"Le mobile" est une comédie astucieuse, très bien construite et qui sous des airs d'amusante légèreté se révèle une satyre finalement assez corrosive.
La caricature est peinte sur trois tableaux, à trois époques différentes et débute en 1870 chez un baron banquier, volontaire dans la garde mobile, pour qui l'ennui principal des guerre est d'être très "mélangé".
Les trois volets de cette pièce sont une suite de sketches burlesques dont les plus drôles sont assurément ceux qui relatent la guerre secrète que poursuivent les espions français et allemands, au fond des égouts.
Mais le rire n'empêche pas de percevoir un certain antimilitarisme dans cette confrontation à Berlin de ces quatre occupants que sont l'américain, le russe, l'anglais et le français.
Ce numéro de l'avant-scène en plus de présenter cette amusante pièce d'Alexandre Rivemale, qui révéla en 1960 au Théâtre Fontaine Jean-Pierre Darras en officier allemand et Henri Virlojeux dans le rôle de l'officier français, nous offre en intégralité "Feu" la pièce en un acte d' Yves Chatelain, qui est suivie des chroniques habituelles de la revue.
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Une chambre à coucher luxueusement meublée.
Côté jardin, une porte-fenêtre donnant sur un balcon que dépasse à peine un réverbère allumé.
Côté cour, la porte.
Au fond, près du lit, un placard.
Assis sur une chaise, Ernest a de la difficulté à mettre ses bottes. Il est en manches de chemise. Sur un fauteuil, sa veste, sa capote, son képi ; sur une chaise, son ceinturon, son sabre. Par terre, ses pantoufles.
Sur un guéridon, une carafe de vin, un verre.
Eugénie en déshabillé de nuit, se brosse les cheveux devant sa coiffeuse.
Le décor est éclairé par un manchon à gaz. La fenêtre est ouverte.
(lever de rideau de la première scène de la pièce parue dans "L'Avant-Scène" en décembre 1960)