J'avais découvert
Antoine Laurain avec “
Le Chapeau de Mitterrand”, comme beaucoup de lecteurs. Mais c'est “
Fume et tue” (Passage, 2014) qui m'avait enthousiasmé. Tout était réussi dans ce roman : l'argument principal et ses développements, le choix des personnages et des situations, l'intrigue et son rebond final, la mise en scène du monde de l'entreprise et de celui de l'art, l'humour, enfin. Est-ce le lobby anti-fumeurs qui a fait pression pour que le livre ne soit pas réédité en poche ? C'est pourtant, et de loin, le meilleur
Antoine Laurain. Bref ! J'avais lu ensuite les autres textes d'
Antoine Laurain, tous de qualité. Et puis il y a eu “
Millésime 54”, amusant quoique facile et anecdotique. Et voici ce “Service des manuscrits”. J'en suis désolé… Notre Laurain s'est aligné sur le format “Musso-moyen”… Mystère épais, résolution absolument invraisemblable et de surcroît facile, personnages caricaturaux, brièveté et manque de profondeur. Il reste le style, tout juste correct. J'en suis désolé, je me répète… La déception est grande. le seul intérêt de ce livre à mes yeux (je le rappelle, j'anime une petite maison d'édition) aura été la description du milieu de l'édition, et d'un “service des manuscrits”, service que je représente à moi seul dans la vie quotidienne. Aurais-je refusé le manuscrit d'
Antoine Laurain ? À tout le moins, je lui aurais demandé de le restructurer ! Mes excuses, cher auteur désormais à succès, dont j'estime par ailleurs la trajectoire littéraire, à sa “décroissance” qualitative près !…