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Katia Lanero Zamora est une autrice belge, et a publié aux éditions ActuSF Les Ombres d'Esver, un roman de fantasy à la couverture magnifique signée Alexandra V. Bach. Je remercie d'ailleurs l'équipe d'ActuSF pour ce SP et leur confiance. Ce livre m'a beaucoup plu et je vous dis pourquoi.

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Amaryllis vit recluse dans le manoir d'Esver, qui tombe en décrépitude. Étudiant d'arrache-pied la botanique sous la houlette sévère de Gersande, sa mère, l'adolescente rêve de s'échapper et de partir en voyage. Chaque soir, avant de se coucher, elle est contrainte d'avaler une étrange mixture qui la plonge dans un sommeil comateux dans lequel veillent des ombres terrifiantes et qui est censée contenir sa "maladie". Mais cette vie austère pèse lourd sur ses épaules, tout comme la contrainte de ses nuits faites de néant. Que se passerait-il si elle arrêtait son traitement ? Si elle désobéissait à sa mère, qui rêve de la voir intégrer le prestigieux institut de botanique Théophraste d'Erésos ? Et surtout, Amaryllis est-elle prête à découvrir les secrets d'Esver ?

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Avec Les Ombres d'Esver, Katia Lanero Zamora nous plonge de sa plume élégante dans un univers sombre et énigmatique. J'ai apprécié l'esthétique gothique du manoir : la bâtisse qui tombe en ruines, pleine de courants d'air et de passages secrets, le lierre mangeant les murs, les plantes exotiques étudiées par les deux femmes envahissant l'espace de vie, la serre, etc. Esver est une ode aux châteaux froids et tempétueux des romans gothiques anglais. Cette influence se retrouve dans les deux personnages principaux : Amaryllis et Gersande sont deux femmes avec un lourd passé, chétives et mal habillées, qui ont été maltraitées et abandonnées. Mais un feu les habite : la passion de la botanique pour Gersande, le désir de vérité pour Amaryllis. La comparaison avec les héroïnes des romans gothiques s'arrête là, car sous leurs airs fragiles, ce sont deux femmes fortes qui se battent pour ce qu'elles ont de plus cher. L'aspect gothique-fantastique se joue également dans le flou concernant le monde merveilleux qu'Amaryllis arpente la nuit. On peut se poser la question de savoir si elle rêve ou si tout ce qu'elle vit est réel...

Sous ses allures fantastiques, ce roman de fantasy mêle deux mondes encastrés l'un dans l'autre : l'Esver froid et triste qui se compose du château et de son immense jardin dans lequel évolue Amaryllis par défaut, et l'Esver magique, qui se trouve être un pays composé de multiples paysages et créatures telles que Féroce le bucentaure, Rouage le garçon aux jambes de fer, ou encore la Vouivre, qui veille de sa grande ombre ailée sur le royaume d'Esver. Pour entrer dans ce monde merveilleux, l'adolescente doit attendre 20h44, l'heure fatidique à laquelle elle est censée se coucher, heure à laquelle les ombres qui la guettent apparaissent... Ces mondes parallèles cohabitent avec beaucoup de mal, jusqu'à ce qu'Amaryllis décide d'arrêter son somnifère et de prendre sa vie en main.

J'ai beaucoup apprécié la relation mère-fille. Au départ, Amaryllis est passive et étouffe ses élans de liberté pour obéir - et faire plaisir - à sa mère. Cette dernière décide de tout pour sa fille ; leur relation est clairement toxique. Mais plus le récit avance, plus la jeune fille s'ouvre au(x) monde(s) ; et plus Gersande menace, pleure, panique, perd le contrôle, plus Amaryllis lui échappe et finit par découvrir la vérité : qui est vraiment sa mère, sous ses dehors froids et distants ? Leur duo conflictuel est également mis à mal par le père : Aurélien Dupont, terrible homme d'affaires qui les a abandonnées après le fameux jour où tout a basculé. Ce fameux jour est imagé par les reliefs de la fête qui a eu lieu dix ans plus tôt. Gersande a souhaité laisser en état la pièce, si ce n'est en guise de souvenir, alors en guise de punition. Violent et manipulateur, Aurélien fomente le mariage de sa fille avec son associé afin de revendre le manoir. Gersande souhaite à tout prix éviter ce sort funeste à sa fille.

Plus qu'un roman de fantasy, Les Ombres d'Esver est un roman d'émancipation féminine, représentée par un objet porté par Amaryllis, doté de multiples usages et symboles : le pic à cheveux (symbole de la condition féminine par excellence), qui se transforme en épée (symbole phallique et de pouvoir qu'Amaryllis s'octroie sans hésitation, épée avec laquelle elle pourfend ombres et monstres), et qui se trouve être au départ... la base d'une plume (symbole de l'érudition, par laquelle Gersande souhaite émanciper sa fille du contrôle paternel, tout-puissant même à distance).

Le dénouement est sans aucun doute la partie que j'ai préférée. Toutes les pièces du puzzle se mettent en place, et on comprend davantage le caractère maniaque et autoritaire de Gersande, et qui se cache derrières les ombres envahissant Esver, même si je m'en doutais un peu. La quête menée par Amaryllis pour délivrer Esver - et par la même occasion guérir sa mère (sa blessure physique reflétant la blessure du passé jamais cicatrisée) -, est semblable à un parcours initiatique : chaque partie du monde merveilleux d'Esver qu'elle visite correspond à une pièce du manoir, dans lesquelles on retrouve des indices sur l'époque fastueuse menée par la famille et ce qui a mené à sa déchéance, jusqu'à l'objet clef : un rubis. L'image de la jeune fille rendant la pierre précieuse à sa mère symbolise un nouveau lien, sans faux-semblants. le dénouement apporte des éléments de réponse, mais les deux derniers chapitres ajoutent une couche de mystère. Finalement, le roman laisse le lecteur sur sa faim.

Pour conclure, je n'ai pas vraiment de bémols à apporter à ma chronique analyse, même si par exemple, j'aurais aimé qu'un soin tout particulier soit apporté au style, qui est parfois maladroit et pléonastique, ainsi qu'à la correction (des erreurs orthographiques sont malheureusement restées). Dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment de lecture et je vous la recommande !
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J'ai ouvert ce livre avec un a-priori très négatif, je dois le confesser : la couverture me semblait très niaise, le topo éculé, l'héroïne insupportable. Les premières lignes m'ont fait craindre une histoire on ne peut plus classique, voir caricaturale.
Comme le roman était sélectionné au Prix Imaginales des Lycéens, je me suis toutefois astreinte à la lecture - non sans soupirer.
Grand bien m'en a pris !
J'ai rapidement découvert une histoire plus complexe qu'il n'y paraissait, haletante, prenante. Une belle histoire fantastique comme je n'en avais pas lu depuis longtemps, dans un cadre gothique, certes classique, mais efficace, et particulièrement agréable à lire. Je me suis attachée aux personnages, à la folie à fleur de peau qui nous fait douter à chaque page de la véracité de la narration, et à l'histoire qui est certes un peu prévisible sur certains points, mais où l'action et le suspens se mêlent admirablement bien.
Un excellent moment de lecture, et, j'espère, le début d'une belle carrière pour cette autrice - en tout cas, c'est ce que je lui souhaite de tout coeur !
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On me l'avait très fortement conseillé, c'est pourquoi j'ai acheté Les ombres d'Esver de Katia Lanero Zamora aux Halliennales de l'année passée sans lire le résumé, me basant sur de bons conseils. Et j'ai bien fait ! Il m'a beaucoup plu et je ne m'attendais pas à découvrir une telle aventure en le commençant.

Amaryllis vit avec sa mère Gersande dans la vieille maison familiale où il n'y a plus qu'elles deux. Gersande oblige sa fille à étudier afin d'être prête pour l'examen d'entrée d'un prestigieux institut de botanique, tout en lui faisant avaler chaque soir un médicament qui la plonge dans un profond sommeil sans rêve. La nouvelle de la vente du domaine et d'un mariage forcé renforce le sentiment d'urgence et le désespoir de sa mère qui oublie un soir de donner son cachet à Amaryllis. C'est là que tout commence…

J'ai été surprise par la tournure des événements. Je me doutais qu'il y aurait une touche de fantastique mais j'ai découvert bien plus que ça. L'histoire est écrite de façon très agréable, fluide et entrainante, la plume de l'autrice m'a emmenée très loin dans son imaginaire onirique, traversant la mince frontière entre folie et fantastique.

Parcourir le domaine d'Esver et ses nombreuses pièces cachées aux côtés d'Amaryllis me plaisait déjà beaucoup et j'ai adoré me plonger dans les souvenirs enfuis de l'héroïne. Voyant le récit sous un angle nouveau tout en lui donnant encore plus de matière. C'était vraiment palpitant et intriguant, j'ai beaucoup aimé !

Bref, Les ombres d'Esver de Katia Lanero Zamora est une lecture que j'ai énormément appréciée ! J'ai adoré suivre les aventures d'Amaryllis, découvrir avec elle les coins abandonnés du manoir d'Esver, le passé de sa mère ainsi que le sien, revenant au soir où tout à changé. Une aventure qui mêle habillement mélancolie, ombres, récits héroïques et créatures fantastiques dans un tome unique que je vous encourage à découvrir !
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Amaryllis, une jeune femme de presque seize ans, vit avec sa mère (Gersande) depuis dix ans dans le domaine d'Esver, « cette prison qu'elle aimait détester » et d'où elle n'est jamais sortie. Les portes d'entrée de cette grande demeure sont en effet scellées et tout tombe en ruines : les marches sont fissurées, les murs grignotés et le lierre s'infiltre sur le sol et les murs.

Gersande est un génie de la botanique et passe ses journées à transmettre ses connaissances en fleurs, plantes et légumes à Amaryllis pour qu'elle entre dans la plus prestigieuse école de botanique d'Europe. Elle est obsédée par ses recherches sur l'Aeternalis, une fleur éternelle qui a besoin de soins spécifiques quotidiens, et passe son temps à noter ses observations sur un carnet.

Le père étant parti il y a dix ans, Amaryllis est sous l'emprise d'une mère infantile et très dure avec elle. Gersande ne veut pas entendre parler des terreurs nocturnes de sa fille, qui voit des ombres. Elle la persuade qu'elles sont le fruit de son imagination et que sa priorité est de devenir botaniste pour être indépendante financièrement, son seul salut en tant que femme. Mais Amaryllis n'est pas dupe, elle sent qu'un mensonge la lie aux murs du domaine…
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Pour commencer, merci aux éditions ActuSF pour ce SP.



Un roman sombre et sympathique.



Un roman un peu surprenant. En effet, quand j'ai lu le synopsis, je m'attendais à quelques choses de gothiques, une forme de huis clos dans une vieille demeure. Ce qui est vrai, mais le livre marche sur les frontières entre le gothique, le fantastique et la fantasy. C'est un peu surprenant. Il m'a fallu quand même un moment pour l'accepter (oui, j'avoue avoir été un peu déception de ne pas avoir eu un roman 100 % gothique lol), mais passer ce stade, le récit est assez prenant.

L'un des points forts est donc bien son univers (enfin façon de parler). L'autre nous force à nous enfermer dans cette étrange demeure en ruine où la botanique est maitresse. Une sorte de prison nécessaire pour permettre à son héroïne, Amaryllis d'obtenir sa liberté.

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui tourne aussi autour de la botanique et des plantes. C'est quelques choses qu'on retrouve finalement assez peu alors que la Nature est quelques choses de très courant dans la fantasy. L'aspect plus scientifique des plantes offre une très belle originalité dans ce livre (d'ailleurs, c'est ce qui m'a attiré chez lui).

Pour l'aspect plus fantasy, l'autrice reste plus classique à mon gout, mais l'ensemble fonctionne très bien.

Un défaut cependant. Quand on pense récit gothique, on pense Angleterre. Or, le roman laisse entendre que nous sommes plutôt sur le continent, France ou Belgique (puisque l'autrice est belge). Alors si le flou de l'emplacement est compréhensible, j'aurai aimé que l'encrage se fasse peut-être plus précis.



Un autre point fort de ce roman, ce sont les deux femmes qui sont prisonnières de cet étrange domaine qu'est Esver. Gersande, aussi cruelle et froide, mais soucieuse de l'avenir de son enfant, et Amaryllis jeune fille au sommeil plus qu'agité qui n'a aucune envie de devenir botaniste, mais qui se soumet à sa mère. C'est difficile de parler de ces deux héroïnes sans parler de certains éléments qui pourraient spoiler. Mais l'autrice nous livre ici deux personnages féminins admirables à de nombreux égards. D'une manière ou d'une autre, les deux cherchent une liberté que la vie et les hommes (comprenons ici individus mâles avec égo mal placé de la pire espèce… un bon coup de sécateur… bref, je m'égare) ne leur ont pas accordée.



L'ensemble est offert avec une plume vive et sensible qui permet de tout de suite rentrer dans l'ambiance du roman.



J'ai donc passé un très bon moment de lecture malgré ma remarque sur l'univers. C'est un très bon livre jeunesse, avec des sujets forts et des personnages féminins extrêmement attachants.



À découvrir (de préférence dans un bon fauteuil, dans une serre entourée de plante ! et durant une nuit d'orage pendant qu'on y est !) !
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C'est grâce à l'auteure Cindy van Wilder que j'ai connu Les Ombres d'Esver ; elle avait en effet adoré sa lecture et elle avait beaucoup parlé d'elle sur Instagram. Un jour, le roman est apparu sur Babelio lors d'une édition Masse Critique dédiée aux "mauvais genres" (ici, le fantastique) et j'avais alors postulé pour lui avec joie. C'est ensuite avec grand plaisir que j'ai reçu le livre à la maison et que je l'ai rapidement entamé. Cindy ne se trompait pas : Les ombres d'Esver est tout simplement exceptionnel...
Avec ses bases solides dans une ambiance froide et gothique empreinte de mystique, Les ombres d'Esver brille par une certaine richesse qui permet au lecteur d'être envoûté au fil des pages dès la première d'entre elles. L'univers est très visuel et peu commun, et bien que le décor soit relativement sombre voire parfois délabré, il fait bon y passer du temps aux côtés d'Amaryllis, jeune femme tiraillé entre réel et imaginaire, et Gersande, la mère cruelle de celle-ci. Les situations savent pourtant se faire oppressantes parfois, l'auteure créant une ambiance pesante et stressante avec habilité. Les leçons intéressantes mais sévères de botanique rythment la vie quotidienne des deux femmes enfermées dans le manoir et c'est comme si la première était prisonnière pas seulement du domaine familial mais aussi des enseignements autoritaires de la seconde. Cependant, chapitre après chapitre, la relation entre les deux personnages, toujours placée au cœur de l'intrigue sous diverses formes et ce, même entre les lignes, va évoluer pour notre plus grand bonheur de lecteur...

Les valeurs de la famille sont alors constantes dans le texte. Une mère omniprésente, pesante, têtue mais qui ne souhaite malgré tout que le bonheur de sa fille, un père peu scrupuleux et manipulateur, dont l'absence n'a d'égale que la tyrannie... Amaryllis n'a pas une vie facile, d'autant plus qu'elle est promise au prochain propriétaire du domaine mis en vente par son père qui a bien d'autres projets choquants pour sa propre femme. Les personnages féminins sont injustement traitées dans ce roman qui reflète alors les destins cruels mais bien réels des femmes des siècles passés.

Si la réalité que vit Amaryllis est dure, l'imaginaire qui prend forme dans le roman en est d'autant plus fantastique. A travers des ombres aussi mystérieuses qu'effrayantes, un monde étrange voire quasi parallèle vient de plus en plus se manifester à la jeune femme que sa mère assomme tous les soirs à coup de potions de sa composition aux effets soporifiques. La frontière entre réel et imaginaire est constamment questionnée et questionnable et il est alors très très appréciable pour le lecteur de se poser de nombreuses questions au fil des pages, certaines en entraînant de nouvelles toujours plus intrigantes. Autant la réalité est noire et brutale, autant le fantastique qui se dessine derrière la porte d'Esver, véritable frontière matérialisée entre les deux mondes, est féerique et coloré. Créatures fantastiques, objets magiques, légendes et destinées, le monde magique d'Esver est envoûtant. Amaryllis lui rendra visite tous les soirs, chargée d'une certaine quête digne des plus grands romans du genre. Les ombres d'Esver contient alors deux trames différentes qui finissent par s'entrelacer avec soin et intelligence.

Le roman atteint son apogée avec un final époustouflant qui arrive comme une grande claque sur la joue du lecteur abasourdi. La lumière jubilatoire se fait alors sur chacune des pages précédentes, sur la vraie signification des personnages, sur le véritable passé de Gersande mais aussi d'Amaryllis elle-même, sur le moindre petit détail comme le son de l'horloge, incantatoire, et le repas inachevé sur la table du grand salon... L'auteure montre alors qu'elle a su maîtriser son histoire à la perfection pour semer, ligne après ligne, les pièces d'un puzzle géant qu'elle finit par reconstituer sous nos propres yeux lors des dernières pages de son ouvrage.

J'accorde ★ ★ ★ ★ ★ à Les ombres d'Esver. Il est impossible d'imaginer une seule seconde ce qu'il se cache véritablement derrière les événements qui se trament au sein du domaine familial et la qualité du roman réside surtout dans la capacité qu'a eu l'auteure à nous surprendre autant, même après tant de chapitres qui questionnent toujours de plus en plus le lecteur en quête de vérité. Avec son ambiance peu commune, à la fois jolie et sombre, captivante et froide, son écriture très soignée et son histoire alors époustouflante, Les ombres d'Esver est un petit bijou du fantastique gothique maîtrisé de bout en bout, jusqu'aux tout derniers chapitres toujours de plus en plus jubilatoires et qui apportent tour à tour des réponses que l'on n'aurait jamais imaginé une seule seconde. Il est sans doute difficile de distinguer le réel de l'imaginaire au sein d'Esver mais la qualité du roman est, elle, bien réelle !

J'ai lu Les ombres d'Esver dans le cadre de l'édition Masse Critique "mauvais genres" du mois d'octobre (si j'ai bonne mémoire). Je souhaitais vivement remporter ce roman acclamé par des auteurs sur les réseaux sociaux et je suis très heureuse de l'avoir reçu, lu et autant aimé. Je sais que je prendrai autant de plaisir à le relire à l'avenir. Merci à Babelio et aux éditions ActuSF pour l'envoi de cette pépite inoubliable !
Lien : https://lirecestboireetmange..
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Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=45336

J'ai mis la note de : 20/20

Mon avis : Il y a des livres qu'on ne peut classer, qui réveillent des émotions contradictoires, des souvenirs, des images enfouies, qui naviguent entre plusieurs genres littéraires, de multiples sphères. Il existe des ouvrages qui perturbent, qui apportent de la réflexion, des phases de méditation, qui nous laissent une sensation impérissable et qui marquent. L'auteure se joue de nous, de nos perceptions, de nos aprioris, et s'amuse à tout chambouler, nous faisant douter quasiment jusque dans les dernières pages, alors que nous arrivons dans nos ultimes retranchements et que l'on souhaite enfin comprendre, savoir. Qu'est réellement Esver et à quoi correspond-t-il ?

Les ombres d'Esver est un petit bijou au genre unique, même si l'on pourrait essayer de le classifier dans la catégorie de la dark fantasy, à cause de ses créatures d'épouvante, de ses dimensions oniriques et de ses divers messages héroïques. Les scènes de combat épiques alternent avec des passages sombres, douloureux, intérieurs ; les instants rappelant les contes de fées s'entremêlent avec ceux plus terre à terre, dramatiques, philosophiques, poétiques.

Les premières pages nous immergent dans un univers terrifiant, empli d'ombres, de voiles noirs que l'on ne sait distinguer, et de sombres images d'un passé révolu, d'un passé torturé qui ne peut être oublié. Les descriptions du lieu de vie de nos héros se multiplient, sans que cela ne nous ennuie, bien au contraire. Les mots de l'auteure, bien trouvés, permettent au lecteur de se plonger tranquillement dans cette histoire et de s'imprégner de tous les détails du manoir, cette forteresse familiale qui a perdu de sa superbe depuis bien longtemps.

En plus d'un récit féerique, Les ombres d'Esver constitue également une histoire de famille passionnante, aux mystères, trahisons, complots, souffrances et mensonges multiples. Toutes les intrigues se lient, se croisent et se résolvent dans un même élan, grâce à une fin époustouflante. le passé et le présent se mélangent, les souvenirs remontent à la surface, les rancoeurs se dévoilent et les ombres s'invitent au spectacle. Les flashbacks arrivent aux bons moments et nous coupent le souffle. Inattendus, étonnants, saisissants, ces souvenirs nous happent et recollent les morceaux, répondant à la plupart de nos interrogations muettes, en en laissant quelques-unes sans autre indice que celui servant à perpétuer le mystère qui entoure cet ouvrage.

La relation mère-fille de ce roman est bien construite et touche. Gersande, souvent dure avec sa fille, Amaryllis, ne laisse rien passer. Ses rêves inassouvis, ses envies secrètes, ses passions, tous ses désirs inavoués se transmettent à la pauvre petite, à la faiblesse certaine, qui ne peut passer la nuit sans le remède miraculeux préparé par sa mère, passionnée par les plantes et leurs usages. La botanique et l'herboristerie font partie des rares sujets sur lesquels elles peuvent bavarder sans qu'aucun de leurs mots ne dépassent leurs pensées. Au fil des pages, le lecteur découvre une Gersande meurtrie, accablée par les réminiscences d'un passé tortueux. La relation mère-fille prend alors une toute autre allure, et devient plus complexe, plus profonde, plus difficile à appréhender.

Le récit navigue entre plusieurs eaux, permettant à cette atmosphère particulière, noire, malsaine, de s'installer et de perdurer. Les dialogues entre la fille apeurée et la mère autoritaire ne ressemblent en rien aux discussions chimériques que l'adolescente entreprend avec des personnages merveilleux, et s'opposent aux passages plus aimants, plus doux, quand sa mère daigne enfin la remarquer. Drame familial, relation conflictuelle, rêves éveillés, ombres chevrotantes… Amaryllis cherche sa place dans ce monde chaotique, essaie de saisir ce qui l'entoure, de comprendre sa mère, mais aussi de se comprendre elle-même, passant par des phases d'introspection intérieure, de déni, de lumière et d'effroi glacial.

L'univers de ce roman reste mystérieux, même une fois la lecture terminée. Bien que le lecteur parvienne à dénicher des informations à certains endroits, le monde d'Esver se cache, demeure impalpable, insaisissable. L'auteure ne s'étend jamais que la question, préférant laisser ses personnages agir, réfléchir et découvrir par eux-mêmes ce qui les entoure. Toutes les questions ne trouvent ainsi par leurs réponses, mais cela ne dérange en rien les émotions qui nous traversent lorsque l'on ferme le livre, ou lorsque l'on y repense à tête reposée.

Le personnage d'Amaryllis, dans l'innocence et le traumatisme, constitue un personnage intéressant à suivre. Ses côtés rebelles, d'abord peu marqués, grandissent et s'épanouissent, et sa personnalité se développe, mûrit. Telle une fleur prête à éclore, l'héroïne nous attire, pique notre curiosité, avant de se transformer en une véritable combattante de la Lumière.

Parviendra-t-elle à lutter contre les ombres ? Plongez dans Les ombres d'Esver pour le découvrir.

Un coup de coeur, tout simplement.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
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Amaryllis et sa mère mènent une vie monacale dans leur manoir d'Esver. Sous la conduite de Gersande, obsédée de botanique, Amaryllis étudie les plantes jour après jour, sans jamais que l'une d'elle ne sorte du domaine. Chaque soir, Gersande administre à sa fille un sirop qui éloigne les démons qui la guettent pendant la nuit. Jusqu'au jour où la jeune fille, suite à une dispute, s'éloigne de sa mère et ne prend pas son fameux sirop. Elle découvre alors un univers parallèle où l'Armée de Lumière combat toutes les nuits contre les démons qui tentent d'envahir le domaine…

Ce roman n'est pas aussi simpliste qu'il en a l'air. Sous ses airs de roman d'apprentissage classique se cache en fait une histoire fantastique sur les traumatismes et la maltraitance familiale.
Les romans où la frontière entre le fantastique et la réalité est floue me fascinent et me touchent tout particulièrement. C'est ce que l'on doit appeler, dans le plus pur sens du terme, le fantastique. J'adore quand c'est à la lectrice ou au lecteur de choisir si le monde féérique est bien réel ou n'existe que dans l'imagination du personnage. Je trouve ça très poétique, mais aussi très réaliste, puisqu'en tant que lectrice un peu rêveuse, je crois dur comme fer que toutes les histoires existent « quelque part » (ne serait-ce qu'en nous…).

J'étais un peu sceptique au début de ma lecture, mais j'ai beaucoup apprécié la direction que prenait l'histoire. Malgré quelques maladresses ou facilités, je l'ai trouvée très intelligente et sensible et elle a fini par me toucher.
J'aurais surtout aimé mieux me plonger dans l'atmosphère de ce manoir, car malgré les efforts de l'autrice, quelque chose ne fonctionnait pas pour vraiment s'immerger dans les lieux, alors qu'il y avait vraiment de quoi (les plantes qui prennent possession des pierres, la décrépitude, les détails insolites…).

Je pense que le mieux est de prendre ce roman comme un conte. Un conte qui aborde finement les traumatismes d'enfance, le deuil, la culpabilité, mais aussi la violence familiale.
C'est donc une jolie surprise que cette lecture !
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Ai mis un certain temps à entrer dans le monde fantastique d'Amaryllis.

Ceci fait a plus de la moitié du livre, il est vrai ; je me suis plongée avec délectation dans cette fabuleuse histoire.

Quand je lis ce genre de livres, qui me change totalement de mes lectures habituelles, il me faut toucher du doigt ce fil conducteur qui m'emmène très loin des sentiers battus et me fait rêver et imaginer un monde fabuleux.

Alors, je me souviens des mondes inventés par mes rêves de petite fille et qui m'emmenaient dans un pays merveilleux où tout semblait facile et magique.

Merci beaucoup de m'avoir permis, grâce à cette sélection de masse critique et aux éditions Naos, de rêver tout éveillée à un monde imaginaire l'espace de quelques heures.
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Dès le début, le rythme n'a pas été le bon pour me faire accrocher. Tout est très lent, très contemplatif, très étrange aussi. (...) Et malgré toute mon envie d'apprécier ce roman, j'ai commencé à avoir un peu de mal.

Par la suite j'ai levé les yeux au ciel tellement la suite ma parue cliché. « Oh, une porte qui ouvre sur un autre monde », « Oh, des créatures magiques », « Oh, tu es la seule qui peux nous sauver » (...) A partir de ce moment-là j'ai commencé à m'agacer de la tournure des événements, il m'a manqué beaucoup de subtilité.

vec ça, la plume ne m'a pas transcendée outre mesure ce qui explique qu'à un moment j'ai eu envie d'abandonner ma lecture mais le livre étant vraiment petit je me suis dit qu'il était préférable que je lise en moins en diagonale pour connaître les événements principaux afin de me faire un avis plus précis. Et… au final, avec la plupart des éléments d'intrigue entre les mains, je trouve que le scénario n'a ni queue ni tête (...).

Je pense qu'il n'y a pas besoin que je m'étale davantage pour vous faire comprendre que je ne vous recommande pas ce roman qui pourtant était vraiment parti pour me plaire. (...)

La chronique complète sur mon blog.
Lien : https://degustationslitterai..
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