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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans le cadre du challenge Totem, j'ai fait une petite liste des livres de la collection que j'ai l'intention de lire. le catalogue papier est un très bel objet, j'ai passé une journée à y coller des post-it.

J'ai découvert Kurt Vonnegut il y a une dizaine d'années avec son roman ‘Un homme sans patrie'. J'ai retrouvé avec plaisir sa plume pour ce roman que j'ai dévoré en deux jours.

Howard W. Campbell Jr. est un Américain qui est parti vivre en Allemagne avec ses parents quand il avait 11 ans. Quand ils sont rentrés aux États-Unis en 1939, il y est resté avec son épouse Helga. Howard était un agent double mais il faisait tellement bien son boulot que cela pose bien des questions.

C'est lui qui raconte son histoire en 1961 depuis une prison israélienne où il attend son procès pour crimes de guerre. Comment prouver qu'il dit la vérité ? Est-ce que cela l'absout pour autant ? Qui sait ?

Excellent.



Challenge Totem (66)
Challenge XXe siècle 2022
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Howard W.Campbell Jr, attend d'être jugé dans une cellule de Jérusalem.
Il s'est lui même constitué prisonnier après avoir longtemps échappé à son passé, ou avoir cru y échapper !

Dans cette fausse autobiographie, les maitres mots pourraient être : faux-semblants et duperies.

Campbell est accusé d'avoir été l'un des plus zélés propagandistes nazis.
Bien qu'américain de naissance, ce dramaturge et poète, fut un thuriféraire de l'idéologie nazie, qu'il tenta d'exporter dans son Amérique d'origine.

L'Histoire, réserve bien des surprises, des retournements de situations.
Des drames aussi, nombreux et de toutes sortes.

j'ai parlé plus haut de faux-semblants et de duperies. Campbell lui-même se ment, est-il cet agent double qui fut si utile aux américains, un schizophrène, un nazi convaincu ?

Vonnegut s'y entend à merveille pour brouiller les pistes, et il le fait avec un humour caustique...
S'il n'est pas récent (1961), le roman a très bien vieillit dans son fond comme dans sa forme.
Nuit mère, est l'un des meilleurs romans qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps !


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Une fois de plus, je ressors complètement décontenancé d'une lecture d'un roman de Kurt Vonnegut Jr. Est-ce un roman sur les crimes de guerre de l'Allemagne, un roman d'espionnage ? Comme d'habitude, il ne faut pas se fier aux apparences. Qui est Howard Campbell junior, allemand d'origine américaine, star de la radio, propagandiste de renom pendant le Reich, cadre du parti nazi ou espion au service des USA ? Il importe peu à Kurt Vonnegut Jr. de répondre à ces questions, comme d'habitude, son roman est un questionnement sur la nature humaine, et surtout sur la notion de libre arbitre, son cheval de prédilection.
Howard traverse sa propre histoire personnelle comme un touriste, ses relations aux autres ne tiennent qu'à un fil, les apparences ne reflètent jamais la réalité, la question de la culpabilité est faussée, parce que Howard ne fait que jouer le rôle de sa vie tel un acteur blasé de série B, sans émotions, sans passions, en réalité, il ne maîtrise rien. le récit nous entraîne dans l'absurdité de la vie, drôle, cynique, perturbante. le style est froid, le récit est construit comme si Howard rédigeait son autobiographie en attendant son jugement pour crime de guerre en Israël, un récit presque sans âme, car il est bien incertain qu'il en possède une, d'ailleurs, le bien et le mal existent-ils vraiment ? Kurt Vonnegut Jr est un auteur à part, du genre doux dingue, il me fait à chaque fois penser à cet autocollant que mon frère avait acheté en Angleterre quand nous étions enfants qui disait ceci : “Y-a-t'il de la vie intelligente sur terre ? Oui, mais je ne fais que visiter.” ça pourrait être sa devise. On pourrait lui reprocher de ne pas procurer d'émotions avec ses personnages, alors que c'est bien là que se situe tout son génie
Pour moi, c'est encore une lecture de Kurt Vonnegut Jr. qui me réjouit, pour sa finesse, son point de vue détaché, sa manière d'aborder la littérature. Je ne sais pas si j'ai réussi à me faire comprendre, mais mon avis sur ce roman est bien peu de choses, comme me l'a si bien démontré son auteur.
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Un homme. Une nuit. Sa vérité.
Howard Campbell va être jugé pour crime contre l'humanité, quinze ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Il nous raconte ce qu'il a vécu, comment il a été engagé, comment il a oeuvré, pour le compte des Etats-Unis, sans véritablement savoir les informations qu'il transmettait via ses émissions de propagande. Il a vécu aussi, eu des amis, vécu une grande histoire d'amour avec Helga, se montra cruel aussi (là, vous vous doutez bien que j'expose mon propre point de vue).
Mon premier constat est que ce livre est facile à lire, l'écriture, ou plutôt les paroles d'Howard coulent toute seule, les chapitres sont bien conçus et nous donnent envie de poursuivre la lecture – d'en savoir plus, finalement, sur cet homme. Et cette facilité de lecture me fait immédiatement penser à une chose : puisqu'il est si facile à lire, il lui a été facile, à lui, à d'autres, d'endoctriner d'autres hommes. le pouvoir de la parole. Preuve en est que l'on peut devenir un héros aux yeux des autres, et pas pour les bonnes raisons.
Je ne peux qu'être effarée par ce que nous montre Kurt Vonnegut : le racisme et l'antisémitisme profond, y compris après la guerre, sévissent toujours, et il suffit de peu pour se liguer les uns contre les autres, voir les autres contre une seule personne. Préserver la « pureté de la race » n'est pas l'apanage du troisième Reich. Et l'étrangeté de certaines alliances ferait presque sourire n'était la gravité de l'enjeu.
Les paroles ne se sont pas envolés, les écrits sont restés aussi – les poèmes d'Howard, les lettres qu'il reçoit sont autant d'effet de réel pour confirmer sa carrière d'auteur et présenter une version de la vérité, non replongeant ainsi dans son passé. Howard ne se définit pas (seulement) en fonction de la guerre, il se définit en fonction d'Helga, de son amour inconditionnel pour elle, de la douleur liée à sa disparition. Un seul être vous manque et plus rien n'a d'importance.
Howard n'est pas un homme, non plus que son beau-père. Howard est un symbole, au même titre que ceux qu'il a dessinés, un jour, sur la fenêtre de son appartement, le symbole de ce que les hommes « de bonne volonté » n'ont pas pu empêcher – sans oublier les quelques « ratés » du rêve américain. Howard est le symbole, aussi, de la distinction entre justice et vengeance – justice qu'il réclame, presque seul.
Nuit mère – ou la confession d'un homme infiniment seul.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ce roman est une fiction. Il est basé sur un journal fictif, le journal d'un accusé de crimes de guerre.
Mais ce journal est-il une pure affabulation d'un criminel voulant faire croire qu'il était un agent recruté par les Américains ? Est t'il un menteur doublé d'un manipulateur ? Une victime ? Un jouet ?
L'homme est auteur de théâtre et je cite :

Nul n'est meilleur menteur qu'un homme qui a su tisser des vies et des passions sur quelque chose d'aussi grotesquement artificiel qu'une scène de théâtre.

Cela fait beaucoup de "fiction" non ? Vous vous sentez perdu ? Je l'ai été.
Mais grâce à une citation, Kurt Vonnegut m'a éclairé sur le but du roman (s'il y en a un) :

Les mensonges prononcés au nom de l'effet artistique (au théâtre, par exemple, et dans les confessions de Campbell, peut-être) sont parfois, dans un sens plus profond, les formes de vérités les plus envoûtantes

Je pense que pour lui toute cette fiction est là pour exposer une vérité. Mais quelle vérité ?

Il expose avec gravité, ironie, justesse, suspens tous les compromis ou compromissions qu'un homme peut faire en temps de guerre. le personnage trahit ou rejette tour à tour ses pays, ses valeurs, sa famille, ses amis et sa femme. Il fait de sa vie une pièce de théâtre dans laquelle on ne sait s'il est acteur, metteur en scène ou simple spectateur.

Je n'ai pas trouvé de réponse à la question que je pense posée par le roman :
"Sommes-nous ce que nous racontons de nous-mêmes et de notre propre vie ?"
mais j'ai trouvé la question bien amenée...

C'est fin, subtil, ironique et cruel. Une parfaite lecture donc !
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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On pourrait penser qu'il s'agit d'un Nième livre sur le nazisme, mais il n'en est rien. C'est en fait un roman existentialiste à la façon de la Nausée de Jean-Paul Sartre ou L'accident de Armand Hoog. le héros/narrateur raconte ses souvenirs et remet en cause les grands événements de sa vie qui l'ont amené là. Tous ses souvenirs donnent-ils un sens à sa vie et lui donnent-ils également l'envie de continuer à vivre ?
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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