Une nouvelle fois, j'ai lu un roman que je n'ai pas choisi mais qui m'a été proposé dans le cadre du club de lecture, parrainé par les éditions J'ai Lu, dont je fais partie. J'aime ce jeu de hasard qui me met en contact avec un roman que je n'aurais probablement pas lu de moi-même. J'aime être surprise, faire la connaissance d' un(e) auteur(e) ; même si je suis déçue, parfois, l'excitation de la découverte reste un plaisir.
Le service des manuscrits dont Violaine Lepage est la directrice, en même temps qu'elle est une éditrice connue, a découvert une pépite "Les fleurs de sucre" d'un auteur qui est introuvable et ne répond pas aux appels ou aux mails. Ce roman se retrouve dans la sélection finale pour le Prix Goncourt mais s'il est choisi et que l'auteur n'est pas là pour le recevoir, il n'y a pas de Prix. Parallèlement, trois crimes ont été perpétrés selon les descriptions du roman et la police enquête dans l'entourage de Violaine. Celle-ci est sous pression d'autant qu'elle sort du coma après un accident d'avion et qu'elle a des problèmes de mémoire.
La 4ème de couverture était alléchante, tous les ingrédients étaient présents mais le résultat est décevant. L'enquête policière ne semble être
là que pour appâter le lecteur, établir une sorte de léger suspens pour que l'attention ne s'étiole pas mais l'intrigue est superficielle comme bâclée. Elle part dans tous les sens et accumule tous les poncifs comme si l'auteur avait essayé de cocher un maximum de croix du genre : meurtres, suicide, accident d'avion, trafic de drogue, viol..... Les personnages n'ont pas de profondeur psychologique et sont peu crédibles.
Ce qui sauve le roman, c'est la plongée dans le monde de l'édition, le tout servi par une écriture fluide et une plume légère, teintée d'ironie. Nous suivons le chemin ardu qu'emprunte un manuscrit de sa création jusqu'à son arrivée dans
le service des manuscrits où il va être lu avant de connaître son destin : rendu à son géniteur, jeté ou beaucoup plus rarement publié. Nous assistons à la pression pour dénicher la perle rare avant les concurrents, pour atteindre et gagner le Graal, qui assure des revenus confortables à l'auteur mais aussi à la maison d'édition, le Prix Goncourt. Nous sommes témoins des peurs, des angoisses, des névroses des auteurs que les maisons d'édition chouchoutent, accompagnent, incitent à écrire.
Un roman vite lu et qui sera également vite oublié.