AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Mike Dowling (Illustrateur)
EAN : 9781781087671
176 pages
2000 AD (11/05/2021)
4.5/5   1 notes
Résumé :
In these new adventures of Devlin Waugh, written by Rory McConville (Judge Dredd) and Aleš Kot (Secret Avengers, Days of Hate) and drawn by Mike Dowling (Ichabod Azrael, Judge Anderson), mutagenic nightmare spores, the search for his missing brother, and a dashing new boyfriend, all combine to create thrilling tales of the camp vamp.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Devlin Waugh : Blood DebtVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un personnage complexe et difficile à écrire
-
Ce tome fait suite à Devlin Waugh: Swimming in Blood et Devlin Waugh: Red Tide, écrits par John Smith, qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Mais il vaut mieux savoir qui est le personnage pour comprendre son comportement. Il regroupe plusieurs histoires, toutes dessinées et encrées par Mike Dowling. Ces chapitres ont été sérialisés dans le magazine hebdomadaire 2000 AD en 2017/2018.

Blood debt, écrit par Rory McConville, sérialisé dans les progs (numéros) 388 à 393 de l'hebdomadaire 2000 AD. Des personnes sont attablées dans un restaurant, un tout petit morceau cubique dans leur assiette, et un casque de réalité virtuelle sur la tête. Soudain, un individu passe à travers un mur sous la force d'une explosion, et va s'écraser sur une table. Devlin Waugh fait son entrée dans la salle, par une porte circulaire, avec un pistolet encore fumant à la main. Pour commencer, il a mal pris la tentative d'assassinat, mais ce qui l'a mis hors de lui, c'est la calomnie avec des sous-entendus de malversation financière. L'homme de main se redresse sur son séant, en se tenant le ventre d'une main pour empêcher ses intestins de sortir de sa blessure, et en lisant son ordre de mission de l'autre : si l'un des clients se trouve dans l'incapacité d'honorer ses obligations, ses dettes passeront au membre de leur famille, le plus proche. Il continue : en ce qui concerne Freddy Waugh, il a été déterminé que cette personne est… Devlin l'interrompt : Freddy, qu'est-ce qu'il… Il reçoit un coup de poing dans la mâchoire car le costaud s'est remis debout et il lui assène plusieurs coups de poings au visage alors qu'il est à terre. Waugh lui donne un conseil : ne jamais interrompre un homme avant qu'il n'ait pu prendre son premier plat. Il lance sa tête en avant et mord le coup de son adversaire, puis lui suce le sang.

Les tomes précédents ont montré qu'il n'est pas si simple que ça de trouver le bon équilibre entre les différents ingrédients qui constituent ce personnage : un dandy à la Oscar Wilde (enfin, toute proportion gardée car ses réparties n'ont pas autant d'esprit), un environnement de science-fiction qui est celui où évolue Judge Dredd, un état de vampire, un agent de l'Église, une homosexualité assumée, et par moments maniérée, sans oublier une carrure imposante. Pour cette première histoire, le scénariste commence de manière intrigante : un envoyé prêt à faire payer Devlin Waugh pour des dettes qui ne sont pas les siennes, une escale par la librairie du Vatican, un surprenant voyage à travers les limbes à bord d'un paquebot de croisière. Tous les ingrédients sont réunis pour une aventure à la démesure de ce personnage. L'artiste réalise des dessins aux contours rugueux, ce qui génère des ambiances âpres bien adaptées à un surnaturel agressif, à des situations aux arômes de décadence et de péchés. Ses personnages présentent tous une réelle personnalité visuelle, et le lecteur voit bien les caractéristiques de chaque environnement, même si le niveau de détail n'est pas très élevé. Puis Waugh et ses hommes parviennent sur la planète où se trouve son frère Eddy, et les auteurs donnent l'impression de présenter platement chaque élément narratif, le système de protection pour empêcher que n'importe qui puisse entrer, les exclus du système ayant tout perdu et étant devenus fort logiquement des sortes de zombies, les attaques successives. Les bons ingrédients sont bien là, mais il manque l'esprit de la série, faute de parvenir à faire ressortir le caractère si contradictoire de Devlin Waugh, conscient de tout ce qui le met à l'écart de la bonne société, et pourtant se piquant d'en être un membre remarquable et raffiné.

Kiss of death, écrit par Rory McConville, sérialisé dans les progs (numéros) 397 à 399. Mercury, une jeune star des réseaux sociaux et du spectacle a commis un faux pas. Sa manageuse lui conseille de s'acoquiner avec Devlin Waugh pendant quelque temps, sans forcément devenir son amant, pour faire oublier ledit faux-pas. Waugh se prête au jeu, et Mercury se retrouve à la suivre dans une enquête contre des créatures pas très propres.

Cette histoire est plus courte que la première ce qui la rend plus divertissante, car les auteurs parviennent à maintenir le rythme d'inventivité de l'ouverture jusqu'à la fin. Elle s'oublie rapidement, tout en ayant constitué une lecture agréable.

Call me by thy name, écrit par Ales Kot, paru dans le prog (numéros) 400. Un ami de Devlin Waugh lui demande d'intervenir dans une de ses propriétés qui est hantée par une entité nommée Tittivilus, qui dévore ses locataires. Pour une raison qui n'appartient qu'à lui, l'enquêteur s'y rend avec un godemichet dans la poche de son imperméable. A very large Splash, écrit par Ales Kot, paru dans les progs (numéros) 415 à 420. Après ce prologue, Devlin Waugh passe ses vacances sur une splendide petite île, se prélassant sur un transat au bord de la piscine, avec Tittivilus, maintenant emprisonné dans le godemichet, sur le transat à côté de lui, mais ce dernier ne souhaitant pas faire la conversation. le soir, dans la villa de luxe, Devlin avec l'entité, savoure un repas en compagnie d'Ursula Heckerling, une mondaine socialiste, le juge Tompkins, Vadim Stroganoff, un exorciste et bodybuilder ayant travaillé pour le Vatican, le philanthrope Xi Wei, l'artiste Amalia Green et Armand le Pew, un coureur de jupon. Après un bon repas, un début de soirée dans leurs appartements privés, les convives se rejoignent au salon pour visionner des vidéos mythiques comme l'atterrissage lunaire filmé par Stanley Kubrick, ou une séance d'urologie d'Eva Braun avec Adolf Hitler, ainsi qu'une dernière dont personne ne sait ce qu'il y a dessus.

Le lecteur retrouve le même dessinateur, avec ses mêmes caractéristiques : des personnages visuellement bien campés, un savoir-faire remarquable pour s'affranchir de dessiner les arrière-plans quand ils ne sont pas strictement indispensables, pourtant la narration visuelle a tout de suite plus de saveur. Direct, Ales Kot donne dans le politiquement incorrect avec ce démon emprisonné dans un godemichet que Devlin Waugh emmène partout avec lui, à qui il parle. le lecteur sourit en voyant cet objet vomir comme s'il éjaculait quelque chose de pas frais. Pas de doute, c'est transgressif, et en même temps dans le ton. Waugh affiche ses différences à la vue de tout le monde, à la fois comme une fierté, à la fois comme un défi de lui faire une remarque, ce que tout le monde de se garde bien de faire. le prologue s'avère un peu léger, tout en étant amusant en explicitant que ce démon a été créé pour punir les copistes qui ont fait des fautes dans les textes sacrés. le lecteur ne s'attend pas à retrouver ce même démon dans sa même enveloppe en plastique dans l'histoire suivante. Il lui faut un peu de temps pour accepter que le scénariste l'écrive ainsi au premier degré, et qu'il convient de le prendre comme un personnage à part entière, même dans cet état. La scène au bord de la piscine exhale un parfum provocateur finalement beaucoup plus subversif et amusant que la simple incongruité de la forme de Tittivilus.

Le lecteur sourit à nouveau en retrouvant une forme typiquement anglaise d'ennui dans la bonne société : une soirée entre gens en habit de soirée, pour passer le temps, avec une conversation calibrée au millimètre, entre bonnes manières pincées, et sous-entendus épicés. le coup des cassettes vidéo apporte une touche surannée à l'ensemble, à nouveau parfaitement en phase avec les manières empruntées de Devlin Waugh et de ses individus singeant la haute société, sans y appartenir. Il faut quelques scènes pour que le lecteur mesure bien la différence avec les deux histoires précédentes. de fait, la narration visuelle est plus variée et plus piquante. Cela provient du scénario qui comprend des scènes plus inventives, plus décalées, plus diverses. Mike Dowling s'en tire très bien pour montrer toutes ces choses : Devlin nageant vigoureusement dans la mer avec le godemichet attaché à sa tête comme un tuba, le même Tittivilus installé à table sur une chaise avec une chemise blanche et une veste noire de costume, Devlin au lit avec un bel éphèbe, le même éphèbe nu cloué au plafond, avec un pentacle tracé sur le torse de son corps sans vie et ses tripes pendant hors de son ventre, des têtes en train d'exploser projetant de la matière cervicale et du sang, un combat sous-marin entre deux hommes nus, etc. le lecteur perçoit que toutes les composantes de Devlin Waugh sont bien intégrées dans un seul et unique être qui fait sens, avec toujours sa fierté d'assumer ce qu'il est et toutes ses contradictions, et une forme de destin tragique qui pèse sur lui. Une réussite remarquable.

Troisième tome consacré aux aventures de cet agent très spécial, et premier à ne pas être écrit par John Smith. le lecteur retrouve bien toutes les caractéristiques du personnage dans les deux histoires écrites par Rory McConville, avec un ressenti un poussif, à la fois pour la narration visuelle, à la fois pour les aventures qui partent sur la base d'une intrigue prometteuse mais qui perdent rapidement en rythme. Il accueille avec plaisir le changement de scénariste et il plonge dans une histoire, avec un prologue, bien plus décapante, bien plus savoureuse et irrévérencieuse, comme il sied à un personnage d'une telle stature, avec une narration visuelle dont les caractéristiques de surface n'ont pas changé, mais qui montre des événements beaucoup plus intéressants.
Commenter  J’apprécie          150


autres livres classés : différenceVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}