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« Mon nom est Howard W. Campbell Jr. Je suis américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination. » ● Nous lisons les mémoires fictifs de Howard W. Campbell qui est détenu dans une cellule de prison en Israël, attendant d'être jugé pour les crimes contre l'humanité qu'il a perpétrés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a en effet été un propagandiste nazi de premier plan à la radio à l'attention des Américains. (« J'ai gagné ma vie jusqu'à la fin de la guerre en 1945 comme auteur et radiodiffuseur de propagande nazie pour le monde anglophone. ») Mais il prétend qu'il était un agent américain infiltré parmi les nazis et clame donc son innocence. (« J'étais un agent américain tout au long de la guerre. Mes émissions transmettaient d'Allemagne des informations codées. ») Parviendra-t-il à nous convaincre – et à convaincre ses juges ? ● Tout au long du roman, le lecteur va hésiter entre croire Campbell ou ne pas le croire. Et même si ce qu'il raconte est vrai, qu'aurait-il fait, comme un de ses interlocuteurs lui demande, si l'Allemagne avait gagné la guerre ? Ne se serait-il pas rangé sans scrupules du côté du vainqueur ? Ne croyait-il pas, vraiment, aux ignominies qu'il racontait à la radio ? ● le narrateur adopte un ton distancé, comme si tout cela ne comptait pas vraiment, ou plutôt comme s'il était revenu de tout… ● Même si c'est court, il y a des longueurs… Je n'ai pas vraiment accroché à ce récit déconcertant. Si l'on veut lire l'Holocauste du point de vue d'un nazi, il faut préférer l'oeuvre majeure de Robert Merle, La mort est mon métier.
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Dans le cadre du challenge Totem, j'ai fait une petite liste des livres de la collection que j'ai l'intention de lire. le catalogue papier est un très bel objet, j'ai passé une journée à y coller des post-it.

J'ai découvert Kurt Vonnegut il y a une dizaine d'années avec son roman ‘Un homme sans patrie'. J'ai retrouvé avec plaisir sa plume pour ce roman que j'ai dévoré en deux jours.

Howard W. Campbell Jr. est un Américain qui est parti vivre en Allemagne avec ses parents quand il avait 11 ans. Quand ils sont rentrés aux États-Unis en 1939, il y est resté avec son épouse Helga. Howard était un agent double mais il faisait tellement bien son boulot que cela pose bien des questions.

C'est lui qui raconte son histoire en 1961 depuis une prison israélienne où il attend son procès pour crimes de guerre. Comment prouver qu'il dit la vérité ? Est-ce que cela l'absout pour autant ? Qui sait ?

Excellent.



Challenge Totem (66)
Challenge XXe siècle 2022
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Kurt Vonnegut est un auteur que je ne connaissais absolument pas avant de me lancer dans le challenge Totem.
Cette histoire se base sur les confessions de Howard W. Campbell qui se défini comme « américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination ». Au moment où il écrit ses confessions, il se trouve dans une geôle à Israël.
Cet homme que très vite on a envie de détester au vu de ses agissements et sympathies lors de la seconde guerre mondiale va se révéler bien plus complexe que l'on s'y attendait. Et ses révélations qu'il distille au fur et à mesure de l'avancée de ses confessions permettront de découvrir quelle était véritablement sa vie et qui se cache réellement derrière le masque de celui qu'on a envie d'appeler « une belle ordure ».
Même si les histoires sont vraiment loin d'être identiques, je n'ai pu m'empêcher de penser surtout au début de ma lecture à un roman De Robert merle qui m'avait beaucoup marquée : « La mort est mon métier «.
Un roman qui se lit rapidement, grâce à la plume de l'auteur. Je pense d'ailleurs ne pas m'en arrêter la et de continuer à découvrir son oeuvre...

Challenge ABC 2023/2024
Challenge Totem
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Cette pseudo autobiographie du personnage Howard W. Campbell s'articule tragi-comiquement entre différentes strates de mensonges. En premier lieu, le mensonge de convention propre à la fiction. Et puis au sein du récit, le mensonge relatif à l'activité de Campbell, à savoir sa participation à la propagande anglophone du régime nazi, qui le vit déclamer des discours spécieux et haineux à la radio. Mais tout cela n'aurait été de surcroît que la couverture d'un espion, chose ignorée de presque de tout le monde. L'écriture rétablirait alors la vérité… à moins qu'elle ne soit au contraire un redoublement du mensonge, celui d'un auteur désireux de se faire voir plus beau qu'il ne l'était.

Avec ce personnage, Vonnegut pose la question de la « schizophrénie » ordinaire de tous ceux qui participent de la machinerie totalitaire, entre banalité du mal et double pensée orwellienne. À bien des égards, Campbell est un double déformé d'Eichmann, auquel il se mesure dans un chapitre central du roman. Mais en ce qui concerne ses rapports au totalitarisme, son mal est-il « banal » ou bien pleinement conscient, comme il cherche à nous en convaincre (à s'en convaincre lui-même ?) tout au long de ces pages, d'une façon peut-être trop étayée pour être honnête ? Comment savoir si la personne la plus crédule dans tout cela n'est pas Campbell, qui croirait encore aux marraines bonnes fées, même dans un monde où Auschwitz existe ? L'ambivalence du héros se répercute également sur les personnages secondaires tels son ami George Kraft ou encore Resi, jeune soeur de sa femme disparue.

En apparence décousue, la narration est un savant mélange de prolepses et d'analepses, illustrant le déphasage d'un individu ayant depuis longtemps perdu toute illusion de contrôler son existence. À l'instar de Billy Pilgrim dans Abattoir 5, Campbell est « décollé dans le temps », habitant d'un « purgatoire » entre le mensonge et la mort, où les apparions de la vérité se font trop sibyllines pour être crues, ou trop cruelles pour être source de vie. La schizophrénie de Campbell lui fait jouer le double rôle de Cassandre et du Cheval de Troie (mais chez les nazis ou chez les américains ?). Et à travers ces pages, il semble finalement voyager jusqu'au bout de la nuit dans les ruines hantées de sa « nation de deux personnes », aux côtés d'une trace résiduelle (ou plutôt Resi duelle) de son amour. Seule la nuit originelle pourra confondre le réel et le double qui l'a remplacé.
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Howard W.Campbell Jr, attend d'être jugé dans une cellule de Jérusalem.
Il s'est lui même constitué prisonnier après avoir longtemps échappé à son passé, ou avoir cru y échapper !

Dans cette fausse autobiographie, les maitres mots pourraient être : faux-semblants et duperies.

Campbell est accusé d'avoir été l'un des plus zélés propagandistes nazis.
Bien qu'américain de naissance, ce dramaturge et poète, fut un thuriféraire de l'idéologie nazie, qu'il tenta d'exporter dans son Amérique d'origine.

L'Histoire, réserve bien des surprises, des retournements de situations.
Des drames aussi, nombreux et de toutes sortes.

j'ai parlé plus haut de faux-semblants et de duperies. Campbell lui-même se ment, est-il cet agent double qui fut si utile aux américains, un schizophrène, un nazi convaincu ?

Vonnegut s'y entend à merveille pour brouiller les pistes, et il le fait avec un humour caustique...
S'il n'est pas récent (1961), le roman a très bien vieillit dans son fond comme dans sa forme.
Nuit mère, est l'un des meilleurs romans qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps !


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Une fois de plus, je ressors complètement décontenancé d'une lecture d'un roman de Kurt Vonnegut Jr. Est-ce un roman sur les crimes de guerre de l'Allemagne, un roman d'espionnage ? Comme d'habitude, il ne faut pas se fier aux apparences. Qui est Howard Campbell junior, allemand d'origine américaine, star de la radio, propagandiste de renom pendant le Reich, cadre du parti nazi ou espion au service des USA ? Il importe peu à Kurt Vonnegut Jr. de répondre à ces questions, comme d'habitude, son roman est un questionnement sur la nature humaine, et surtout sur la notion de libre arbitre, son cheval de prédilection.
Howard traverse sa propre histoire personnelle comme un touriste, ses relations aux autres ne tiennent qu'à un fil, les apparences ne reflètent jamais la réalité, la question de la culpabilité est faussée, parce que Howard ne fait que jouer le rôle de sa vie tel un acteur blasé de série B, sans émotions, sans passions, en réalité, il ne maîtrise rien. le récit nous entraîne dans l'absurdité de la vie, drôle, cynique, perturbante. le style est froid, le récit est construit comme si Howard rédigeait son autobiographie en attendant son jugement pour crime de guerre en Israël, un récit presque sans âme, car il est bien incertain qu'il en possède une, d'ailleurs, le bien et le mal existent-ils vraiment ? Kurt Vonnegut Jr est un auteur à part, du genre doux dingue, il me fait à chaque fois penser à cet autocollant que mon frère avait acheté en Angleterre quand nous étions enfants qui disait ceci : “Y-a-t'il de la vie intelligente sur terre ? Oui, mais je ne fais que visiter.” ça pourrait être sa devise. On pourrait lui reprocher de ne pas procurer d'émotions avec ses personnages, alors que c'est bien là que se situe tout son génie
Pour moi, c'est encore une lecture de Kurt Vonnegut Jr. qui me réjouit, pour sa finesse, son point de vue détaché, sa manière d'aborder la littérature. Je ne sais pas si j'ai réussi à me faire comprendre, mais mon avis sur ce roman est bien peu de choses, comme me l'a si bien démontré son auteur.
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Auteur iconoclaste et révolté, satiriste virulent des années Vietnam, anti-BUSH déclaré, Kurt VONNEGUT a souvent été considéré comme un simple "écrivain de SF", alors qu'en fait, sa palette d'action était bien plus élargie.

Ce que ce Nuit Mère, écrit en 1961 mais réédité cette année Chez Galmmeister dans la collection Totem l'Amérique grandeur nature- illustre parfaitement, allant ici plutot du coté de la politique fiction ou du roman d'espionnage de guerre pour au final , aboutir à un objet littéraire assez curieux et vraiment passionnant.

Ce court roman se prétend être le récit autobiographique fictif de Howard C. Campbell « américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination » que ce dernier aurait envoyé à Kurt Vonnegut depuis ses geoles à Jérusalem dans laquelle il attend son procès pour avoir activement pris part à la propagande nazie durant la guerre.



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S'engage alors une réflexion sur les apparences et les faux semblants qui plonge le lecteur dans le doute et le questionnement. A l'exception près que si Howard W. Campbell Jr ne conteste nullement ses agissements, il assure avoir été, pendant toute la guerre, un espion au service du gouvernement américain, et avoir transmis via ses émissions des messages codés à destination des alliés.

« Nous sommes ce que nous feignons d'être, aussi devons-nous prendre garde à ce que nous feignons d'être. »

On revisite une partie de l'histoire d'un homme, auteur, et présentateur radio nazi et jusqu'au bout on s'interroge sur la véritable personnalité de cet être qu'on n'arrive pas déterminer si c'est une vraie ordure pret à tous les mensonges pour s'en sortir ou un taupe qui dit vrai est un roman captivant et particulièrement intense...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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« Celle-ci est la seule de mes histoires dont je connais la morale. Je ne pense pas que cette morale soit merveilleuse ; il se trouve simplement que je la connais : nous sommes ce que nous feignons d'être, aussi devons-nous prendre garde à ce que nous feignons d'être. » dit Kurt Vonnegut en introduction à Nuit mère (avant d'ajouter, plus loin, pour faire bonne mesure : « Il existe une autre morale limpide à ce récit, maintenant que j'y pense : Quand vous êtes mort, vous êtes mort. Et voilà une autre morale qui me vient à l'esprit : Faites l'amour quand vous pouvez. C'est bon pour la santé. »).
Autant dire que le chroniqueur n'a pas grand-chose à ajouter à ces quelques phrases qui résument on ne peut mieux et l'esprit du livre et la philosophie de Vonnegut.
Quelques explications tout de même, sur l'histoire. Nuit mère est le récit autobiographique fictif de Howard C. Campbell « américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination » que ce dernier aurait envoyé à Vonnegut depuis sa cellule à Jérusalem dans laquelle il attend son procès pour avoir activement pris part à la propagande nazie durant la guerre. Américain vivant en Allemagne, Campbell, dramaturge et écrivain, a mis beaucoup de zèle à fustiger juifs et communistes dans ses émissions radiophoniques. Il a aussi joué les agents doubles au service des États-Unis, ce qui explique qu'il a pu rentrer en Amérique sans encombre après la guerre. Sauf que, à l'aube des années 1960, son anonymat tout relatif fait que communistes et agents du Mossad comptent bien lui mettre la main dessus en se servant d'un groupuscule néonazi local.
Derrière les confessions de Campbell se dessine un formidable jeu de dupes dans lequel – et l'on retrouve là la morale de l'histoire – nul n'est ce qu'il paraît être mais tend à devenir le personnage dont il a endossé la peau pour les besoins de sa mission, plongeant Campbell et ceux qui gravitent autour de lui dans une fiction qui dépasse la réalité ou, à tout le moins, efface ses contours. Et l'on sera finalement bien en peine de savoir en fin de compte qui est Campbell. Quelles sont ses convictions réelles ? En a-t-il seulement ? Et même : existe-t-il vraiment u n'est-il lui-même que le produit de sa propre imagination ?
Ainsi ce roman de 1961, un des premiers de Kurt Vonnegut, prend-il la forme d'un drôle d'objet métalittéraire vertigineux, à la fois amusant – les conversation de Campbell avec Eichmann sur la nécessité d'avoir un agent littéraire ou encore l'évocation de tournois de pingpong organisés au ministère de la Propagande valent le détour – et angoissant. Fascinant.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Roman paru en 1961

Le narrateur, Howard Campbell, nous fait revivre, avec différents aller-retours entre 1930 et 1961, son passé d'espion (ou d'espion potentiel : on ne saura pas le fin mot de l'histoire)
Il est né aux États Unis, lorsqu'il a une dizaine d'années, ses parents déménagent en Allemagne. Jeune adulte il assiste au début de la guerre : il anime une émission de radio. Est il un sympathisant nazi ou est il un espion américain se faisant passer pour un nazi ?
En tout cas il fuit l'Allemagne en 1945, les américains ayant « choisi avoir eu connaissance de ses agissements… »
C'est un roman très bien écrit où le lecteur se fait « promener » par le narrateur . Est il sincère ? pourquoi est il dans une geôle en Israél ? Qui a trahi qui ? Qui est Helga la jolie épouse de Howard Campbell ?
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui ne m'a pas laissé indifférent que ce soit dans les thématiques qu'il soulève comme dans sa construction. Il s'agit d'un récit autobiographique fictif d'Howard W. Campbell Jr. qui fût pendant la seconde guerre mondiale le plus propagandiste de la cause nazi et qui aujourd'hui, à l'approche de son procès déclare qu'il fût en fait un espion américain. Un récit qui nous interroge sur qui nous sommes, sur le rôle que nous jouons dans le monde actuel et sur la façon dont nous le jouons. Il nous rappelle ainsi que nos actes sont jugés principalement par la façon dont les autres le comprenne et qu'il faut parfois faire attention. Mais il ne s'arrête pas là il nous offre aussi de nombreuses autres réflexions sur nos choix, nos actions, la guerre la notion de différence, de haine ou bien encore de choix. Il dresse aussi le portrait d'une humanité qui parait plus acteur, coincé dans son rôle même si parfois il arrive à en sortir du bon. Mais surtout l'ensemble est accentué par la construction du récit assez simple, léger avec une ironie et un humour noir qui viennent contrebalancer la gravité du message. le tout est aussi porté par des personnages qui peuvent paraitre exagérés, mais qui finalement collent parfaitement à l'intrigue. Alors après, c'est vrai, que ce côté un peu théâtral offrent une certaine facilité et certains retournements un peu caricaturaux, mais franchement rien de gênant. La plume de l'auteur s'avère simple, efficace malgré une traduction parfois hasardeuse je trouve. En tout un roman qui m'a captivé et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


La chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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