La petite illustration théâtrale, n°263 : Le chapeau chinois puis La rose de Jérico puis Le verre de vin blanc

La pièce en un acte est un exercice difficile. Pour posséder les mêmes qualités que des pièces plus longues, elle doit développer des dons particuliers de concision et de relief.
Même si quelques théâtres comme "Le grand Guignol", la scène du rire et de l'horreur, s'en firent une spécialité, la pièce courte a souvent été négligée.
Elle ne correspond pas tout à fait aux habitudes du théâtre contemporain.
Ce numéro de "La Petite Illustration" réunit trois petits bijoux en un acte, très différents de ton et de sujet, qui furent joués au théâtre de l'Odéon en 1930.
"Le chapeau chinois" est basée sur une vague légende chinoise qui n'a finalement pas trop d'importance.
La fille d'un grand seigneur chinois ne peut épouser que le prétendant qui pourra l'embrasser sans faire tinter une seule clochette du chapeau chinois dont il doit se coiffer, sinon c'est la mort. D'innombrables seigneurs ont échoué dans l'épreuve. Finalement, ce sera un raccommodeur de porcelaine qui triomphera, car, dans sa fougue amoureuse, il se souciera peu des clochettes et, comme les clochettes du chapeau qu'on lui donne ne sonnent pas, il gagnera facilement le prix....
"La rose de Jéricho" raconte, en un bref dialogue, l'infortune sentimentale de Jack Darney, un auteur dramatique, qui se sert de ce qu'il a vécu pour écrire des romans ou des pièces de théâtre. André Bisson, l'auteur de la pièce analyse, dans une étude psychologique très fine, la misère de l'homme de lettres qui ne peut empêcher ses sentiments amoureux de se perdre dans une pauvre matière littéraire....
"Le verre de vin blanc" est une étude, très brève mais drôle et assez fine sur la vanité. le fameux esprit de contradiction qui apparaît parfois dans certains couples y est mis à l'honneur. Les trois personnages du morceau sont peints avec bonheur notamment celui de l'ouvrier tapissier oenophile.
"La petite Illustration" nous offre, une fois de plus, un bon moment de théâtre avec ces trois pièces, écrites par des auteurs différents et jouées, autrefois, ensembles dans un même théâtre, celui de l'Odéon.