Ce premier roman de l'auteur avant le formidable "
Le manufacturier ", est tout comme ce dernier violent, cru, à ne pas mettre entre toute paire d'yeux ; le lecteur en est d'emblée prévenu, et le commencera en toute connaissance de cause. Il faut tout de même repréciser que des descriptions, des situations, concernant notamment de jeunes adolescentes, sont particulièrement dures.
Noir c'est noir...
La trame évoque un "Fantasia chez les ploucs" version trash et brutale, mêlant toutes sortes de perversions et trafics divers et variés dans une petite communauté de province française au taux impressionnant de tarés et dégénérés.
Les thèmes développés dans "
Le manufacturier" se retrouvent, simplifiés, en gestation, dans "
Les démoniaques", tels les suites de la guerre en ex-Yougoslavie, les trafics humains et de drogues, les mafias,donnant l'impression que cet ouvrage est en fait un "brouillon", du suivant, beaucoup plus intéressant.
Le roman, donc moins complexe que "
Le manufacturier", est à mon goût un peu trop linéaire, se déroulant efficacement mais sans surprises selon un seul axe autour de la vengeance de Kimy, l'une des deux personnes avec une vraie conscience du roman.
Kimy, 18 ans, forte, dure, voulant échapper à son milieu, est la seule avec une personnalité un peu complexe ; les autres sont d'un bloc, peu nuancés, bourreaux comme victimes.
La fin est plutôt convenue, très "cinématographique" ; par contre le sujet semble plutôt inadaptable en l'espèce...
Je me doutais en le commençant qu'en tant que premier roman il serait sûrement moins aboutit que "
Le manufacturier", ce qui est le cas, donc je ne peux pas franchement être déçu.
C'est tout le problème de revenir à un auteur en sachant qu'on l'a découvert par une oeuvre forte et appréciée.
Pour ceux qui ont le coeur bien accroché et veulent s risquer sur le terrain de M Kőping, il vaut mieux commencer par celui-ci et poursuivre ensuite avec "
Le manufacturier".