Citations sur La petite communiste qui ne souriait jamais (210)
Nadia, elle est une plante carnivore de dangers dont il faut la gaver.
Ce qu'elle accomplit ce jour là, personne ne sera capable de le raconter, ne restent que les limites des mots qu'on connaît pour décrire ce qu'on n'a jamais imaginé.
Interviewée par la BBC à la question : "En 1978, vous êtes revenue au premier plan. Vous n'étiez plus une petite fille mais une ... femme ?", elle répondra, embarrassée, une alcoolique repentie : "Oui... C'était mon... grand problème.
La seule façon d'éviter les malentendus, les interprétations, me dit-elle, c'est de ne prononcer aucun mot qui puisse être deformer. Alors je me taisais. Beaucoup.
Ils avaient constamment peur , c'est vrai, peur qu'on ne les entende dire des choses interdites, aujourd'hui, on peut tout dire, félicitations, seulement personne ne nous entend...
Ceux qui la tenaient pour une vendue au pouvoir sont abasourdis, elle remonte dans leur estime. Imaginez. Si elle a quitté le pays, elle qui était tout de même privilégiée... Voilà. Maintenant, nous sommes enfermés, seuls. Le dernier qui quitte le pays éteint la lumière en sortant, dit-on à l'époque, amèrement fier des rires qui suivront cette boutade.
L'été dans la capitale, l'odeur des tilleuls colle au béton. La chaleur s'accroche, des crocs brûlants, l'air semble se solidifier, stagnant et moite. Ici, dans ce vaste gymnase vitré, pas de vieux matelas au sol mais des tapis bleu électrique en mousse. Les entraîneurs du club Dinamo qui tiennent à ce que les filles les appellent "camarade coach" emmènent leurs gymnastes à Constanta, au bord de la mer Noire, dès que la température dépasse 38 degrés. Les filles d'Onesti, elles, se traînent jusqu'au lavabo entre les exercices, elles s'aspergent le visage à l'eau froide.
La clé de sa supériorité technique était cette capacité à effectuer des calculs mentaux ultra-rapides pour se corriger et ajuster le tir tout en continuant le mouvement.
Les Russes ont fasciné le monde entier avec Spoutnik, et, comme les Etats-Unis, ils garderont leur supériorité militaire. La Roumanie, elle, fait de celles que Béla appelle ses "fillettes missiles" le show mondial le plus adorablement fascinant avec l'arme suprême : la bombe Nadia C., qui exécute ce que des spécialistes américains évoquent en ces termes, "de la démence pure, une impossibilité biomécanique".
Geza et Béla dormaient dans notre chambre. Et si on avait besoin d’aller à la salle de bain on devait faire pipi la porte ouverte.
- Pourquoi ?
- Ils avaient peur qu’on boive trop d’eau et qu’on pèse trop lourd. Nous, on attendait avant de tirer la chasse, on montait sur les toilettes avec un verre à la main et on buvait l’eau de la citerne. Quand on prenait une douche, ils nous surveillaient. On n’avait pas le droit de lever la tête…