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Citations sur Tout bouge autour de moi (112)

En voyage, je garde toujours deux choses sur moi : mon passeport (dans une pochette accrochée à mon cou) et un calepin noir où je note tout ce qui traverse mon champ de vision ou qui me passe par l'esprit. Alors que j'étais par terre, je pensais aux films catastrophe, me demandant si la terre allait s'ouvrir et nous engloutir tous. C'était la terreur de mon enfance.
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Dans cette ville on sort tout dehors chaque jour. Comme chaque maison est aussi une boutique on sort, tous les matins, les marchandises qu'on étale sur le trottoir. Et le soir, on rentre tout. On rentre même les comptoirs sur lesquels on avait disposé ces marchandises. C'est assez étonnant de découvrir qu'on puisse caser tant de choses dans ces minuscules maisons. Et ces rues vides où l'on ne croise, la nuit, que de grands chiens maigres.
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Je m'attendais à entendre des cris, des hurlements. Rien. On dit en Haïti que tant qu'on n'a pas hurlé, il n'y a pas de mort. Quelqu'un a crié que ce n'était pas prudent de rester sous les arbres. En fait, c'était faux, car pas une branche, pas une fleur n'a bougé malgré les quarante-trois secousses sismiques de cette première nuit. J'entends encore ce silence.
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Quand les gens me parlent, je vois dans leurs yeux qu ils s'adressent aux morts, alors que je m'accroche à la moindre mouche vivante. Mais ce qui me touche vraiment, c'est qu'ils semblent émus par leur propre émotion, et qu'ils espèrent la garder le plus longtemps en eux. On dit qu'un malheur chasse l'autre et les journalistes ont beau se précipiter ailleurs, Haïti continuera d'occuper longtemps encore le coeur du monde.
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Je me promène un moment dans le jardin, tout étonné de constater que les fleurs les plus fragiles se balancent encore au bout de leur tige. Le séisme s'est donc attaqué au dur, au solide, à tout ce qui pouvait lui résister. Le béton est tombé. La fleur a survécu. (p21)
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Juste avant mon départ pour Haïti, le 5 janvier, alors qu'on soupait ensemble à Montréal, Saint-Eloi m'a fait cadeau de ce livre d'Amos Oz: Seule la mer. Mon premier contact avec cet écrivain qui depuis longtemps m'attire. Comme il a apporté son exemplaire avec lui, on a sorti nos deux livres pour lire Oz à haute voix. Ma confiance dans la poésie est sans limite. Elle est seule capable de me consoler de l'horreur du monde. Saint-Eloi lit debout; moi, assis sur une valise. Il a le sentiment que j'ai les mêmes obsessions qu'Amos Oz: le rapport à la mère, au village et à l'errance.
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LA RÉVOLUTION

Le Palais national cassé. Le bureau des taxes et des contribuables détruit.
Le palais de justice détruit. Les magasins par terre. Le système de communication détruit. La cathédrale détruite. Les prisonniers dehors. Pendant une nuit, ce fut la révolution.
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Dans ce pays, on ne va à l'hôpital que quand la douleur devient insoutenable. Autrement, on ne s'estime pas malade. Vaut mieux ne pas être malade si on ne peut pas s'acheter de médicaments. Ainsi on passe de la santé à la mort. La maladie est un luxe qu'on ne peut se permettre sans moyens. Alors on meurs sans avoir été malade.
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Dans les moments de grande crise, (...) les gens restent vissés devant le petit écran. Assez longtemps pour que ce temps artificiel finisse par s'infiltrer dans leurs veines. Quand on regarde trop souvent la télé, on finit par croire qu'on peut agir sur l'événement qui se déroule sous nos yeux. Tout, dans la vie, nous paraît alors trop lent. On exige des changements instantanés. A chaque fois qu'on revient des toilettes, on veut voir du nouveau. Il faut que ça progresse. (...) On critique des gens qui agissent quand nous n'avons pas bougé de notre fauteuil depuis deux jours.
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(...) si quelqu'un d'autre le sait, ce n'est plus un secret.
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