentes voix au cours du roman, permettant de multiplier les points de vue. Chaque voix donne un élément d'un puzzle où le diable semble se rire de tout, et où les gens et les situations ne sont pas ce qu'elles pourraient sembler être.

On tremble avec Minnie qui va réaliser son destin à cause d'un événement tragique, on frémit de crainte face à Silas qui semble l'incarnation du diable en personne, on est ému par les sentiments d'Elwyn et son amour profond pour Minnie, on ressent de la fierté et de la tristesse avec l'histoire de Nashoba, jeune indien qui va suivre la famille du contremaître, on pleure avec les morts, tout comme on danse de joie à l'écoute du blues. Et on découvre la voix aérienne, profonde et envoûtante de Minnie, ressentant le blues dans son corps et dans son âme.

Un superbe roman, intense et sensible, que je vous conseille vivement !
Lien : http://docbird.over-blog.com..
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Une épopée puissante, à l'atmosphère envoûtante et à l'émotion tangible !
Tout commence avec le souffle, l'énergie du blues que Minnie et son père Curtis colportent de place en place, vivant modestement, comme des hobos (vagabonds), au jour le jour, mais heureux et libres. Dès les premiers chapitres on sent la puissance et la chaleur des impros musicales qui rassemblent les Noirs le soir après une journée de dur labeur. Une guitare, une flûte, un violon : il suffit que l'un se lance pour que les autres enchaînent en rythme et dans la joie. Chaque nuit, le blues lave fatigue, douleur et désespoir, afin de trouver le courage de repartir dans les champs de coton le lendemain.

Car il est ignoble, ce Charley Silas ! Un esclavagiste pur et dur, méprisant, humiliant, voleur, y compris avec son propre contremaître, pourtant blanc - mais irlandais... et accompagné d'un Indien. Un riche propriétaire membre du Ku Klux Klan, qui n'hésite pas à mettre le feu à l'église remplie de ses propres ouvriers... C'est dans ce contexte hautement ségrégationniste que naît pourtant l'histoire d'amour de Minnie et Elwyn, une histoire d'espoir, de lutte, une histoire de patience aussi, car il faudra de longues années d'obstacles avant de se retrouver enfin. le récit alterne les points de vue - Minnie, Elwyn, et Nashoba l'Indien qui n'est pas celui qu'il semble être - nous promenant tour à tour de la plantation à Chicago, de rencontres décisives en rebondissements inattendus.

Car si le tour de force de l'auteur consiste à nous immerger pleinement dans l'atmosphère de l'époque, à nous faire littéralement ressentir le panel d'émotions qui submergent les protagonistes, il trouve également le talent de nous surprendre chaque fois que l'on pense deviner où l'histoire nous mène. Il en résulte un roman d'une grande intensité, profond et sensible, grave et pourtant enthousiaste - comme le blues.
Lien : http://www.takalirsa.fr/blue..
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