Lors d'une arrestation de deux trafiquants de cartes à puces, le brigadier Fabre découvre dans une chapelle désaffectée 6 cadavres putréfiés, une horreur. Ces morts, jeunes ont été énucléés, le sexe lacéré et enlevé, les corps rasés et épilés. Victor Venturi, commissaire surnommé le « cow boy », est chargé de l'enquête par le procureur, malgré une grosse casserole qui lui vaut d'avoir l'IGPN sur le dos. Vu le côté cinglé présumé du meurtrier, Venturi s'adjoint les services d'une psychologue criminaliste, Olivia Montalvert, pensant d'abord qu'il s'agissait d'un homme. Première déception. Mais Olivia lui tiendra tête au cours de l'enquête et lui démontrera ses qualités professionnelles incontestables. Un duo de choc ! Et Olivia est affublée d'un sobriquet ridicule « Menthe à l'eau ».
Un récit à trois voix : celle des deux enquêteurs, la voyante Ophélie qui a quitté Paris pour le sud de la France et le meurtrier qui consigne ses pensées, ses faits et gestes dans un carnet intime. Un rythme bien balancé.
Les résultats d'autopsie et les recherches d'Olivia permettent d'avancer l'hypothèse que le meurtrier joue avec les cadavres comme on le ferait avec des poupées. Délirant ! de son côté, Ophélie se sent menacée par une présence furtive, inquiétante. Dans son carnet, le meurtrier jure de se venger.
Un septième cadavre retrouvé au pied d'une croix en fer forgé vient compléter le tableau. Un dénouement de dernière minute assez inattendu.
C'est un bon policier, bien écrit et bien structuré. L'écriture à trois voix donne envie de poursuivre à chaque chapitre et d'en savoir plus.
Seul gros bémol à mon goût, le sentiment d'un polar « désincarné » manquant cruellement de contexte. Beaucoup de personnages n'ont pas de nom, mais des fonctions : « le procureur », « l'adjoint de Fabre », « le jeune enquêteur de l'IGPN », « le responsable de l'IJ », « le chef d'équipe » du GIGN, « le mari », « Tenez, dit un policier en uniforme », etc. Sur le contexte, on ne sait quasiment rien. Ça se passe dans le sud de la France, en Provence ? Aucun lieu cité, ni de région, ni de paysage permettant une éventuelle identification. Par exemple « La juridiction comptait vingt et un substituts », « attablés à la terrasse d'un petit restaurant sans prétention », « La carte qui livra des noms de village, quelques villes plus importants », etc. C'est froid.
Alexis Laipsker ne s'est pas fatigué de ce côté-là !
Je ne suis pas sûr de lire le prochain polar de cet auteur.