Voilà un roman touchant, délicat, optimiste, qui fait du bien.
J'ai été interpelée par cette magnifique couverture, signée
Elena Vieillard. Elle est bucolique et romantique. Elle reflète parfaitement le roman.
La dixième muse est sorti en janvier 2021 aux
Forges de Vulcain.
On suit Florent, un homme qui ressemble à tout un chacun, et qui mène une vie assez banale, dans sa découverte du poète
Apollinaire. Un jour qu'il se promène au Père Lachaise, il se retrouve devant la tombe du poète, et ramasse à côté de la tombe un petit bout de bois. Dès lors, Florent va ressentir des choses, entendre et voir des personnes qui ont connu le poète, se fondre dans la peau de ses Muses. Commence alors un dialogue entre Florent et
Apollinaire, un jeu d'échos entre le passé et le présent, des similitudes étranges entre les deux époques.
J'ai beaucoup aimé ce roman à plusieurs titres. D'abord, la plume d'
Alexandra Koszelyk est maîtrisée, poétique. Faite d'images, d'échos et musicale, sa langue nous berce, nous entraîne dans les pas de Florent à la rencontre de la Poésie pure.
La rencontre du narratif et de la poésie d'
Apollinaire fonctionne très bien. Ce mélange est fluide, parfois des
poèmes sont retranscrits en entier, en guise d'intermède, le plus souvent des vers s'échappent des pensées de Florent ou des paroles d'un personnage.
Apollinaire semble nous parler directement...
Les nombreux allers et retours dans le passé, associés à des chapitres centrés sur différents personnages, créent un roman choral, vertigineux. On découvre l'Homme derrière le Poète, par le biais d'instants intimes racontés par ses Muses.
Surtout, le roman crée un quotidien nouveau. Florent est un homme commun, qui mène la vie que nous menons tous, avec son quotidien routinier, ses blessures passées, ses responsabilités, ses projets. Cela peut nous paraître bien gris, et fade, parfois. Mais l'autrice nous montre que la magie n'est jamais loin, cachée derrière un voile assez fin qu'il suffit de soulever. Elle crée donc un roman empli de réalisme magique, entre onirisme, hallucinations et réalité métamorphosée. La beauté pure de la Poésie, de la délicatesse, la magie du Beau... tout est là, il suffit de regarder, d'être attentif et à l'écoute.
C'était une lecture vraiment parfaite en ce moment peu réjouissant, de début d'année gris, peu optimiste, où il semble que la magie a quitté notre vie.
Alexandra Koszelyk nous redonne des raisons d'y croire, d'espérer, et cela fait du bien. Elle nous rappelle avec justesse que le Beau est là, la poésie partout, et qu'un poète ne meurt jamais vraiment.
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