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"La Valse aux adieux" de Milan Kundera est un roman captivant qui explore avec subtilité les thèmes de l'amour, de la liberté et de l'identité. À travers les destins entrelacés de ses personnages, l'auteur nous plonge dans une danse envoûtante où se mêlent passion et réflexion. Avec une écriture sobre et évocatrice, Kundera nous invite à explorer les mystères de l'âme humaine, nous offrant une lecture enrichissante et profonde. Une oeuvre à découvrir pour ceux en quête d'une histoire à la fois captivante et stimulante.
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Aimez-vous les villes d'eaux au charme suranné, aimez-vous leur clientèle féminine, fidèle, immuable, comme si ces dames lascives et désinvoltes, allongées sur le carrelage kitch d'un établissement de bain, appartenaient à jamais au paysage, finissant par lui ressembler, s'y fondre même ?
Dans le roman dont je vais vous parler, j'ai découvert la féerie désuète des villes d'eaux, ces lieux suspendus hors du temps. Ici des femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants espèrent trouver dans ces eaux thermales la fécondité tant attendue.
J'ai l'impression que les villes d'eaux se ressemblent toutes, surtout dans le début de ces années soixante-dix, dans la France de Pompidou, en Suisse, en Belgique, en Allemagne, tiens et pourquoi pas dans la Tchécoslovaquie de l'époque... Allons-y gaîment !
Tout part d'une histoire anodine. La première journée raconte un fait aussi simple que banal, que l'on pourrait presque attribuer au théâtre de boulevard : de passage dans une ville d'eaux pour un concert, un célèbre trompettiste, Klima, a rencontré une jolie infirmière, Ruzena, et a couché avec elle, avant de repartir pour la capitale et de l'oublier aussitôt. Mais l'infirmière le relance, lui téléphone, en se déclarant enceinte de lui.
Le musicien panique aussitôt, car il craint de voir s'écrouler son mariage avec la belle Kamila et cherche un moyen de se tirer de ce mauvais pas. Il décide alors de se rendre dans la ville d'eaux...
Vous en conviendrez, il vous faut bien plus que cela pour vous hameçonner à ce roman de Milan Kundera, supposé être son dernier avant qu'il ne s'exile en France en 1975, précisément à Rennes, je glisse cela au passage et très discrètement pour les amis bretons.
La lecture de la valse aux adieux pourrait déjà se suffire à cette seule intrigue ordinaire. Mais il y a bien autre chose et on peut lire ce roman de plusieurs autres manières.
Viennent alors d'autres personnages, comme si cela ne suffisait pas... Ils seront huit au total à entrer en scène.
Huit personnages en quête de sens, leurs trajectoires se croisent dans une même unité de temps, de lieu et d'action, tout se passe en cinq jours dans un savant entrecroisement d'intrigues, entrecoupé par le voyage d'un petit comprimé bleu presque inoffensif qui traverse le récit, rebondit de chapitre en chapitre jusqu'à ce que le rideau se referme...
Je ne vais pas vous les présenter tous, quoique certaines, ici ou là, - surtout là, vaudraient la peine qu'on s'y attarde de près...
Cependant, laissez-moi vous parler de ce formidable gynécologue, le bon Dr Streka, rêveur, idéaliste, humaniste oserais-je tenter, qui a une façon très particulière de régler les problèmes de stérilité de ses patientes.
Non, non, vous n'y êtes pas du tout...
« Guidée par le seul désir de perpétrer l'espèce, l'humanité finira par s'étouffer sur sa petite terre. »
Un personnage se détache peu à peu, au-dessus de la mêlée, celui de Jakub, prisonnier politique récemment libéré, c'est un homme épris d'une sagesse grave, pessimiste, dont je ne serais pas étonné qu'on vienne me chuchoter à l'oreille, - mais pardi ! qui donc vient ici me le chuchoter à l'oreille ? - que l'auteur y a peut-être mis un peu de lui. Dissident à quelques heures de l'exil, il traverse le récit avec une sorte de hauteur crépusculaire, presque christique.
Tout se tient dans ce petit territoire désuet à souhait aux allures d'un royaume en fin de règne. Milan Kundera en fait un lieu romanesque, un monde à part où les personnages ne correspondent pas forcément à l'image qu'ils offrent d'eux au premier abord.
Alors brusquement, c'est le grain de sable dans l'engrenage, tout déraille, tout s'accélère, tout échappe à l'ordre des choses, tout n'est que retournements de situations, rebondissements, quiproquos, imprévus...
Alors brusquement le récit se métamorphose en une histoire de dupes et de tromperies, de jalousies et de rancoeurs, tenu par un fil conducteur qui va couturer le destin de ces huit personnages.
C'est comme si les sources thermales étaient brusquement ensorcelées.
Le récit aux allures d'une farce romanesque débridée n'était peut-être qu'un prétexte pour nous raconter une autre histoire. Milan Kundera y invite alors la complexité tumultueuse du monde dans des scènes savoureuses, d'un cynisme à peine déguisé, oscillant entre la comédie et la tragédie.
Certes cela suscite un plaisir truculent et je ne m'en suis pas privé, mais j'y ai trouvé aussi autre chose...
J'ai trouvé dans ce roman construit en chassés croisés, pour ne pas dire en triangles amoureux multiples, quelque chose qui se tient à mi-chemin entre le théâtre de vaudeville, la farce grotesque et la fable philosophique du XVIIIème siècle.
Derrière le style léger, j'ai soulevé le rideau pour entrevoir le ton grave et peut-être que l'ironie qui s'invite dans le récit aide à mieux prendre en dérision l'envers d'un monde désincarné, en perdition.
C'est un territoire où certains personnages évoluent comme des fantômes, des survivants d'un monde en carton-pâte qui n'existe peut-être déjà plus. Ils sont à la fois désenchantés, touchants, ridicules dans ce simulacre d'histoire.
Derrière l'ironie on n'est jamais loin de la tragédie de l'humanité.
La valse aux adieux ressemble alors à une danse macabre.
Est-ce une satire politique, celle d'un régime totalitaire qui a malheureusement encore de beaux jours devant lui ? Ici une chasse à l'homme a été remplacée par la chasse aux chiens errants par des vieillards pitoyables et grabataires, parce qu'ils n'ont plus que des bêtes inoffensives désormais à faire plier sous le joug de leurs bâtons noueux...
Il me faut peut-être tenter de chercher la réponse dans les multiples thèmes abordés par ce roman complexe à bien des égards. Mais quels sont-ils ?
La nature de l'existence ?
L'ironie du destin ?
L'illusion ?
La fatalité ?
Le mensonge ?
Un Dieu qui n'existerait plus ?
Le hasard ?
Il y a dans ce roman une oscillation entre le désenchantement et le sacré. Quelque chose de biblique, comme si cette lumière bleue qui se promène tout au long du récit était autant l'expression d'une joie divine, paisible et douce qu'un feu follet assoiffé d'amour et de vertiges.
Il y a des parenthèses qui ressemblent autant à des respirations vers le ciel qu'à des trous béants vers les ténèbres.
Le hasard est sans doute le personnage principal du roman, - mince il y aurait donc un neuvième invité ? - le hasard et ses diaboliques enchaînements. Certes, il y a le hasard, mais il faut être prédisposé à accueillir ce hasard et à en faire quelque chose de possible, je le dis comme cela sans arrière-pensée, moi qui aime citer à tire-larigot cette fameuse citation de Paul Éluard depuis que je la connais : « Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous. »
Ici Milan Kundera, qui ne recule devant rien, déboulonne des statuts sans concession, la maternité, la procréation, la fidélité, la vérité, la religion, l'espoir en un monde meilleur... La foi en l'humanité.
Dans sa vision cruelle du malheur, Milan Kundera nous livre alors une satire de l'humanité.
« le désir d'ordre est en même temps désir de mort, parce que la vie est perpétuellement violation de l'ordre. »
Je me suis alors demandé si la question de procréer ou d'avorter dans un monde totalitaire avait un sens. L'Histoire montre que dans ces régimes les femmes portent le lourd fardeau de la stérilité, comme un doigt accusateur.
« C'est pourquoi il est inutile de chercher le moindre argument rationnel dans la propagande nataliste. Est-ce la voix de Jésus qui se fait entendre, selon vous, dans la morale nataliste de l'Église, ou bien est-ce Marx que vous entendez dans la propagande de l'État communiste en faveur de la procréation ? Guidée par le seul désir de perpétuer l'espèce, l'humanité finira par s'étouffer sur sa petite terre. Mais la propagande nataliste continue de faire tourner son moulin et le public verse des larmes d'émotion quand il voit l'image d'une mère allaitant ou d'un nourrisson grimaçant. »
Par-delà la réflexion sur les régimes totalitaires, peut-être que Milan Kundera me donne envie de tenter cette question : qu'est-ce qui incite à vouloir un enfant dans un monde désenchanté, sans repère, sans futur...
Le style de Milan Kundera est très ironique dans cette vision du malheur et il ne faut à aucun moment y chercher une quelconque morale.
L'amour alors peut-être échappe à ce carnage subversif. L'amour et ses multiples formes qui peuvent sauver le monde, nous hisser vers la suprême grandeur d'âme, que nous soyons innocents ou assassins...
Je m'éloigne des dernières pages du livre, l'incandescence du désir de Ruzena n'est déjà plus qu'un lointain souvenir qui continue de fourmiller et brûler dans le ventre. Je suis tenté de suivre dans ses pas fugitifs l'ombre de Jakub qui ne se retournera pas une seule fois sur sa route, je le sais déjà et c'est mieux ainsi...
Voilà ce que je peux vous livrer ce soir comme ressenti sur ce roman autant truculent qu'énigmatique, dans sa perplexité grisante auquel je n'ai pu échapper.
Mais bon sang, où ai-je mis ma petite pilule bleue ?

Je remercie une fois encore ma fidèle complice Anna (@AnnaCan) avec laquelle j'ai cheminé dans cette lecture inspirante et jubilatoire. Sa connaissance approfondie de l'univers littéraire de l'auteur fut un élément riche et déterminant dans ce chemin partagé.
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« A première vue, les romans et nouvelles de Kundera sont assez inoffensifs. Il serait donc possible de les lire comme de bonnes histoires, sans plus. Sauf que le lecteur ne peut échapper à une certaine perplexité ni à la conscience d'être en présence d'un récit grinçant, illusoire, truqué. »

François Ricard

Grinçant, illusoire, truqué…tous les récits de Kundera procèdent à une mise à nu, dépouillant les événements et les êtres de leur réalité ou de ce qui en tient lieu, afin d'en révéler le caractère factice et trompeur. La valse aux adieux, avec son unité de lieu et son décor de carton pâte — une ville d'eaux dans la Tchécoslovaquie communiste — sa déclinaison sur cinq journées et ses personnages automates se croisant, se heurtant et s'accouplant en une ronde qui donne le vertige, en est l'illustration particulièrement virtuose.
Le lecteur croit d'abord être en présence d'une intrigue assez anodine qui n'évite pas certains clichés : Un sémillant trompettiste à succès aimé d'une femme d'une beauté bouleversante et d'une jalousie maladive, multiplie les conquêtes d'un soir. Une jeune infirmière mesquine et opportuniste utilise sa grossesse non désirée comme instrument de chantage. Un gynécologue débonnaire et humaniste dévoue sa vie à l'infertilité des couples mariés. Un ancien prisonnier politique convaincu de sa supériorité morale jette sur la masse de ses congénères un oeil amusé et désabusé … etc…
Sauf que derrière la mine conquérante du séduisant trompettiste se cache un couard qui se liquéfie de terreur à l'idée que sa femme puisse apprendre qu'il en a engrossé une autre.
Sauf que derrière la face obtuse de l'infirmière se niche une fille douce, incandescente prête à éclore sous les caresses d'un homme qui sait aimer les femmes.
Sauf que sous son air de doux rêveur et d'homme dévoué à une juste cause, le gynécologue pourrait en réalité cacher de dangereux projets eugénistes.
Sauf que la prétendue grandeur d'âme de l'ancien prisonnier politique se révèle être un leurre, l'habillage d'un cynisme sans rémission : l'homme valeureux, version parodique du Raskolnikov de Crime et châtiment, est un assassin comme tous les hommes :
« Et de nouveau il se souvint qu'il avait glissé du poison dans le tube de médicaments d'une inconnue et qu'il était lui-même un assassin. (…) Et il songea qu'il n'avait lui-même aucun droit privilégié à la grandeur d'âme et que la suprême grandeur d'âme c'est d'aimer les hommes bien qu'ils soient des assassins. »

La fascination qu'exerce sur moi cette oeuvre unique insidieusement subversive, dont les réflexions philosophiques et existentielles se mêlent avec un naturel et une élégance rares à une intrigue parfaitement maîtrisée, est exactement la même qu'il y a vingt ans. Amusée, subjuguée, inspirée, perplexe mais aussi attendrie et émue, je me coule dans les textes de Kundera avec la promesse renouvelée d'être presque à coup sûr conquise. Si ses livres sont dominés par une ironie mordante traduisant une vision du monde et de l'humanité radicalement désenchantée avec laquelle je me sens profondément en accord, ils sont régulièrement traversés par des fulgurances qui ont le pouvoir de m'émouvoir aux larmes. Je crois n'avoir jamais lu de pages plus bouleversantes sur la mort d'un chien, fidèle compagnon des jours heureux, que celles qui clôturent L'insoutenable légèreté de l'être, ni n'avoir souvent rencontré des propos aussi justes pour évoquer l'amour, la beauté ou les douleurs de l'exil.
« La veille encore, il pensait que ce serait un instant de soulagement. Qu'il partirait d'ici avec joie. Qu'il quitterait un lieu où il était venu au monde par erreur et ou, en fait, il n'était pas chez lui. Mais à cet instant, il savait qu'il quittait son unique patrie et qu'il n'y en avait pas d'autre. »

Je crois qu'existe la conviction chez Kundera que même les sentiments les plus forts, les plus intenses, sont précaires car adossés à une fiction, ou plutôt à des fictions, celles dont nous tissons nos vies et qui, tôt ou tard, se désagrègent et tombent en poussière. Cela n'enlève rien à la profondeur ou à la réalité de nos sentiments : ce que nous éprouvons, nous l'éprouvons intensément dans notre âme et dans notre corps. Mais rien de ce qui les suscite n'est amené à durer, rien de ce qui les provoque n'est véritablement réel, ou plutôt le réel, sans cesse remodelé par notre imagination, est un objet fuyant, intangible et inconstant.
Ainsi Jakub dans La valse aux adieux, qui dédia toute sa jeunesse à l'engagement politique, s'interroge non pas même sur le bien-fondé d'un engagement qui faillit lui coûter la vie et qui le pousse à présent sur le chemin de l'exil, mais sur la réalité même de l'objet de son combat :

« Il croyait toujours écouter le coeur qui battait dans la poitrine du pays. Mais qui sait ce qu'il entendait vraiment? Était-ce un coeur? N'était-ce pas qu'un vieux réveil? Un vieux réveil au rebut, qui mesurait un temps factice? Tous ses combats politiques étaient-ils autre chose que des feux follets qui le détournaient de ce qui comptait? (…) Et s'il avait vécu dans un monde entièrement différent de ce qu'il imaginait? Et s'il voyait toute chose à l'envers? »

Ainsi la jeune et belle Kamila, dont la jalousie obsessionnelle, tel un phare dardant ses rayons intenses sur son époux infidèle, fait de lui un être unique parmi la multitude des autres hommes, s'interroge sur ce qu'il restera de son amour si ce phare (fabriqué par son imagination) venait à s'éteindre.
« Était-ce vraiment l'amour qui l'enchaînait à Klima ou seulement la peur de le perdre? Que restait-il de cet amour sinon la peur? Et que resterait-il, si elle perdait cette peur? »

Je remercie une fois encore mon indéfectible complice Bernard (@Berni_29) avec lequel j'ai aimé partager cette lecture stimulante, enthousiasmante et jubilatoire.

« Kundera ne détruit pas le monde avec fracas : il le défait pièce par pièce, méthodiquement et sans bruit, comme un agent secret. À la fin, rien ne s'écroule, aucune ruine ne jonche le sol, aucune déflagration ne se fait entendre, et les choses ne semblent nullement changées : vidées plutôt, factices, fragiles et frappées d'une irréalité définitive. »

François Ricard
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Une valse à trois temps
Qui s'offre encore le temps
Qui s'offre encore le temps de s'offrir des détours du côté de
l'amour
Comme c'est charmant, une valse à quatre temps
C'est beaucoup moins dansant
C'est beaucoup moins dansant mais tout aussi charmant qu'une
valse à trois temps
Une valse à quatre temps, une valse à vingt ans
C'est beaucoup plus troublant
C'est beaucoup plus troublant mais beaucoup plus charmant
qu'une valse à trois temps
Une valse à vingt ans.

La valse à mille temps – Jacques Brel.

Nous sommes dans une ville d'eaux où les femmes viennent soigner leur infertilité.
Elle est Rozenna, infirmière au centre de cure.
Lui est Klima un grand trompettiste marié.
C'est d'abord une valse à deux temps. Elle attend un enfant de lui, il n'en veut surtout pas.
La valse à trois temps, c'est avec le docteur Skreta où il est question de procéder à un avortement.
Puis Bertlef et Jacub entrent en scène et c'est la valse à cinq temps.
Il nous manque encore Kamilla, la femme jalouse et Frantisek, l'amoureux éconduit pour danser la valse à sept temps.
Et ne pas oublier Olga pour danser la valse à huit temps.

Nous nous trouvons emportés dans une pièce tragi-comique où l'on a du mal à comprendre qui donne le tempo, qui influence qui, qui est le manipulateur, qui est la victime. Les choses ne sont jamais si simples et il y a dans la plupart des personnages un peu de persécuteur, de victime et de sauveur.
Seulement voilà, il y a dans un sac à main, un comprimé bleu pâle à dose létale...

Le rythme s'emballe dans une mécanique de grande précision. Derrière cette histoire se cachent quelques allusions au printemps de Prague que je n'avais pas perçus lors de ma première lecture : vouloir flirter avec la liberté nécessite qu'on en paye le prix.

Une valse à mille temps offre seule aux amants trois cent
trente-trois fois le temps
De bâtir un roman, la-la-la-la-la-la.

Challenge Multi-Défis 2023.
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De Kundera, j'avais le souvenir ébloui de la lecture de « L'insoutenable légèreté de l'être ». Tout m'avait plu dans ce roman qui mêle habilement histoire intime et histoire politique. le style de l'auteur avait réussi à toucher quelque chose de profond en moi. Dans la « La valse aux adieux », on retrouve cette étrangeté, ce mystère qui rendent cet auteur si unique. Je ne suis pas sûr d'avoir forcément tout compris mais ce n'est pas grave. Kundera fait partie de ces auteurs qui méritent qu'on relise leurs oeuvres. Il est question dans ce livre de vie, de mort, de désir, de rejet… Et de tant d'autres choses.
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La valse aux adieux... qu'en dire ?
Terminer la valse aux adieux c'est comme sortir d'un songe. Un songe qui se déroule dans une ville thermale où des femmes stériles prennent cures et où les médecins "font des miracles". Une dizaine de personnages sont pris dans un vaudeville dramatique se déroulant en cinq jours.
Il est aisé de lire ce roman, l'action est claire (après avoir lu l'immortalité, le flou était une de mes réticences), il y a toujours un soupçon de philosophie en arrière-fond, propre à l'auteur.
Je ne peux pas dire que j'ai adoré cette lecture, mais ce n'est absolument pas désagréable à lire.
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J'avais déjà lu ce livre en son temps, j'ai voulu le relire après la disparition de Milan Kundera. J'avais gardé le souvenir d'un livre drôle et là, je ne l'ai pas trouvé si drôle que ça. Ce que c'est que de vieillir. le cynisme de pratiquement tous les personnages y est sûrement pour quelque chose. Est-ce le reflet d'une société telle qu'elle existait au delà du rideau de fer ? c'est possible, pour moi ce n'est pas de l'humour noir mais de l'humour triste.
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Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lire ce livre ? Je suis triste et honteux de devoir reconnaître que c'est la mort de Milan Kundera qui m'y a poussé. Un livre qui intéresse, donne du plaisir et fait réfléchir ! Il ne fait pas réfléchir laborieusement, Non, c'est écrit et si bien construit que l'évidence apparaît d'elle-même.

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La valse aux adieux se déroule sur cinq jours dans une petite ville d'eaux réputée pour traiter les femmes qui n'arrivent pas à enfanter. Paradoxalement, l'infirmière Ruzena tombe enceinte sans le prévoir. Parmi deux pères potentiels, elle choisit d'office le plus convenable à ses yeux, au grand dam du désigné, Klima, un trompettiste de passage, marié par ailleurs. Se mêlent à la danse du couple impromptu, un mécanicien (le petit ami jaloux de Ruzena), une très belle épouse (celle de Klima, aussi très jalouse), un gynécologue, un dissident politique, un riche patient d'origine américaine et une jeune fille soignée dans la même clinique.

Kundera adopte un ton tragicomique qui m'a fait enfiler les pages avec avidité. Alors oui, le traitement des femmes est terrible, mais les personnages masculins rivalisent d'égoïsme et de lâcheté. La manipulation et l'incommunicabilité règnent. Chaque personnage dissimule ses intentions et aucun n'interprète correctement les gestes et les paroles d'autrui, coincé dans ses oeillères.

Des retrouvailles réjouissantes avec un auteur mythique que j'avais délaissé depuis trop longtemps.
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Dans une ville d'eau, différents personnages se côtoient, se parlent, s'aiment voire s'assassinent.
L'action se passe dans une clinique où des femmes expérimentent grâce au Dr Skreta un traitement bien particulier pour traiter leurs problèmes de fertilité.
Des réflexions sur la nature humaine dans le cadre d'une action parfois noire, souvent drôle, absurde, presque toujours toujours détachée. Une sorte de vaudeville, une satire, un chassé-croisé de destinées, un conte philosophique où tromperies, mensonges font office de relations entre les êtres. Rien n'est grave surtout le plus grave.
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