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sur 2604 notes
Dans un entretien au magasine Lire*, Philippe Lançon donne une définition du lambeau "c'est le nom du morceau d'os et de chair que les chirurgiens ont mis à la place de ma mâchoire manquante" et résume son ouvrage en ces termes "Suis-je allé plus loin que le seul récit ? je n'en sais rien. En tout cas, ce récit, c'est bien ce que j'ai voulu faire, même si j'ignorais naturellement dans quelles zones il me porterait. En revivant par l'écriture des événements d'un tel ordre, et qui relèvent eux-même en partie du rêve, on les reconstruit, parce que, sans doute comme le renard du "petit prince", il faut du temps pour les attirer sur la page et les apprivoiser."

Qui ne se souvient du 7 janvier 2015 et quelle était son activité lorsque qu'en fin de matinée l'information est tombée : une attaque a eu lieu dans les locaux du journal "Charlie Hebdo". Au fur et à mesure de la journée on apprend que l'attentat a tué 12 personnes dont 8 membres de la rédaction du journal et 3 blessés dont Philippe Lançon.

P. Lançon a écrit le récit de cet évènement tragique, de l'hospitalisation et de la convalescence qui s'en sont suivis de juillet 2017 à janvier 2018.

Le récit de l'auteur sur l'attentat, son hospitalisation, les nombreux soins dont il est l'objet de la part d'une équipe médicale exceptionnelle, de sa convalescence est bouleversant.

Sans plainte et avec minutie il raconte ses souffrances physiques et psychologiques, les conséquences difficiles des interventions chirurgicales et des soins. Il parle avec une certaine affection du personnel médical qui l'entoure, tout particulièrement sa chirurgienne Chloé, mais sans oublier les internes,les infirmières, les aides soignantes, mais aussi des policiers et gendarmes qui assurent sa sécurité. Il est reconnaissant pour leur présence vis à vis de ses parents, de son frère, de ses amis, des femmes aimées. Il ne ressent pas de haine pour les frères Kouachi.

Outre les références littéraires et musicales, son ouvrage est rempli de souvenirs d'enfance et d'adulte mais aussi de personnages comme les grand-mères, les réelles comme celle de Proust.

Cet ouvrage n'est pas un livre ordinaire. C'est le récit d'un événement tragique et de ses conséquences pour l'une des victimes. Même si certains passages sont plus difficiles que d'autres je n'ai jamais pensé en abandonner sa lecture.

*n° 471 décembre 2018-janvier 2019
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Ce témoignage constitue une oeuvre magistrale pour moi, il s'agit incontestablement d'un chef d'oeuvre.

C'est doncbien timidement que j'ose cette critique Babéliote, il y en a beaucoup déjà, énormément de citations, et de plus, Philippe Lançon journaliste, écrivain est critique professionnel, féru de Littérature, cinéphile entre autres ...

Chaque page m'a donné à réfléchir, Philippe Lançon écrit tout, partage tout, tant ce qu'il a vécu, le 7 janvier 2015, en tant que victime de l'attentats de Charlie qui a marqué et laissé une faille indépassable dans sa vie.

Il va décrire, avec une précision chirurgicale, pardon c'est facile ... les étapes de sa réparation physique, psychologique son impact neurologique, spirituel.
La fresque de sa vie post-attentat est écrite avec une profondeur, une simplicité, une efficacité exceptionnelles et bluffantes si j'ose dire.

Le récit est très visuel, richement documenté sur les aspects médicaux et sur les déclencheurs de la mémoire post épisode traumatisant et de sidération.

Le récit comporte les multiples portraits de toutes les personnes rencontrées en premier lieu sa chirurgienne Chloé, mais aussi les infirmiers, infirmières, thérapeutes, policiers chargés de sa sécurité, patients croisés ou approchés de manière plus approfondies, membres de son entourage, son frère, ses parents, ses amis, ses femmes ...

Ces portraits sont ciselés, concis, colorés, l'auteur va à l'essentiel mais donne à voir le lien avec chaque de ses personnes à lui- même, mais aussi, je l'écris sans emphase, il révèle leur motivation profonde, leur Moi profond. Ce à quoi ils « marchent »

Tous ces contacts, ces rencontres qui peuvent le ramener au passé, à l' enfance parfois ou au temps présent, cruel, en rupture, m'ont interpellé, troublé même, car tout est réel, vécu, par un homme de ma génération, un homme pétri de sincérité, sincérité due sans doute en réponse à l'extrême violence qu'il a subie dans sa chair et qui nous renvoie aux contradictions du mouvement «  je suis Charlie ». Mais nous les épargnés nous n'y sommes pas impliqués tant que cela, puisque la plupart d'entre nous sommes de l'autre côté, du côté de ceux qui ne connaissent que des drames ordinaires, la continuité de leur situation sociale, l'intégrité de leur corps ...

J'ai aussi beaucoup aimé les descriptions des lieux, la Salpé, les Invalides, mais aussi le musée Guimet, le village de ses grands parents maternels dans la Nièvre entre autres. Des lieux révélateurs des liens de l'auteur avec les autres par l'alchimie de la mémoire, et principalement par les opportunités du hasard présent...

Et puis, il y a la présence de Kafka, de Proust, de Bach et de tant d'autres artistes évoqués dans des moments bien particuliers, d'angoisse, d'endormissement, de réveil post opératoire, de méditation, de rêves, rêveries, hallucinations.

Je vous invite donc à lire ce témoignage exceptionnel, il y a bien d'autres dimensions que je n'ai pas abordées dans cette critique autour des raisons de la montée du terrorisme islamiste, de la mort, de l'absence de sens dans nos sociétés, sur le rapport au temps ...

C'est une très belle leçon de vie aussi, de courage, de gratitude aussi pour notre médecine et surtout le dévouement du personnel hospitalier et puis l'énergie de celui qui comme il le souligne n'a pas cherché à briser une seule des marmites de l'enfer dans lesquelles il s'est trouvé. Il n'a pas cédé à la tristesse, à la colère, a su résister à l'obsession de la destruction d'un enfer qui de toute façon n'en serait pas atteint dans sa « magnificence « .

Le fait d'avoir écrit ce livre en rend aussi la lecture potentiellement thérapeutique. Merci Monsieur Lançon pour nous avoir livré à la fois votre intimité et vos multiples regards bienveillants et lucides sur toutes ces personnes rencontrées, cabossées, motivées par le sens du service des autres disparues tragiquement aussi, toutes aident à vivre, mieux à survive pleinement malgré tout.

Je ne suis pas prêt d'oublier cette lecture, je l'espère en tout cas ..


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Un matin comme les autres et tout d'un coup la vie bascule dans l'horreur. Philippe Lançon, journaliste et éditorialiste est présent à la conférence de rédaction qui se déroule dans les bureaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Grièvement blessé au visage et aux bras, traumatisé à vie, il est miraculeusement l'un des rares survivants de l'attentat.

Dans ce récit autobiographique l'auteur raconte, en premier lieu, avec un réalisme insoutenable les quelques minutes qui ont bouleversé son existence. Les 100 premières pages sont effroyables. le lecteur assiste « en direct » à l'irruption brutale des terroristes dans les locaux de la rue Appert, à l'attaque monstrueuse et à la tuerie qui s'en suit. Des hurlements de frayeur interrompus par des détonations, des cris et toujours ces mots « Allah Akbar » puis tout d'un coup plus rien, le silence. Ne restent que des images surréalistes inoubliables.

« Les morts se tenaient presque par la main. le pied de l'un touchait le ventre de l'autre, dont les doigts effleuraient le visage du troisième, qui penchait vers la hanche du quatrième, qui semblait regarder le plafond, et tous, comme jamais et pour toujours, devinrent dans cette disposition mes compagnons. C'aurait pu être une figure de danse macabre… »

« Il a vu au-delà, à un mètre, le corps d'un homme allongé sur le ventre dont j'ai reconnu la veste à carreaux et qui ne bougeait pas. Il est remonté jusqu'au crâne et il a vu entre ses cheveux la cervelle de cet homme, de ce collègue, de cet ami, qui sortait un peu du crâne. Bernard est mort m'a dit celui que j'étais. »

Défiguré et la mâchoire détruite, Philippe Lançon va dans la suite de son livre, nous décrire sa longue et lente reconstruction aussi bien physique que psychique. Des mois d'hospitalisation à la Pitié-Salpêtrière puis aux Invalides, Il va subir 17 opérations chirurgicales pour essayer de réparer ses lésions faciales et lui faire retrouver ses fonctions vitales. Dans ce récit il va ainsi rendre un bel hommage à tout le personnel hospitalier, en particulier à sa chirurgienne, et à tous ceux qui se sont succédés auprès de lui pour lui apporter soins et réconfort. Hommage également à son frère, à toute sa famille, ses amis, ses collègues, ses femmes… qui jamais ne l'ont lâché. Philippe Lançon est conscient d'avoir perdu une partie de lui-même lors de l'attentat. Il ne sera plus jamais comme avant mais il lutte et nous fait partager ses réflexions, son introspection, ses interrogations sur le monde actuel et futur, sans jugement et sans colère.

Le Lambeau est un livre puissant, bouleversant que j'ai eu du mal à lâcher et qui me reste en mémoire. Son style d'écriture est riche, précis, descriptif et très émouvant. On peut parler de chef-d'oeuvre littéraire.
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L'engouement quasi unanime qu'a suscité ce livre m'étonne.
Oui, bien évidemment l'histoire n'est pas vraiment banale, oui nous avons tous été plus ou moins Charlie, tous profondément choqués.
Tous, nous avons imaginé la scène et compati avec les blessés et les familles des victimes. Nous gardons cela dans notre mémoire comme un moment inimaginable, un moment très fort, avec un après "magique" qui n'a pas duré malheureusement.
J'ai eu finalement envie de lire ce livre, après l'écoute d'une émission consacrée à Chloé Bertolus, la fameuse Chloé ...où elle expliquait avec passion son métier : recomposer des gueules cassées.
Et bien le livre m'a moins intéressée que l'émission !
J'ai laissé passer au moins 3 semaines depuis ma fin de lecture, en me demandant comment je pouvais écrire une critique sans choquer, et dire que j'avais trouvé ce livre bien long, bien égocentré et avec parfois des sujets trop personnels abordés par l'auteur et qui ne m'intéressaient pas du tout.
Je ne l'ai même pas trouvé bien écrit.... Les meilleurs pages étant néanmoins celles de l'attaque, où le style et les mots font un ensemble intéressant.
Je ne regrette pas de l'avoir lu, je l'ai même depuis prêté et recommandé, car cela demeure un témoignage bouleversant, mais je m'attendais sans doute à autre chose.

J
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Je n'ajoute rien aux critiques excellentes que j'ai lues. L'auteur rend compte de son (sur)vécu avec une justesse étonnante pour qui connaît un peu l'univers hospitalier et l'état de douleur. Seules la littérature et la musique aident à tenir à distance les souffrances physiques et psychologiques.
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"....ce matin-là comme les autres, l'humour, l'apostrophe et une forme théâtrale d'indignation étaient les juges et les éclaireurs, les bons et les mauvais génies, dans une tradition bien française qui valait ce qu'elle valait, mais dont la suite allait montrer que l'essentiel du monde lui était étranger.." (P. 51)
Ce matin du 7 janvier 2015, la conférence de rédaction de Charlie était bien avancée, tout le monde rigolait..des bruits de pétards pas assourdissants, et Philippe Lançon reprend conscience, couché par terre. Silence....Il voit des bouts de salle, "le crâne éclaté de Bernard Maris" à ses côtés, une secrétaire arrive affolée..Dans la bouche de Philippe des dents se promènent.. Il ne peut parler et est incapable de bouger, et n'a pas encore de douleurs. Ses seules préoccupations : Que sont devenus les autres, ou est son téléphone, son vélo ?
Dans un état semi-conscient il écrit : "Étais-je, à cet instant, un survivant ? Un revenant ? Où étaient la mort, la vie ? Que restait-il de moi ? Je ne pensais pas ces questions de l'extérieur, comme des sujets de dissertation. Je les vivais. Elles étaient là, par terre, autour de moi et en moi, concrètes comme un éclat de bois ou un trou dans le parquet, vagues comme un mal non identifié, elles me saturaient et je ne savais qu'en faire. Je ne le sais toujours pas… "
Philippe Lançon, journaliste littéraire à Libé et chroniqueur à Charlie, est très grièvement blessé à la mâchoire, à la main, au bras. Il n'aucune information quant à l'état de ses camarades. On lui le cachera longtemps. Il est évacué vers l'hôpital.
Hasard de la vie : il devait rencontrer Michel Houellebecq ce 7 janvier, afin de rédiger un papier sur "Soumission", devant sortir ce jour-là.
"Le Lambeau" livre témoignage sur ce long parcours de reconstruction du corps et de l'âme aurait pu être pénible s'il n'avait eu pour seule ambition de témoigner, si'il n'avait été qu'un énième document sur le terrorisme. Il n'en est rien. C'est avant tout une oeuvre littéraire sur l'âme humaine. C'est ce qui fait sa force et son intérêt.
En août 2017 Philippe Lançon avait subi 17 opérations afin de reconstruire sa mâchoire, son visage, 17 opérations pratiquées par Chloé, la chirurgienne devenue une amie, qui utilisera ce lambeau de joue et son péroné pour reconstruire un visage..des opérations dont il nous parle peu, ce n'est pas son propos. Il souhaite avant tout nous parler de lui, de sa vie, de la lente mutation que cette épreuve entraînera, de cette souffrance qui a permis de créer un autre homme, et surtout de tout ce qui lui a donné la force de la surmonter, l'amitié, ou plutôt les amitiés, Bach, la musique, la littérature, Proust, Kafka qu'il relira.... C'est souvent que Chloé et lui en parleront ensemble quand il pourra s'exprimer.
Tout son corps est souffrance. Immobilisé par les tuyaux, incapable de parler, nourri par une sonde, ne pouvant s'exprimer plus tard que par quelques mots écrits sur une ardoise, il ne peut que penser, que rêver, à son enfance, à son passé. Difficile dans ces conditions de communiquer avec son amie américaine Gabriela
Lente reconstruction d'un homme qui n'a pas le mot haine dans son vocabulaire...les frères Kouachi ne sont que deux pauvres types dont il nous parle très peu... Il a rencontré des personnes qu'il n'aurait jamais croisées dans sa vie, des infirmières, d'humbles aide-soignantes, les policiers qui le gardaient et qui plus tard l'ont accompagné quelques heures dans ses sorties en ville, au musée, au spectacle... Un livre aussi pour rendre hommage à ces soignants, à ces policiers qui ont été à ses côtés, dont la force a été déterminante pour son combat. Mieux vaut mettre en avant l'admiration pour ces femmes et ces hommes, et traiter par l'ignorance et le mépris les assassins. Tous n'auraient pas eu cette force d'âme !
Ces personnes qui l'on entouré sont devenues importantes pour lui, essentielles à sa vie. On reste sans voix face au travail, à la ténacité et à l'abnégation de ces chirurgiens, de ces soignants. Leur détermination fut essentielle pour aider le patient à se battre.
Alors il nous propose ce livre magistral, qu'il me faudra relire, pour en découvrir d'autres aspects. Un livre qui lui a permis de construire un nouveau Philippe Lançon : "écrire est la meilleure manière de sortir de soi-même, quand bien même ne parlerait-on de rien d'autre".
Gros coup de coeur
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J'ai refermé ce livre en pleine nuit, parce que je ne voulais pas quitter Philippe Lançon sans savoir comment il s'en sortait.
Car c'est la force de cet ouvrage. Bien plus que le récit de l'attentat du 7 janvier à la rédaction de Charlie Hebdo, ce texte est celui de la reconstruction. Frappé quelqu'un au visage, si l'on en croit Lévinas, c'est nier son humanité. Les tueurs n'en ont eu que faire, et c'est avec un quart de visage manquant que l'auteur est arrivé à la Salpêtrière. Il y aura 17 opérations ensuite et des mois de souffrance. Il ne s'agit pas de continuer mais bel et bien de renaître.
C'est aussi le récit du monde hospitalier, des aides-soignants aux chirurgiens, et en particulier Chloé, "sa" chirurgienne. Les opérations au petit matin, la VAC qui sonne, la greffe. Des gens cabossés par la vie qui s'occupent de plus cabossés qu'eux. Un univers étrange qui devient rassurant, une vie rythmée par les soins, de jour comme de nuit.
Et puis enfin les autres, qui gravitent autour du cocon, la famille, les amis, leurs regards, leurs gestes, leurs présences, si bien racontés, sans complaisance mais avec beaucoup d'amour. Ceux qui aident ne sont pas forcément tangibles. On compte dans l'entourage du patient, Bach, Proust, Velasquez... comme autant de béquilles au quotidien.
Je n'avais aucun doute sur ce livre avant de l'ouvrir, j'avais tellement était ému par le récit fait dans Charlie de la première cuillère de yaourt, une petite chose banale qui était une première fois des plus significative. Mais c'est malgré tout bouleversant de lire un texte comme celui-ci, si bien écrit, si intense, si sincère.
Le terme de chef d'oeuvre n'est pas usurpé.
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Le Lambeau de Philippe Lançon a toutes les qualités littéraires que l'on attend d'un livre. C'est aussi un témoignage d'une rare intensité et d'un humanisme absolu.
Malgré l'atrocité de l'attentat de Charlie Hebdo, malgré les profondes blessures reçues, Philippe Lançon parvient à être tout à la fois précis sur la soudaineté d'un évènement d'une violence telle qu'il en devient incongru - l'irruption dans la vie quotidienne d'un acte de guerre, accompli avec des armes de guerre qui donnent des blessures de guerre – et humain, profondément humain dans son récit malgré le calvaire que devient sa vie.
Il reste attentif aux autres, pense à ses compagnons blessés ou tués.
Philippe Lançon nous prend par la main, ne nous épargne rien et pourtant, il n'est pas une page, pas une ligne, pas un mot qui porte la haine ou l'amertume. Il n'a pas le temps pour cela, Philippe Lançon, il lui faut se reconstruire sur les décombres de lui-même. Parfois, il est submergé. Il a mal, il a peur, il doute, il fatigue. Alors il se préserve pour garder ses forces vives. Cette « résilience » il la partage avec nous. le Lambeau est un livre qui porte en lui tout à la fois la douleur de l'épreuve et la force salvatrice.
J'ai lu ce livre presque sans pause. En ces temps funestes, il est urgent de le lire ou le relire, de s'imprégner de cette force pour garder l'esprit clair, la capacité de discernement et un projet d'avenir pour les générations suivantes.
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J'ai mis du temps à me décider de le lire en raison son sujet .
Quel livre , éprouvant , bouleversant magnifiquement écrit.
Philippe Lançon mets des mots sur ses maux , mots écrits et choisis car privé de parole; il témoigne de sa souffrance, son solitude, son chagrin, ses peurs et raconte sa lente et douloureuse reconstruction physique: greffes, opérations, cicatrices, ...sa reconstruction aidée par la Poésie et la Littérature .
Je ne suis pas sortie indemne de ce récit sensible , intime et d'une humanité incroyable.
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J'attendais avec impatience la sortie en poche de « Le lambeau » de Philippe Lançon. J'ai hésité à écrire une critique, convaincue que mes mots sont bien pauvres à côté de la beauté de son écriture, alliant précision(s) chirurgicale(s) - au propre comme au figuré - lyrisme, humour, analyse, pathétique, tragique.
Ce qui me frappe une fois de plus, c'est de voir que ceux qui vivent des épreuves terribles dans leur vie s'appuient sur leur culture pour (sur)vivre, pour asseoir leur humanité. Comme dans l'oeuvre de Primo Levi « Si c'est un homme ». Les références, allusions, citations sont nombreuses - jamais pédantes-, variées, mais toujours riches d'enseignements, qu'elles soient tirées de la littérature mondiale dans tous ses genres, de la BD, du cinéma, de la musique - sans exclusive, de la peinture... Philippe Lançon s'est construit avec cette culture, et se reconstruit avec, base d'échanges avec les autres et de connaissance du monde.
En ces temps de confinement, nous devrions retenir cette leçon : la culture, les livres, les arts font vivre au monde, même quand on en est éloigné. De pauvres mots pour parler d'une grande oeuvre.
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