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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon premier polar africain. Moussa Konaté écrit comme un conteur. Il raconte avec une verve particulière les aventures du Commissaire Habib patron de la brigade criminelle de Bamako et de son adjoint le jeune capitaine Sosso, dépêché par le Préfet dans la commune de Kita pour résoudre une affaire de meurtres en série. Des corps sans têtes sont découverts dans différents endroits de la ville.
Sur place, le commissaire Dembélé un Malinké né à Dialaya non loin de Kita et son adjoint le lieutenant Sy, un Peul de la ville de Nioro, ne voient pas d'un bon oeil l'arrivée de policiers de la capitale, d'autant plus que Habib est un Malinké dont la famille habite toujours Kita et que Sosso, lui, est un Bambara.
Ne vont-ils pas démontrer, avec leurs méthodes peu conventionnelles, que Dembélé et Sy sont incapables de dénouer cette affaire ?
Diallo, un Peul, collaborateur de Dembélé est acquis aux méthodes des policiers de la capitale.
Kita se situe au Mali, ex Soudan français, la capitale est Bamako.
L'enquête policière est l'occasion pour Moussa Konté de faire découvrir l'histoire de ce pays d'Afrique où les Musulmans sont majoritaires. Les différents peuples qui y vivent, Malinkés, Kitankés, Peuls, Kassonkés s'affrontent au cours de l'enquête.
Les Malinkés traitent les Kassonkés de « fainéants passant leur temps à bavarder », « Malinkés balourds, mangeurs de pâte d'arachide. » répliquent ces derniers.
« Ne fais jamais confiance à un Peul » lance sous forme de boutade Habib à Dembélé en lui faisant remarquer que ses deux collaborateurs appartiennent à cette ethnie.
De la même façon il plaisante Sosso et Diallo, « J'espère que le Bambara et le Peul ne vont pas en venir aux mains… »
Avant l'arrivée d'Habib et Sosso, le Préfet convoque Dembélé à Moribougou, un quartier ancien de Kita où vivent les autorités tribales, le chef de village Fakourou Kéita, le chef des griots Balla Kouyaté et le devin Namory Dioumba.
Les structures administratives le plus souvent héritées de la période coloniale, Préfet, Police et Gendarmerie sont amenés à composer avec les anciens gardiens de la tradition « Tu es le chef, certes, mais nous sommes les anciens » préviennent-ils le Préfet, l'enjoignant de se soumettre aux cauris du devin exigeant un sacrifice (un mouton blanc et du lait) pour calmer l'esprit des ancêtres qui jugent les habitants de Kita coupables de céder aux sirènes de l'argent « L'argent achète tout désormais et nos filles vendent leurs corps. Nos ancêtres n'ont-ils pas raison ? Ne sommes-nous pas devenus indignes d'eux ?»
Les crimes en série sont-ils réellement commis par un esprit vengeur ou ne cachent-ils pas quelque manipulateur comptant sur la crédulité des habitants de Kita ?
Telle est la question à laquelle Habib et Sosso vont se trouver confrontés seuls, ne pouvant compter que sur l'aide de Diallo, tant les responsables locaux Dembélé et Sy semblent acquis à la thèse des esprits vengeurs ou par la suite à celle du fou possédé par l'esprit des ancêtres, un vagabond du nom de Ngaba qui se promène avec un coupe-coupe autour du cou.
La perspicacité d'Habib et Sosso viendra à bout de l'enquête et de ces croyances, se colletant avec des personnages emblématiques comme Kadia grande-gueule, « une femme unique en son genre. Elle a une bouche qui dit tout. Pour elle, le secret n'existe pas. En revanche, elle vend d'excellents fruits.», Kouassy l'Ivoirien « Oh, pour moi une fille est une fille. le reste je m'en fous. Je fais ce que j'ai envie, c'est tout. », le capitaine de gendarmerie Coulibaly, Mamadou Kébé le malfrat.
La ville de Kita, regorge d'arbres, témoins muets de l'enquête, kapokiers, manguiers, caïl-cédrats, tamariniers, flamboyants, une végétation que nous découvrons au fil des aventures d'Habib et Sosso.
Un roman très agréable à lire où l'on apprend beaucoup de choses sur l'Afrique, son histoire et les contraintes héritées des colonisateurs qui ont niés l'histoire du continent tout en s'appuyant sur certaines ethnies pour mener à bien leurs projets. Nicolas Sarkozy affirmait « L'homme africain n'est pas assez entré dans L Histoire », après la lecture du roman de Konaté je dirais plutôt qu'on a volé son histoire à l'homme africain.
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Et me voilà arrivée au terme de la série qui met en scène Habib, et son inspecteur Sosso. J'ai pris énormément de plaisir à parcourir le Mali avec eux, à découvrir leurs traditions et leurs coutumes et à découvrir les différentes ethnies.
Cette fois-ci, nous sommes à Kita, pays des ethnie Khassonkés et Malinkés, et avec comme toujours la présence des Peuls.
Des cadavres décapités, la révolte des jeunes, des apparitions sur la colline dépassent la police locale et Habib et Sosso sont envoyés sur place par la sécurité intérieure pour épauler le commissaire Dembélé et le lieutenant Sy.
Comme il s'agit de la ville de naissance de Habib et qu'il est très connu sur place, c'est Sosso qui va se charger de mener l'enquête et Habib va devoir se borner à chercher le pourquoi.
Il est tentant de désigner le fou Ngaba, qui se promène avecun coupe-coupe suspendu au cou comme le coupable des décapitations. Mais Habib et Sosso ne sont pas de cet avis.
Ils vont devoir affronter le Prefet, la police locale- et ses problèmes internes - et les habitants persuadés qu'il ne faut pas contrarier les esprits des anciens qui sont fâchés par le mondialisation en marche…
Une fois encore la sagacité de nos deux enquêteurs va permettre de trouver les coupables et une fois encore j'ai beaucoup aimé.
Une série qui je recommande vivement
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Un des meilleurs livres de Konaté sur l'amalgame entre pouvoir, sorcellerie, hommages aux ancêtres et respect de l'autorité.
Beaucoup de plaisir avec les railleries à plaisanterie si savoureuses entre Malinké, peuls & Bambara
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