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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kurt Vonnegut est un auteur que je ne connaissais absolument pas avant de me lancer dans le challenge Totem.
Cette histoire se base sur les confessions de Howard W. Campbell qui se défini comme « américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination ». Au moment où il écrit ses confessions, il se trouve dans une geôle à Israël.
Cet homme que très vite on a envie de détester au vu de ses agissements et sympathies lors de la seconde guerre mondiale va se révéler bien plus complexe que l'on s'y attendait. Et ses révélations qu'il distille au fur et à mesure de l'avancée de ses confessions permettront de découvrir quelle était véritablement sa vie et qui se cache réellement derrière le masque de celui qu'on a envie d'appeler « une belle ordure ».
Même si les histoires sont vraiment loin d'être identiques, je n'ai pu m'empêcher de penser surtout au début de ma lecture à un roman De Robert merle qui m'avait beaucoup marquée : « La mort est mon métier «.
Un roman qui se lit rapidement, grâce à la plume de l'auteur. Je pense d'ailleurs ne pas m'en arrêter la et de continuer à découvrir son oeuvre...

Challenge ABC 2023/2024
Challenge Totem
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Auteur iconoclaste et révolté, satiriste virulent des années Vietnam, anti-BUSH déclaré, Kurt VONNEGUT a souvent été considéré comme un simple "écrivain de SF", alors qu'en fait, sa palette d'action était bien plus élargie.

Ce que ce Nuit Mère, écrit en 1961 mais réédité cette année Chez Galmmeister dans la collection Totem l'Amérique grandeur nature- illustre parfaitement, allant ici plutot du coté de la politique fiction ou du roman d'espionnage de guerre pour au final , aboutir à un objet littéraire assez curieux et vraiment passionnant.

Ce court roman se prétend être le récit autobiographique fictif de Howard C. Campbell « américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination » que ce dernier aurait envoyé à Kurt Vonnegut depuis ses geoles à Jérusalem dans laquelle il attend son procès pour avoir activement pris part à la propagande nazie durant la guerre.



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S'engage alors une réflexion sur les apparences et les faux semblants qui plonge le lecteur dans le doute et le questionnement. A l'exception près que si Howard W. Campbell Jr ne conteste nullement ses agissements, il assure avoir été, pendant toute la guerre, un espion au service du gouvernement américain, et avoir transmis via ses émissions des messages codés à destination des alliés.

« Nous sommes ce que nous feignons d'être, aussi devons-nous prendre garde à ce que nous feignons d'être. »

On revisite une partie de l'histoire d'un homme, auteur, et présentateur radio nazi et jusqu'au bout on s'interroge sur la véritable personnalité de cet être qu'on n'arrive pas déterminer si c'est une vraie ordure pret à tous les mensonges pour s'en sortir ou un taupe qui dit vrai est un roman captivant et particulièrement intense...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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« Celle-ci est la seule de mes histoires dont je connais la morale. Je ne pense pas que cette morale soit merveilleuse ; il se trouve simplement que je la connais : nous sommes ce que nous feignons d'être, aussi devons-nous prendre garde à ce que nous feignons d'être. » dit Kurt Vonnegut en introduction à Nuit mère (avant d'ajouter, plus loin, pour faire bonne mesure : « Il existe une autre morale limpide à ce récit, maintenant que j'y pense : Quand vous êtes mort, vous êtes mort. Et voilà une autre morale qui me vient à l'esprit : Faites l'amour quand vous pouvez. C'est bon pour la santé. »).
Autant dire que le chroniqueur n'a pas grand-chose à ajouter à ces quelques phrases qui résument on ne peut mieux et l'esprit du livre et la philosophie de Vonnegut.
Quelques explications tout de même, sur l'histoire. Nuit mère est le récit autobiographique fictif de Howard C. Campbell « américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination » que ce dernier aurait envoyé à Vonnegut depuis sa cellule à Jérusalem dans laquelle il attend son procès pour avoir activement pris part à la propagande nazie durant la guerre. Américain vivant en Allemagne, Campbell, dramaturge et écrivain, a mis beaucoup de zèle à fustiger juifs et communistes dans ses émissions radiophoniques. Il a aussi joué les agents doubles au service des États-Unis, ce qui explique qu'il a pu rentrer en Amérique sans encombre après la guerre. Sauf que, à l'aube des années 1960, son anonymat tout relatif fait que communistes et agents du Mossad comptent bien lui mettre la main dessus en se servant d'un groupuscule néonazi local.
Derrière les confessions de Campbell se dessine un formidable jeu de dupes dans lequel – et l'on retrouve là la morale de l'histoire – nul n'est ce qu'il paraît être mais tend à devenir le personnage dont il a endossé la peau pour les besoins de sa mission, plongeant Campbell et ceux qui gravitent autour de lui dans une fiction qui dépasse la réalité ou, à tout le moins, efface ses contours. Et l'on sera finalement bien en peine de savoir en fin de compte qui est Campbell. Quelles sont ses convictions réelles ? En a-t-il seulement ? Et même : existe-t-il vraiment u n'est-il lui-même que le produit de sa propre imagination ?
Ainsi ce roman de 1961, un des premiers de Kurt Vonnegut, prend-il la forme d'un drôle d'objet métalittéraire vertigineux, à la fois amusant – les conversation de Campbell avec Eichmann sur la nécessité d'avoir un agent littéraire ou encore l'évocation de tournois de pingpong organisés au ministère de la Propagande valent le détour – et angoissant. Fascinant.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Roman paru en 1961

Le narrateur, Howard Campbell, nous fait revivre, avec différents aller-retours entre 1930 et 1961, son passé d'espion (ou d'espion potentiel : on ne saura pas le fin mot de l'histoire)
Il est né aux États Unis, lorsqu'il a une dizaine d'années, ses parents déménagent en Allemagne. Jeune adulte il assiste au début de la guerre : il anime une émission de radio. Est il un sympathisant nazi ou est il un espion américain se faisant passer pour un nazi ?
En tout cas il fuit l'Allemagne en 1945, les américains ayant « choisi avoir eu connaissance de ses agissements… »
C'est un roman très bien écrit où le lecteur se fait « promener » par le narrateur . Est il sincère ? pourquoi est il dans une geôle en Israél ? Qui a trahi qui ? Qui est Helga la jolie épouse de Howard Campbell ?
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui ne m'a pas laissé indifférent que ce soit dans les thématiques qu'il soulève comme dans sa construction. Il s'agit d'un récit autobiographique fictif d'Howard W. Campbell Jr. qui fût pendant la seconde guerre mondiale le plus propagandiste de la cause nazi et qui aujourd'hui, à l'approche de son procès déclare qu'il fût en fait un espion américain. Un récit qui nous interroge sur qui nous sommes, sur le rôle que nous jouons dans le monde actuel et sur la façon dont nous le jouons. Il nous rappelle ainsi que nos actes sont jugés principalement par la façon dont les autres le comprenne et qu'il faut parfois faire attention. Mais il ne s'arrête pas là il nous offre aussi de nombreuses autres réflexions sur nos choix, nos actions, la guerre la notion de différence, de haine ou bien encore de choix. Il dresse aussi le portrait d'une humanité qui parait plus acteur, coincé dans son rôle même si parfois il arrive à en sortir du bon. Mais surtout l'ensemble est accentué par la construction du récit assez simple, léger avec une ironie et un humour noir qui viennent contrebalancer la gravité du message. le tout est aussi porté par des personnages qui peuvent paraitre exagérés, mais qui finalement collent parfaitement à l'intrigue. Alors après, c'est vrai, que ce côté un peu théâtral offrent une certaine facilité et certains retournements un peu caricaturaux, mais franchement rien de gênant. La plume de l'auteur s'avère simple, efficace malgré une traduction parfois hasardeuse je trouve. En tout un roman qui m'a captivé et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


La chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Version audio (très très augmentée) disponible en podcast : https://anchor.fm/aymeri-sutour/episodes/LP05---Nuit-mre---Kurt-Vonnegut-eu2m88

Une fausse biographie d'un ex grand propagandiste nazi certifiant avoir été agent double pour les comptes des alliés, dont la punition suprême consiste à être ignoré, oublié, ni puni ni célébré mais de laisser à la postérité un nom honni dissocié d'une personne vivante bien qu'insignifiante.

Un roman extrêmement fort dans les images qu'il conjure, les thèmes qu'il explore : l'identité, la survie, l'amour indéfectible entre deux êtres, la foi délétère en des idées nauséabondes, en des êtres providentiels, l'impact que les mots ont sur les hommes et les hommes qui usent de leurs talents pour subjuguer leurs semblables.

Comme tout écrit de Vonnegut, l'humour est présent, acide, fin, réflexif, et ne cède jamais à la gratuité du bon mot ou à la la violence vengeresse.

Une grande lassitude mélancolique émane de cet oeuvre captivante, désabusée et inspirante sans jamais être moralisatrice ou lénifiante.

Chapeau l'artiste.
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Au début de ce livre, on trouve Howard Campbell Junior dans sa cellule en Israël accusé de crimes de guerre. Pendant la seconde guerre mondiale, il est connu étant un célèbre propagandiste qui clamait des propos nazis en Allemagne. Mais se pourrait-il qu'il soit l'espion américain qu'il prétend ?
Au fil des chapitres, les personnes rencontrées par Howard nous donne une idée de l'homme qu'il est. Plus on avance dans l'histoire, plus on est troublé par sa personnalité. Il laisse les uns l'acclamer, les autres le descendre en restant stoïque. On est agacé par cet homme, Kurt Vonnegut Jr sait mener son roman et se permet de jouer avec nos certitudes et nos doutes.
Les phrases sont simples mais exigent une grande attention pour comprendre le rôle de chacun et surtout d'Howard. Il ressort un certain cynisme de l'écriture de Vonnegut qui nous interroge sur la manière de juger la culpabilité d'un homme. le livre refermé, je me pose toujours des questions dessus. Mais j'ai apprécié ce roman et je ressens la curiosité d'en découvrir d'autres de l'auteur.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Nuit Mère ?
"J'ai étudié tout le catalogue des totems de Gallmeister à la recherche de pépites telles que celle-là : un auteur dont j'entends parler depuis longtemps et un sujet qui m'intrigue toujours."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Howard W. Campbell Jr. attend, dans une cellule à Jérusalem, d'être jugé pour crimes de guerre et nous raconte comment il en est arrivé là..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'ai été très déroutée par la façon dont est écrit ce roman. Il y a beaucoup d'humour pour un sujet si noir... Parfois, j'avais l'impression que cela nous tenait à distance du personnage principal, nous empêchait de le comprendre parfaitement, de compatir. Et en même temps, cela semble voulu. Howard W. Campbell tourne tout en ridicule parce que lui-même ne se pardonne pas et ne veut pas de notre compassion. En fait, c'est l'amertume qui se cache derrière tout ça et qui vient prendre le pas sur le reste petit à petit. C'est à la fois très intelligent et, comme je l'ai déjà dit, déroutant. Parce que c'est même sûrement encore plus après avoir refermé le roman que l'on en prend la mesure."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Là encore, beaucoup d'ironie et de violence dans cette fin. L'auteur fait mine de nous donner ce que nous attendons, ce que le héros attend depuis si longtemps, pour nous le retirer aussi sec. Kurt Vonnegut m'intrigue décidément énormément et pour arriver à mieux discerner mes propres sentiments, je crois qu'il me faudra à nouveau tenter l'expérience de sa plume."

Lien : http://booksaremywonderland...
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J'aime beaucoup Kurt Vonnegut Jr, mais j'ai tendance à confondre ses oeuvres, voici pourquoi : souvent écrits à la première personne, un homme subissant son destin d'homme, les romans de K.Vonnegut Jr sont plus prétextes à commenter avec un humour acerbe l'absurdité de l'horreur humaine, la condition humaine délestée de son héroïsme, plutôt que de raconter une histoire. Quel que soit le personnage, c'est toujours la même voix que l' on entend. Et quel plaisir de retrouver ce ton railleur qui vise juste et d'un coup de langue met l'humain à nu. Nuit mère n'est pas SF, ce bref roman interroge sur la culpabilité mais aussi sur les relations, l'amour, l'amitié, la vengeance, la résilience. Un roman court mais volumineux.
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Est-ce que je m'attendais à être déstabilisée par ce roman ? Peut-être ! C'est pour ça que je voulais le lire ! Mais aussi parce qu'il y a longtemps que je veux lire Kurt Vonnegut. J'aime ce qui est inhabituel et là, on est servi. Tout d'abord, les chapitres très très courts sont au nombre de 45, pour 215 pages.
L'humour est grinçant, voire loufoque, j'ai adoré !

Howard W. Campbell Jr. attend dans sa cellule de Jérusalem d'être jugé pour crime de guerre, car connu pour avoir été le propagandiste de radio le plus zélé du régime nazi.
Américain de naissance, immigré en Allemagne durant l'enfance, il y reste à l'âge adulte, épouse une allemande et devient plus nazi que les nazis.
Mais au fond, est-ce la vérité ? Lui, prétend que non, qu'il était un agent double.

Chapitre après chapitre je me suis délectée de ce récit à l'humour caustique et de ces faux-semblants. Car tout le problème avec un agent double, un menteur ou un manipulateur, ce qui revient au même, est de savoir à quel moment il dit la vérité et quand il ment. Il raconte sa vie, la guerre, l'antisémitisme, l'Allemagne. Il y a une forme de cynisme dans la narration des événements de cette époque sinistre, qui vire au jubilatoire car traités sur le mode de l'humour noir, et ça j'adore ! Par exemple l'histoire du chien de Resi, alors que j'aime les chiens... mais la chute m'a fait rire. Pourtant ça a été une réalité pendant la guerre.

Tout le long du roman, au fil des événements de sa vie, on a l'impression qu'il a été agent double sans le savoir, ou alors vrai américain patriote et faux nazi, ou sympathisant nazi et traître à sa patrie, ou homme aux personnalités multiples, ou imbécile heureux mais ça c'est pas sûr, tout ça dans une espèce de schizophrénie qui l'arrange bien... ou pas. Tout dans l'histoire tend à noyer le poisson. En fait, de nombreuses fois je me suis dit "ce mec est dingue, complètement ravagé".

Ce roman dit des choses de cette guerre et de ses idéologies nauséabondes, sur un ton qui paraît léger, pratiquement toujours caustique et ironique. J'ai bien kiffé !!
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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