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3,79

sur 1633 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre nous replonge dans ces années où l'occident était fasciné par cette jeune gymnaste roumaine, encore enfant et qui réalisait des figures incroyables sur sa poutre. Nous lisons l'envers du décor, tous les sacrifices qu'il faut accepter pour arriver à un tel niveau; nous plongeons dans l'univers sportif de l'époque où gagner aux jeux olympiques n'était pas qu'une simple médaille mais la preuve que le système communiste était le meilleur et le plus performant. Nous visitons la Roumanie de Ceaucescu et ses privations, ses paysages gris et sans confort ...
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Biographie d'une jeune gymnaste roumaine ? Certes. La petite communiste qui ne souriait jamais, c'est avant tout l'histoire d'une vie. Celle de Nadia Comaneci.
Une ascension fulgurante, compétitions après compétitions, médailles après médaille, allant jusqu'à perturber le panneau électronique olympique à Montréal. Toujours aller plus loin, plus vite, plus haut. En dépit des risques. En dépit de l'ombre de l'accident, de la paralysie, de la mort. L'admiration des journalistes, l'adulation des petites filles, l'amour du public.
Et puis, comme souvent, une déchéance. Les premières défaites, l'argent au lieu de l'or. Une utilisation de la jeune sportive par le pouvoir, des changements d'entraîneurs, des doutes, des « écarts ». Des critiques, des jugements. Une déception face aux changements morphologiques de la fillette qui avait battu les championnes soviétiques.

Fiction ? Eh oui ! L'imagination de Lola Lafon (les belles sonorités de ce nom !) remplit les silences de l'histoire et les dialogues de la narratrice avec Nadia sont imaginés (bien que tirés ou inspirés par l'autobiographie de l'athlète). Et pourtant… Pourtant, ils sont si réalistes. Si crédibles qu'il semble impossible que les deux femmes n'aient jamais échangé. Si sincères que l'on voudrait qu'ils soient vrais !

Panorama d'un pays ? Bien sûr ! Et d'une époque, celle de la Guerre Froide. L'un des grands points forts du livre est l'absence d'une vision binaire des événements : pas de méchants contre des gentils. Etrangement – et intelligemment –, ce sont les points de vue parfois extrême de Nadia et de la narratrice qui permettent de nuancer. le dégoût de l'Occident de l'une et la représentation réductrice du communisme et des pays de l'Est de l'autre entraînent des « dialogues » qui fait apparaître les failles et les forces des systèmes. (Ceci n'est absolument pas une apologie de la dictature qui sera toujours injustifiable. Néanmoins, tout n'est pas forcément rose sous une démocratie.)

Avec son intelligence et sa sensibilité, La petite communiste qui ne souriait jamais a séduit quelqu'un qui ne connait rien de la gymnastique que les enchaînements minables du collège et qui ignorait l'existence d'une Nadia.
Avec son écriture aussi vive et dynamique qu'un enchaînement de la nymphette roumaine, Lola Lafon m'a donné envie de m'élancer, de traverser les longs couloirs de mon lieu de travail avec des roues et des bonds. de me sentir légère comme si la pesanteur n'existait plus, affûtée et maître de mon corps. Et libre !
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1976, Jeux Olympiques de Montréal. Les (télé)spectateurs retiennent leur souffle pendant la prestation d'une gamine extraordinaire : elle bondit, fend l'air, semble défier les lois physiques de la pesanteur. Cet elfe à couettes c'est Nadia Comaneci, une roumaine de 14 ans, qui obtient 10, la note maximale ce qui a pour effet de détraquer le tableau électronique : « le comité olympique nous avait assuré (…) que dix n'existait pas en gymnastique, protestent les ingénieurs de Longines ».
Lola Lafon (ré)écrit l'histoire de cette gymnaste qui a fasciné le monde au point de devenir une sorte de mythe vivant (une « Jeanne d'Arc magnésique »). Elle s'appuie sur des documents, des témoignages, des conversations avec Nadia Comaneci elle-même (leurs rapports sont parfois un peu tendus), imagine les vides, les remplit, tend ses phrases au-dessus des non-dits comme une acrobate dans une écriture aussi légère et aérienne que les prestations de la gymnaste. Elle nous livre un roman passionnant, très riche qui, en plus de relater l'histoire d'une soldate du régime communiste ubuesque de Ceausescu (dont le fonctionnement est bien expliqué) montre également le modèle libérateur que Nadia a été pour les petites filles de l'époque qui rêvent de donner un coup de pied à la lune (et aux conventions sociales), de « s'élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue ».
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e ne fais pas partie de la génération de petites filles qui ont vu Nadya Comaneci à Montréal en 1976. Je suis plutôt de la génération de Svetlana Boginskaïa, qui ne souriait guère plus.

Pourtant, le nom de cette gymnaste ne m'est pas inconnue, qui avait fait mentir les panneaux des résultats aux fameux JO. Je me souvenais vaguement de son retour sous les agrès et de son adolescence au milieu des Ceausescu.

Ce roman ne vient pas spécialement éclairer la vie de la championne derrière le rideau de fer.

Ce roman nous parle plutôt de la passion imbertienne (de Imbert Imbert) pour les petites filles pubères aux gestes graciles et qui ne tombent jamais. L'auteure semble en effet expliquer que notre goût pour la gymnastique vient de notre envie morbide de voir la chute spectaculaire.

Ce roman permet également à l'écrivain d'égratigner notre société capitaliste de consommation, tout en nous parlant de la Roumanie communiste.

Au milieu des descriptions des différentes compétitions, on sent véritablement l'admiration de l'auteure pour ces fillettes qui peuvent, d'un coup de pied, toucher le soleil.

L'image que je retiendrai :

Celle d'une petite fille au talent athlétique exceptionnel, qui a su préserver sa part d'ombre et de mystère.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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En point de départ, Lola Lafon retrace le parcours de Nadia Comaneci, héroïne des Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Elle donne de la profondeur à son personnage en entrelaçant faits réels, témoignages extérieurs et échanges imaginaires avec son sujet. le perfectionnisme de la célèbre gymnaste roumaine et les exigences de la discipline (que j'ai véritablement découverte à travers ces lignes) sont à eux seuls un bon sujet de roman, mais ne suffisent pas à lui donner sa densité. Progressivement en effet, le récit devient plus historique que biographique pour retranscrire en filigrane le régime Ceausescu. Nadia devient alors un moyen de nous faire toucher du doigt l'enlisement et le totalitarisme croissant de la Roumanie des années 80, avec un attentisme criant de la part du monde occidental. Si l'on assiste ici à la fin d'une dictature, on réalise à travers cette histoire la difficulté de tout un peuple à renoncer à ce qui fut un idéal - l'auteur réussit aussi à nous questionner sur la place du sport comme propagande et levier politique dans notre époque actuelle. le mythe Nadia, la dictature roumaine et l'utilisation du sport comme vitrine politique: l'intelligence de ce roman vient du croisement subtil de ces trois thèmes.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Surement le meilleur roman français de ces dernières années, une auteure géniale !
un chez d'oeuvre que je conseille !!!!!
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La petite communiste qui ne souriait jamais dont parle Lola Lafon dans ce roman c'est Nadia Comăneci, la célèbre gymnase dont le monde entier est tombé amoureux à la fin des années 70. Et je ne savais pas, avant de l'ouvrir que ce livre parlerait d'elle, je ne savais pas non plus à quel point je serais captivée par ce récit (il faut dire que j'adore l'écriture de Lola Lafon, ça aide !) ni que je me sentirais portée à ce point par le destin ambigu de son héroïne. Mais voilà j'ai adoré ce bouquin ! Dès les premières pages j'ai revu les compétitions de gymnastiques que je regardais avec ma mère à la télévision, j'ai revu ces petites filles qui faisaient des cabrioles sans que, devant mon poste télévisé, je ne m'imagine qu'elle puisse mettre leur vie en danger. Plus qu'une histoire sur la gymnastique ou même sur Nadia c'est l'histoire d'une période de l'histoire, l'histoire de la Roumanie dans les années 70 à 80, sous le régime de Ceaușescu. Car il ne s'agit pas là d'une biographie, ni même d'un documentaire mais bien d'un roman. L'auteur imagine qu'elle rencontre Nadia, elle imagine qu'elle échange avec elle au sujet d'un livre qu'elle rédige sur sa vie, elle retrace la vie de la gymnaste en imaginant ses réactions en découvrant certains passages du livre. Tout est basé sur un subtil mélange entre réalité et fiction. C'est une mise en abîme étrangement bien ficelé. D'autant que l'histoire de Nadia C est assez incroyable. Non seulement parce qu'elle était une petite fille au caractère bien plus déterminé que n'importe quelle autre fillette, parce qu'elle a été la première gymnaste au monde à recevoir un 10 (la note maximale) aux jeux olympiques (à Montréal, en 1976), parce que ce n'est pas seulement un 10 qu'elle a reçu mais sept d'affilé, parce que les techniques de son entraîneur de l'époque sont discutables, parce qu'elle était traitée comme une machine plus qu'une enfant, parce qu'elle a grandi sous un régime communiste, une dictature, et que devenue adulte elle a continué à être ignorée et utilisé à la fois comme outil de propagande, de faire valoir avant d'être totalement traînée dans la boue parce que son corps étant devenu celui d'une femme. Personne ne saura jamais la vérité sur son histoire tant les récits et les versions divergent. Ceci dit, Lola Lafon s'est largement documenté pour écrire ce roman et certains passages donnent des frissons dans le dos. Aujourd'hui Nadia vit aux Etats-Unis et il faut en effet qu'elle ai eu une sacrée force de caractère pour se relever de tout ce qu'elle a subit. Un destin fascinant mis en lumière par une écrivaine brillante.
Aller jeter un oeil sur les vidéos de ses performances de 1976… C'est hallucinant !
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J'ai beaucoup aimé ce livre rythmé, riche qui retrace la vie de Nadia Comaneci mais pas que puisqu'Il mêle également de la fiction et décrit l'ex bloc soviétique. Une écriture précise efficace et vive
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Dans ce roman, Lola Lafon s'imagine des échanges épistolaires avec Nadia Comaneci, la première gymnaste a avoir obtenue la note maximale de 10 aux JO. Bien plus que le récit de la vie de cette jeune athlète roumaine, en pleine guerre froide, embarquée dans un destin qui parfois la dépasse, l'auteure nous amène avec finesse, subversion et humour à se questionner sur nos certitudes, la notion de libre arbitre et met un grand coups de pied aux discours manichéens. Elle s'attaque également subtilement au rapport que les sociétés entretienne avec le corps, comment on le chosifie à l'envie.Bref, à lire de toute urgence.
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La petite communiste qui ne souriait jamais c'est Nadia C., célèbre gymnaste qui en 1976, aux Jeux Olympiques de Montréal transforma complètement la pratique de la gymnastique à seulement 14 ans. Mais il s'agit surtout d'une gymnaste roumaine qui a grandi au temps de la dictature de Ceausescu.
Je dois être honnête, je ne m'attendais à rien avec ce livre. Les échos que j'en avais eu étaient nuancés et réservés. Aux premières pages, j'ai été enchaînée au récit. Lola Lafon réussit à rendre, avec une concision efficace, la grâce sèche de la gymnastique. J'en arrivais à sentir l'odeur âcre de la magnésie, à entendre le tambourinement sourd des figures acrobatiques réalisées au sol ou encore le craquement métallique de la poutre, le grincement de la barre qui ploie. Je ne sais si c'est le talent de l'auteur ou si mes souvenirs sont toujours si proches d'affleurer que la moindre évocation les réveille. Toujours est-il que les premières pages m'ont donné des frissons. Je me rappelais distinctement le maillot blanc de Nadia Comaneci. Cette gymnaste a hanté mon enfance. Elle en était la figure mythique.
Le récit retrace le parcours de Nadia Comaneci. Rien de surprenant dans la suite des événements qui ressemblent à peu près au scénario du téléfilm que j'ai pu voir enfant. Mais l'ambition de l'auteur est d'offrir un contrepoint à ce scénario bien ficelé que l'on nous sert depuis toujours. Qui était vraiment Nadia ? Pour cela, l'auteur intègre des « conversations » fictives entre elle et Nadia qui lui permettraient de combler les vides. C'est à la fois intéressant de donner voix à Nadia mais aussi déconcertant puisque fictif. En réalité, on ne sort jamais de la fiction sur Nadia ; tout est théâtralisé, à l'image du régime roumain mis en place par Ceausescu.
Je crois qu'il y a deux lectures possibles à ce récit : une historique, mise en avant par la couverture originale et une plus gymnique comme le laisse supposer la nouvelle couverture. Or c'est la lecture gymnique que je privilégie. Lola Lafon retranscrit par des figures de style aériennes et un style parfois sec et rythmé toute la force et la violence de ce sport. A travers la gymnastique, c'est l'image de la femme qui est interrogée. le corps de Nadia est exposé, analysé, pesé, jugé, observé. Évidemment, cela a réveillé en moi des souvenirs, des malaises mais la réflexion à mener est bien plus globale.
En fait, si Nadia est mythique, c'est qu'aucun discours n'arrive à rendre compte de ce qu'elle est. C'est ce que prouve ce récit. Ni le discours officiel, ni le discours romancé ne parviennent à saisir les parts d'ombre de cette femme. Elle reste donc une icône, figée et glacée. Et n'est-ce pas là la seule vérité ? "Ne me cherchez pas car je suis nulle part" conclut l'énigmatique Nadia.
Lien : https://betweenthebooks.jimd..
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