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EAN : 9782366299373
350 pages
Editions ActuSF (22/11/2018)
3.86/5   44 notes
Résumé :
Amaryllis, 16 ans, n'a jamais connu que la maison où elle est née, le domaine d'Esver, reculé, magnifique, mystérieux. Dans ce manoir où elle vit seule avec sa mère, elle étudie la botanique avec l'espoir d'en faire son métier, malgré des nuits hantées par de drôles de rêves... Le jour où elles reçoivent une lettre du père annonçant la vente du domaine et le mariage de force d'Amaryllis à un de ses associés, tout bascule. Derrière les portes fermées d'Esver, la jeun... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Les ombres d'Esver de Katia Lanero Zamora m'a été proposé dans le cadre d'un nouveau partenariat entre les éditions Actus SF et mon blog. Et à ce titre, je remercie Jérôme Vincent pour me l'avoir envoyé. En effet, je l'ai choisi parmi les nouveautés de la maison d'édition pour deux raisons. Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que le genre du roman gothique fait régulièrement partie de mes lectures (Willow Hall de Mina M. et de Cécile Guillot ou Nouvelles extraordinaires et Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe, etc…) et de mes films favoris (Crimson Peak de Guillermo del Toro ou My cousin Rachel de Roger Michell). de plus, la magnifique couverture signée Alexandra V. Bach a tout de suite attiré mon regard et j'avais déjà adoré ses dessins dans son artbook, le cabinet des curiosités.

Résumé : Amaryllis est une jeune fille de seize ans cloîtrée depuis une dizaine d'années, dans le manoir familial avec sa mère Gersande. Ses mornes journées ne sont rythmées que par les tâches ménagères et l'étude. En effet, dans l'ancienne salle à manger du manoir, a été aménagée une immense serre regroupant de nombreuses espèces de plantes. Non seulement ces dernières servent de matières premières pour Gersande dans l'élaboration de ses soins mais elles ont également pour principal objectif de fournir une base d'étude à Amaryllis. Gersande poursuit un vieux rêve à travers sa fille : la faire travailler assidûment pour la préparer au concours d'entrée au prestigieux Institut Théophraste d'Erésos à Paris. Mais la jeune fille, quant à elle, possède d'autres projets…

Les Ombres d'Esver est un roman gothique qui reprend de manière classique les codes du genre. le décor se déroule dans un manoir isolé, en ruine et abandonné, bien loin de ses fastes d'antan. Et la vieille bâtisse abrite en ses murs des phénomènes paranormaux et un secret familial qu'une jeune fille ingénue, ici Amaryllis, se doit de découvrir afin de pouvoir s'en libérer. Dans le roman, le secret réside dans une salle à manger laissée en l'état après «ce jour-là » avec les restes d'un repas manifestement interrompu de manière brutale et transformé en un immense jardin d'hiver. On se doute que ce « jour-là » a été annonciateur d'une tragédie comme toujours dans les romans gothiques. Si je n'ai pas été vraiment surprise par la trame, plusieurs éléments au contraire ont éveillé mon intérêt.

En effet, Les Ombres d'Esver est un véritable manifeste en faveur des femmes et de leurs droits.
– le roman dénonce tout d'abord le mariage arrangée et le fait que les femmes ne pouvaient pas choisir leur destin et devaient se marier avant tout. C'est en effet ce qui est arrivé à la mère d'Amaryllis, Gersande lorsque sa famille d'origine noble mais désargentée l'a marié à un entrepreneur Aurélien qui possédait les subsides. Lorsqu'Amaryllis a seize ans, son père veut à son tour la marier à l'un de ses associés.
– le roman dénonce aussi la violence conjugale dont Gersande est victime. Cette dernière subit violence psychologique (Aurélien la dénigre régulièrement, l'insulte et divulgue de fausses rumeurs sur elle pour la discréditer aux yeux de sa famille) et physique (il n'hésite pas à lever la main sur elle).
– Au contraire, le roman met en valeur l'indépendance des femmes au travers des études. En effet, Gersande souhaite le meilleur pour sa fille et ne veut pas qu'elle subisse ce qui lui est arrivé. Elle lui enseigne donc tout ce qui lui est possible afin qu'Amaryllis puisse intégrer un jour l'Institut Théophraste d'Eresos à Paris et lui assurer une carrière en même temps qu'un avenir.

Enfin, si j'ai beaucoup aimé l'atmosphère du récit, l'intrigue, le dévoilement du fameux secret familial (dont j'ai lu avidement les deux chapitres qui le traitait), la force des deux femmes luttant pour s'assurer un avenir, j'ai été en revanche déçue par la dimension fantastique. En effet, tout au long du récit, Amaryllis est confrontée à des ombres ou à un bestiaire surnaturel comme un Bucentaure, une Gorgone ou une Vouivre, etc… qui peuplent le manoir et ses extérieurs. L'auteure Katia Lanero Zamora naviguent alors entre une explication fantastique qui m'a fait penser à l'univers de Narnia (un monde magique en proie au mal cherche un Élu pour se libérer) et une autre plus rationnelle et psychologique à la Térabithia (des enfants imaginent un décor fantastique afin de s'échapper d'une réalité difficile). Et c'est là où le bât blesse car l'auteure n'arrive jamais à choisir entre les deux, passant de l'un à l'autre en laissant son lecteur dans le flou. Pour ma part, cela m'a laissé perplexe.

En conclusion, Les Ombres d'Esver est un roman qui s'inscrit de manière classique dans le genre gothique. Toutefois, les problématiques qu'il aborde comme la place des femmes dans la société, la dénonciation des abus dont elles sont victimes ou leur volonté de rester indépendantes, lui donnent un fond résolument moderne. Dommage toutefois que l'auteure n'arrive jamais vraiment à choisir entre explication fantastique ou psychologique au récit. Pour ma part, je préfère la seconde à la première car cela permet de donner davantage d'épaisseur au récit et lui attribuer un double niveau de lecture.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Ai mis un certain temps à entrer dans le monde fantastique d'Amaryllis.

Ceci fait a plus de la moitié du livre, il est vrai ; je me suis plongée avec délectation dans cette fabuleuse histoire.

Quand je lis ce genre de livres, qui me change totalement de mes lectures habituelles, il me faut toucher du doigt ce fil conducteur qui m'emmène très loin des sentiers battus et me fait rêver et imaginer un monde fabuleux.

Alors, je me souviens des mondes inventés par mes rêves de petite fille et qui m'emmenaient dans un pays merveilleux où tout semblait facile et magique.

Merci beaucoup de m'avoir permis, grâce à cette sélection de masse critique et aux éditions Naos, de rêver tout éveillée à un monde imaginaire l'espace de quelques heures.
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C'est grâce à l'auteure Cindy van Wilder que j'ai connu Les Ombres d'Esver ; elle avait en effet adoré sa lecture et elle avait beaucoup parlé d'elle sur Instagram. Un jour, le roman est apparu sur Babelio lors d'une édition Masse Critique dédiée aux "mauvais genres" (ici, le fantastique) et j'avais alors postulé pour lui avec joie. C'est ensuite avec grand plaisir que j'ai reçu le livre à la maison et que je l'ai rapidement entamé. Cindy ne se trompait pas : Les ombres d'Esver est tout simplement exceptionnel...
Avec ses bases solides dans une ambiance froide et gothique empreinte de mystique, Les ombres d'Esver brille par une certaine richesse qui permet au lecteur d'être envoûté au fil des pages dès la première d'entre elles. L'univers est très visuel et peu commun, et bien que le décor soit relativement sombre voire parfois délabré, il fait bon y passer du temps aux côtés d'Amaryllis, jeune femme tiraillé entre réel et imaginaire, et Gersande, la mère cruelle de celle-ci. Les situations savent pourtant se faire oppressantes parfois, l'auteure créant une ambiance pesante et stressante avec habilité. Les leçons intéressantes mais sévères de botanique rythment la vie quotidienne des deux femmes enfermées dans le manoir et c'est comme si la première était prisonnière pas seulement du domaine familial mais aussi des enseignements autoritaires de la seconde. Cependant, chapitre après chapitre, la relation entre les deux personnages, toujours placée au cœur de l'intrigue sous diverses formes et ce, même entre les lignes, va évoluer pour notre plus grand bonheur de lecteur...

Les valeurs de la famille sont alors constantes dans le texte. Une mère omniprésente, pesante, têtue mais qui ne souhaite malgré tout que le bonheur de sa fille, un père peu scrupuleux et manipulateur, dont l'absence n'a d'égale que la tyrannie... Amaryllis n'a pas une vie facile, d'autant plus qu'elle est promise au prochain propriétaire du domaine mis en vente par son père qui a bien d'autres projets choquants pour sa propre femme. Les personnages féminins sont injustement traitées dans ce roman qui reflète alors les destins cruels mais bien réels des femmes des siècles passés.

Si la réalité que vit Amaryllis est dure, l'imaginaire qui prend forme dans le roman en est d'autant plus fantastique. A travers des ombres aussi mystérieuses qu'effrayantes, un monde étrange voire quasi parallèle vient de plus en plus se manifester à la jeune femme que sa mère assomme tous les soirs à coup de potions de sa composition aux effets soporifiques. La frontière entre réel et imaginaire est constamment questionnée et questionnable et il est alors très très appréciable pour le lecteur de se poser de nombreuses questions au fil des pages, certaines en entraînant de nouvelles toujours plus intrigantes. Autant la réalité est noire et brutale, autant le fantastique qui se dessine derrière la porte d'Esver, véritable frontière matérialisée entre les deux mondes, est féerique et coloré. Créatures fantastiques, objets magiques, légendes et destinées, le monde magique d'Esver est envoûtant. Amaryllis lui rendra visite tous les soirs, chargée d'une certaine quête digne des plus grands romans du genre. Les ombres d'Esver contient alors deux trames différentes qui finissent par s'entrelacer avec soin et intelligence.

Le roman atteint son apogée avec un final époustouflant qui arrive comme une grande claque sur la joue du lecteur abasourdi. La lumière jubilatoire se fait alors sur chacune des pages précédentes, sur la vraie signification des personnages, sur le véritable passé de Gersande mais aussi d'Amaryllis elle-même, sur le moindre petit détail comme le son de l'horloge, incantatoire, et le repas inachevé sur la table du grand salon... L'auteure montre alors qu'elle a su maîtriser son histoire à la perfection pour semer, ligne après ligne, les pièces d'un puzzle géant qu'elle finit par reconstituer sous nos propres yeux lors des dernières pages de son ouvrage.

J'accorde ★ ★ ★ ★ ★ à Les ombres d'Esver. Il est impossible d'imaginer une seule seconde ce qu'il se cache véritablement derrière les événements qui se trament au sein du domaine familial et la qualité du roman réside surtout dans la capacité qu'a eu l'auteure à nous surprendre autant, même après tant de chapitres qui questionnent toujours de plus en plus le lecteur en quête de vérité. Avec son ambiance peu commune, à la fois jolie et sombre, captivante et froide, son écriture très soignée et son histoire alors époustouflante, Les ombres d'Esver est un petit bijou du fantastique gothique maîtrisé de bout en bout, jusqu'aux tout derniers chapitres toujours de plus en plus jubilatoires et qui apportent tour à tour des réponses que l'on n'aurait jamais imaginé une seule seconde. Il est sans doute difficile de distinguer le réel de l'imaginaire au sein d'Esver mais la qualité du roman est, elle, bien réelle !

J'ai lu Les ombres d'Esver dans le cadre de l'édition Masse Critique "mauvais genres" du mois d'octobre (si j'ai bonne mémoire). Je souhaitais vivement remporter ce roman acclamé par des auteurs sur les réseaux sociaux et je suis très heureuse de l'avoir reçu, lu et autant aimé. Je sais que je prendrai autant de plaisir à le relire à l'avenir. Merci à Babelio et aux éditions ActuSF pour l'envoi de cette pépite inoubliable !
Lien : https://lirecestboireetmange..
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Katia Lanero Zamora est une autrice belge, et a publié aux éditions ActuSF Les Ombres d'Esver, un roman de fantasy à la couverture magnifique signée Alexandra V. Bach. Je remercie d'ailleurs l'équipe d'ActuSF pour ce SP et leur confiance. Ce livre m'a beaucoup plu et je vous dis pourquoi.

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Amaryllis vit recluse dans le manoir d'Esver, qui tombe en décrépitude. Étudiant d'arrache-pied la botanique sous la houlette sévère de Gersande, sa mère, l'adolescente rêve de s'échapper et de partir en voyage. Chaque soir, avant de se coucher, elle est contrainte d'avaler une étrange mixture qui la plonge dans un sommeil comateux dans lequel veillent des ombres terrifiantes et qui est censée contenir sa "maladie". Mais cette vie austère pèse lourd sur ses épaules, tout comme la contrainte de ses nuits faites de néant. Que se passerait-il si elle arrêtait son traitement ? Si elle désobéissait à sa mère, qui rêve de la voir intégrer le prestigieux institut de botanique Théophraste d'Erésos ? Et surtout, Amaryllis est-elle prête à découvrir les secrets d'Esver ?

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Avec Les Ombres d'Esver, Katia Lanero Zamora nous plonge de sa plume élégante dans un univers sombre et énigmatique. J'ai apprécié l'esthétique gothique du manoir : la bâtisse qui tombe en ruines, pleine de courants d'air et de passages secrets, le lierre mangeant les murs, les plantes exotiques étudiées par les deux femmes envahissant l'espace de vie, la serre, etc. Esver est une ode aux châteaux froids et tempétueux des romans gothiques anglais. Cette influence se retrouve dans les deux personnages principaux : Amaryllis et Gersande sont deux femmes avec un lourd passé, chétives et mal habillées, qui ont été maltraitées et abandonnées. Mais un feu les habite : la passion de la botanique pour Gersande, le désir de vérité pour Amaryllis. La comparaison avec les héroïnes des romans gothiques s'arrête là, car sous leurs airs fragiles, ce sont deux femmes fortes qui se battent pour ce qu'elles ont de plus cher. L'aspect gothique-fantastique se joue également dans le flou concernant le monde merveilleux qu'Amaryllis arpente la nuit. On peut se poser la question de savoir si elle rêve ou si tout ce qu'elle vit est réel...

Sous ses allures fantastiques, ce roman de fantasy mêle deux mondes encastrés l'un dans l'autre : l'Esver froid et triste qui se compose du château et de son immense jardin dans lequel évolue Amaryllis par défaut, et l'Esver magique, qui se trouve être un pays composé de multiples paysages et créatures telles que Féroce le bucentaure, Rouage le garçon aux jambes de fer, ou encore la Vouivre, qui veille de sa grande ombre ailée sur le royaume d'Esver. Pour entrer dans ce monde merveilleux, l'adolescente doit attendre 20h44, l'heure fatidique à laquelle elle est censée se coucher, heure à laquelle les ombres qui la guettent apparaissent... Ces mondes parallèles cohabitent avec beaucoup de mal, jusqu'à ce qu'Amaryllis décide d'arrêter son somnifère et de prendre sa vie en main.

J'ai beaucoup apprécié la relation mère-fille. Au départ, Amaryllis est passive et étouffe ses élans de liberté pour obéir - et faire plaisir - à sa mère. Cette dernière décide de tout pour sa fille ; leur relation est clairement toxique. Mais plus le récit avance, plus la jeune fille s'ouvre au(x) monde(s) ; et plus Gersande menace, pleure, panique, perd le contrôle, plus Amaryllis lui échappe et finit par découvrir la vérité : qui est vraiment sa mère, sous ses dehors froids et distants ? Leur duo conflictuel est également mis à mal par le père : Aurélien Dupont, terrible homme d'affaires qui les a abandonnées après le fameux jour où tout a basculé. Ce fameux jour est imagé par les reliefs de la fête qui a eu lieu dix ans plus tôt. Gersande a souhaité laisser en état la pièce, si ce n'est en guise de souvenir, alors en guise de punition. Violent et manipulateur, Aurélien fomente le mariage de sa fille avec son associé afin de revendre le manoir. Gersande souhaite à tout prix éviter ce sort funeste à sa fille.

Plus qu'un roman de fantasy, Les Ombres d'Esver est un roman d'émancipation féminine, représentée par un objet porté par Amaryllis, doté de multiples usages et symboles : le pic à cheveux (symbole de la condition féminine par excellence), qui se transforme en épée (symbole phallique et de pouvoir qu'Amaryllis s'octroie sans hésitation, épée avec laquelle elle pourfend ombres et monstres), et qui se trouve être au départ... la base d'une plume (symbole de l'érudition, par laquelle Gersande souhaite émanciper sa fille du contrôle paternel, tout-puissant même à distance).

Le dénouement est sans aucun doute la partie que j'ai préférée. Toutes les pièces du puzzle se mettent en place, et on comprend davantage le caractère maniaque et autoritaire de Gersande, et qui se cache derrières les ombres envahissant Esver, même si je m'en doutais un peu. La quête menée par Amaryllis pour délivrer Esver - et par la même occasion guérir sa mère (sa blessure physique reflétant la blessure du passé jamais cicatrisée) -, est semblable à un parcours initiatique : chaque partie du monde merveilleux d'Esver qu'elle visite correspond à une pièce du manoir, dans lesquelles on retrouve des indices sur l'époque fastueuse menée par la famille et ce qui a mené à sa déchéance, jusqu'à l'objet clef : un rubis. L'image de la jeune fille rendant la pierre précieuse à sa mère symbolise un nouveau lien, sans faux-semblants. le dénouement apporte des éléments de réponse, mais les deux derniers chapitres ajoutent une couche de mystère. Finalement, le roman laisse le lecteur sur sa faim.

Pour conclure, je n'ai pas vraiment de bémols à apporter à ma chronique analyse, même si par exemple, j'aurais aimé qu'un soin tout particulier soit apporté au style, qui est parfois maladroit et pléonastique, ainsi qu'à la correction (des erreurs orthographiques sont malheureusement restées). Dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment de lecture et je vous la recommande !
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Nous débutons le roman dans une certaine atmosphère, sur ces étranges ombres qui hantent, terrorisent Amaryllis. Cette dernière vit seule avec sa mère dans le domaine d'Esver. Alors qu'elle rêve d'aventure et qu'elle soit obligée de s'occuper de botanique toute la journée, une lettre de son père va tout changer. le domaine est sur le point d'être vendue et Amaryllis doit épouser le futur propriétaire. Des questions surgissent/demeurent : pourquoi Amaryllis ne peut pas sortir de la maison et du domaine ? Et quelle est son étrange maladie ? À partir de là, tout s'enchaîne.

Dès le départ, le fonctionnement du domaine de Amaryllis et de sa mère est décrit ainsi que leur vie. Quel est le secret derrière cette vie ? Pourquoi cette obsession pour la botanique ? Pourquoi Amaryllis n'est jamais sortie ? Des interrogations qui sont sans cesse présentes au cours du roman. Les évènements viennent bousculer nos deux personnages ainsi que nous (moi ఠ_ఠ). Une aventure se fait et j'étais perplexe devant mon livre de même émerveillée (à fond !). Cela arrive sans signe avant-coureur tel le mot magique « POUF ». L'évènement nous pousse à se questionner sur ce qu'il se passe et sur le roman, sur l'intrigue, sur tout.

C'est une sorte de « huis-clos » extensible. Nous sommes dans un endroit unique, où derrière le portail un monde de mystère s'ouvre. Amaryllis et sa mère sont bloquées toutes les deux depuis 10 ans. Comment est-ce arrivé ? L'intrigue se développe petit à petit, par couche, par détail, par extension. 😉 Amaryllis voit des ombres, des cauchemars, elle est terrifiée quand la nuit tombe. On tâtonne au début, puis les surprises arrivent. le roman a une écriture donnant un ton et une atmosphère particulière. C'est un roman gothique et ça se ressent dans l'écrit. Les descriptions sont précises, enrichies nous permettant d'imaginer, de visualiser les scènes et les décors. Cela fait que nous sommes plongé.es davantage dans l'atmosphère du roman, du manoir, entouré.es de tous ces décors avec ces meubles et cette flore. de plus, outre les descriptions du décor et de la mise en scène, les personnages et leurs sentiments, leurs émotions sont poussés, développés, clairs, précis, pointus. L'écriture soignée exacerbe les scènes décrites. Les scènes donnent une impression qu'elles se superposent, rendant plusieurs atmosphères possibles comme une spécificité pour chaque temps ou ton du roman. Comme par exemple quand elle est en train d'étudier ou quand l'aventure s'impose. Une dynamique particulière, en plus de la dualité réalité/imaginé, nous laissant questionneur sur notre lecture. Tout cela dans une fluidité entraînante.

Amaryllis est une jeune femme de 16 ans. Elle a toujours vécu à Esver, enfermée dans ce domaine. À part les plantes, les livres de botaniques et sa mère, elle ne connaît rien du monde extérieur. Elle n'a aucune distinction, seule compte ses études, telle ce que sa mère a décidé. Elle s'est renfermée cachant ses secrets et essentiellement ses sentiments. En plus, la communication avec sa mère n'est pas facile. D'un côté elle est dans le déni, voulant fermer les yeux, se voilant la réalité, et de l'autre elle est prudente, doute, cherche à comprendre commençant à ouvrir les yeux. Cette jeune femme fermée dans un cocon concocté par sa mère va finir par s'accepter, à s'affirmer et avoir confiance en elle. Chaque action, chaque pas vers l'aventure, va peu à peu l'aider à se libérer de ses chaînes, la réveiller et l'aider à se trouver.

Sa mère, c'est une autre histoire. Au premier abord, je ne l'aimais point. Mais vraiment. C'est le genre de parent qui croit qu'un enfant (et en plus une adolescente là) doit tout à la personne qui l'a élevé --‘ Des petits envies de meurtre, bref. Les questionnements sur son passé, sur son comportement austère, autoritaire, manipulateur et sur la reconnaissance qu'elle veut subsistent jusqu'aux révélations. Comment est-elle devenue austère, dépitée ou quand est-ce elle a abandonné ? Je comprends, mais bon sang… c'est le genre de comportement qui m'insupporte. Elle va se redécouvrir en tant que personne et se poser des questions à partir d'un moment sur son passé et sur son présent. Sa fille va l'obliger à faire face à sa vie.

Le relationnel entre ces deux-là est très important pour l'histoire, une relation au premier abord dépendante qui se montre sous un nouvel angle dès qu'on découvre les secrets. La mère et la fille ont un lien particulier qui va se redécouvrir en passant par plusieurs facettes notamment la colère, l'opposition et la résilience. Certes, c'est compréhensible pour la mère mais elle a oublié quelque chose au cours de route. 😉 Elles seront acculées devant la vérité.

Après un début un peu hésitant pour ma part, les pages défilaient à une sacrée vitesse. le mystère s'épaississait de plus en plus entre les murs d'Esver. le comportement des uns et des autres commence à être compréhensible, les hypothèses étaient de plus en plus nombreuses. Un besoin impérieux de savoir le déroulement et de connaître la cause de l'enfermement. Une rage en moi montait devant les découvertes. En plus des péripéties, le côté psychologique prend de l'ampleur. Ce livre aborde plusieurs thématiques. Ce tournant psychologie est très marquée et réaliste dans cet univers notamment le combat intérieur des deux femmes. le relationnel enfant/parent est évoqué dans la douleur et l'amour ainsi que la condition de la femme et son traitement dans la société de cette époque. D'autres sujets douloureux font leur apparition également.


Tout au long du roman, l'histoire nous entraîne entre la réalité et le fantastique et les interrogations se multiplient. Tout doucement la lecture nous transporte pour arriver à un tournant où la découverte de la vérité se fait avec frénésie. Les personnages sont attachants et marquants. Un roman que j'ai beaucoup apprécié de découvrir. Un sourire en coin apparaît en fermant le roman, ressortant de notre lecture une certaine satisfaction et un brin chimérique. ^-^
Lien : https://de-fil-en-histoire.b..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Leurs doigts dansaient dans les airs et une onde de bien-être détendit Amaryllis. Elle se sentait en confiance.
"Votre maison est construite sur des terres aux pouvoirs ancestraux, quand les histoires se racontaient au coin du feu et prenaient vie dans les tenebres. Esver est le monde des rêves, le monde imaginaire, le monde des créatures irréelles, de celles que l'on aimerait contempler comme celles sur lesquelles on ne voudrait jamais tomber.
- J'ignorais que ce monde existait.
- C'est un univers dans votre univers.
- Et il y a beaucoup d'univers, dans mon univers ?
- Une infinité, pour qui sait regarder."
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Les histoires vous donnent un espoir vain, des rêves stupides et le sentiment que vous devriez être spéciale…. Personne n’est spécial, Amaryllis. Vous n’avez rien d’autre à accomplir que de survivre un jour de plus. La vérité, c’est qu’il n’y a aucune destinée et que nous ne sommes que le fruit des conséquences de nos choix passés. Le romantisme, c’est pour les faibles.
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– (…) Il faut vous maîtriser, Amaryllis. Ces hallucinations…
– Des rêves.
– Peu importe. Les médicaments que je vous prépare atténuent votre mal, mais jamais vous n’entrerez à l’Institut Théophraste d’Erésos si vous n’apprenez pas à vivre avec cette maladie. C’est votre fardeau. Vous êtes trop faible de corps et d’esprit et vous n’irez pas bien loin si vous ne vous renforcez pas. Il est temps de vous maîtriser pour réussir cet examen.
L’Institut Théophraste d’Erésos, le grand rêve de Gersande : voir Amaryllis entrer dans la plus grande école de botanique du monde. Pour la préparer, Gersande la soumettait à des examens pratiques et théoriques toutes les semaines, qu’elle notait avec dureté et, Amaryllis l’en soupçonnait, une partialité cruelle. Elle était bien plus dure avec elle que ne le serait jamais aucun professeur. Et ces derniers temps, c’était pire que jamais : Gersande ne lui passait rien, pas la moindre petite erreur ou distraction, et la punissait sévèrement. Cela ne servait à rien d’argumenter.
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Il n’y a de vérité que la nature. La mort est la fin d’un cycle sur lequel il ne faut pas pleurer. Le corps retourne à la terre, donne vie à autre chose, et voilà tout. Mais cela rassure l’être humain de savoir qu’il a un rôle à jouer dans ce bas monde, avant que ses jours ne se flétrissent. Or, avez-vous déjà vu une feuille d’arbre s’opposer à l’automne qui s’installe?
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Narcisse se laisse aller, et laisse aller ses larmes, et Horace l'accueille dans ses bras.
" Qu'Est-ce que la devise de l'Armée de lumière ? Hein ?".
Narcisse marmonne dans son cou :
" Le soleil finit toujours par se lever".
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Videos de Katia Lanero Zamora (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Katia Lanero Zamora
Une longue discussion de la Garde de Nuit autour de La Machine, de Katia Lanero Zamora.
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