Philippe II semble être une exception parmi les autres souverains européens ; il ne partage pas son existence entre le pouvoir et les plaisirs de la cour, entre la vie publique et l'intimité. Tout au plus arrive-t-on à distinguer, au cours des différents moments de sa journée, l'exercice du pouvoir des moments de piété.
1698 - [p. 58] Geoffrey Parker, , Philippe II et le déclin de l'Espagne.
Philippe II (d'Espagne) est un grand collectionneur, qui s'intéresse à une impressionnante diversité d'objets. Il constitue lui-même sa propre bibliothèque, qui passe de 812 volumes en 1553 à 14 000 à la fin de sa vie dont 1 550 manuscrits grecs, 94 manuscrits hébraïques et 500 manuscrits arabes, y compris des livres interdits par l'Inquisition.
1694 - [p. 55] Geoffrey Parker, Philippe II et le déclin de l'Espagne.
L'Escurial, (...) n'a pas été conçu comme le décor des fêtes de la cour : dès sa fondation, le palais royal est un monastère. Philippe II voulait imiter son père, Charles Quint, qui avait fini ses jours dans un petit palais, près du monastère hiéronymite de Yuste ; il avait en tête les grandes fondations religieuses de ses prédécesseurs comme le Parral à Ségovie, Saint-Jérôme à Grenade ou Notre-Dame de Guadaloupe.
1701 - [p. 59] Geoffrey Parker, Philippe II et le déclin de l'Espagne.