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EAN : SIE361379_248
Le Grand Midi (01/01/1990)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Sous la forme littéraire de notes d'une jeune historienne québécoise à la recherche d'une civilisation à la fois disparue et à venir, c'est le genre de l'utopie qui est repris ici, dans un contexte contemporain. On y suit les traces d'une enquête parmi des vestiges et des présages, où c'est de la vie au-delà de la survie qu'il s'agit. La civilisation occidentale et l'idéologie américaine d'un côté, la Québécie de l'autre, forment alternativement le décor, en une ten... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Jamais, de sa vie, un baron ne fût mit devant autant de points d'interrogations !

Dabord, la Québécie, qu'est-ce que c'est ? Est-ce un roman, même si c'est en fait stricto sensu une utopie ? Publiée en 1990, je n'ai trouvé, dans le genre au XXe siècle, qu'un seul autre titre pour le comparer : le jeu des perles de verre d'Hermann Hesse, paru en 1943 et interdit en Allemagne à cause des idéaux qui y sont décrits, absolument contraires au régime nazi.

Tandis que l'oeuvre de Hesse prend la forme d'un récit biographique qui raconte la vie d'un Maître qui évolue à l'intérieur d'une société utopique, celle de Lachance prend celle d'un hybride entre d'une part, le travail de recherche universitaire d'une étudiante en histoire qui tente de reconstituer une civilisation « disparue » et de l'autre, son carnet de notes plus intime, tout cela entrecoupé d'essais dramaturgiques intitulés les « scènes québéciennes ».

Au niveau formel, c'est donc une oeuvre à part, dont l'innovation s'inspire du traitement de texte sur ordinateur. Les logiciels qui permettent la « refonte continuelle » d'un travail au cours de sa progression sont en effet responsables de son caractère inclassable, selon ce que des indications dans la préface nous précise. Mais, qu'à cela ne tienne ! Si le jeu des perles de verre, pour reprendre ma comparaison, est volumineux, comme le genre biographique souvent l'exige, la Québécie, en revanche, a le mérite d'être on ne peut plus concis, sans pour autant négliger ni le côté subjectif des romans ni le côté objectif des utopies philosophiques (on retrouve en effet tous les éléments classiques, rationnels de la représentation de sociétés idéales comme c'est le cas dans La Nouvelle Atlantide de Bacon ou l'Utopie de More), et tout ça grâce à sa nouvelle forme hybride des plus audacieuses. Voilà pour l'innovation.

Ensuite, dans ce qui apparaît comme un chaos d'idées, de formes et d'images, on retrouve finalement un tableau parfaitement cohérent pour ce qui est de la constitution, des lois, des moeurs, de la religion, de l'esprit de cette société idéale au statut ambiguë puisqu'elle a existé avant la Révolution, elle fait partie de l'histoire du pays de la charmante Marie-Sylvie et que plusieurs éléments de sa réalité semblent lui suggérer qu'elle existe peut-être encore. Sans compter qu'elle est située dans un lieu géographique réel, la province de Québec au Canada. La révolution évoquée dans le roman évoque clairement celle qui a eu lieu au début des années 70 là-bas alors que le peuple francophone s'était mis à rêver de se séparer du reste de la confédération canadienne majoritairement anglophone pour se constituer un pays. La situation de cette province est souvent comparée à celle des Catalans en Espagne. Néanmoins, qu'on ne s'y méprenne, ce curieux petit livre n'est pas du tout un pamphlet souverainiste aux couleurs politiques régionales. Au contraire, même si l'histoire se déroule sur une situation et un territoire géopolitique précis, il semble que la critique et l'idéal qui y est décrit porte bien au-delà de l'histoire particulière et réelle de ce pays, elle porte sur l'ensemble de la culture occidentale et tend justement à l'Universel.

Par ailleurs, le contenu de cet idéal comme tel, le coeur de la Québécie ne me laisse pas moins stupéfait que sa forme étrange. Dans ce livre, c'est tout le principe de notre code juridique, notamment, qui apparaît, à la lumière du Recueil du pays idéal, injuste, désuet, inadéquat. Il y a aussi la famille telle qu'on la connaît, l'institution, qui, depuis le début des générations, est un déterminant essentiel dans le caractère et la destinée des hommes, qui est remise en question. Paradoxalement, tout est laissé au hasard en Québécie, et pourtant rien ne semble plus parfait, plus cohérent que les nouveaux principes qui sont proposés et qui fondent cette société.

En lisant cet opus, je me suis à la fois scandalisé et émerveillé. J'ai beau tourner et retourner les idées avancées dans ce livre, je n'arrive pas à les réfuter au niveau théorique, même si elles me semblent, appliquées au concret, légèrement dénaturées. Je me suis laissé pourtant séduire, transporté par la limpidité de l'ouvrage, l'esprit ultra-lucide de Francine Lachance et sa plume exercée. Je ne peux m'empêcher de concéder à la part de malaise que son livre a créée en moi une sorte de vérité.

Enfin, ce qui m'étonne le plus de la Québécie, c'est sa réception – elle semble être demeurée jusqu'à présent tout à fait marginale - et l'anonymat de son écrivaine. Après avoir fait quelques recherches sur ce livre fascinant, je n'ai trouvé qu'une seule entrevue que cette dernière a accordée à la suite de la parution de ce qui semblerait être son seul et unique livre. le site de la maison d'éditions qui a publié le texte, où mes recherches m'ont principalement mené, n'est pas moins mystérieux que le sort de cet ouvrage obscur. Nous ne sommes plus à l'heure de la censure d'un régime comme celui des nazis mais enfin le fait que La Québécie soit resté assez méconnu nous laisse croire qu'elle subit une répression de la part d'une certaine forme de pensée dominante.

À lire !
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Marie-Sylvie est une jeune femme dont l'âge n'est pas précisé mais que l'on suppose dans la fin vingtaine puisqu'elle fait une thèse à l'Université.

Héritière des souvenirs de sa grand-mère maternelle, une femme de goût élégante, fort sympathique qui a vécue et regrette avec nostalgie une époque révolutionnaire et, disons-le ainsi, « révolue », Marie-Sylvie étudie l'histoire dans le but de faire une reconstitution « objective », scientifique, de cette époque de « rêve» qui est devenue de l'ordre de la légende pour les gens de son pays parce que presque tous les documents qui y sont reliés ont été détruits par les « ennemis ». Ces adversaires de la Québécie représentent le nouvel ordre de l'économie. Ils sont responsables du massacre, de la répression terrible qui a mis fin à cet âge d'or du Québec dont l'existence est remise en doute, voire qualifié de chimérique par les Québécois du roman. Cette période nous évoque à nous, lecteurs, évidemment, la "Révolution Tranquille", évènement marquant pour la petite province de Québec au Canada (d'où le roman tire son titre d'ailleurs) qui a eu lieu en 1970, bien que cette coïncidence historique ne soit qu'un prétexte, elle n'a pas tant d'importance puisque tout ce qui a trait aux lois de l'utopie est entièrement fictif.

Dans sa démarche, la narratrice découvre assez tôt que le caractère de cette civilisation perdue, mythique que sa grand-mère lui faisait entrevoir, par le biais de ses souvenirs, et dont elle veut découvrir le principe, les lois, dans le cadre de sa recherche, est incompatible et résiste à ce point de vue « objectif » exigé dans les Universités.

Elle doit donc revoir toute son approche. C'est donc au journal, aux notes plus personnelles de la jeune historienne que nous avons accès au début du roman. Cette forme de narration, plus subjective, est vraiment originale et aussi géniale pour le genre de l'utopie, puisqu'elle permet en effet de réconcilier l'aspect subjectif intrinsèque au pays idéal décrit dans la Québécie, celui de son "esprit", et celui, objectif, universel, accessible à la raison raisonnante et impossible à contredire au niveau logique. Ce côté objectif nous est présenté à l'intérieur du roman conformément à sa nature, c'est-à-dire sous forme d'articles de code législatif qui sont tirés du "Recueil", le document juridique fondateur de l'utopie qui a été interdit par les autorités du pays et que Marie-Sylvie doit reconstituer, justement, au péril de sa vie.

L'héroïne a tous les traits d'une jeune femme intelligente, courageuse et rêveuse. On s'attache à elle, on a envie de mener avec elle jusqu'au bout cette lubie de refaire renaître de ses cendres une Québécie dont elle est certaine qu'elle a existé malgré ce qu'on en dit et malgré la prédominance de ceux qui cherchent à la faire taire. Aidée par des adjuvants sympathiques dans son plan, son père et l'énigmatique professeure B., notamment, elle se retrouvera dans toutes sortes d'endroits sympas aux ambiances que l'auteure réussit habilement à retranscrire à partir de certains lieux de la ville de Québec au Québec que j'ai d'ailleurs moi-même connus, visités si souvent. C'est là où se trouve l'Université Laval où étudie Marie-Sylvie dans le roman.

Bref, ce livre, en plus d'être une vraie utopie au sens classique, littéraire du terme, c'est-à-dire qu'il va à fond dans le détail législatif d'un pays idéal imaginé à partir de l'analyse et de la critique de nos sociétés occidentales actuelles et réelles, est aussi une réussite du point de vue du genre « suspense », ce qui relève d'un tour de force, à mon avis. En comparaison, j'avais lu des extraits, dans mes années de fac, de « L'utopie » de More et de « La nouvelle Atlantide » de Bacon, deux ouvrages du genre de l'utopie qui sont intéressants pour leur valeur philosophique mais qui échouaient carrément sur le plan de la dramaturgie, lacune que « La Québécie » ne manque pas de combler avec brio. En effet, Marie-Sylvie est entraînée, avec sa recherche d'Université, dans une intrigue policière qui nous tient en haleine du début jusqu'à la fin, ce qui est formidable et symbolique aussi. L'intrigue illustre à merveille, d'une certaine façon, et à mon avis, la ligne mince, le danger bien présent et commun à toutes les recherches intellectuelles et poussées dans la vie.

D'ailleurs, la narration qui change progressivement, elle passe de journal de recherche dans les premiers chapitres, par exemple, à l'écriture de scènes de la vie Québécienne et de dialogues dans les derniers, est à l'image du phénomène de transgression qui se produit quand on se donne, on se "perd" dans une recherche littéraire.

Bref, cette petite brique fascinante, rédigée par une jeune femme aussi prodigieuse que mystérieuse (Francine Lachance ne semble pas avoir publié autre chose depuis 1990, année de la sortie de la Québécie) m'a laissée sur ce sentiment intense de transformation intérieure que Marie-Sylvie vit jusqu'à brûler dans un incendie et que seuls ont le pouvoir de laisser les grands romans de ce monde.

C'est fou, après la lecture, c'est comme si je me sentais moi-même un peu plus Québécienne...

Finalement, j'en parle mais, je ne sais même pas si je le recommande...

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Dans ce roman, nous suivons le parcours d'une étudiante en recherche à l'Université qui ne manque pas de fougue. Marie-Sylvie fait sa thèse en histoire sur un sujet controversé : la Québécie.

Habituellement, dans l'utopie traditionnelle, les protagonistes tombent par hasard sur une île, un lieu géographique isolé du monde, complètement fantastique où ils découvrent la société rêvée aux conditions parfaites pour que règne le bonheur et la paix entre tous les êtres humains. Ce dispositif littéraire qui consiste à situer le pays idéal du roman en un coin du monde totalement fictif, tel qu'utilisé par Platon, More et Bacon, dans le but d'éviter la censure des autorités de leur temps, est contourné ici : en effet, la Québécie à laquelle Marie-Sylvie s'intéresse a déjà existé et elle existe peut-être encore et toujours quelque part, plus précisément au Québec, cette petite province francophone perdue dans le Canada, en Amérique du Nord.

C'est donc trois niveaux de danger réel qui se déploient dans ces pages. À la fois pour l'héroïne, qui poursuit son but de reconstruire un pays qui a été presque tout détruit dans le passé par l'ennemi qu'est le nouveau pouvoir établi, à la fois pour son auteure, qui, comme son nom le dit, prend la chance d'en faire le récit en donnant des indices sur les coordonnées géographiques de l'utopie, sans compter le risque éventuel aussi pour le lecteur, qui se retrouve, au fil des pages, pris par le talent et l'audace de Francine, car en effet, cette utopiste possède ce rare talent de toucher directement les idées et le coeur, appelant au questionnement celui qui la lit, puis à la transformation, littéralement.

Qui est nostalgique de la Grande Culture, d'un idéal d'humanisme lié à un certain âge d'or de la civilisation occidentale sera certainement ému par le style de cet ouvrage empreint d'excellence. Les idées que l'on y retrouve sont aussi ingénieuses que bouleversantes, procédant d'un renversement de valeurs qui rend tout à coup la société dans laquelle on vit presque gênante…

Je ne peux m'empêcher d'imaginer ce qu'aurait été mon propre parcours à l'université si j'avais été inscrit en Québécie, jouant aux dés une partie de mes notes et étudiant selon un cursus que j'aurais moi-même établi, choisissant l'enseignement de professeurs totalement indépendants qui donnent les cours dans leur salon. Il y a aussi étrangement cet esprit soixante huitard chez Lachance, ce qui nous donne un indice sur l'âge réel de l'écrivaine mystérieuse. Car à la réflexion, quoiqu'une tendance naturelle m'ait porté à identifier l'auteure à son personnage principale de Marie-Sylvie, il est fort improbable dans les faits que Francine Lachance ait été une jeune adulte à l'époque où l'ouvrage a été publié en 1990.

Mais, je ne voudrais pas m'attarder trop sur ce mystère déconcertant. Après quelques recherches infructueuses, mon sentiment qu'une volonté d'anonymat quasi absolu soit préservé autour de la personne de l'écrivaine, comme si elle s'intégrait à l'oeuvre, rejoignant ainsi dans une certaine mesure l'une des valeurs ou qualités principales de la Québécie, c'est-à-dire la générosité, s'est rapidement confirmé. Mise à part une entrevue qu'elle a accordée à Anne Staquet peu après la sortie du roman, le Web ne contient pas d'autres signes de vie de Francine Lachance !

Diantre ! Serait-ce un hasard ? Difficile d'imaginer une telle attitude à notre époque où nous laissons une bonne part de notre identité aux réseaux sociaux tout en accordant du crédit à la célébrité...
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C'est l'histoire d'amour incestueuse la plus étrange, la plus intellectuelle que j'aie jamais lue de ma vie !

Ah, mais c'est aussi une grande utopie…. En effet, et probablement la plus grande produite au XXIe siècle…

L'autrice savante nous fait la narration de la description d'une société idéale qu'il est impossible de réfuter malgré le malaise que son récit audacieux, fondé sur une critique acerbe de l'état actuel de notre civilisation, provoque. Sur les lois, la religion, la famille, tout est remis en question.

Quoi qu'il en soit, c'est vraiment un ouvrage torride qui me laissera à jamais visiblement sous le choc. Avis à ceux qui aiment les idées, les jeux de logique et de rhétorique, vous ne serez pas en reste avec ce livre qui refait le monde jusque dans ses moindres fondements en deux temps trois mouvements, sans laisser de côté le meilleur pour la fin (l'amour!), en faisant croire que ce n'était vraiment pas ça le point…
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La Québécie est un roman tout à fait étrange qui se présente sous la forme d'un dossier documentaire composé par une jeune historienne en vue d'un mémoire consacré à une société oubliée de tous, qui naquit de la Révolution tranquille et fut gommée des esprits et de l'histoire par les forces de la réaction.

Certains on voulu voir dans la québécie une utopie authentique, un des rares exemple de société parfaite décrite par la littérature qui ne porte pas en elle les germes de la dictature. J'ai découvert ce livre il y a une dizaine d'année grâce à une chercheuse de l'Université de Mons qui s'en était faite la plus acharnée des défenseuses. Je l'ai lu sans a priori, même si j'avais le secret espoir de découvrir un projet de société enthousiasmant.

Hélas, ce que j'ai lu m'a plutôt fait peur. Il y a dans La Québécie des points communs avec la plupart des grands totalitarismes. le système décrit s'inscrit dans la tradition non conformiste. Il s'agit de trouver des réponses aux angoisses qui étreignent la société contemporaine en dehors des voies traditionnelles. La recherche spirituelle constante, le rejet du matérialisme rappellent les position de la jeune droite d'entre-deux-guerres.

La société québécienne est une société d'ordre. le contrôle social y est poussé à l'extrême et, comme dans les anciens pays soviétiques c'est l'Etat qui règle tous les aspects de la vie des gens. La tentation est grande de déclarer fous ou à tout le moins associaux les mécontents, les subversifs, les dissidents ou les indisciplinés. Comme dans nombre de cités idéales, de la Cité Mondiale d'Otlet à la moderne Singapour, on instaure une méritocratie. Les sujets les plus brillants, les plus cultivés vont indiquer à la masse ce qui est bon pour elle, même si elle ne le sait pas. Ce système est poussé très loin en assurant sa parfaite reproduction par le vote plural; les plus malins votent plusieurs fois...

La dérive est prévisible; celui qui refuse le modèle n'atteindra pas le rang de citoyen de première classe, ne fut-ce que parce qu'il refusera de se soumettre aux rituels infantiles prévus par la loi. Une religion d'Etat, si ouverte et si tolérante soit-elle reste une religion, reste une transcendance. Que faire du matérialiste, de l'individualiste, de celui qui n'adhère à rien.

La Québécie aurait banni Stirner, qu'aurait-elle fait de Nietschze ou de Marx? L'enthousiasme obligatoire est l'un des ingrédients du fascisme; la Québécie est un ennième Meilleur des monde.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Au départ, la situation ne différait pas beaucoup de celle d’aujourd’hui. Il y avait le Canada et les Québécois, insatisfaits de leur sort, quoique jouant assez bien le jeu de la vie américaine. Il y avait eu des velléités de séparation de la part des francophones. Mais, une fois la différence de leur langue vivement affirmée, ils ne savaient plus très bien ce qui pouvait encore les distinguer assez radicalement du reste de l’Amérique pour justifier la formation d’un pays séparé. La commodité, le bon sens, la paresse ou la simple inertie retenaient les Québécois dans le compromis canadien. L’intransigeance de leurs concitoyens anglophones face à leurs revendications modestes quant à la protection de leur langue, les poussait bien à la séparation. Mais cette libération serait restée sans grand effet s’il ne s’était passé de tout autres choses.
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— Ce sont les Québéciens qui se sont fait écraser par ceux qui avaient enfilé des armures plus solides.
— Le croyez-vous ? Certains peut-être. Mais la Québécie continue à exister, et les Québéciens dan­sent invisibles sur les forts de leurs ennemis. Juste­ment parce que nous avons appris à jouer avec le hasard, c’est toujours notre jeu qui se joue mainte­nant. Mais c’est peut-être encore un peu difficile à saisir pour vous à présent. Vous me comprendrez quand vous aurez retrouvé tous les autels des Qué­béciens voués au Dieu Hasard, quand vous aurez appris à lui élever les vôtres. Pour l’instant venez plutôt voir ce que je viens d’inventer sur mon ordi­nateur.
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Nous acceptions mieux la mort. Et paradoxalement, mieux la maladie aussi, même si nous jugions plus facilement que certaines maladies étaient des raisons de quitter la vie. Je me souviens que, tout en appréciant la santé, nous ne la considérions pas comme une valeur suprême, pas plus que nous ne donnions au confort le premier rand de nos considérations. Il était admis que l'élan de la vie devait prédominer sur le souci méticuleux de la santé ou du confort
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Pour Anne, il faut raser le complexe et reconstruire autre chose, car les bâtiments de la période marchande sont non seulement dépourvus de beauté, mais anti-esthétiques, et donc à peu près irrécupérables.
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Je veux répandre toute l'huile de ma vie sur notre incendie.
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