À quoi bon se contenter de ranimer un passé perdu ? Qui regarde en arrière finira comme la femme de Loth.
Toutes les situations capitales de la vie sont pour une fois, sont sans retour. Pour qu'un homme soit un homme, il faut qu'il soit pleinement conscient de ce non-retour.
Car être courageux dans l'isolement, sans témoins, sans l'assentiment des autres, face à face avec soi-même, cela requiert une grande fierté et beaucoup de force.
Car ce ne sont pas les ennemis, mais les amis qui condamnent l'homme à la solitude.
En fait, j'aime chez la femme non pas ce qu'elle est pour elle-même, mais ce par quoi elle s'adresse à moi, ce qu'elle représente pour moi. Je l'aime comme un personnage de notre histoire à nous deux.
Mon incrédulité est à ce point invétérée que si quelqu'un me confie ce qu'il aime ou ce qu'il n'aime pas, je ne prends pas du tout cela au sérieux ou, plus exactement, je ne vois là qu'un simple témoignage de l'image qu'il veut donner de lui-même.
Car vivre dans un monde où nul n'est pardonné, où la rédemption est refusée, c'est comme vivre en enfer.
Je sentis avec épouvante que les choses conçues par erreur sont aussi réelles que les choses conçues par raison et nécessité.
Et si l'Histoire plaisantait ?
"Ce qui est fait est fait. On ne sort pas de cette tautologie accablante".