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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si vous avez envie de découvrir le processus d'écriture d'un auteur, ce roman est fait pour vous.
En, plus d'une histoire bien construite autour de Jack l'éventreur, les auteurs nous permettent de suivre le travail d'élaboration du roman de Bram Stoker, à savoir son célèbre « Dracula ».
L'histoire se déroule à Londres, en 1888, et un tueur machiavélique tue des prostituées de façon horriblement sanglante, il s'agit de Jack l'éventreur.
En même temps, nous suivons le quotidien de Bram Stoker, régisseur de théâtre, et la pièce qui est à l'honneur à cette époque nous dévoile un autre monstre : le fameux Docteur Jekyll et Mister Hyde.
Tous les évènements qui vont se dérouler sur une période de plusieurs mois vont influencer Bram Stoker, et nous allons pouvoir suivre l'évolution de ses pensées et de son travail préparatoire de rédaction concernant son futur roman.
L'ambiance victorienne est bien décrite, que ce soit les lieux, les personnages et l'atmosphère de l'époque.
J'ai beaucoup aimé suivre le processus créatif de Bram Stoker et j'ai très envie d'aller relire son roman, pour le redécouvrir d'un oeil nouveau.
Le style d'écriture est de qualité et ce roman écrit à quatre mains est une belle réussite, reprendre une fois de plus le personnage de Jack l'éventreur n'était pas un pari facile, ici, c'est totalement réussi.
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« Avec la mort, le goût du sang est l'unique lien que riches et pauvres partagent. » Ce constat, ils sont deux à y parvenir dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle : le premier est le meurtrier le plus célèbre de l'histoire, le second est l'auteur d'un des plus grands chefs d'oeuvre de la littérature fantastique. L'un effraie par la monstruosité de ses crimes, l'autre par la noirceur de son personnage, le fameux comte Dracula.Mais est-on bien sûr que ce soit la seule chose que partagent Jack l'Éventreur et Bram Stoker... ? L'intrigue imaginée ici par Ludovic Lamarque et Pierre Portrait ne manque pas d'originalité et nous permet d'assister à la création de deux monstres : l'un bien réel et l'autre de papier. le roman fait à ce sujet beaucoup penser à un ouvrage de Dan Simmons (« Drood ») qui reposait un peu sur le même principe : on avait affaire à un auteur, Wilkie Collins, qui trouvait l'inspiration pour écrire auprès d'une créature d'une noirceur effrayante. le pari de faire se rencontrer ici Stocker et l'Éventreur était osé mais le résultat est des plus réussis, l'ensemble du roman baignant dans une ambiance très anxiogène qui renforce plus qu'elle ne freine l'enthousiasme du lecteur. Si les quelques plongées du protagoniste dans les bas-fonds de l'East End ne manqueront pas de vous donner des sueurs froides, la frénésie d'écriture dans laquelle fini par se plonger Stoker se révèle toute aussi terrifiante mais nous permet d'assister aux premières loges à la naissance d'une des oeuvres les plus célèbres de la littérature gothique.

L'intérêt de l'ouvrage tient aussi et surtout au travail de documentation réalisé par les deux auteurs qui tentent ici de reproduire le plus fidèlement possible le décor et l'ambiance de cette Angleterre de la fin du XIXe. Et on s'y croit ! Parallèlement à la complexe relation qui se noue entre l'assassin et l'écrivain, le roman dépeint notamment avec un luxe de détails les conditions de vie déplorables auxquelles sont condamnés les habitants de l'East End tout en analysant l'impact de l'affaire « Jack l'Éventreur » à l'échelle du pays. Exacerbation de l'antisémitisme et de la xénophobie, déstabilisation de la carrière de certains grands hommes politiques de l'époque, emballement de la presse écrite : autant de thématiques traitées par le roman qui, en dépit de sa relative brièveté, se révèle extrêmement dense. Les « pros » de l'affaire Jack l'Éventreur ne trouveront, je pense, rien à redire non plus au compte rendu des événements proposé par Lamarque et Portrait qui nous font revivre les rebondissements les plus marquants de l'affaire (détails morbides concernant l'état du cadavre des prostitués, arrestation puis libération de plusieurs suspects, échec de la traque des chiens de chasse, billets signés de l'assassin et envoyés à Scotland Yard…). Outre l'Éventreur et l'écrivain irlandais, le lecteur est également amené à rencontrer d'autres personnages bien connus de l'époque qui laissent chaque fois une empreinte bien spécifique sur le roman. C'est le cas d'Oscar Wilde, du génial mais tyrannique Henry Irving, ou encore de la touchante et tragiquement célèbre Mary Kelly.

Avec « Je suis le sang » Ludovic Lamarque et Pierre Portrait reviennent avec succès sur le parcours de deux monstres sacrés du XIXe dont ils entremêlent le destin.Il en résulte un roman angoissant mais tellement prenant et tellement bien documenté qu'on est tenté de le lire d'une traite avant de se plonger (ou replonger) dans quelques uns des classiques évoqués, à commencer par le « Dracula » de Stocker.
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Que se passe-t-il lorsqu'un assassin s'attaque aux prostituées de Londres en 1888 ?

Beaucoup de choses, me direz-vous… Des victimes directes, des indirectes, un éclairage de la misère, une prise de conscience, des améliorations, des têtes qui tomberont sans qu'une guillotine doive être mise en action…

Mais aussi une résurgence du racisme, de l'antisémitisme, des vieilles peurs de l'autre, de l'étranger, la peur du pauvre.

Et puis, dans tout ça, il y a la naissance d'un mythe, celui de Dracula de l'écrivain Bram Stoker.

Ce roman se divise en deux parties : la première concerne la découvert des meurtres, en commençant par Martha Tabram jusqu'au double meurtre du 30 septembre (Elizabeth Stride et Catherine Eddowes) en attendant le dernier, celui du 9 novembre (Mary Jane Kelly).

Nous découvrons notre personnage principal qui est Bram Stoker himself, régisseur du Lyceum Théâtre, qui n'a pas encore écrit son chef-d'oeuvre gothique mais qui cherche quelque chose à publier, un roman dont on se souviendrait, mais pas sur les meurtres de Whitechapel, car trop vont le faire.

Dans cette partie, Bram va s'intéresser aux crimes de 1888 et rencontrer le criminel himself ! Criminel qui aimerait que Bram écrive un livre sur lui.

Non, ici, pas de quête de l'identité du tueur, les auteurs nous en ont inventé un pour les besoins de l'histoire, tout en restant fidèle aux meurtres de 1888 dans ses grandes lignes.

Cette première partie fera la part belle à la montée de l'antisémitisme dans les quartiers de l'East End, au racisme, à la peur de l'autre, la peur de l'étranger, à la misère qui règne dans les ruelles, les maisons, les abattoirs à ciel ouvert, le sang qui coulait sans cesse dans les rigoles, à l'air libre.

Oui, Londres a peur, mais on se demande bien de qui les gens aisés du West End ont peur : du tueur ou de la pauvreté qui gangrène les quartiers de l'East End ?

Peur de l'étranger ou de découvrir que le criminel est un bon anglais, en dépit des affirmations qu'ils balancent, disant que ce ne peut pas être un anglais, parce qu'un anglais ne ferait pas ça ?

D'ailleurs, ces crimes ont eu lieu dans la mauvaise partie, l'East End, touchant les Soeurs de l'Abîme (les putes), alors le West End reste en observation de ces quartiers où pullule la misère, la mort et les crimes.

Et puis, de toute façon, les anglais ont la meilleure police du monde, alors, pourquoi s'en faire, on va l'arrêter en vitesse, ce meurtrier ! Tu parles Charles (Warren) !

Bram, lui, il arpente les rues, tentant de trouver une solution pour arrêter l'homme au couteau, se déguisant, croisant la route de prostituées, dont la belle rousse Mary Jane Kelly.

Cette première partie est déjà riche en émotions et en atmosphères de Londres à l'époque victorienne. Et Arletty peut dire ce qu'elle veut, ici, c'est bien « Atmosphère ! Atmosphère ! » et son rendu est magnifique tant on s'y croirait.

La seconde partie est consacrée à la recherche de Bram Stoker pour son futur livre, le tout en partant du tueur de Whitechapel dont il connait l'identité mais dont la révéler ne servirait à rien, faute de preuves.

Ici, c'est le processus d'écriture qui est mis en avant. Bram a son sujet d'inspiration, Mary Kelly qui lui a raconté sa vie, mais lui n'arrête pas de penser qu'il doit placer son récit dans les beaux quartiers s'il veut que les lectrices s'identifient à son personnage féminin.

Dans cette seconde partie, j'ai découvert un homme qui aimait mieux passer du temps avec des personnages de papier qu'avec les vivants et les auteurs ont bien rendu cette « folie » qui prend l'auteur et ne lui fait plus penser qu'à sa future oeuvre, au point de se négliger lui, mais aussi les autres, dont Mary Kelly, qui la trouve saumâtre.

Comme je le disais, l'atmosphère de 1888 est bien décrite, bien rendue, les personnages sont attachants, même si j'ai eu un peu de mal avec la Mary Jane Kelly de ce roman, sortant juste d'un autre où elle avait un rôle moins glamour (Le secret de Mary Jane K). Mon esprit avait encore l'autre Mary dans la tête et j'ai dû la sortir de là pour me concentrer sur celle-ci.

La plume des auteurs m'a plongée d'office dans l'époque victorienne, j'ai suivi avec plaisir Bram Stoker dans ses deux quêtes (le tueur, le roman), j'y ai croisé mon vieux copain, Oscar Wilde ainsi que le tyrannique Henry Irving, j'ai tremblé en m'attachant à Mary Kelly car je savais que le 9 novembre…
Et j'ai assisté avec un sourire de plaisir à la création de cette oeuvre magistrale dans la littérature gothique : celle de Dracula, un VRAI vampire à l'âme plus noire que celle de tout les autres, mais un personnage qui m'avait fascinée.

Un roman victorien qui viole l'Histoire, mais qui nous fait assister à la naissance de deux monstres : l'un bien réel (Jack) et l'autre de papier (Dracula) et au lien qui les unit puisque Bram est parti de sa connaissance du tueur.

Un pari osé, un pari risqué, un pari qui aurait pu capoter, mais un pari relevé ! Pour écrire une histoire pareille, il fallait de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace. Ils en ont eu et ils ont réussi.

Un roman angoissant, un roman à l'atmosphère lourde, tendue, un roman réaliste, un Londres parfaitement maitrisé, un travail de documentation colossal pour nous en rendre la quintessence et nous créer une atmosphère où il ne manquait plus que la puanteur des quartiers de l'East End.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce livre m'a intéressé dès que j'en ai entendu parler sur Babelio pour l'opération Mass critique sur l'imaginaire. Je ne l'ai pas gagné mais je n'ai pas résisté longtemps et je l'ai acheté dans la foulée. J'ai même interrompu mon programme de lecture pré Imaginales pour le lire surtout après en avoir lu d'excellentes critiques de la part du Bibliocosme et d'Aelinel. Ce roman avait tout pour me plaire: le thème, l'époque victorienne que j'aime beaucoup et un hommage à Dracula de Bram Stocker. J'ai lu Dracula il y a pas mal d'années et j'avais beaucoup aimé l'ambiance particulière de ce roman. J'ai lu beaucoup de romans fantastiques de cette époque dont Carmilla de Joseph Sheridan le Fanu dont on parle à plusieurs reprises dans Je suis le sang.

Et bien entendu, j'ai beaucoup aimé ce roman. L'idée de base est excellente et originale. le livre est extrêmement bien documenté et le procédé de mise en abime de l'écriture est très intéressant. En plus, cela m'a permis d'apprendre pas mal de choses sur la vie à Londres à cette période et sur l'énigme encore actuelle de Jack l'éventreur. J'ai aussi retrouvé beaucoup de l'ambiance du film From hell dans ce roman. Lors de la lecture de certaines scènes, des images de ce film me sont venues de suite à l'esprit et les descriptions des conditions de vie dans l'East End. On y retrouve également beaucoup de points communs dans l'enquête sur Jack l'éventreur et sur ses victimes.

L'action du roman se situe donc en 1888, l'année des tristement célèbres meurtres de Jack l'éventreur. le personnage principal du livre est Bram Stocker, alors régisseur du théâtre Lyceum (ce qu'il a réellement été en 1876). La publication de Dracula aura lieu en 1897. Une pièce de théâtre sur docteur Jekill et Mr Hyde se joue au tout début de l'histoire. le roman est bluffant de réalisme tellement il est bien documenté sur le contexte de l'époque et sur la ville de Londres et les conditions de vie des quartiers pauvres, sur la vie de Bram Stocker et sur les meurtres de Jack l'éventreur. On se croirait à certains moments dans une enquête policière et le côté thriller est très prenant.

Deux histoires sont mises en parallèle: les crimes de Jack l'éventreur et la création du roman Dracula. On assiste à la création du futur roman Dracula et l'analyse du processus créatif et des recherches nécessaires à un roman est très intéressante. On voit de quoi Bram Stocker a pu s'inspirer, comment des rencontres ou des lieux peuvent inspirer un écrivain.

Le roman se lit très bien, il n'y a pas de baisse de rythme ni de longueurs. L'écriture est presque clinique par moments décrivant bien l'horreur des conditions de vie des bas quartiers à cette époque et des crimes de Jack. L'impression de vérité qui ressort du roman est encore renforcée par la présence d'écrivains célèbres de l'époque comme Oscar Wilde et Thomas Hall Caine.

Les personnages secondaires sont également intéressants. J'ai trouvé le personnage de Mary Kelly, la dernière victime du tueur très bien travaillé. Elle inspire le personnage de Mina à Bram Stocker. On sait peu de choses sur elle dans la réalité et les auteurs lui ont prêté un fort caractère et brodé un passé ainsi qu'une liaison avec l'écrivain. Je l'ai trouvé touchante dans sa relation avec Bram Stocker et dans sa relation avec le roman et dans la jalousie qu'elle peut éprouver par rapport à celui-ci. le personnage du tueur apparait comme froid, calculateur, abject et extrêmement violent narguant la police et aussi l'écrivain. Cela renforce aussi l'impression de réalisme de ce roman car Jack l'éventreur a réellement défier les forces de l'ordre en leur envoyant des messages sur les lieux de ses crimes. Il inspire le personnage de Dracula à l'écrivain avec bien entendu Vlad Tepes. La relation entre Stocker et le tueur est assez sombre et un peu malsaine. Ils se servent l'un de l'autre pour arriver à leurs fins même si Stocker ne le veut pas vraiment et il est un peu passif par moments. La fin du roman est un peu trop rapide à mon goût mais ça ne gâche pas tout le bien que je pense de ce roman.

Le livre donne également envie de lire ou relire Dracula et les autres romans de cette époque. Il se lit presque comme un documentaire sur l'époque et la vie dans une grande ville ainsi que sur le procédé créatif qui entoure la genèse d'un roman. J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et je le conseille vivement surtout si vous aimez l'époque victorienne.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Un grand merci à Babelio et aux éditions "Les moutons électriques" pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir "Je suis le sang". Une très belle découverte, à tous points de vue. le livre en tant qu'objet est juste somptueux ; la couverture est un véritable bijou ; le papier est épais, agréable à l'oeil et au toucher. L'histoire est prenante, bien écrite et finement détaillée. L. Lamarque et P. Portrait nous transportent à Londres à la fin des années 1880. Ils nous font suivre les aventures de Bram Stocker qui est le régisseur du célèbre théâtre de Londres : le Lyceum mais qui aspire également à écrire son 1er roman d'épouvante alors que Jack l'éventreur commence à sévir dans l'East End. Les deux auteurs partent de l'hypothèse que le Dracula de Bram Stocker aurait été inspiré par les crimes atroces de Jack l'éventreur. L'atmosphère de l'époque victorienne est très bien rendue : d'un côté les coutumes guindées de la bonne société du West End et de l'autre les moeurs dépravés de l'East end.
J'ai dévoré ce roman et je le conseille vivement. Je n'ai plus qu'une seule envie : relire Dracula de Bram Stocker !
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Je suis le sang se situe à Londres à l'époque victorienne (en 1888 pour être précis), avec comme héros l'écrivain Bram Stoker, et d'autres personnalités célèbres qui gravitent autour de lui comme Henri Irving ou Oscar Wilde. C'est l'époque à laquelle Jack l'éventreur commet ses fameux meurtres de prostituées, et Stoker va se retrouver impliqué jusqu'au cou dans cette affaire, lorsqu'il va malgré lui devoir jouer à un jeu du chat et de la souris avec le tueur. L'occasion pour lui de trouver l'inspiration idéale pour son prochain roman...

C'est assez passionnant de voir la manière dont Bram Stoker va travailler son intrigue, s'inspirant de la réalité pour la transformer presque simultanément dans sa tête. J'aimerais bien savoir, d'ailleurs, à quel point les détails de la manière dont Stoker a mis au point son intrigue et ses personnages sont proches de la réalité. Il n'a évidemment jamais rencontré Jack l'éventreur, même si je crois qu'il est plus ou moins admis que le meurtrier l'a influencé (Dracula a été écrit une dizaine d'années après je crois). Mais est-ce qu'il est allé à Withby prendre ses repères comme dans le livre ? Est-ce que l'histoire du bateau qui a fait naufrage est vraie...
L'auteur a l'air de s'être plutôt bien documenté sur son sujet, mais comme le roman repose justement sur un mélange entre les faits réels et la fiction, c'est difficile à dire. Pour ce qui est de l'affaire de Jack l'éventreur, en tout cas, tous les petits détails semblent avoir été suivis.
Ce mélange entre Jack l'éventreur et Dracula est intéressant à lire : deux mythes, l'un réel et l'autre non. Anno Dracula de Kim Newman a fait la même chose (mélanger les vampires et Jack l'éventreur). Je suis aussi assez fan du film From Hell (tiré de la BD de Alan Moore) ; à force de le retrouver partout, je commence à devenir une spécialiste du fait divers Jack l'éventreur. Mary Kelly, la dernière victime, tient souvent une place à part dans ces fictions, c'est drôle.

Le personnage de Bram Stoker est assez fascinant à suivre : son rapport à l'écriture est intéressant, tout comme la manière dont il se laisse véritablement "hanter" par les personnages qu'il crée, et le lien subtil qui est fait entre ses obsessions et celles du tueur.
Mary Kelly est intéressante aussi, surtout par sa dimension tragique, parce qu'on sait très bien quel destin l'attend. Quoi que Stoker fasse, il peut décider de ce que deviendront les personnages de son roman, mais n'a aucun moyen d'influer sur la réalité en changeant L Histoire.

L'atmosphère du roman est très bien rendue aussi, surtout pour ce qui est des descriptions de l'East End et des bas fonds de Londres.

En résumé, c'est un roman somme toute assez original, puisqu'il place Stoker au centre de l'intrigue et le met véritablement en action face à Jack l'éventreur, tout en montrant son implication dans le roman qui lui vaudra sa célébrité.
On se trouve aussi face à une version de Jack l'éventreur assez peu vue jusqu'ici à ma connaissance : un jeune homme plutôt chétif, dont le seul mobile est de se prendre pour un acteur de théâtre et de voir Londres comme sa scène de spectacle.
Je suis le sang est rempli de petits clins d'oeil à Dracula, des passages de l'intrigue ou des petits détails sur les personnages. Je conseille vraiment aux fans de l'oeuvre de Bram Stoker de lire ce roman, qui ne pourra que les intéresser.
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Ce roman entraîne le lecteur dans les pas de Bram Stoker lors de l'écriture de son roman Dracula.

Tout commence donc avec Bram Stoker, régisseur au théâtre du Lyceum où est mise en scène la pièce Jekyll et Hyde qui passionne le public. le peuple aime avoir peur. Malheureusement la découverte du corps mutilé d'une prostitué va sceller le destin de la pièce et de Bram. Ce dernier est en pleine recherche d'inspiration pour son roman, celui qui doit le faire passer à la postérité.
Dans la vie Bram a son travail de régisseur/larbin pour le grand Henry Irving, il est marié mais fait chambre à part depuis la naissance de son fils il y a 9 ans. C'est donc un homme dévoué à la réalisation de son oeuvre qui va se mettre en chasse du tueur.

Car lorsqu'un second meurtre est commis, Bram devient obnubilé par l'univers sombre qui se dessine dans les profondeurs de Londres. Il va passer des nuits à errer dans les bas fonds où règne la peur. de pintes de bière en discussions avec des prostituées il va finir par croiser la route du tueur, celui qui se verra affubler après bien des essais du nom de Jack l'Éventreur. C'est dans ces crimes que Bram va puiser l'essence de son roman. Il va être proche du mal comme personne auparavant.
Et dans cette plongée dans le monde obscure il en fera la connaissance d'une prostituée différente des autres, Mary Jane Kelly, qui deviendra sa muse, pour le meilleur et pour le pire.

L'intérêt de ce roman n'est pas la poursuite de l'identité de Jack l'Éventreur mais plutôt le cheminement de Bram stoker dans la construction de son roman devenu culte : Dracula
J'ai beaucoup apprécié le personnage de Bram, fidèle à ses convictions et fou d'écriture. Au fil des pages le lecteur est séduit par la façon dont Bram traduit des événements ou comment il décrit avec passion et aisance les personnes. Il est intéressant de voir comment à partir de faits Stoker construit mécaniquement avec minutie la trame de son roman. le couple Bram/Mary Jane est addictif et on se plait à imaginer les voir évoluer dans leur univers.
Ce livre peut être considéré comme un préquel (fiction) réussit sur le roman qui fera frissonner des générations. Pour les amateurs de période victorienne et de Dracula il s'agit là d'un livre qui saura vous séduire.

Le style

J'ai trouvé la lecture agréable, quelques longueurs toutefois mais rien qui ne rebute le lecteur. Les personnages sont profonds, attachants ou répulsifs mais plein d'intensité. le style est envoûtant et j'ai rapidement accroché à l'histoire.

Mon petit point positif :

La couverture et le format qui sont pour l'une très réussie et pour l'autre très agréable pour la lecture. Il s'agit du second roman lu de cette maison d'édition et j'en apprécie beaucoup l'univers
Lien : http://www.murmuresdekernach..
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