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EAN : 9782843468490
243 pages
Coop Breizh (01/10/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
Une soixantaine de soldats nés en Bretagne ont été fusillés durant la Grande Guerre. Trois seulement ont été réhabilités tardivement. Aujourd'hui encore, des associations militent pour une réhabilitation collective de tous les fusillés de 1914 à 1918. Mais le centième anniversaire de la Grande Guerre arrive à son terme sans que cette cause ait été prise en compte par les politiques, et l'oubli semble avoir fait son oeuvre au sein de l'opinion publique.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans la Bretagne fusillée, Roger Laouénan, dévoile un pan de la première guerre mondiale souvent méconnu et soulève la chape de plomb entourant les soldats oubliés car non morts pour la France. Il dresse une liste de 59 Bretons en s'arrêtant sur quelques parcours individuels. Les causes sont diverses et variées (refus d'obéir, abandon de poste, mutilations volontaires - ou jugées volontaires par des médecins semblant avoir oublié leur serment d'Hippocrate - voies de fait envers un supérieur…). Certains sont innocents, d'autres sont coupables de faits plus ou moins graves. Dans leur grande majorité, ils sont issus de classes populaires et ont, pour certains des antécédents judiciaires les condamnant d'avance. On déplore une justice expéditive et cruelle, ne tenant pas compte des troubles mentaux, et dans laquelle l'exemplarité prime (particulièrement dans les deux premières années). Sur cette cinquantaine de Bretons fusillés, deux seulement ont aujourd'hui été réhabilités (François Marie Laurent et Elie Lescop). Si une réhabilitation collective n'est pas à l'ordre du jour, le gouvernement a choisi la transparence en rendant accessible au grand public les 993 dossiers de procédure (10 à 20 % des dossiers ont malheureusement disparu) le 6 novembre 2014 sur le site du SHD Mémoires des Hommes. Roger Laouénan fait la distinction entre ces fusillés et les mutins de 1917 (on ne compte d'ailleurs pas de mutins Bretons exécutés et on note, paradoxalement, une forte diminution de la peine capitale à cette époque). En 1917, le gouvernement Poincaré a en effet revu sa copie, comprenant que fusiller pour l'exemple est contre-productif, démoralise les troupes et favorise les désertions. Le jugement rendu, il ne reste plus que 24 heures au condamné avant de recevoir les douze balles de son peloton d'exécution, devant et par son unité, le tout dans un cérémonial particulièrement macabre. L'affaire de François Marie Laurent, réhabilité en 1933, a inspiré la nouvelle de Louis Guilloux «Douze balles montées en breloque», dénonçant l'indécence de la cérémonie officielle et du bal populaire qui a suivi la réhabilitation.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Edouard Luby écrit sur son carnet de campagne à la date du 18 octobre 1915 : "Le matin, j'ai fait partie d'un peloton d'exécution. Nous avons fusillé deux soldats du 403e qui avaient refusé par deux fois de sortir à l'assaut lors de l'attaque du 25 septembre en Champagne. [...] Nous nous disposons sur deux rangs devant et à 8 m environ des poteaux d'exécution. La compagnie derrière. Une du 17e et un escadron de dragons (50 hommes) commandés par Hémery, sous-lieutenant, allèrent prendre les deux condamnés, amenés tout près par une voiture. Ils se présentèrent devant nous, calmes et nous regardant fièrement. Nous avions déjà chargé nos fusils et tous les autres présentèrent les armes. Ils donnèrent une poignée de main à l'aumônier qui les accompagnait, et l'un deux, le plus petit, s'assit tranquillement devant le poteau en croisant les bras. Deux hommes de chez nous leur bandèrent les yeux et les attachèrent au poteau à l'aide d'une corde. Le plus petit dit : "Inutile de m'attacher je ne bougerai pas". Chevanton retira son sabre pour commander de mettre en joue. Ils entendirent le bruit du sabre dans le fourreau car l'un deux cria aussitôt : "Vive la France !". Et son camarade, comme un faible écho répondit "Vive la France !". Le sabre retomba, tout était fini, plus un mouvement, plus rien que les deux loques humaines. Nous défilâmes devant eux. J'étais tellement émotionné que je ne vis rien et n'entendis rien. Je ne pus même pas prendre la ligne de mire. Enfin, ils sont morts courageusement. Mais ce n'est pas pour eux le plus terrible, c'est pour leurs pauvres parents quand ils sauront que leur fils est mort en lâche. Plutôt me laisser périr à petit feu !!!"
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Un soldat qui s'écroule, frappé à mort par les douze balles d'un peloton d'exécution, s'il perd la vie, emporte également dans la fosse creusée à son intention les oripeaux d'un honneur dont il a déjà été largement dépouillé. Il disparaît sous un linceul d'infamie, sous une chappe de plomb pour une éternité d'oubli. Il quitte la mémoire vivante d'une guerre dont les clairons de la victoire ne célèbreront que des vainqueurs.
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