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Le narrateur est un grand ado de 39 ans couvé par son père depuis la mort de sa mère survenue lorsqu'il avait 14 ans. Depuis il vit confiné chez lui devant des séries.
Un jour il rate sa coupe de cheveux, il se retrouve chez Fabrice, un coiffeur de génie qui va récupérer les dégâts. Mais voilà, il est cher, très cher. le narrateur lui propose un deal. Une conférence sur Flaubert au salon contre une coupe !
Pourquoi Flaubert ? Parce qu'il a acheté "La tentation de saint Antoine" dans un bac à livres à un euro. Difficile comme lecture mais c'est par cette porte qu'il va rentrer dans la littérature.
Comme il a volé un tout petit peu d'argent à son père, celui-ci le met à la porte. Il va se réfugier chez Florimond, le libraire. Sa vie va basculer, il range les livres, les trie, les lit.
Un nouveau monde, LE monde s'ouvre à lui.
Par le livre il va se connaître, connaître les autres, aller vers eux.
Ce livre finit par une très belle lettre à un certain Jean Jacques. Florimond lui avait conseillé la lecture" des rêveries".
On le sait :un livre peut changer une vie.
Un super petit livre, bien écrit....sur LE livre.
Une bonne surprise pour un livre de l'année pris au hasard !
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Mais quelle drôle d'histoire ! Tout est improbable, mais tout fonctionne, et ce n'est pas le moindre des miracles de la littérature !

Ce narrateur, d'abord… On imagine bien les ressorts psychologiques qui se dissimulent derrière cette situation poussée à l'extrême. le déséquilibre provoqué par la mort de la mère, cristallisé dans un isolement extrême, est en effet intéressant à explorer. Et comment se rebeller face à un parent – ici, le père – qui vous fait un chantage en mode « je ne supporterais pas qu'à ton tour il t'arrive quelque chose ». C'est évidemment à la fois la plus profonde angoisse de tout parent, que quelque chose arrive à son enfant… mais heureusement, la plupart n'en viennent pas à l'abstraire de la vie pour l'en protéger.

Florimont, le libraire – je ne l'ai pas évoqué, mais le libraire à qui il achète La Tentation de Saint Antoine, bradé va également avoir un rôle central dans cette histoire -, pour sa part, est une merveille de personnage. Il ressemble au départ à un ours bourru, que l'entrée d'un client dans sa librairie dérange au plus haut point, mais il accepte finalement assez facilement d'alimenter l'intérêt naissant du narrateur pour les livres, puis, même, de le loger. Pourtant, il joue un rôle trouble : lui aussi, d'une certaine manière, s'est retiré de la vie. Ayant beaucoup lu, il accepte de se laisser écraser par les livres et, convaincu de ne pas pouvoir égaler ses maîtres, décide finalement de se mettre en retrait. Il vit donc en tentant de se dissimuler derrière les mots et les livres (y compris lorsqu'ils sont encore en cartons).

Le coiffeur, troisième personnage de ce trio, semble être le plus équilibré des trois. Il s'intéresse aux livres, aux auteurs, mais il ne s'est pas laissé écraser. Il est dans l'action, dans son domaine – toujours une paire de ciseaux à la main. Et, justement, la proposition du narrateur de venir proposer des cours / conférences lui donne l'occasion de conjuguer l'action et la culture.

En quatrième de couverture, l'histoire est décrite comme « inclassable ». Et, en effet, le terme est bien choisi. Cela ne ressemble à rien que j'ai eu l'occasion de lire avant. C'est à la fois érudit – le libraire, caché derrière ses auteurs fétiches, ne s'exprime souvent que par citations – et très facile à lire. Il y a des idées folles – les lettres à Gustave Flaubert ou à Jean-Jacques Rousseau sont assez jouissives ! -, et des fulgurances. Bref, un véritable OLNI !

J'ai également envie de revenir sur le titre de ce livre. Qui est à la fois précis, flou, ouvert. le Salon, cela peut évidemment désigner prosaïquement le salon de coiffure dans lequel se déroule une part du récit. Mais cela peut également faire référence au « salon littéraire » en lequel notre narrateur transforme le salon de coiffure. Et puis l'intérieur bourgeois du père de notre narrateur, personnellement, je l'ai visualisé comme un de ces salons un peu pompeux d'un notaire de province. Enfin, l'ensemble de ce livre ressemble à un salon de curiosités… avec de drôles de bocaux dans lesquels flottent nos personnages…

En revanche, si je devais avoir un bémol, je n'ai pas l'impression que le twist final s'imposait. Alors que, jusqu'à ce (tout dernier) stade du livre, l'ensemble était d'une grande légèreté, là, on a l'impression tout d'un coup de quelque chose de très démonstratif, d'assez appuyé. Et qui, surtout, n'apporte, à mon sens, pas grand-chose à l'histoire.

Mais que cela ne vous retienne pas de faire, avec notre narrateur, cette découverte de ce que la littérature fait à la vie…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Le narrateur, dont on ne connaîtra pas le nom, est un homme de trente-neuf ans, peu affirmé et timide. Depuis le décès de sa maman alors qu'il n'était âgé que de quatorze ans, il vit chez son père, sort à peine, et est un grand consommateur de séries télévisées. Un jour, alors qu'il doit se rendre chez son coiffeur, il s'arrête devant le bac à 1 euro d'une petite librairie. Là, il y découvre un roman de Flaubert. Il est loin de se douter que cette découverte littéraire va le changer.

Je ne veux surtout pas en dire davantage sur cette intrigue afin de vous préserver les surprises qui découlent de la découverte du narrateur. Quel beau récit j'ai découvert ici. L'auteur change de ton par rapport à son précédent roman, et nous offre un livre qui peut paraître quelque peu plus léger. Pourtant, sous couvert d'humour et de quiproquos, ce roman n'en demeure pas moins profond et empli de sensibilité.

Ce récit, c'est avant tout un hommage à la littérature et à ses vertus apaisantes. le narrateur va s'affirmer peu à peu au gré des découvertes littéraires qu'il va effectuer, mais surtout grâce aux rencontres emplies de tendresse qui vont jalonner son parcours. Je pense notamment à la relation privilégiée qu'il va réussir à tisser avec le libraire, les deux hommes réussissant à s'entendre et à se soutenir.

L'auteur a su créer des personnages forts et en peu de pages, j'ai trouvé que leur caractère était décrit avec minutie. le personnage principal est à la fois quelque peu perdu, drôle et tendre. J'ai beaucoup aimé le personnage du libraire qui va aider le personnage principal à se reconstruire.

La plume est très fluide. J'aime énormément le style de l'auteur, empli de sensibilité. le récit est parsemé d'une multitude de références littéraires qui m'ont donné envie de découvrir certains romans.

Un roman tendre qui est un véritable hommage à la littérature. Servi par un personnage principal des plus atypiques, cette lecture est une véritable parenthèse de douceur. À lire.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Sur l'impulsion du moment, le narrateur met la main, dans un bac d'invendus d'une petite librairie, sur La Tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert. Débute alors un long parcours du combattant-lecteur, incapable d'avancer dans sa lecture, butant sur une écriture qui lui reste inaccessible. Cet homme immature et timoré, avec l'aide de Florimond, le libraire responsable de sa déconvenue littéraire, voudra se réapproprier sa vie, en s'affranchissant de la tutelle de son père et du deuil éternel de sa mère décédée alors qu'il était adolescent.
Le roman peine à garder le cap. Les personnages manquent de substance, leurs motivations sont brouillonnes et la narration s'empêtre souvent dans des apartés inutiles au récit.
Gustave Flaubert, s'il faut extrapoler, aurait certes peaufiné…
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Si vous faites la liste des métiers de confiance vous avez tôt fait d'éliminer la profession de garagiste , tant est grande la différence entre l'attente et la segmentation des actes, chaque facture prenant la teinte du cauchemar. A moins que se joue une relation personnalisée permettant de lever tout doute.
Le salon est une histoire de piéton.
Avec la marche du temps bouleversée par un geste simple déniant toute innocence à l'apparent anodin.
Le salon est un récit où un personnage va tirer les conséquences de ce qu'il aura bravé dans le pouvoir du quotidien.
Même si, pour les rétifs à la lecture, les réflexions semblent capillotractées (jeu de mot trop tentant) l'auteur déploie avec finesse le rapport à l'intime de certaines professions. La grande proximité avec le crâne peut toucher. Des conversations poussent la parole à dévoiler l'apparent et l'apparat à une vérité plus grande.
En s'amusant à petits pas de la pensée Oscar Lalo sait, non sans humour, partager ce que peut éprouver la rencontre physique avec un livre, invitant à considérer les métiers qui nous aident à en parler.




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Une petite merveille que ce court roman de la rentrée littéraire.
Le narrateur a 39 ans. A cause du syndrome de l'imposteur, d'une coupe de cheveux et d'un livre à un euro… il va se faire embarquer dans une vraie galère et surtout découvrir qu'il peut exister par lui même.
Pour l'aider, un homme étrange Florimond , libraire, qui ne cherche pas à vendre des livres, qui n'accepte pas d'être dérangé quand il lit, qui regrette d'avoir trop lu, mais aime lever la tête de son cahier quand il écrit « j'ai tellement lu que je ne m'exprime plus par moi même »

Ce roman est aussi et peut être avant tout, un hymne à la littérature (nombreuses références) avec un attrait tout particulier pour Flaubert.

En effet Flaubert avec « la tentation de saint Antoine » va aider notre narrateur à passer d'enfant à homme, tout cela en ayant eu « les couilles de donner un cours dans un salon de coiffure sur un sujet » dont il ignorait tout une semaine plus tôt.

Le style est fluide, travailler, mêlant poésie et humour. Les personnages sont attachants.
A ne pas rater
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Il faut parfois presque rien pour changer toute une vie. Pour le narrateur, il aura suffit d'un livre acheté dans « un bac à 1 euro » pour trouver le sens de la sienne.
Pourtant, cette Tentation de Saint-Antoine n'est pas un ouvrage simple pour ce quadragénaire oisif qui n'a jamais été intéressé que par les séries dont il s'assomme à longueur de journée.
Grâce à Florimond, le libraire acariâtre qui le prend sous son aile, il va non seulement se plonger dans l'oeuvre de Flaubert mais découvrir la Littérature dans toute sa splendeur. Il va même tenter de partager ses connaissances nouvelles avec Fabrice, un coiffeur de luxe, en échange d'une dette contractée dans son salon.
Lorsqu'une boite à 1 euro permet aux « droits communs, les mauvais livres, de côtoyer les libres de droits, les chefs d'oeuvre », alors rien n'empêche un salon de coiffure de devenir un salon littéraire, ni un homme hermétique à la lecture de se découvrir une passion pour les grands auteurs.

Un roman tantôt cocasse, tantôt complexe qui nous offre une réflexion un peu loufoque sur la transmission, l'enseignement et l'effet réparateur du questionnement littéraire.
Oscar Lalo nous apporte, avec ce Salon, un éclairage différent sur l'approche de la littérature classique et nous invite à rechercher, dans les traces d'un « promeneur solitaire », l'émotion de la plénitude.

Un troisième roman original et érudit qui me donne envie de lire les deux précédents.
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Allez c'est parti, je démarre la rentrée littéraire avec ce titre ! Voici un des romans, lus en mai et juin, pour le prix des adhérents fnac 2022. Ou comment se retrouver à lire un livre qui raconte en fait l'histoire d'un type, qui lit un livre… Bien entendu, le propos de ce roman est bien plus complexe, plus intelligent, mais aussi beaucoup plus loufoque que cela. Alors que notre narrateur est en chemin pour se faire couper les cheveux, le voici arrêté net devant l'étal d'un libraire. Dans le bac à 1 € le nargue La tentation de Saint Antoine de Gustave Flaubert. Décontenancé, agacé et étonné, notre narrateur décide de sauver l'ouvrage de son sort misérable et de l'acheter. En retard pour son rendez-vous, viré par le coiffeur, il rentre chez un coiffeur visagiste hors de prix. Au final, il n'aura d'autre choix pour payer sa dette que de créer dans ce salon un salon littéraire. Le titre dont il va parler en premier ? La tentation de Saint Antoine, bien sûr. Mais, pour s'en sortir, il va lui falloir retourner voir Florimond le libraire, moins bougon qu'il n'en a l'air, et il l'espère plus connaisseur que lui. Comment notre anti-héros, sans le sou, et vivant encore chez son père à trente neuf ans bien trempés, va-t-il en effet pouvoir tirer son épingle du jeu ? Lui qui regarde des séries en boucle, lit si peu, et travaille encore moins. de fil en aiguille, et via cette fable, qui aurait pu être grotesque, et se révèle en réalité d'une tendre poésie, Oscar Lalo nous raconte comment un livre peut changer une vie. C'est drôle, réconfortant et très littéraire. Cela donne envie d'ouvrir une librairie, de lire Flaubert, mais pas que, et surtout surtout d'avoir encore plus de livres chez soi, et de transmettre.
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Le coiffeur qui s'occupe de moi toutes les six semaines ne me coûte que quinze euros (pourboire compris)

et j'ai droit au café...

et à la conversation.

Bien loin des 540 € dans le salon que fréquente le héros d'Oscar.

C'est Flaubert qui va l'aider à s'acquitter de cette somme invraisemblable,
et on entre dans un grand désordre imaginaire
autour de très fines analyses du grand Gustave,
et accessoirement de quelques autres.

On se croit dans le dictionnaire de Gustave:

«les savants, d'anciens ignorants»

«l'ignorance n'est que l'absence de certains savoirs»

On fréquente aussi les poètes chan

avec un libraire – Florimond, oui comme le commissaire des Nestor Burma -
prophète du non-agir taoïste.

U n grand plaisir de lecture,
pour un livre que je mettrais à côté du Liseur du 6h27 (Jean-Paul Didierlaurent),
si je classais les livres un jour...
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En début de lecture, j'étais assez enthousiaste. Je trouvais originale cette idée d'un type médiocre qui paie sa dette avec un salon littéraire dans un salon de coiffure.
Et puis soucis : je n'ai pas totalement adhéré à la réalisation, je me suis ennuyée. Trop de simplicité parfois, et trop de complexité parfois, associées à un manque d'empathie.
Je n'ai pas eu de difficulté à le lire, mais finalement sans grand intérêt pour moi. Dommage.
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