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Ce livre m'a été conseillé lors d'un café littéraire, par une autre lectrice. Il s'est avéré que mon père l'avait justement acheté, donc je me suis lancée dans la lecture. Et c'est avec un avis mitigé que je ressors de ce roman. J'ai trouvé la langue vraiment magnifique, elle établit un réel contraste avec l'illettrisme du personnage principal. Cependant, j'ai été fort déçue par le contenu du récit. En effet, je m'attendais vraiment à voir le combat de Léo, son processus d'apprentissage de la langue ... Hélas, j'ai trouvé que cette aspect avait été relégué en second plan pour laisser place à son "histoire d'amour" avec Sibylle.
J'ai par ailleurs trouvé la fin fort poétique et très belle.
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Dans une écriture parfaitement maîtrisée, l'auteur nous conte le destin malheureux de celui qui ne sait ni lire ni écrire. Il y a beaucoup d'émotion dans ce roman. La compassion qu'il suscite justifie à elle seule sa lecture. Juste deux regrets : une fin trop attendue et le personnage du voisin (et avec lui, ses obsessions) qui aurait mérité de plus amples développements.
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Tout le monde aura compris de quoi parle ce livre, et tout le monde aura compris que c'est un beau thème tragique et méconnu. Je ne reviendrai donc pas sur le parcours de Léo, illettré. (Malgré les années passées sur les bancs de l'école, malgré son excellente mémoire, malgré son assiduité en classe malgré son désir de bien faire, malgré son travail dans une imprimerie: il s'agit de bien comprendre que l'illettrisme peut être vu comme une sorte de fatalité qui n'arrive pas qu'aux autres.) Non, je suis au regret de constater que c'est le style si abondamment loué de l'auteure qui m'insupporte. Je vais me contenter d'une citation (et croyez bien que j'aurais pu piocher n'importe où) et j'espère que certains me comprendront: "Peinte sur le biscuit de la figure, une fraise boudeuse laisse fuser les politesses attendues au début d'un dîner entre riverains bien disposés." Léo a invité à dîner Sybille (qu'il aime) et sa fille Violette. C'est de celle-ci qu'il est question dans la phrase que je cite. Quel maniérisme, quel emploi abusif de la métaphore, et pour quel résultat: une fraise boudeuse et des politesses qui fusent malgré tout! On croit lire un pastiche des frères Goncourt au sommet de leurs prétentions. (Franchement, ce n'était pas mieux "Bonsoir, m'sieur, dit la fillette qui paraissait déjà s'ennuyer ferme." ?)
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Avant la lecture d'illettré, je n'avais jamais mesuré le champ des impossibles de cette affliction qu'est l'analphabétisme. Sans jamais tomber dans des excès de pathos, l'auteure parvient à nous faire prendre conscience du quotidien d'un homme qui ne sait pas lire. Un homme qui, malgré son jeune âge, accumule depuis son enfance un lourd passif.
L'envie de plaire à la jolie infirmière offre une lueur d'espoir dans un récit au demeurant très sombre.

J'ai été fortement éprouvée et impressionnée par l'écriture incisive et marquante de Cécile Ladjali. Quel style et quelles vies racontées en si peu de pages. Sa concision renforce la puissance de son récit et le dénouement m'a laissée sur le flanc.

En tout cas, voici un roman à ne pas passer à côté afin de réfléchir, en tant que lecteurs, sur la richesse et la chance de savoir décrypter ces curieuses traces d'encre qu'on appelle lettres. Et de susciter, pourquoi pas, des envies de venir en aide à celles et ceux qui sont démunis de cette capacité à déchiffrer l'écrit.
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Le mot qui s'est imposé à moi en refermant ce beau livre, c'est "solitude".Car Léo est seul, très vite, dans sa vie d'enfant déjà puisque ses parents ne sont plus là. Seul aussi l'école, puisqu'il peine à communiquer, et seul ensuite dans sa vie d'adulte, partagée entre ses soirées dans son appartement de la cité Gagarine ( avec son iguane prénommé "Iggy") et son travail dans un atelier d'imprimerie où il manipule des lettres qu'il n'identifie pas. Car Léo ne sait pas lire, il a vaguement appris et tout oublié. Et il en a honte! les mots lui échappent et autour de lui quelques personnes essaient de redonner confiance à ce jeune homme doux et si beau: sa concierge, l'infirmière qui habite quelques étages au-dessous, un voisin de l'immeuble d'en face. C'est un texte magnifique, qui parle de l'estime de soi, de la reconnaissance et surtout de cette société où il ne fait pas bon ignorer l'écrit!
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Quand on croise Léo, jeune homme de la cité Gargarine, porte de Saint Ouen, on ne se doute pas qu'il ponctue son déplacement en comptant les tâches au sol. Quand il prend le métro il n'utilise que les lignes aux repères colorés et celles qui l'informent oralement des stations. Sensible Léo, il écoute sa concierge quand elle lui parle du devoir d'aller voter. Quelle déception quand il ne sait pas déchiffrer les noms dans l'isoloir. Comment être digne d'appartenance dans la société quand on ne comprend pas ses codes?
Les yeux de Léo passent sur les signes. Parfois ils s'arrêtent sur les courbes de Sybille, jeune infirmière venue panser ses plaies. Il a l'espoir Léo d'apprendre les mots pour elle.
Il hisse cet infime espoir au sommet d'un mont triste mais l'abnégation permet-elle au bonheur la moindre ascension ?
C'est le deuxième roman de Cécile Ladjali que je referme avec une profonde émotion doublée d'une grande réflexion sur l'importance des mots et le rôle de l'apprenant. Ce texte est moins lumineux que Benedict mais il porte une énergie poétique. Tout respire le talent et l'intelligence dans ce livre.
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Magnifique. Sauf ... mais non, je ne vous le dirai pas, lisez-le !
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L'idée est originale et surtout bien traitée : décrire la vie de Léo, un illettré de 20 ans qui habite près de la cité Gagarine, porte de Saint-Ouen. Ce jeune homme qui vit seul, ose céder aux avances de Louisa, une prostituée, mais c'est Sibylle, la jolie infirmière, qu'il aime, une voisine installée quelques étages au-dessous.
Chaque matin, Léo se lève à 5 h 45 pour pointer à l'usine à 6 h 30. Lui qui ne sait pas lire, il travaille dur dans une imprimerie et cela depuis l'âge de 16 ans ! Hélas, son handicap éducatif lui a coûté deux doigts parce qu'il n'avait pas su déchiffrer un panneau de mise en garde, un jour où on l'avait changé de machine.
Rien n'a été facile pour Léo, même s'il a régulièrement trouvé des gens pour l'aider comme Adélaïde, sa grand-mère, qui a remplacé ses parents disparus subitement alors qu'il était au CP. Ce traumatisme a bloqué ses apprentissages mais il a suivi tant bien que mal une scolarité au minimum. le peu qu'il a appris a été oublié et il invente tous les stratagèmes possibles pour masquer ce qui est une véritable infirmité dans notre monde dit civilisé.
Avec beaucoup de tact, Cécile Ladjali nous fait partager le quotidien d'un jeune homme qui ne cesse de souffrir : « le secret des hommes qui lisent et qui écrivent lui a longtemps fait envie. » Heureusement, une autre personne vient à son secours, Mme Ancelme, la concierge, qui lui permet même de voter avec un conseil très simple : « Deux mots seulement, mon Léo, il n'y a que deux mots sur le bulletin de vote que tu dois choisir. » Et il s'en sort très bien.
Un retour en arrière fait la chronique d'un drame, l'enfance et la jeunesse de Léo avec, en plus, la journée d'appel pour le Service national pour lequel il est réformé, ce qui ne lui plaît pas du tout.
C'est avec sa grand-mère que se déroulent des moments très forts jusqu'à cette cérémonie d'adieu au cimetière de Saint-Ouen : « Devant la tombe d'Adélaïde et l'absence définitive, Léo inspire profondément. Il voit le ciel et se demande si les livres content autant de balivernes que les dieux, puis si les dieux sont aussi menteurs que les hommes qui les ont inventés parce qu'ils avaient peur du vide. »
Pourtant, Léo ne veut plus rester illettré. Il travaille avec Sibylle, se rend aux cours du Centre d'insertion médicosocial, accompagné par Mme Ancelme, la première fois. Ici, nous mesurons toute l'inadéquation de telles opérations vouées à l'échec, comme son parcours scolaire. le choc est dur à encaisser lorsqu'il constate que Violette, la fille de Sibylle, sait lire.
Toutes les aides ont échoué, un homme se noie, ne peut plus rien tout seul. Même le chômage s'en mêle ! Terrible bilan d'une vie pourtant bien du XXIe siècle.




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Léo a quitté le collège à treize ans. Il n'a jamais connu ses parents, disparus trop vite, sans un mot. Elevé par sa grand-mère qui cautionne, voire provoque son apprentissage manqué avec l'écrit, Léo grandit dans une forme d'imposture. A seize ans, il travaille dans un atelier d'imprimerie et voit défiler sous ses yeux la brume de lettres dont il perçoit les contours mais dont le sens lui échappe, évanescent. Léo est illettré, en a honte, surtout quand il fait connaissance avec sa voisine, Sibylle, la belle infirmière qui lui propose de renouer avec l'écrit.

« illettré » est un roman écrit par Cécile Ladjali, agrégée de lettres modernes, enseignante de littérature dans le secondaire ainsi qu'à la Sorbonne nouvelle. L'écriture de l'auteur tend un miroir en creux aux thèmes qu'elle aborde : autant Léo souffre d'un manque de lettres, peinant à exister, à se lier à d'autres que son reptile inerte sous sa lampe chauffante, autant les mots qu'utilise Cécile Ladjali pour peindre cette amputation de soi sont travaillés, ciselés, magnifiés au creuset de son érudition. La langue est belle, emplie de métaphores choisies pour conter l'ignorance et l'envie d'un homme de se sortir de cette condition.
Et pourtant, le ton m'a semblé trop souvent didactique, voire clinique, parfois trop binaire. Tout aussi travaillés soient-ils, certains passages de l'intrigue sonnent creux. Pour autant, les réflexions qui la portent sont passionnantes : peut-on entrer dans l'écrit quand on s'est toujours tenu à l'orée de ce monde ? Quelles conditions permettent ce passage ? Reste-t-on marqué par le sceau de son éducation, ou peut-on s'en affranchir, recouvrant sa liberté et son humanité ?
Le final semble oblitérer la lumière et vient rappeler celui du roman de Laurence Cossé : « Les amandes amères » qui abordait une thématique proche, celle de l'analphabétisme.
Il reste les mots de Léo au bout du chemin, conquérant des lettres et d'une missive, qui se réjouit de façon énigmatique : « Je suis l'auteur et le destinataire comblé de mon propre envoi. Personne n'a tenu le stylo à ma place. J'ai écrit le vide, j'ai posté le vide, et j'ai signé toute ma vie. » (p. 212.)
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Dès les premières pages, j'ai été déroutée par le récit, en chapitres courts, alternant l'histoire de Léo et ses dialogues avec lui-même au milieu du cimetière (tout de suite, on sent l'idée du feel-good s'éloigner). J'avais pourtant vraiment envie de m'attacher à ce personnage, et de suivre ses progrès, sa rédemption et pourquoi pas ses amours.

Mais je me suis sentie empêchée, d'abord à cause des personnages eux-mêmes. Fruits de descriptions assez précises, ceux-ci sont saturés d'informations, ce qui les rend, paradoxalement, évanescents. Léo, vingt ans, réussit à être à la fois illettré, handicapé (amputé de deux doigts), fils d'escrocs, abandonné depuis l'enfance, élevé par une grand-mère elle aussi illettrée, orphelin sans le savoir, dépourvu d'amis, propriétaire d'un iguane, délégué du personnel de l'imprimerie, perclus de tics, vierge, mais d'une beauté solaire que la romancière se plaît à décrire dans des pages d'un romantisme adolescent enfiévré qui a achevé de me laisser perplexe. J'ai trouvé que cela faisait vraiment beaucoup de caractéristiques originales pour un seul homme, et que celles-ci n'étaient pas toujours bien gérées (notamment le handicap physique). de même, le personnage de Sibylle m'a dérouté : censée être presque aussi jeune que Léo, elle a eu le temps d'entamer des études puis de changer de voie et de faire une école d'infirmière, de vivre en couple puis de se séparer durant sa grossesse, et sa fille a désormais six ans. le temps semble drôlement élastique parfois.

J'ai essayé de mettre de côté ces étrangetés pour me concentrer sur l'évolution de Léo, en espérant constater ses progrès dans l'apprentissage de la lecture. Mais le sujet n'est jamais abordé frontalement : on sait que le jeune homme parvient à écrire son nom en majuscules, et après ?

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