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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux jeunes Bretons de 14 ans partent en Irlande à Belfast pour peaufiner leur langue anglaise. Ce voyage va être on ne peut plus instructif et ancré dans leur vie.
Pendant quelques jours, l'un va se trouver dans une famille protestante dans un quartier huppé et l'autre dans une famille chaleureuse catholique dans le quartier de Market, populaire, quartier surveillé par les militaires britanniques.

Pour des raisons qui échappent à ces deux jeunes garçons, mais pour leur plus grand bonheur, ils vont bientôt se retrouver dans la même famille celle qui est catholique.
Cette bande dessinée, suivie par une annexe extrêmement intéressante nous fait voir le conflit Nord irlandais. Certes il y a un peu de fiction à la fin mais cela ne gâche en rien les propos. C'est un beau témoignage qui mêle l'insouciance, la légèreté de l'adolescence avec la gravité et la violence des combats.
Les dessins de Vincent Bailly ont un style que je ne saurais décrire, porté t il un nom ? Je ne sais pas, mais le style me plaît beaucoup, c'est un peu flou les traits ne sont pas bien marqués et cela donne à charme bien particulier qui colle tout à fait à l'histoire.
Je sors donc conquise par ma lecture.


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Avec « Les ensembles Contraires » et « Coupures irlandaises », Kris livre simultanément deux récits autobiographiques basés sur des amitiés initiées lors de son adolescence.

Le début de cette histoire qui voit deux adolescents de 14 ans, Nicolas et Christophe, partir pour un voyage linguistique en Irlande du Nord, fait inévitablement penser à l'aventure de Thibault et Alex, ces deux jeunes marseillais qui partent vivre en Angleterre dans « London Calling ». La grosse différence est que ce récit est basé sur des faits réels qui ont marqués l'auteur et l'on s'imagine d'ailleurs aisément l'auteur vidant ses poumons chaque fois que U2 entame un « I can't believe de news today ; I can't close my eyes and make it go away ». Car l'histoire se déroule à la fin des années 80, dans une ville de Belfast frappée par les attentats et quotidiennement victime des tensions entre catholiques et les protestants, entre militaires britanniques et partisans du Sinn Féin. Deux mois passés dans une ville au bord de la guerre civile qui ont marqués ce gamin de 14ans et, à défaut d'une chanson de U2, quoi de mieux que l'écriture pour exorciser ces souvenirs d'un voyage mouvementé à Belfast.

La base du récit repose sur le quotidien de Nicolas et Christophe lors de cette aventure riche en relations humaines, principalement au sein des familles d'accueil et inévitablement envers les petites irlandaises. le fond du récit vient cependant témoigner des conséquences du conflit nord-irlandais sur le quotidien des habitants et installe une tension croissante au sein du récit, jusqu'à cette fin fictive et tragique qui accentue encore la force de ce témoignage. Si la fin de l'album contient un dossier retraçant l'historique du conflit, ce one-shot n'a pourtant rien d'une leçon d'histoire, mais est plutôt à définir comme un mélange entre une chronique sociale et le récit initiatique de deux adolescents qui vont passer dans le monde des adultes.

Le graphisme de Vincent Bailly ne m'a pas trop plu au début, mais au fil des pages son style colle de mieux en mieux à l'ambiance du récit. Au fur et à mesure que la tension monte et que le conflit se fait de plus en plus menaçant, le dessin de Vincent Bailly devient de plus en plus approprié.

Excellent !
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Kris a l'air de se spécialiser dans les bd de prise de conscience. Dans Un homme est mort, il voulait nous rappeler le difficile combat des syndicats lors d'une immense grève pour sauver ses chantiers. A partir d'un drame humain individuel qui aurait pu être évité, il tire avidement tout son récit... ce qui peut énerver certains lecteurs n'aimant pas les partis pris.

Dans coupures irlandaises, il s'agit de donner une vision beaucoup plus vaste de ce qu'à pû être la vie quotidienne des habitants de Belfast dans les années 80 à partir d'une expérience vécue de voyages scolaires par le biais d'un professeur d'anglais.

L'auteur admet bien volontiers dans un dossier spécial en fin d'ouvrage que la fin du récit est résolument dramatique par rapport à la réalité qu'il avait vécu. Par ce biais et en nous prenant par les sentiments, il voulait nous faire ressentir l'injustice et l'état de guerre permanent qui a embrasé l'Ulster. Je n'ai rien contre ce procédé d'autant que cela paraît tout à fait plausible.

Maintenant, j'ai toujours eu un faible pour les peuples qui défendent leur unité territoriale face à un envahisseur (dixit le Tibet par exemple). L'Irlande est une île dont un petit bout au Nord-Est se trouve sous administration anglaise pour des questions de religion principalement. C'est vrai que je trouve tout à fait ridicule qu'on puisse se battre parce qu'on est catholique ou protestant et qu'un lointain personnage historique à savoir Guillaume d'Orange a mené une bataille victorieuse. C'est totalement absurde ! Je suis véritablement intolérant... face à la guerre.

J'irai même plus loin en indiquant que c'est quand même au peuple de se responsabiliser pour ne pas sombrer dans la haine et la rancoeur. Ces choses là sont impossibles en France car il existe véritablement une unité nationale malgré la diversité. Pourquoi ne pas comprendre qu'il faut respecter son prochain? Non, là-bas, il y a des pasteurs intégristes qui enseignent la haine. Or les différences peuvent constituer une source de richesse pour peu que l'ouverture d'esprit existe.

J'avais sans doute pas besoin personnellement de "coupures irlandaises" pour me faire une idée sur la situation que vît le peuple irlandais. Cependant, ce témoignage vu par des adolescents de 14 ans est tout à fait intéressant et mérite une lecture, voir un achat. Cela provoquera bien des réflexions. le but tout à fait louable de l'auteur est atteint.
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En 1987, l'Irlande n'était pas encore une destination prisée comme aujourd'hui, alors ne parlons pas de l'Irlande du Nord! Pourtant, Nicolas et Christophe, deux ados, décident, grâce aux relations de leur enseignant, d'y passer un séjour linguistique de deux mois. Eux et leurs familles ont bien entendu parler de conflits entre catholiques et protestants mais ne s'inquiètent pas outre mesure: en 1987, l'Europe en a fini avec la guerre depuis déjà belle lurette.
Après un long et compliqué voyage qui les fait passer par la Belgique et l'Ecosse, les deux garçons arrivent dans la famille des Devlin: bonne ambiance assurée grâce à Martha, chaleureuse et drôle, et Henry, très populaire dans ce quartier catholique. Malheureusement, Christophe - Chris en Irlande, va devoir s'installer dans le quartier protestant auprès de la famille Nicholl dont le père est bien moins sympa, tout ça parce que leur prof préférait séparer les deux garçons afin qu'ils progressent plus vite.
Peu de temps leur sera nécessaire pour qu'ils aient une idée de ce qui se passe réellement à Belfast à cette époque: des camions blindés stationnent autour du quartier catholique encerclé comme un ghetto, surveillé par des soldats britanniques s'amusant à faire peur aux enfants avec leurs armes. Enfin, des miradors surplombent le tout. Les habitants du quartier, les jeunes surtout, quotidiennement humiliés, sont révoltés et dangereusement remontés contre l'armée britannique et les protestants en général. le fils de la famille Devlin, 12 ans, n'hésite pas à les insulter et à leur lancer des pierres, tout comme ses copains.
Du côté protestant, l'ambiance est plus calme et les jeunes semblent plus distanciés quant à cette situation intenable, c'est du moins ce que les garçons peuvent témoigner de leurs rencontres, de jolies irlandaises entreprenantes, pour leur plus grand plaisir.
Les trois quarts du récit sont grandement autobiographiques: Kris se remémore son propre voyage à Belfast avec un copain, et il écrit le scénario, dans lequel j'inclus dialogues, attitudes et anecdotes, avec une grande justesse. On y croit, tout simplement. Là où ça se complique un peu, c'est dans la partie imaginée pour étoffer l'intrigue: je n'ai pas eu besoin de savoir à quel moment le récit changeait pour le comprendre, car je n'y ai pas cru.
Cette bande dessinée m'a ramené aux années 80-90 où l'on commençait à voir les images de cette violence urbaine en pleine Europe, de cette injustice profonde et intolérable.
Depuis, j'y suis allée - après le cessez-le-feu-, et j'y ai retrouvé cette violence encore inflammable et ces camions blindés impressionnants. Dans certains quartiers, on retient sa respiration tant la haine est encore présente.
Bref, c'est une bonne BD, à la fois juste et témoignant d'une histoire contemporaine proche de chez nous. le livre se termine par quelques pages de différents témoignages sur la situation nord-irlandaise, notamment par Sorj Chalandon, auteur de Retour à Killibegs et Mon traitre.
Un petit plus pour les illustrations de Vincent Bailly, très agréables et expressives.
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Une très chouette BD sur le conflit Nord Irlandais. La BD prend le point de vue de deux adolescents français venus à Belfast, pour un échange linguistique, et qui ne se doutaient pas de ce qu'ils allaient découvrir.
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Deux copains bretons vont séjourner à Belfast pour améliorer leur anglais. Seulement nous sommes en 1987, en plein conflit. Ils vont loger dans deux familles extrêmes. D'un côté l'insouciance de la jeunesse, de l'autre la triste réalité.
Une postface instructive où, bien sûr, on retrouve Sorj Chalendon, grand connaisseur de l'Irlande.
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1987. Christophe, tout content, court dans les rues de sa petite ville bretonne. Il se rend chez son ami, Vincent, à qui il annonce, d'emblée, la bonne nouvelle. Ses parents ont dit oui pour le séjour linguistique en Irlande, à Belfast. À eux les petites irlandaises, les baignades dans le lac du Connemara !
Trois mois plus tard, après des heures de voyage en train puis en bateau, les deux amis débarquent dans une ville grise et pluvieuse où l'armée rode à chaque coin de rue. Ils attendent longtemps sous un arrêt de bus avant qu'une vieille femme ne vienne les chercher et les conduise à pied vers leur maison d'accueil. Là encore, ils sont surpris par la présence des soldats armés et des blindés. Chaleureusement reçus par la famille Devlin, ils vont malheureusement déchanter lorsque Christophe apprend qu'il va habiter dans une autre famille, protestante celle-ci.

Ce roman graphique, quasi-autobiographique, narre le périple de deux bretons en terre irlandaise. Une terre qui porte encore les stigmates du conflit irlandais, des soulèvements et des luttes politiques. Les deux adolescents ne se doutaient pas, en mettant les pieds à Belfast, du climat délétère qui régnait alors. Ce qui devait être un voyage linguistique enrichissant et instructif allait prendre une tournure inattendue car les deux adolescents de l'époque allaient découvrir le rai visage de l'Ulster, les blindés, les patrouilles, le chômage, la haine, la peur, la pauvreté mais aussi le courage et la solidarité. Un séjour qui marquera à jamais Kris et Vincent Bailly. À travers ce récit, l'auteur ne cherche pas à prendre position mais tente de dépeindre les conditions de vie à cette époque, les relations humaines si particulières. L'auteur excelle dans l'art de nous plonger dans ce Belfast des années 80. Graphiquement, Vincent Bailly nous offre de très belles planches au trait nerveux et aux visages expressifs, servies par des couleurs directes du plus bel effet.
Aujourd'hui encore, Kris se demande comment ses parents ont pu le laisser partir là-bas.
À noter en fin d'album, une dizaine de pages de témoignages, dont celui de Sorj Chalandon, et un dossier très instructif sur le conflit nord-irlandais.
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Kris nous décrit une partie de son enfance avec ce voyage en Irlande à l'époque de l'IRA. L'histoire est romancé pour le bien de la bd. On peut regretter les dessins qui ne sont pas fantastiques.
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En 2018, les petits français ne partent plus en voyage scolaire à Londres à cause du risque d'attentat. En 1987, deux ados partaient en voyage linguistique pendant un mois en Irlande du nord, plus précisement à Belfast.
Les "Troubles", je les ai étudiés en cours d'anglais au lycée.D'ailleurs je dois en savoir plus sur ce sujet que sur les "évènements" dAlgérie (Ah, ces noms bizarres pour ne pas dire guerre civile). J'ai aussi lu quelques romans dont le contexte était les affrontements entre religions. Mais, ici le récit illustré amène une dimension visuelle que je n'avais pas jusqu'alors. Et en plus le narrateur a un point de vue externe : il n'est pas Irlandais, mais en plus à l'époque il état ado, et se prenait donc en pleine figure une réalité qui lui étaient totalement étrangère quelques jours avant.
Et le Top du Top, cette histoire est complété par un dossier, qui éclaire un peu sur la réalité de ce qui a été vécu par ces deux ados ; et qui évidemment fait un rappel de ce qu'était ce conflit.
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Une évocation du conflit nord irlandais au travers du voyage effectué par deux jeunes français hébergés dans des familles d'accueil (une coté catholique, l'autre côté protestant) en Ulster. Il s' agit d'une histoire vraie, vécue par Kris, à qui l'on doit cet album. L'histoire est forte, mais possède une forme de légèreté du fait de la jeunesse des personnages, qui débarquent dans un conflit dont ils ignoraient tout. Une sorte de pendant en BD des ouvrages de Sorj chalandon, mon traître et retour à Killybegs...
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