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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un Auvergnat, Pierre de Nolhac, a sauvé le château de Versailles ! Par son acharnement, ses compétences et une volonté admirable, cet homme a redonné vie au château. C'est grâce à lui que, depuis plus de cent ans, nous pouvons admirer ce que Louis-Philippe avait transformé en musée de l'histoire de France…

Maïté Labat et Jean-Baptiste Véber pour le scénario, Stéphane Lemardelé pour le storyboard et Alexis Vitrebert aussi pour le storyboard mais surtout pour le dessin, sont les auteurs d'une belle réussite, un superbe album lauréat du Prix BD attribué par Lecteurs.com et édité par La Boîte à Bulles et le Château de Versailles que je remercie.
Les auteurs ont eu l'idée de faire raconter l'histoire par Henri, un des fils de Pierre et Alix de Nolhac. Par un dimanche de mai 1935, Henri rend visite à son père, fatigué, qui dirige le musée Jacquemart-André, à Paris et rédige ses souvenirs du fameux château.
L'histoire est découpée en trois grandes parties : L'arrivée à Versailles, de 1887 à 1892 ; La redécouverte de Versailles, de 1892 à 1900 et Versailles à la mode, de 1900 à 1936.
Avec du rythme, des rebondissements, beaucoup de tension, l'histoire de Pierre de Nolhac, dans cet immense château qui lui capte toute son énergie, m'a captivé et beaucoup appris sur ce qui fut la véritable mise en valeur de ce joyau de l'architecture.
Henri intervient souvent pour rappeler aussi ce que fut leur vie de famille, les naissances des de ses frères et soeurs qui grandissent dans ce cadre somptueux. Hélas, ce cadre les dévore aussi. le malaise va grandissant entre Pierre et Alix qui lui reproche d'avoir toujours mieux à faire et de la laisser seule avec ses enfants.
Pourtant, grâce à toute l'énergie qu'il déploie, Pierre de Nolhac qui se révèle assez psycho-rigide vis-à-vis de ses enfants prenant de l'âge, réussit à renverser les barrières dressées par ceux qui veulent que rien ne bouge.
Devenu Conservateur du château, fin 1892, il a les mains libres pour remettre au grand jour les oeuvres oubliées, éliminer les copies, résister aux architectes pour les empêcher de dénaturer les lieux qui serviront de cadre à la signature de la paix, le 28 juin 1919.
L'épreuve de la Première guerre mondiale était surmontée. le Grand Canal avait été camouflé et les verrières peintes pour ne pas attirer les avions ennemis alors que beaucoup de chefs-d'oeuvre avaient été embarqués dans le Midi et d'autres cachés dans les caves.
Le château de mon père, Versailles ressuscité m'a passionné grâce à toutes les informations que cet album contient mais mon regard a aussi été captivé par la qualité de ses dessins et leur mise en page. le choix du noir et blanc m'a un peu déçu, moi qui adore la couleur, mais je reconnais que ce choix a été judicieux car cela donne force et expressivité au dessin. Les images, les nuances de gris, la remarquable grandeur des bâtiments ou des salles est impressionnante. L'image montrant Pierre seul dans la Galerie des Glaces est prodigieuse !

Enfin, un dossier complète l'album et j'ai été très ému de découvrir toutes ces photos parfaitement légendées. Reflets d'une époque pas si lointaine et d'une famille, elles témoignent de l'importance et de l'intérêt de ce bel album dont le titre lance un clin d'oeil complice à Marcel Pagnol.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Le château de mon père, cela pourrait être un titre de Pagnol ! Mais il s'agit ici de Versailles. Un Versailles encore inconnu, difficile à imaginer, n'est-ce pas ? du moins, ce n'était encore qu'un simple musée. C'est grâce à Pierre de Nolhac, nommé attaché au château en 1887 puis, très vite, conservateur, que nous pouvons visiter à présent ce magnifique lieu, symbole du pouvoir et du prestige. En effet, Pierre de Nolhac voulait redonner toute sa splendeur à l'édifice. Petit à petit, il va faire restaurer les salles, changer les collections, effacer les traces de la Révolution… au détriment de sa vie familiale.

Je ne connaissais pas cette partie de l'Histoire de Versailles. Il est vrai qu'on a l'habitude de se représenter le château avec ses beaux jardins, ses fontaines… un décor somptueux digne d'un film. Grâce à ce superbe album, j'ai pu en apprendre beaucoup sur cet événement méconnu.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Quel coup de coeur pour ce roman graphique ! L'objet en lui-même est déjà superbe, c'est un plaisir de l'avoir en main : un grand album, relié de toile, dont la couverture illustre parfaitement le titre. le château de Versailles, représenté de 3/4 aurait pu monopoliser cette 1ère de couverture ; or c'est une famille, de dos, aux enfants gambadant joyeusement, qui se détache nettement sur ce décor majestueux. Une famille dont le pivot central est le père, quasi au centre de ce lavis en noir et blanc.
"Le Château de mon père" est un hommage autant au domaine de Versailles, qu'à la figure paternelle que fut son conservateur en cette fin de XIXème siècle.

J'ai A-DO-RÉ visiter en noir et blanc ce château abandonné, comme endormi, oublié de tous, sous sa poussière monarchique, en des temps alors républicains.

Car le Château de Versailles ne fut pas toujours un joyau: après sa gloire au siècle du Roi-Soleil, fut un temps où le domaine traina sa mélancolie dans les vestiges silencieux d'un passé révolu. Versailles et son passé monarchique sont quelque peu encombrants dans le contexte d'une troisième république, souffrant de scandales (boulangisme, scandale des décorations, démission du Président Grévy...) générant une instabilité chronique. L'époque est trouble et l'on préfère se projeter vers la vision moderne d'une Tour Eiffel plutôt que de se retourner vers un passé que l'on préférerait enfoui.

Maïté Labat et ses accolytes livrent un roman graphique aussi beau que pertinent, dans l'angle de narration choisi. Raconter le château et sa quasi résurrection à travers le prisme d'un homme, (son conservateur, Pierre de Nolhac), mais aussi de sa vie intime familiale, et des évènements sociétaux et historiques, que l'homme, tout autant que le château, vont traverser.

Les auteurs traduisent pleinement cette incursion dans une autre époque. Ils savent attraper et figer ces petits moments, ce temps suspendu: le charme désuet d'une arrivée en fiacre, à Versailles, en octobre 1887... Il y a 134 ans. Ce n'est pourtant pas si éloigné de nous. Or, comme cette imagerie appartient à un autre monde ! Les hommes tout en barbe austère, les dames aux longues robes, encore bien corsetées; la voiture à cheval et les malles...

Le graphisme en noir et blanc, adouci de dégradés de gris, se prête délicieusement à la découverte de ces lieux, qu'un certain abandon a plongé dans une atmosphère surannée. Versailles n'est ici pas exposé dans une version dorée clinquante, mais au contraire, constitue une porte sur le passé. Y pénétrer, c'est pratiquer ce geste presque iconique de retirer les draps recouvrant un mobilier condamné au silence et à la poussière.
C'est le premier geste que fit Alix de Nolhac, accompagnant son époux, Pierre de Nolhac, lorsque ce dernier devient "attaché de conservation au Palais de Versailles" et s'y installe avec toute sa famille.

Ses déambulations dans un Versailles désert, notamment dans la Galerie des Glaces, sont un régal pour nos yeux. Que j'aimerais avoir ce privilège de flâner dans ce château où seuls mes pas résonneraient!
À son arrivée, Versailles est un lieu oublié, au point qu'il le qualifie de "Bel endormi", jolie référence au château de la "Belle au Bois dormant".

L'entrevue avec son supérieur, M. Gosselin, est savoureuse : alors que Pierre de Nolhac lui avoue que Versailles "n'était qu'un second choix" (puisqu'il visait en réalité un poste d'attaché à la Bibliothèque Nationale), cet homme d'un autre temps lui confie que les greniers du château regorgent de trésors, mais qu'en tant que conservateur, sa mission est de "n'en point ébruiter l'existence" !
L'ironie de cette fonction est aussi désopilante que révoltante quand on perçoit toute la valeur culturelle et historique d'un tel lieu, survivance d'une Histoire traversée par les révolutions et les guerres !

Quelle vision terriblement passéiste et désuète que de considérer incompatible le témoignage d'un passé monarchique avec le choix d'une société qui se veut moderne et républicaine (quoique finalement très conservatrice et inégalitaire, puisqu'il est bon de rappeler que le droit de vote des femmes n'est pas au programme,... contrairement au bagne colonial, qui lui, n'est supprimé qu'en 1945, quand celui des enfants ne fermera ses portes qu'en 1977!!! Juste un petit encart historique pour bien reposer le contexte !)

Les réflexions de M.Gosselin, ce conservateur hors d'âge, (comme un bon vieux Cognac oublié au fond d'une cave!), donne le ton à l'arrivée de Pierre de Nolhac: "Vous pouvez lire et même écrire des livres sur Versailles si ça vous chante, mais laissons en paix ce musée qui n'intéresse plus personne en ces temps républicains" (P.15)

Versailles est alors un appendice parisien oublié et trop éloigné, que la République peine toujours à assumer. N'étant clairement pas encouragé à valoriser ce "géant endormi", Pierre de Nolhac en revisite au moins l'histoire , en partant des personnages qui y sont emblématiquement liés: il publie ainsi un livre sur Marie-Antoinette.

C'est une véritable histoire de séduction et d'amour que le lien entre de Nolhac et Versailles. Il l'approche, l'admire, l'aime respectueusement, mais amoureux platonique, n'ose y imprimer sa marque.
Puis, défiant une opposition conformiste et butée, armé de son courage et d'une motivation sans borne, animé par une vision de ce que doit représenter Versailles, Pierre de Nolhac inlassablement en ressuscite l'esprit. Il y accueille des hôtes étrangers prestigieux comme le Tsar Nicolas II, organise des évènements destiné au public, glane dans d'autres fonds que ceux de Versailles (notamment au Louvre) des toiles de maîtres, n'hésite pas à ouvrir grand les portes aux mécènes, bref, il redonne vie à ce lieu jusqu'alors gardé sous cloche.

Mais au fur et à mesure qu'il s'absorbe dans Versailles (et que Versailles l'engloutit), il finit par délaisser sa vie de famille, laissant, derrière ses absences, une traînée d'amertume...
Si les auteurs retracent bien le cheminement de cette renaissance de Versailles et l'implication personnelle constante de Pierre de Nolhac, ils n'oublient pas de glisser, à l'orée de cette quasi relation passionnelle, les oscillations de la vie familiale faite de bonheurs, mais aussi des chagrins de la perte de deux enfants, du sentiment de délaissement d'une famille et des désillusions d'une épouse.

Il y a une forme de simplicité dans le graphisme, qui met très en valeur les contrastes de gris, noir et blanc. Les visages sont la plupart du temps stylisés de façon épurée, presque schématique, ce qui n'en donne que plus de force aux quelques portraits plus détaillés.

Confier la narration à la voix d'Henri de Nolhac, un des fils de Pierre de Nolhac (notre conservateur passionné), est un choix judicieux, qui confère à l'histoire son aspect intimiste et souvent touchant. Henri nous raconte son père, son dévouement qui confine à la dévotion pour Versailles, l'émulation permanente et l'investissement de toute son énergie dans un projet de réhabilitation du château. Henri témoigne, avec tout le respect d'un fils, des conceptions finalement très modernes et dynamiques de ce père lorsqu'il s'agit de revaloriser Versailles, pendant que parallèlement, il ouvre les portes de l'intime et dévoile un papa aux positions paradoxalement très conservatrices, qui finiront d'abîmer cette famille...

Si j'ai aimé cet éclairage des lieux par un enracinement familial, j'ai aussi beaucoup apprécié de traverser les évènements historiques dont Versailles fut témoin, mais aussi acteur. Car il reste un symbole: Versailles, lieu d'une Histoire de France qui veut se montrer glorieuse, couronnée par un Roi Soleil. Mais aussi lieu des plus vives contestations révolutionnaires, puis d'une humiliation cuisante: l'outrage de la signature du Traité préliminaire de paix de février 1871, par Bismarck, au sortir de la guerre, qui proclame l'empire allemand dans la Galerie des Glaces ! L'affront à une France vaincue par les Prussiens et dont nous savons qu'il constituera un profond ressentiment, socle des conflits à venir.
Vingt ans plus tard exactement, la visite imposée de l'impératrice, (mère du kaiser Guillaume II), le 19 février 1891, montre à quel point le lieu est emblématique historiquement et politiquement, puisque Pierre de Nolhac fit tout son possible pour ne pas s'afficher "aux côtés de l'ennemi" en pleine Galerie des Glaces!
Le roman graphique nous fait traverser la guerre de 14-18 et le chagrin qu'elle sème, jusqu'au 28 juin 1919, où Pierre de Nolhac fut aussi témoin de la signature du traité de paix.

On sent tout au long de ce roman graphique le solide travail de recherche, historique et familial, et le dossier en fin d'ouvrage est un régal. Regroupant documents photographiques, journalistiques, épistolaires, archives, dessins et peintures, ce dossier permet de prendre la mesure du travail conséquent des auteurs, et des sources dont ils se sont inspirés (notamment "La résurrection de Versailles", les mémoires de Pierre de Nolhac).

C'est toute une tranche d'histoire que nous dévoilent les auteurs et, lier ainsi un lieu qui reprend vie à la trajectoire d'un homme, plein de paradoxes et traversant les évènements de son temps, m'a beaucoup touchée. Si de Nolhac a redonné vie à Versailles, les quatre auteurs ont, eux, conféré une couleur particulière à l'histoire de Monsieur Pierre de Nolhac : une teinte de nostalgie empreinte d'affection

Une lecture qui me fut inspirée par Lucilou, qui, par sa chronique enthousiaste de décembre dernier, m'a aiguillée direction Versailles!
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En 1887, Pierre de Nolhac est nommé conservateur du château de Versailles, pas vraiment une promotion quand on comprend dans quel état et surtout quel est l'intérêt que porte le ministère de la culture, ou plutôt son équivalent de l'époque, pour ce château qui incarne encore si fort la monarchie et l'ancien régime.
Pierre de Nolhac s'installe au château avec femme et enfants. D'autres enfants suivront, nés dans ce cadre certes somptueux mais qui dévore totalement la vie de Pierre de Nolhac, au détriment et pour le malheur de son épouse et de sa progéniture.
Henri, l'un de ses fils, nous conte ici son histoire. Il vient rendre visite à son père en mai 1935. Celui-ci est désormais conservateur du musée Jacquemart-André, très affaibli, il fini de rédiger ses mémoires sur les heures vécues dans le château de Louis XIV.

Quatre chapitres pour dire le retour à la vie de l'un des musées préféré des français et des touristes qui visitent la France. L'arrivée à Versailles (1887-1892), la redécouverte de Versailles (1892-1900), Versailles à la mode (1900-1913), Versailles entre guerre et paix (1914-1936). Puis un dossier composé de nombreuses photos et portraits conclue cette BD.
Les auteurs mêlent subtilement l'histoire de la renaissance du château à celle du délitement de la famille de Pierre de Nolhac. Cet homme si passionné par son métier et par ce qu'il envisage de faire à mesure de ses découvertes du château et de ses trésors n'aura pas su vivre à la fois son métier passion et sa vie de famille. Son absence ou son indifférence devant les nombreuses naissances, les décès de certains de ses enfants qui affectent durablement son épouse, puis le départ de celle-ci, montrent qu'il n'aura jamais su gérer avec autant de ferveur sa vie personnelle.
Par contre, la résurrection du château, la façon dont il a été protégé en particulier pendant la seconde guerre mondiale, les oeuvres cachées ou exfiltrées en province, le Grand Canal et les nombreuses fenêtres occultés, et cette énergie mise à restaurer sans le dénaturer ce splendide ouvrage que L Histoire lui a confié, parfois en se battant contre sa propre hiérarchie, ont fait de la passion et du dévouement de Pierre de Nolhac le musée que nous pouvons visiter avec tant de bonheur aujourd'hui.

Au niveau du graphisme, le parti pris du noir et blanc, avec ses dessins esquissés, les visages ou les traits parfois à peine définis, nous plongent dans le passé avec une subtilité qui ne se voit pas forcément de prime abord, mais qui devient vite une évidence. Rendant parfois bien sombre le majestueux château du Roi Soleil, sans doute pour être aussi en symbiose avec ce qu'il était à cette époque. La grande qualité de cet album vient aussi des éléments historiques fouillés, de véritables révélations pour ma part, tant il semble évident au commun des mortels dont je suis que ce château a toujours connu la même splendeur et le faste que nous pouvons admirer aujourd'hui.
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Tout d'abord, c'est ce résumé qui m'a intrigué et ensuite quand j'ai vu l'ouvrage, j'ai craqué: Il est d'une finition incroyable.
Je ne connaissais pas du tout l'histoire de Pierre de Nolhac.
Quand j'ai vu que la bande dessinée est estampillée "Château de Versailles" , j'ai pris en compte la véracité du récit. Pour moi c'est un gage de qualité tout comme les BD estampillées "Le Louvre".

Ce roman graphique est tout en noir et blanc, les traits de crayons et les nuances de couleurs noires appuient tel ou tel mouvement pour intensifier les mouvements ou l'action des personnages. C'est fabuleux.
Le dessin est aussi important que le texte.
Ce roman graphique est une oeuvre rendue avec le talent et le coeur des scénaristes mais aussi du dessinateur et coloriste. ça se ressent!!!

Nous le lisons comme un roman et à travers la famille de Nolhac nous allons traverser l'histoire depuis la fin du XIXème jusqu'aux années 1930.
Le dossier avec des photos de la famille, des explications sur la genèse de ce roman graphique est passionnante ainsi que les techniques de dessin, la façon de faire une planche...

Bref, ce roman graphique est "une oeuvre d'art", grâce aussi à ce personnage rempli d'énergie et d'ambition à qui le château de Versailles doit beaucoup.

Vous aimez l'histoire et les bulles qui pétillent de relief, "le château de mon père, Versailles ressuscité," est une découverte qui ne vous laissera pas de marbre...

Je suis plus riche de connaissances grâce à Maïté Labat (Scénario) , Jean-Baptiste Véber (Scénario) , Stéphane Lemardelé (Storyboard) et Alexis Vitrebert (Storyboard et Dessins) et Les Editions La boîte à bulles.

Lien : https://stelladealapage.blog..
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Le titre fait évidemment référence au roman de Pagnol pour souligner l'attachement quasi viscéral de Pierre de Nolhac nommé conservateur du château de Versailles en 1887, à ce château.
Ce roman graphique se base sur les mémoires de cet homme qui servit le château mais plus largement encore la culture durant 40 ans . Ce château si splendide et incontournable de notre histoire, ce monument qui accueille des millions de touristes chaque année, n'est pas du tout le joyau qu'il est de nos jours à l'époque où Pierre est nommé conservateur ; c'est même un poste par défaut car Versailles est trop connoté royaliste dans la jeune III république et c'est aussi là que Bismarck signa la défaite française de 1870..... Versailles part en quenouille, n'est même pas classé monument historique et est le terrain jeu d'architectes peu attentifs à la notion de patrimoine.
Pierre patiemment remettra Versailles "à la mode " avec un grand souci d'authenticité . Mais tout ce dévouement sera au détriment de sa famille .
Ce roman remarquablement illustré façon aquarelle , tout dans les teintes de gris et noir, reflète excellemment l'atmosphère de l'époque . On y croise Sarah Bernhardt, des hommes politiques , Clémenceau, Millerand et j'en oublie....on revit le grand cérémonial du traité de Versailles, traité de paix qui met fin à la première guerre mondiale avec ce témoignage précieux et humain concernant le représentant allemand (je n'avais jamais lu quelque chose d'aussi personnel sur ce moment historique : "et je voyais dans les yeux d'Hermann Müller se former des larmes qu'il ne pouvait dissimuler").
C'est aussi l'occasion de dresser un portrait de l'époque, l'exposition universelle de 1900, l'arrivée de l'électricité, l'inauguration du métro, mais aussi un portrait "social" , les moeurs et la bienséance , la froideur et l'éducation dure des hommes , le rang à tenir de la haute bourgeoisie, Pierre est à et égard , un peu "rigide"...
Et pour terminer, le dossier à la fin du livre avec les archives personnelles de la famille Nolhac avec photos et lettres est particulièrement émouvant .
Bref, je recommande vivement ce livre en particulier aux férus d'histoire.
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Un roman graphique qui réhabilite Pierre de Nolhac, attaché puis conservateur du château de Versailles de 1886 à 1920. Son rôle fut déterminant pour sauver le château et ses collections à l'abandon depuis la Révolution et lieu encombrant pour une troisième République qui cherche à s'enraciner dans le pays en s'opposant à la monarchie. le récit met en avant ses actions, son travail acharné pour réhabiliter ce lieu, accueillir des visiteurs qui l'avait déserté, le remeubler, restaurer et exposer les peintures, meubles. Pierre de Nolhac eut indirectement un rôle politique puisque de nombreux événements se déroulèrent au château durant sa mandature (accueil de chefs d'Etat étrangers, élections des présidents de la IIIème République, Traité de Versailles en 1919).
Ce roman graphique passionnant nous fait saisir la rencontre d'un homme avec un lieu, son amour pour "son" château qui dévore tout, jusque sa vie de famille qui se délite face à cette passion dévorante. C'est également la photographie d'une époque, la Belle Epoque, ses mentalités, le portrait d'un homme complexe.
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"Le Château de mon père - Versailles ressuscité" est un roman graphique qui retrace la vie familiale et professionnelle de Pierre de Nolhac au Château de Versailles, racontée par son fils Henri. Il y est arrivé en tant qu'attaché de conservation en 1887, et en est devenu conservateur en 1892. Pierre de Nolhac a bataillé dur pour remettre le Château dans l'état dans lequel il était sous l'Ancien Régime et faire revenir les visiteurs. Puis, lorsqu'a éclaté la Première guerre mondiale, il a dû faire tout son possible pour sauver le Château et ses chefs-d'oeuvre, tout en faisant face à la perte de ses personnels, mobilisés. La dernière grande mission de Pierre de Nolhac à Versailles a été la mise en oeuvre de la signature du Traité de paix.

Ce roman graphique est extrêmement beau, avec ses vignettes en lavis. Non seulement l'histoire de Pierre de Nolhac au Château de Versailles est passionnante, mais en plus, avec cette technique de scénarisation et de dessin, les émotions passent très bien. La profondeur et la ressemblance des dessins avec les véritables pièces du Château sont fantastiques: moi qui connais bien les lieux, je m'y suis crue! Une superbe promenade dans le temps, dans ce château que j'affectionne tant. Je vous recommande très fortement ce chef-d'oeuvre! Bravo aux auteurs!
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Très bel ouvrage ! Je suis sortie de cette lecture en ayant appris beaucoup de choses et en ayant passé un excellent moment.

Une petite histoire dans la grande Histoire ! Pierre de Nohlac a sauvé le château de Versailles. Pour cela, il a fait d'énormes sacrifices. Il a fait passé sa vie pour sortir ce château de l'oubli et à en faire un monument au rayonnement international.

Le scénario et la succession des événements sont très bien ficelés ce qui rend la lecture fluide et agréable tout en étant dense. Les dessins en noir et blanc complètent parfaitement l'oeuvre !

Une super lecture !
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C'est bande dessinée est une vraie merveille. Elle a beau être en noir et blanc, elle n'en est pas moins chaleureuse ; elle respire la vie, le grand air, et la liberté ! C'est absolument fou de penser qu'il y a encore peu de temps, le château de Versailles était par endroit ouvert aux quatre vents et sujet à de tristes infiltrations d'eau. Les auteurs donnent chair à ce magnifique château en retraçant l'histoire de Pierre de Nohlac, celui qui, avec Louis XIV, aura peut-être le plus participé à la renommée du lieu.
Les auteurs et dessinateurs ont su avec talent se hisser à la hauteur de la majestueuse demeure.
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