Le Livre d'Ayla, tome 1 : La Rune des deux mondes

La première chose qui frappe dans cette bande dessinée sont les dessins. Ils font vivre parfaitement l'univers des mythes et légendes du folklore nordique (korrigans, fées au tempérament colérique, elfes peuple de la nature, sirènes, ...) abordé dans cet album. L'aquarelle permet de restituer la vie de ces êtres insaisissables par l'oeil humain, mouvants et pourtant bien présents dans notre imaginaire.

Ce premier tome se concentre sur la jeune Ayla, contrainte de quitter ses parents adoptifs. Elle est tiraillée entre sa vie d'humaine avec des êtres chers qui vivent parmi les hommes violents, cruels, terrorisés par la peur des sorcières et de la magie qui les entoure.

D'autre part, elle découvre un univers magique, mystique, complexe dont elle a toujours senti l'existence et la présence sans jamais jusqu'alors la voir. Elle va découvrir le lien qui l'unie à ce monde fantastique.

Ce premier tome nous donne envie de connaître la suite. Merci à NetGalleyFrance et Delcourt pour m'avoir permis de lire cette belle BD.

Au commencement était Béatha, la Vie, et Ah-uile, leur père. Leurs jumeaux Iata et Oïdche, pour passer le temps, créèrent les êtres vivants, les plantes, les animaux, … et les humains. Béatha façonne la terre pour les accueillir, et demande aux créatures magiques de prendre soin de ces nouveaux êtres, le temps qu'il atteignent la maturité et la sagesse. Malheureusement, les humains n'évoluent pas favorablement, et se détachent de leur ancrage avec le vivant, allant jusqu'à chasser et tuer les créatures magiques qui les protègent, les Mogaïs, ainsi que toutes les femmes humaines qui leur semblent trop proches du monde féérique.
Alors que la chasse aux sorcières atteint son paroxysme, Ayla, une jeune Mogaï, a été recueillie par une famille d'humains, et sa mère adoptive lui a transmis ses connaissances en usage des plantes médicinales et en maïeutique. Mais la jeune fille vexe malencontreusement un seigneur local, et doit fuir pour sauver sa vie. Secourue par d'autres créatures magiques, des Elfes, des Korrigans, et des Fées, elle découvre son monde originel, et l'étendue de ses pouvoirs …

J'étais curieuse de découvrir cette nouvelle saga de l'autrice de la très réussie série Lila, explorant un monde merveilleux très différent de la thématique réaliste de son héroïne collégienne, et je remercie les éditions Delcourt de cet envoi dans le cadre d'une masse critique. Je suis enchantée par ce premier volume : l'histoire est prometteuse, exploitant et enrichissant les légendes et personnages du monde celtique. Elle est admirablement mise en images par un graphisme très doux, un trait fin au crayon et une mise en couleur qui évoque l'aquarelle. L'ouvrage s'ouvre d'ailleurs sur des premières pages en forme d'album, sans le canevas de la bande dessinée, et cela est très réussi. On retrouve cette forme album plusieurs fois dans ce premier volume, lorsqu'il faut donner des explications à cet univers foisonnant.
Les personnages sont très bien campés, avec des caractères affirmés (la ré-interprétation de la figure de la fée en grincheuse petite créature est très drôle), et l'héroïne fait honneur à son prénom qui évoque immanquablement l'autre Ayla, sa grande soeur préhistorique, elle aussi blonde, solaire, savante, en symbiose avec le vivant qui l'entoure, et incroyablement courageuse.
Une très belle réussite, ce qui n'était pas évident dans cette thématique un peu surexploitée dans les parutions récentes de bande dessinées pour la jeunesse. J'attends la suite avec impatience !

J'ai reçu et lu cette bande dessinée dans le cadre d'une masse critique.
C'est tout d'abord un bel objet. le papier m'a semblé différent du papier utilisé habituellement. Les couleurs sont douces, enchanteresses. le dessin est un tout petit peu enfantin mais ça correspond à l'histoire donc normal.
L'histoire ne m'a pas totalement embarquée. Ce n'est pas un souci de qualité mais de goût personnel.
L'univers est travaillé mais pas trop. Je déteste quand l'univers prend le pas sur l'histoire. du texte linéaire ajoute du contexte en parallèle des planches de dessins et c'est très bien dosé.
La jeune héroïne est une belle personne, trop d'ailleurs. C'est peut-être pour ça que je n'ai pas adhéré totalement au récit.
C'est une jolie BD pour résumer. le job est fait !