L'idée d'utiliser les plantes pour épurer les eaux usées a germé dans les années 1950-1960 en Allemagne. Jusque-là, il était répandu de penser que ces dernières ne pouvaient pas se développer de façon normale dans des milieux pollués, qu'il s'agisse de pollution domestique, agricole ou industrielle. Ce sont les travaux d'une biologiste, Käte Seidel, qui ont permis de mettre fin à cette idée reçue. En effet, elle a été l'une des premières à mettre en évidence la capacité d'auto-épuration des zones humides, c'est-à-dire leur capacité à assimiler, accumuler et même à dégrader certains types de pollutions. C'est suite à ses travaux que différents dispositifs reproduisant artificiellement les zones humides ont été créés pour reproduire les processus naturels d'auto-épuration. La phytoépuration était née. En France, c'est le Cemagref, aujourd'hui devenu Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture), qui a été le premier organisme public à travailler sur le sujet dans les années 1970-1980.
Qu'est-ce que
la phytoépuration ?
Définition
Dans le langage courant, le terme de «phytoépuration» désigne l'épuration par les plantes. Mais il s'agit en réalité d'un ensemble de techniques associant des processus naturels issus de la combinaison végétaux + substrat + micro-organismes réunie dans un écosystème artificiel doué d'une capacité d'épuration. L'épuration à proprement parler y est effectuée par les micro-organismes, tandis que les plantes et le substrat jouent un rôle complémentaire.
Par ailleurs, il est important de bien faire la distinction entre la phytoépuration, qui désigne l'utilisation des plantes dans l'épuration des eaux, et la phytoremédiation, qui désigne quant à elle la décontamination des sols pollués par les végétaux. Certains spécialistes considèrent que la phytoépuration est une composante de la phytoremédiation.