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3,73

sur 320 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai toujours en moi le souvenir émerveillé de « La ballade de Lila K ».
Il faudrait d'ailleurs que je le relise.
Blandine le Callet a vraiment un grand talent.
Ici elle a eu l'idée très originale de s'inspirer de dix épitaphes existantes et d'inventer les vies de ces personnes mortes.
Et cela donne dix nouvelles qui vont du début de notre ère à 1986.
Avec beaucoup d' imagination, elle fait revivre toutes ces personnes.
C'est bien écrit, bien construit, bien pensé.
On a froid dans le dos ou on est attendri, jamais indifférent.
Toujours elle est tendre et respectueuse à l'égard de ces dix morts.
Elle ne juge pas, elle raconte, d'une manière souvent poétique.
En un sens elle dédramatise la mort et la rend presque apaisante.
La postface, expliquant le cheminement de l'auteure est très intéressante.
C'est un recueil vraiment inédit, captivant et original.
De plus je trouve l'ange de pierre de la couverture vraiment magnifique.
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Voilà une auteure qui sait se renouveler, et c'est une qualité. Car, si différent soit-il, chaque livre d'elle a été pour moi une réussite.Analyse subtile d'une famille bourgeoise autour d'un mariage dans "Une pièce montée ", univers angoissant, à travers le regard d'une magnifique héroïne, dans son roman d'anticipation " La ballade de Lila K"...

... Et maintenant ce livre atypique, inclassable, au joli titre évocateur , qui résume bien l'idée originale de l'auteur: à partir d'épitaphes authentiques, elle imagine les derniers moments de la personne décédée.C'est une manière pour elle de redonner vie à ces êtres, de ne pas les oublier.

La démarche pourrait paraître macabre, triste, mais pas du tout.Au contraire. Les personnes nous sont restituées dans leur plénitude, leur vitalité, même si, bien sûr, tout cela n'est qu'imagination de l'auteure.

Je ne tiens pas à présenter ces dix moments de vie rêvés , le charme serait perdu, je laisse à chacun le plaisir de la découverte. Sachez seulement que ces dix rêves de pierre suivent un ordre chronologique. Quant à moi, j'ai savouré chaque histoire, aucune ne m'a laissée indifférente. Mais ma préférence est allée à la première , celle d'Hermès, beau jeune homme sensible de l'antiquité, et la dernière, particulièrement touchante, qui concerne la famille même de l'auteure.

Toute la palette des sentiments s'est exprimée dans ces textes: amour, passion, cruauté, indignation. Et l'humour et la poésie s'y associent. L'émotion, la mélancolie nous prennent souvent.

Blandine le Callet a atteint son but: nous rendre vivant le souvenir de ces êtres tombés dans l'oubli, scellés dans leur lit de pierre. Et c'est là l'essentiel.
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En temps normal, j'ai peu l'habitude de trainer dans les cimetières, ces lieux qui m'ont toujours un peu déprimé, alors même, que comme beaucoup de gens, j'ai des êtres chers qui y reposent aux quatre coins de la France.

Et pourtant, ces deux dernières semaines, au gré de mes voyages hexagonaux, j'ai eu l'occasion d'aller visiter deux de ces lieux de sépulture, afin d'aller voir, les deux fois, des tombes de grand peintres, respectivement celle de Matisse à Nice, et celle de van Gogh à Auvers sur Oise, tout proche de mon maison natale, et où pourtant je n'étais encore jamais allé.

Comme je venais tout juste de lire le dernier recueil de nouvelles de Blandine le Callet, Dix rêves de pierre, je me suis surpris, lors de ces deux visites, à lire quelques épitaphes; vous savez, ces fameuses inscriptions funéraires, mais je n'en ai trouvé aucune aussi inspirées et mystérieuses que celles figurant dans cet excellente surprise littéraire de ce début 2013.

Le projet du livre de l'auteur de cette pièce montée que j'avais beaucoup aimé est particulièrement originale et séduisante : à partir d'épitaphes relevées sur d'anciennes tombes, Blandine le Callet redonne la parole aux vivants juste avant leur mort, elle nous dit ainsi à quel point la vie est intense jusqu'au dernier moment.

Ces fragments de mémoire sont peu de chose, mais c'est assez pour faire surgir, par le biais de l'écriture, une forme de «mémoire fictionnelle» de ces personnes dont le temps a effacé l'existence.


L'auteur arrive à s'inspirer de ces quelques lignes gravées dans la pierre pour raconter les derniers mois, les derniers jours ou les dernières heures de la personne disparue.

La romancière réunit ainsi dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore...



De la même façon que l'on se prend à imaginer la vie des habitants d'un appartement illuminé dont l'on aperçoit l'intérieur à la faveur de la nuit tombée, on essaye d'imaginer la vie qu'ont pu connaître ceux dont les nom - prénom et les années de naissance et de mort figurent sur des pierres tombales ou des monuments aux morts.

Et si le résultat est forcément inégal, avec des nouvelles plus faibles que les autres, certaines sont vraiment très réussies, comme cellele du mécène qui meurt dans un lieu de perdition, malgré une vie irréprochable, ou encore celle de cette vieille dame, qui n'arrivera pas à rédiger un testament équitable entre tous sa progéniture, ce qui entrainera ce cruel et cocasse épithate : "Maman, tu as semé la zizanie entre tes enfants. Repose." !

Et un peu comme dans le dernier recueil de nouvelles d'Eric Emmanuel Schmitt (décidement, je devrais lire plus de recueils de nouvelles, car c'est souvent une excellente surprise) , j'ai particulièrement apprécié la postface , qui explique d'où viennent toutes ces nouvelles, d'où viennent ces choix, les recherches réalisées, l'écriture du livre :

Bref, une sorte de making off particulièrement réjouissant, où l'on ressent intensement, comme dans l'ensemble de cet ouvrage, la sensibilité et la délicatesse de la plume de Blandine le Callet, dont je vous conseille tout particulièrement la lecture de ces dix rêves de pierre .

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'amour est-il soluble dans la mort ?

Quel point commun entre un esclave turque précepteur en 120 de notre ère, un membre de la Société de Charité parisienne mort au bordel au milieu du XIXème siècle et un enfant martyr à Lyon au IIème siècle ? : un voyage dans le temps et dans l'espace, dont le guide est un mystérieux chien jaune.
Quelle bonne idée que cet exercice de style, de création de nouvelles à partir d'épitaphes de cimetières… et exercice réussi !
Ce n'est pas coutume, mais le recueil se termine par une postface aussi passionnante que l'une des nouvelles : l'auteur y explique le pourquoi et le comment de ce travail de longue haleine. de sa propre histoire, issue d'une famille où l'on ne parle pas beaucoup, l'auteur a sorti de l'oubli dix personnages, parce qu'il est souvent bien plus confortable de parler des inconnus que de ses proches.

Loin d'être un recueil sur la mort, il s'agit plutôt d'un livre sur la vie avec des portraits matière à explorer des sentiments humains universels.

Et vous, quelle épitaphe souhaiteriez-vous sur votre tombe ?
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J’ai adoré La balade de Lila K et maintenant celui-là. L’écriture, la construction, l’originalité, la description tout en finesse de cet auteur est époustouflant. Admiration, pour ce beau travail, pour Blandine de la part de Blandine (lol).
Un animal dans chaque histoire, à la façon d’un fil conducteur ou d’indice pour ces nouvelles :
Hermès : sur l’esclavage, la paternité et la fraternité. Bons sentiments.
Cinq ans, six mois et dix-huit jours : pauvreté, solidarité, amour. L’héroïne Blandinia a inspiré ces nouvelles à Blandine Le Callet.
Amendes amères : Châtelains et intrigues amoureuses.
Place De Grève : Amours interdits. Intrigue bien menée.
Philanthropie : Homme de charité qui se retrouve dans un milieu de perdition. Dialogues succulents. Très drôle. Là, le chien y tient un rôle important.
Les hortensias : Femme dont 7 bébés meurent au 7ème mois, donc non enterrés religieusement. Débat entre la médecine et la religion. Triste.
Printemps : du rêve dans l’horreur. Là aussi épilogue surprenant.
Mon bébé : la perte de son bébé. Epitaphe inattendue.
Les petits carnets : Comment une vieille dame va répartir son héritage à ses enfants ? Cette nouvelle m’a fait penser à Lady L de Romain Gary. Excellent.
Et la dernière, autobiographique, qui finit en beauté.
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Auteure déjà de deux excellents romans, Blandine le Callet nous propose dans Dix rêves de pierre dix nouvelles qui lui ont été inspirées par d'authentiques épitaphes. Sujet macabre ? Pas du tout, car ces quelques lignes écrites qui ornaient les tombes d'êtres ayant réellement existé (une intéressante postface nous explique comment Blandine le Callet s'est documentée pour écrire ce recueil) donnent naissance à des textes qui leur inventent des destins et ressuscitent par le biais de la fiction les dernières heures de ces êtres sans pathos, mais avec beaucoup d'émotion.
En peu de pages, avec un style très évocateur, l'auteure parvient à croquer des personnages sans les caricaturer, à nous plonger dans leurs vies et à nous en faire partager des scènes saisies sur le vif. Qu'elles se déroulent de nos jours ou durant l'Antiquité, que la narration soit à la deuxième ou à la troisième personne du singulier, ces nouvelles sont toutes émouvantes et réussies.

Un recueil composé à partir d'une idée originale qui offre un plaisir de lecture inattendu.
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Quelle bonne surprise que ce recueil de 10 nouvelles!
Blandine le Callet, ordonne 10 épitaphes empruntés sur les stèles de cimetières en ordre chronologique, de l'antiquité à nos jours.
Neuf fois elle imagine, crée l'histoire de l'esclave libéré, du tremblement de terre, de la jeune fille sauvée de son père brutal, du mari avare...jusqu'à cette dixième stèle où elle lit le nom de son arrière grand père, Louis, enterré avec ses frères et soeurs, et ses parents.
C'est triste, c'est beau, drôle parfois ( j'ai bien aimé " Philanthropie").
Un petit chien jaune se promène dans les pages de ce recueil et fait le lien entre les nouvelles.
Une belle écriture, et la postface est un cadeau!
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Cadeau de mon papa qui en a entendu parler aux Grosses Têtes et qui tout de suite pensé que ça pouvait m'intéresser...

Reçu mardi matin, terminé mercredi matin. Les pages se tournent vraiment toutes seules, on veut savoir la suite, on veut connaître la prochaine histoire. C'est joliment imaginé, et l'idée de départ est quand même franchement géniale: à partir de diverses épitaphes trouvées par hasard au fil de sa vie, Mme le Callet a reconstitué par un bel effort d'imagination les derniers jours de la vie de ces personnes qui ne sont plus, pour certaines depuis très longtemps.

C'était un vrai régal, et je m'empresse de ressortir la Pièce Montée que j'avais cachée quelque part dans ma bibliothèque pour continuer mon voyage au pays de la douce plume de Blandine.
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Dans ce livre, ce sont dix histoires qui sont forgées à partir d'inscriptions funéraires. Ce n'est pourtant qu'après lecture des deux premières nouvelles que j'ai réalisé que les personnages allaient tous finir dans un coin du cimetière. Ce qui semble a priori aller de soi, ne s'est révélé qu'un peu tardivement pour moi... Mieux vaut l'avoir intégré avant, cela évite de se lancer dans cette lecture dans une période de blues. Une fois cette notion assimilée, l'ouvrage se dévore. La construction en nouvelles rend la lecture fluide. Et la transcription de l'épitaphe en fin de nouvelle permet de conserver une part de mystère jusqu'au bout.
la suite sur mon blog...
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Je suis encore en train de lire un ouvrage titanesque qui me prendra pas mal de temps, donc en attendant, je grignote des petits romans.
Voici une idée originale et qui m'a directement attiré : l'auteur s'inspire d'épitaphes et imagine ce qui aurait pu entraîner la rédaction de celles-ci.
J'ai bien aimé ce roman car les dix nouvelles sont diversifiés et concernent plusieurs époques comme l'Antiquité, le Moyen âge, le XIXème siècle et notre époque contemporaine. Certaines nouvelles sont très agréables à lire, comme celle de la vieille dame qui partage son héritage entre ses quatre enfants ; d'autres sont plus décousues et moins complètes.
Pour ceux qui auront lu le livre, j'ai remarqué un élément commun – en plus du thème du deuil et de la mort – à chacun de ces récits : c'est la présence d'un chien.
Son style d'écriture est doux, agréable et fluide. Pour ceux qui craignent des nouvelles morbides et pathétiques, je vous rassure ce n'est pas le cas. Au contraire, l'auteur s'attache à la vie quotidienne, aux petites gestes et si parfois il y a un brin de sentimentalisme, ce n'est pas gênant.
Pour conclure : en ce mois de juin pluvieux et froid, à lire sous la couette accompagné d'une bonne tasse de thé !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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