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sur 1150 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Retour sur la vie d'une mère percluse de peurs.
Une famille se retrouve chez le notaire pour liquider la ferme de leur enfance. Reviennent les racines, du terroir aux violences domestiques, une vie d'adulte forgée par des expériences et un environnement.
Marie-Hélène Lafon a le talent d'écrire juste, un style ciselé et fluide, et c'est toujours agréable de la lire. Les personnalités sont travaillées, les situations psychologiques d'une grande justesse.
J'ai peut-être été un peu déçue néanmoins car cet écrin littéraire irréprochable enrobe un texte si court qu'il ne laisse pas le temps d'entrer dans le récit ni d'apprécier les personnages. Quant au dénouement il semble une peu précipité par la force des choses.
Sans doute une affaire juteuse pour l'éditeur mais en tant que lecteur on reste vraiment sur notre faim.
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Si ce roman m'a paru sans saveur, c'est sans doute parce qu'il suit la lecture ardue et somptueuse de L'homme qui rit de Victor Hugo.
Les sources est un très court roman qui m'a pris deux petites heures. J'ai bien peur qu'il finisse aux oubliettes de mon esprit.
D'autant plus que je n'ai pas vraiment adhéré au style de Marie-Hélène Lafon.
La façon dont elle traite le sujet, pourtant percutant, à savoir, la violence conjugale dans les années 60 m'a un peu laissée sur le carreau.
Tout y est trop lisse à mon goût et trop impersonnel. J'aurais aimé comprendre pourquoi la narratrice avait épousé cet homme et pourquoi elle est restée si longtemps avec lui. Alors, bien sûr, tout cela est dit en demi-teinte et le lecteur n'a pas toujours besoin qu'on lui explique mais, ce parti pris m'a dérangée voire ennuyée.
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Une jeune femme, mère de trois petits enfants, est victime de violences conjugales dans une ferme isolée.
On suit dans une première partie le point de vue de la femme, dans la deuxième celui du mari après qu'elle l'ait quitté. Dans l'épilogue, 50 ans après c'est une des filles qui vient fermer la maison.
Un roman ? Un exercice de style, plutôt.
L'écriture est intéressante, l'autrice parvient à nous faire entrer dans la tête des personnages.
Mais dans leur tête, il n'y a pas grand-chose.
On ne saura pas pourquoi ils se sont mis ensemble, pour commencer : il semble ne jamais y avoir eu d'amour dans leur relation.
Elle aime que ses enfants soient bien habillés, il aime que ses vaches soient bien soignées. Elle aurait souhaité un mari qui ressemble à son propre père, lui voulait une femme qui ressemble à sa propre mère : voilà toute l'analyse de leurs personnalités.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la réflexion manque de profondeur.
On aurait pu explorer le mécanisme de l'emprise, mais non ; elle a juste peur.
On aurait pu découvrir les processus mentaux de l'homme violent, mais non : il la trouve juste feignasse.
Et tout le problème est là, à mes yeux : en faisant parler le mari violent APRÈS la femme, ça nous livre une sorte de justification, de légitimation des violences. Oui elle est lente, oui elle laisse la vaisselle traîner dans l'évier, oui elle couve trop le petit dernier… En fait tout ça, c'est un peu sa faute à elle, n'est-ce pas ?
Ben voyons.
En faisant parler le mari violent APRÈS la femme, ce roman aboutit à une sorte d'équité dans la responsabilité.
Le propos est détestable.
Donc, il vaut mieux n'y voir qu'un exercice de style.
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J'ai connu Marie-Hélène Lafon avec « L'Annonce » (prix des libraires en 2010) et son écriture m'avait immédiatement séduite. Et à en relire rapidement quelques pages, je trouve que cette écriture avait, à cette époque, un souffle, une vigueur, une forme d'impertinence qu'elle a perdue. Pour aller droit au but, j'ai été vraiment déçue par la lecture de ce dernier roman « Les Sources » et je comprends mal l'enthousiasme qu'il a suscité. La phrase, certainement pour dire l'ennui, le silence, se veut simple, sobre, dépouillée. Mais je finis par la trouver terne, trop sage, trop tenue surtout quand elle sert un sujet comme celui de la violence conjugale. Parfois certaines formules se veulent crues mais l'on a l'impression que cette brutalité soudaine est fausse, fabriquée, pesée, placée là parce que c'est le moment et dans le fond, ce vocabulaire, on ne le sent pas sien. Disons-le franchement : le sujet ne convient pas à l'autrice. M-H Lafon me semble s'être emparée d'un thème dans l'air du temps, mais elle ne parvient pas à en exprimer toute l'horreur, toute l'abomination. Elle lâche ici et là quelques mots plus durs. Mais ça ne prend pas. Tout est trop bridé, réfléchi, irréprochable dirait-on. Trop classique peut-être. Et l'on sait que ce texte, on l'oubliera bien vite.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Roman du terroir et sur la maltraitance conjugale.
Marie-Hélène Lafon est décidément une autrice du terroir et du coeur. Cette sensibilité qu'elle manifeste dans les interviews est encore plus présente dans ce court roman. On ne peut que faire des éloges quant à l'étendue de ses connaissances de la terre et du rural, et quant à la structure et à l'amplitude de son écriture.
Le fait qu'elle l'ait présenté sous trois regards, trois personnages et trois périodes différentes, est une réussite.
D'abord la maltraitance et la perception de la mère de famille mariée dans le Cantal, trois enfants, un mari agriculteur d'excellent niveau pour les années 60. Puis le ressenti de cet époux quelques années plus tard. Enfin les sentiments de l'une des filles en 2021.
En dire plus concernant les thèmes abordés et l'histoire de fond, serait dommage pour les futurs lecteurs.
Ce qui m'aura le plus interpelé, c'est quand Marie-Hélène Lafon, en deux mots, nous explique son interprétation du titre. Imposant et saisissant.
Alors pourquoi que l'octroie de 3 étoiles, simplement parce que ce n'est toujours pas mon style de livres préférés.
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Le malheur est dans le pré
J'ai beaucoup entendu parler de ce livre à sa sortie début 2023, vu l'auteure lors de différents interviews (notamment à La grande Librairie, une émission que je rate rarement –merci le « replay » !) mais j'hésitais à le lire, craignant que le thème abordé (les violences conjugales) soit un peu « opportuniste » par les temps qui courent… Mais il n'en est rien, la plume de Marie-Hélène Lafon concise et parfois un peu (trop) froide fait toute l'originalité de ce très court roman (57 pages en version numérique, lu en moins d'une heure). le récit est construit comme une tragédie : trois actes, trois temporalités, trois voix. Juin 1967 : une femme, trente ans, trois enfants, une belle ferme de 33 hectares dans le Cantal… Un mari violent, en gestes et en paroles. La peur incessante, pour elle et pour les enfants… 1974 : Giscard vient d'être élu. L'homme est « seul en son fief », il ne dort pas, il se souvient… 2021 : L'une des filles vient fermer la maison avant qu'elle soit vendue, ses souvenirs affluent …
Cette chronique des années soixante dans un milieu rural âpre ne laisse pas indifférent mais je sors de cette lecture intense un peu frustrée par le format, vraiment trop court…
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Nous sommes dans les années 60 dans le Cantal, dans une ferme isolée de la vallée de la Santoire ; Elle, est mariée depuis près de huit ans avec Pierre, ils ont trois enfants.

Dès le début du roman, on sent que quelque chose ne va pas ; Marie-Hélène Lafon parvient, avec son talent affûté, à instaurer une atmosphère où règnent labeur, résignation, peur et malaise.

Très vite on ressent la domination exercée sur elle par lui. Mais jusqu'où cela peut-il aller ?
Se résigner ? Se révolter ?
« Elle va avoir trente ans et sa vie est un saccage ».
« Il dit, tu ressembles plus à rien ».
Et elle, se déprécie, se laisse aller, évidemment…
Pourtant son éducation lui a appris à avoir de l'orgueil, mais « c'est difficile de toujours faire semblant ».
Alors, dans une ambiance de violence sourde et sous-jacente très prégnante, on appréhende la suite comme on l'espère, instillée par des phrases ciselées et précises.
*
L'auteure décrit une région et une ruralité qu'elle connaît et maitrise, et dépeint une époque et les gens du pays, leur vie dans la campagne française, un ordinaire où l'on se tait ; avec son style percutant et juste, elle plante le décor immédiatement et dresse efficacement le portrait des personnages avec beaucoup de pudeur.

Mon ressenti durant cette lecture s'est traduit par une sensation de gorge nouée et de colère, dans l'expectative aussi…

Un très court roman à l'intrigue simple et forte, inspiré librement de l'histoire familiale de l'auteure.


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Une histoire intense, écrite de manière très condensée, qui impose presque une lecture sans temps de pause.

3 chapitres, 3 époques, 3 voix :
1967 on découvre le vécu de la mère, elle a 30 ans et 3 jeunes enfants, elle passe sa vie entre la gestion de la maison, l'éducation de ses enfants, les brimades et les coups de son mari.

Le second se situe en 1974, et c'est la version du père que l'on découvre. Désormais seul dans sa ferme, il rumine sa vie.

Et pour finir en 2001, c'est le ressenti de Claire, qui reviens à la ferme le temps de la vente.

La vision de leur vie qu'on les personnages est bien retranscrite.
C'est une histoire qui se passe dans le monde rural, la femme n'a rien à dire, elle doit garder sa place, subir en silence. La violence conjugale est bien présente même si en ce temps-là on n'en parlait pas. La femme est la cause de tous les maux, toute la famille se doit de se soumettre aux volontés du père.
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A l'origine, je ne voulais pas acheter ce livre et puis, devant tant de bonnes notes sur Babelio, j'ai fini par le faire. Marie-Hélène Lafon m'avait conquise avec son roman « L'annonce » puis beaucoup moins avec « Les pays » et il en sera de même avec ce dernier récit.
J'ai apprécié le premier chapitre tout en marmonnant : encore un livre sur les violences conjugales cela étant je misais sur l'originalité et puis c'ést très bien écrit. Il débute en 1967 et concerne l'épouse maltraitée. C'est le plus prenant du roman.
Le second s'ouvre sur l'année 1974 et là c'est l'époux qui nous livre son vécu (peu intéressant) basé uniquement sur des faits matériels. Nous ne savons absolument pas ce qu'est devenue son épouse. Les dernières phrases (page 110) sont très perturbantes et lourdes de questionnement et que viennent-elles suggérer ?
Le dernier chapitre de trois pages se passe en 2021 et c'est la fermeture de la maison par Claire une des deux filles du couple. On comprend que le père est mort mais nous n'en saurons pas plus.
En fermant le livre je demeure frustrée et je pense : tout ça pour ça !!! Peu d'intérêt, aucune empathie, j'aurai dû suivre ma première impression.
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Dans ce très bref récit, Marie Hélène Lafon dresse le portrait d'une famille dans les années 70, près d'Aurillac.
Dans le premier chapitre, le plus long des trois, c'est la mère, la femme qui parle. Très vite on sent que ça ne va pas. Elle subit. Elle survit. Mais elle tient. Elle raconte mais pas tout. Et c'est tout ce qui n'est pas dit, pas écrit, qui crée cette tension. Car on le sait, on le comprend. Pas besoin de le dire, pour imaginer le reste. Ces non-dits ne font qu'augmenter la pression. A tel point que cela crée une forme de suspens, de malaise. Jusqu'à quand ça va tenir? Comment est ce que ça va finir?
Le second chapitre c'est lui, l'homme qui raconte. Changement de point de vue. le dernier beaucoup plus tard dans le temps, vient clore ce récit, toujours en restant synthétique et évasif. Mais là encore, on comprend.
C'est donc un roman assez lourd, non pas par son poids, mais par l'ambiance que Marie Hélène Lafon instaure. C'est un exemple qu'il n'est parfois pas nécessaire de raconter la violence pour qu'elle s'exprime.
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